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samedi 5 janvier 2019

How to become a Parisian in one Hour ? Réponse au théâtre...

Oh Yes ! En compagnie de notre petite délégation anglaise reçue pour les fêtes, nous avons tenté l'aventure de cette pièce de théâtre en anglais mâtiné de français (mais pas du franglais).
J'avais choisi de faire confiance aux critiques enthousiastes des spectateurs, dont une majorité d'étrangers.

Et de fait, dans la salle :
- des Américains, très nombreux, Sandra notamment depuis Houston Texas (une star en puissance, qui aime le foie grrrras et les croissants ! hello Sandra, I am a huge fan !),
- des Anglais,
- des Irlandais,
- des Néerlandais,
- deux Colombiens,
- un Indien de Mumbay (Namaste what's your name again, I am also a huge fan, you were incredible !!!),
- des Espagnols...
- des "Provinciaux" (Avignon, Bérengère de Nogent le Retrou...)
- et des Parisiens !

Alors moi, banlieusarde banlieue sud, je ne me suis mise ni dans les Provinciaux ni dans les Parisiens... Quand même, je porte (subis ? hum...) mon identité de banlieusarde, et il faut que j'interpelle à cet égard Olivier Giraud, le One Man Showman de cette pièce si funny !

En résumé, j'ai.... énormément ri, je peux même avouer que j'ai énormément éclaté de rire (mais je  confesse être aussi ce qu'on appelle un "bon public" 😉... il ne fallait pas être trop près de moi dans la salle quand j'ai vu "Les visiteurs" ou "Mon ket" : j'étais effondrée de rire !). 

Dans cette pièce d'1 heure 10, Olivier Giraud met en scène des scénettes variées montrant how to behave like a real Parisian notamment dans les situations suivantes :
  • Waiting for a taxi, and in a taxi - My 13-year-old-English-girl-guest, Lizzie, could not refrain afterwards from yelling (smoothly) la trilogie "PTN, MRD, Fait CH..." alors que nous attendions ultérieurement le bus (oui, le lendemain, preuve que la leçon avait été assimilée ! Merci Olivier). De sa bouche délicate et si Englishlike, ces gros mots étaient hilarants. 
  • In a shop (OMG, one of my son admitted that was so true), really funny
  • In the metro (our Indian guest at the end was incredible !!!), What's your name again ?
Le joli sol carrelé du resto La Fresque (Photo Maxine)
  • In the restaurant. Là, franchement, je m'entendais moi-même rire à gorge déployée. Lizzie nous a incroyablement surpris le lendemain midi au restaurant...  faisant mine d'appeler le serveur "Gérard" ou "garçon", de brandir son verre pour avoir de l'eau, de lever les yeux au ciel en prétendant que le service était lent... Bien sûr, ce n'était absolument pas le cas, nous avions le bonheur de déjeuner dans un super petit (pas tant que ça, plusieurs salles) restaurant près des Halles, conseillé par Pauline, au menu raffiné : plats succulents et pas banals pour un rapport qualité prix rare en plein Paris (16€ le menu, verre de vin 2€ !). Cadre authentique. Service archi sympa. Ah ah vous voulez l'adresse ? ok... : www.lafresqueparis.com 
Lizzie n'a cessé ensuite de reproduire à la perfection la leçon de style vue la veille dans la pièce. Notre jeune londonienne est devenue une vraie parisienne.

--------> Plus d'infos sur la pièce : https://www.oliviergiraud.com/lapresse.html 
--------> Ma petite chronique "théâtre" (yes, from time to time... c'est loin la banlieue !)

lundi 28 décembre 2015

Noël 2015 à Paris


Le 25 décembre 2015, nous décidons de passer le jour de Noël à Paris.
Peu de monde, il est vrai, mais c'est Noël. Bon, il est vrai qu'il y a un mois je ne me serais pas vue déambuler en famille sur le parvis de Notre-Dame le 25 décembre. But life still goes on.

Nous avons été récompensés par une superbe pleine lune au-dessus de Notre-Dame.

Et pour vraiment faire la fête à Paris le soir de Noël, nous embarquons tous pour le ROCKY HORROR PICTURE SHOW !!!

Dans la salle du Studio Galande, un public clairsemé (c'est Noël...) mais passionné, français, tous bardés comme nous de leurs sacs de riz et bouteilles d'eau, et deux américains de New York, et notre nièce du Québec !

Qu'est-ce qu'on s'est amusés !!! Trempés et couverts de riz.
Pour ma part, c'était un replay de mon 1er Rocky Horror Picture Show il y a 30 ans... "Janet ! Dr Scott ! Brad !"
Et ce pauvre Meatloaf qui finit en plat de viande à la table de fête... Like a bat out of hell (bon, c'est pas dans le RHPS, mais c'est tellement bien aussi !)

Bon les petites visites parisiennes furent l'occasion de découvrir...

Space Invader pingouin
Sens interdit ciseaux
- un nouveau Space Invader, en forme de gros pingouin à l'angle de la rue de la Huchette et de la rue du Petit-Pont. Il était temps, ce n'est que le 13e Space Invader dans ma besace...

- et un nouveau panneau sens interdit customisé, flanqué d'une paire de ciseaux/ CLET (je suppose !) rue Saint-Jacques dans le 5e.

Alors What else pour ce Noël ? C'était très bien.

lundi 23 mars 2015

"La colère du tigre" (Clémenceau & Monet)

Pièce de théâtre de Philippe Madral, mise en scène de Christophe Lidon

Deux grandes figures, le politique Georges Clémenceau (1841/1929) et l’artiste Claude Monet (1840/1926) entretenaient une longue et belle amitié, admirablement restituée au théâtre par deux autres monstres de 78 printemps chacun : Claude Brasseur (Clémenceau) et Michel Aumont (Monet).

Dans sa résidence de bord de mer en Vendée, quasi reclus avec sa cuisinière et s’acharnant à faire pousser des fleurs sur une dune, Clémenceau s’énerve contre son vieux compère le peintre Claude Monet.

En effet, le sacré Claude n’a toujours pas fini sa série des nymphéas qu’il a offerte à la patrie au lendemain de l’armistice de 1918. Et dire que le (futur) musée de l’Orangerie est là, qui attend, avec ses deux salles dédiées aux futurs nymphéas…

Les échanges de lettres entre les deux compères sont nombreux...
Un panneau des Nymphéas au MoMa de New York (04/08/2014)

"Cher vieux fou"
"Vieux maboul"
"Vieux falempin"
"Cher bon vieux"

Monet est finalement invité en Vendée pour discuter sérieusement de ce projet. Il arrive chargé de godets de boutures et semis à repiquer pour les délires horticoles de son vieil ami, car ces deux-là partagent une passion sans bornes pour les fleurs et jardins.
Sophie Broustal, Claude Brasseur,
Michel Aumont, Marie-Christine Danede
Entre deux promenades sur la plage, à admirer les tonalités changeantes de la mer, Monet explique à son ami que sa cataracte le prive d’une vision « réaliste » des couleurs, et qu’il ne se sent plus en capacité de peindre les nymphéas. Du reste, il avoue avoir même détruit des tableaux. 
Clémenceau, le Tigre, en pique une colère noire !
Nymphéas (détail) au Musée Marmottan


Les décors de la pièce sont très beaux, avec des surimpressions de tableaux de Monet. Et des clins d'oeil comme ces carpes flottant au vent si chères à Clémenceau.
Beaucoup d'humour aussi (Clémenceau fumant des cigarettes en cachette de sa gouvernante, ou acceptant d'écrire une biographie de Démosthène pour les beaux yeux de son éditrice...).
Les quatre comédiens sont excellents. Une pièce belle et attachante.

Voir la bande annonce de la pièce :  http://youtu.be/_lbsPwCF_Hc
La dernière de la pièce, le 28 février 2015...

Lettre de Clémenceau après l'opération de la cataracte de Monet, le 26 Mars 1924 :

"En Vendée, anémones, giroflées, iris commencent à fleurir. Vos rosiers poussent vivement. J'avais pensé à me mettre peintre. Mais vous me suffisez. Je vous recommande seulement de ne pas trop taper fort sur l'ange. Je suis tout plein de courage pour vous. Aucun doute que les choses iront comme vous voulez. Mais ne déchirez pas vos toiles avant d'y mettre de la couleur. Je t'embrasse, vieux falempin." 
(Georges Clémenceau à son ami Claude Monet. Correspondance, Ed. de la Réunion des Musées Nationaux, 1993)

Ceci constitue le troisième billet de ma chronique "théâtre"... tout en devenir
--> voir aussi "Monet au musée Marmottan : éloge du jardinage"

dimanche 22 février 2015

Théâtre : "Blind Date" (Mario Diament), une pièce à VOIR


***** Blind Date (L'amour à perte de vue) - Pièce de Mario Diament (Argentine)

Dans un petit théâtre intime du si animé quartier latin, une petite estrade sobrement meublée d'un banc très quelconque en lattes de fer. Projetée en arrière-plan, une claustra lumineuse évoquant des feuillages, ou du fer forgé... Un livre aussi : L'éducation sentimentale de Flaubert.
Le décor est campé. Nous sommes sur la place San Martin à Buenos Aires et vont se succéder sur ce banc cinq personnages, pendant deux heures. Mais l'on ne voit pas le temps passer.

Tout commence avec un vieil homme aveugle (Victor Haïm) inspiré de Jorge Luis Borges, assis sur ce banc. Il sourit, le visage bienveillant. Ses pensées le ramènent toujours à un amour manqué mais "inévitable", dans sa jeunesse, à Paris.
Un banquier d'une cinquantaine d'années (André Nerman) soudain s'assied à côté sur le banc, et c'est un événement : c'est la première fois de sa vie qu'il s'arrête sur une place, remarque les arbres alentour, s'assoit sur un banc public. Et avec ça, il est en retard pour un RV important.
Le dialogue se noue entre les deux hommes, anodin d'abord, teinté d'humour ("Ah, je vois..."). Le banquier confie à l'aveugle que sa vie n'était que faux semblants mais qu'à présent, éclairé par une récente histoire d'amour avec une jeune sculptrice, "il voit" car il est habité par la passion. Attention à la passion le prévient pourtant le vieil aveugle. Puis à regret le banquier se sauve pour ce qu'il pense être un entretien de licenciement avec son patron.

Assis sur son banc, le visage amène, le vieillard est bientôt rejoint par une jeune joggeuse qui a besoin de reprendre son souffle (Ingrid Donnadieu). La conversation se noue avec facilité, sur un autre registre, la jeune fille est fraîche, spontanée, rebelle... C'est une artiste, sculptrice sur fer. Elle défie l'aveugle de rien comprendre à la nouvelle génération qui elle n'a peur d'aucun défi. Elle ne s'attache pas, elle déteste sa mère, une Madame Arnoux, froide et qui va se desséchant sans oser tenter son destin. Elle se joue bien aussi d'un vieux beau qui s'est entiché d'elle, un banquier insignifiant... Mesquine, elle s'en est du reste épanchée auprès de sa femme, psychologue qu'elle est allée consulter exprès.

Changement d'acte. Le banc devient divan, la psychologue (Raphaëlle Cambray) est sur une chaise. La patiente (Dominique Arden) est une femme mûre, aigrie, insatisfaite de sa vie, qui n'a jamais aimé son mari et se moque de sa fille de 28 ans, une sculptrice, qui en plus se laisse draguer par un vieux beau. Le ton monte entre les deux femmes. La patiente finit par avouer un amour de jeunesse manqué : une fugace rencontre sur un escalier mécanique au métro Saint Michel à Paris. La séance est finie. Après le départ de la patiente le mari de la psychologue, rentre à la maison. Elle sur des charbons ardents, reliant les confessions de la jeune patiente et de la patiente plus âgée à sa propre histoire familiale, lui, fébrile, lui annonçant qu'il vient d'être licencié de la banque...

Je n'en dirai pas plus, j'en ai déjà beaucoup dit ! 
Il y a aussi une histoire incontournable de tableau à 20000 $, de mondes parallèles, du jeu du hasard, une réflexion glaçante sur les chaînes du mariage (tout part de Flaubert) et la passion qui bascule dans l'obsession. C'est passionnant, les dialogues sont savoureux et percutants. La pièce se déroule et le spectateur petit à petit assemble le puzzle.
Une pièce excellente et remarquablement bien jouée : tous les comédiens sont parfaits. Une pièce que l'on n'est pas prêt d'oublier, on prend plaisir à se rejouer certaines scènes dans la tête pour encore mieux assembler les pièces du puzzle. 

samedi 9 mars 2013

Kressmann Taylor : "Inconnu à cette adresse" (EU/Allemagne)

***** Réf. géogr : Etats-Unis / Allemagne
J’ai lu Inconnu à cette adresse dès sa parution en France en 1999. Dire que ce livre incomparable avait été publié dès 1938 aux Etats-Unis (Address Unknown)...
J’ai dévoré le livre en un rien (il est si court : 57 pages), mais quel effet !
Quel dénouement époustouflant ! 
Quelle impression de grande découverte littéraire il m’a laissé. Un si petit livre, tellement dense et puissant.
Figure dans mon panthéon des livres cultes. Je n’ai cessé de l’offrir à mes proches ; je le conseille à tout le monde.

Son auteur, Kathrine Kressmann Taylor est un écrivain américain d’origine allemande, née à Portland en 1903, morte en 1996.
Son récit prend la forme d'un échange épistolaire (19 lettres) entre deux amis, de novembre 1932 à mars 1934.
Max Eisenstein, célibataire juif américain, et son ami Martin Schulze, père de famille allemand, ont monté ensemble une galerie d'art à San Francisco. En 1932, Martin et sa famille retournent en Allemagne. Les deux amis commencent alors une correspondance profonde et sincère. Mais, au fil de l'Histoire se déroulant dans l'Allemagne des années '30, cette correspondance va refléter la déréliction d'une amitié jadis inébranlable, remplacée par une distance froide puis haineuse.
Je n'irai pas plus loin dans le résumé de ce bouleversant récit pour que chacun découvre l'intrigue et et le dénouement et soit marqué à son tour par ce petit chef d'oeuvre. C'est si court, mais si fort...

L'historique des lettres traduit l'évolution délétère d'une amitié que l'on croyait indéfectible :
12/11/1932 : Mon cher Martin
10/12/32 : Max, Mon cher vieux compagnon
21/02/33 : Mon cher Martin
25/03/33 : Cher vieux Max
18/05/33 : Cher Martin
09/07/33 : Cher Max
01/08/33 : Mon cher Martin
18/08/33 : Cher Max
05/09/33 : Cher Martin
05/11/33 : Martin
25/11/33 : Martin
08/12/33 : Cher Max
02/01/34 : Martin Schulze
03/01/34 : Très cher Martin
17/01/34 : Martin, cher frère
29/01/34 : Cher Martin
12/02/34 : Max, mon vieil ami
15/02/34 : Notre très cher Martin
03/03/34 : Martin, notre frère

La pièce de théâtre adaptée du roman :
Ce 1er mars, nous sommes allés voir la pièce au théâtre Antoine où, depuis plusieurs mois, se succèdent chaque mois un duo différent d'acteurs connus pour endosser les rôles de Max et Martin.
Nous eûmes droit au duo formé de Gérard Darmon et Charles Berling.
Ce fut magique (à l'exception des quintes de toux qui prenaient parfois l'ascendant sur partie des lettres lues par les comédiens, mais nous étions en plein hiver et en "épidémie grippale").
Pour ma part, j'ai adoré le jeu de Gérard Darmon, quant à F., il a préféré celui de Charles Berling...
Dans tous les cas, une adaptation à la hauteur du roman.
NB : le théâtre Antoine est si petit que peu importe la place : ne pas hésiter à réserver un siège à 19€, nous étions bien placés.
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