mercredi 19 janvier 2022

Les cerisiers en fleurs de Damien Hirst

Grand merci aux couloirs du métro à Nation...

Luttant contre les tornades venteuses de ces tunnels la tête repliée dans le cou le nez au sol, mais bien obligée de temps en temps de lever la tête pour ne pas foncer dans les autres voyageurs... plaf je me prends un bain de couleur en pleine figure !
Les murs du "tunnel de tous les vents" sont tapissés des affiches de cerisiers en fleurs annonçant l'expo de Damien Hirst. [NB : c’était en novembre 2021...]

Qui ? J'avoue que je connaissais l'artiste de nom, un artiste contemporain, mais j'aurais bien été incapable de visualiser dans ma petite tête une de ses œuvres. 

Il m'a fallu près de 4 mois pour trouver l'occasion de visiter cette expo à la Fondation Cartier. 

Ce fut une drôle de découverte, à commencer par l'immense salle du sous-sol où étaient exposées 14 toiles grand format, dont les titres n'étaient indiqués que sur un petit pan de mur à l'entrée : Late Blossom, Mother's Blossom, Queen's Blossom, Wisdom's B, Emperor's B, God's B, Love's B, Colourful's B (!), Imperial B, Fantasia B, Morning B, Truth's B, Celebratory B...

Ayant d'abord pensé que le titre de la toile correspondait à l'époque de la floraison, ou à quelque subtile lien, l'envie d'associer le bon titre à chaque toile m'est vite passée, car d'une part c'était fastidieux de se souvenir du plan des titres, et d'autre part, j'ai rapidement séché sur une interprétation liée à la saison.
Tous les cerisiers étaient en fleurs (ben voyons, vu le titre de l'exposition), les toiles m'ont fait l'effet d'oeuvres de pointillisme géant. Dans cette salle du sous-sol, l'impression de se promener sous une pluie de confettis plus ou moins denses, plus ou moins empâtés. Ici et là, des coulures, provenant de lancers de peinture à la Jackson Pollock.
Les toiles sont très chargées, remplies de tâches roses, rouges, blanches, avec ici et là quelques petites touches de bleu, d'orange, et de vert. Le visiteur a peu de recul, il n'aperçoit pas l'arbre dans son entièreté mais se trouve comme absorbé dans une débauche de fleurs.

C'était plaisant. mais ce ne fut pas vraiment l'effet que j'attendais. Certaines toiles ne m'inspiraient pas de sentiment d'éblouissement, mais plutôt la vision d'une répétition de points géants balancés sur la toile, ici avec une dominante de rose pâle, là un peu plus de rose soutenu, ici un peu de ciel bleu, là davantage de feuilles vertes (les feuilles sont peintes au tampon) : ce devaient donc être les repères de l’évolution de la floraison des cerisiers. Damien Hirst a volontairement souhaité que les titres ne soient pas indiqués sous les toiles pour amener le visiteur à s'immerger pleinement dans les cerisiers en fleurs.

God's Blossom / Winter's Blossom
L'amie qui m'accompagnait a néanmoins su me sensibiliser aux subtilités de ces arbres se découpant sur des morceaux de ciel, croulant sous les fleurs, laissant deviner ici bas des miroitements dans l'eau d'un étang.
En particulier nous sous sommes extasiées devant (sauf erreur) le Winter's Blossom, qui nous a semblé représenter un personnage ondulant sous les lianes...

Au rez-de-chaussée, les toiles sont plus "travaillées", toutes laissent apparaître des entrelacs de branches, un bout de tronc, des coins de ciel...
Deux toiles (Fragility Blossom et Wondeful World Blossom) m'ont rappelé "L'amandier en fleurs" de Van Gogh.

C'est vrai que j'ai été plus sensible à la poésie de ces toiles du rez-de-chaussée. On se prend à s'imaginer allongé sous le cerisier d'un parc japonais, la tête non pas dans les étoiles mais dans les ramures chargées de fleurs. Pas de bruit si ce n'est le doux bruissement des feuilles. Parfois un pétale vient chatouiller le visage. On rêve. On se perd dans cette explosion de couleurs et de fleurs.

Sakura Life Blossom
Wonderful World Blossom / Détail d'un cerisier
Greater Love Has No-One Than This Blossom / Precious Moment Blossom

J'avais pensé que Damien Hirst avait accompli une petite retraite au Japon pour trouver l'inspiration et peindre ses 130 toiles de cerisiers en fleurs. Mais il semble que non et qu'il ait choisi de faire du "second degré", en peignant d'après des reproductions. Cela a quelque peu fait retomber mon enthousiasme, mais bon, c'est une forme d'art comme une autre. Mais j'avoue, après coup, avoir plus de peine à m'imaginer somnoler sous un cerisier chargé de fleurs quelque part dans un jardin de Kyoto...

"Regarde les fleurs de cerisier !
Leur couleur et leur parfum
tombent avec elles,
disparaissent à jamais,
mais inconscient
le printemps revient." (Ikkyû, XVe s.)

Bonne année


Que cette nouvelle année vous soit la plus sereine possible…

haute en couleurs comme les sublimes jardins de Giverny... 

lundi 1 novembre 2021

Pléthore de coccinelles asiatiques... et ça finit en Neil Young !

Il n'est jamais trop tard... Voilà que je redécouvre un brouillon d'article datant de mai 2020... Qu'à cela ne tienne, le voici, juste un an 1/2 de retard !
 
25/05/2020 : Bon, je me suis aussi emballée un peu vite autour de larves et nymphes de coccinelles installées partout au jardin, en me disant "Chouette, mes amies les coccis reviennent en force cette année !"
En haut à gauche : larve de coccinelle asiatique posée à côté d'un syrphe sur une feuille de mûrier
En haut à droite : gros plan de larve sur fleur d'achillée
En bas à droite : gros plan d'une nymphe de coccinelle asiatique
En bas à droite : la nymphe et une larve posées sur la même feuille de mûrier
Mais hélas en y regardant de près, il s'agit de coccinelles asiatiques 😢, qui vont encore éclipser nos petites autochtones...
On reconnaît qu'il s'agit d'une coccinelle asiatique à ses appendices plumeux noirs et oranges. Pour moi, elle ressemble à un punk. C'est bien dommage pour les punks.

Petite transition cependant sympa, aujourd'hui je me suis aussi rajouté dans ma playlist jardin "Hey Hey My My" de Neil Young, la version acoustique "Out of the Blue" et la méga saturée "Into the Black" (yeah !), toujours les grands souvenirs de jeunesse...

Larve de coccinelle asiatique sur fleur de valériane (05/2020)




🎵 The king is gone 
But he's not forgotten
This is the story 
Of Johnny Rotten
It's better to burn out 
Than it is to rust
Hey hey, my my 🎵 
Rock and roll can never die...















Alors le rapport avec les coccinelles asiatiques ? Ben la crête de punk 😇!

dimanche 29 août 2021

Coucou jeune verdier d'Europe et petits rougequeues !

Verdier d'Europe juvénile (16/08/2021)
Le 16 août, mon regard est attiré par un joli oiseau venu se poser sur le mirabellier en face de ma fenêtre de bureau.
J'ai tout de suite flashé sur le jaune qui se dégageait de sa couleur d'ensemble... Heureusement que l'appareil photo habite pratiquement à côté de ma souris de PC ! J'ai vite pu saisir ce moment.
 

Confirmation : il s'agit d'un verdier d'Europe juvénile (chloris chloris, European Greenfinch), très craquant avec ses petites plumes ébouriffées. Il n'est à ce stade pas aussi jaune que l'adulte, et son plumage est strié sur le ventre et le dos.

C'est un oiseau commun mais hélas dont l'espèce est en déclin en France, comme le chardonneret. 

 

Rougequeue noir juvénile (19/08/2021)
 

Parmi mes autres petits visiteurs de télétravail, je dois signaler depuis trois semaines une famille de rougequeue noir, maman, papa et leurs oisillons, qui viennent picorer les petites baies des arbustes. Il s'agit sûrement de la même famille qui fréquente assidûment le jardin depuis le mois de juin.

Je reconnais aisément
les rougequeues (Phoenicurus ochruros) dès qu'ils se posent sur mon mirabellier, pas seulement grâce à la couleur orangée de leur queue (rectrices externes) mais aussi parce qu'ils remuent fréquemment la queue de manière verticale, ce qui leur est caractéristique.

--> les autres oiseaux de mon jardin

mardi 17 août 2021

Caroline Deyns : "Trencadis", une pépite sur Niki de Saint-Phalle

Autoportrait (zoom)
Caroline Deyns a écrit une
Pink Nude in Landscape 1959 (zoom)
biographie romancée
de l'artiste Niki de Saint Phalle. Et le résultat est aussi passionnant qu'impressionnant. (Ed. Quidam Editeur, 2020, 354 p.)

Pour quelqu'un qui comme moi adore Niki de Saint Phalle et a eu l'occasion de savourer goulûment ses œuvres lors de la magnifique expo au Grand Palais en 2015 (cf. photos), ce roman est une pépite.

Car si l'on connaît l'histoire de Niki :
... sa jeunesse de bonne famille à New-York, l'enfance pétrifiée par l'inceste commis par son père, ses accès de mélancolie, ses débuts de mannequin, son premier mariage, le "renoncement" à ses enfants, ses internements en clinique psychiatrique et son apaisement par le dessin ou la peinture, puis sa découverte de l'univers de Gaudi au Parc Güell, les "trencadis" (mosaïques en catalan), la rencontre avec Jean Tinguely, les "tirs" à la carabine, cathartiques, la vie à deux, les sculptures, les mosaïques, les douleurs physiques liées à son art, les infidélités de Jean, la souffrance psychique, le deuxième mariage (avec Jean), le Jardin des Tarots, la Californie...

Donc, si l'on connaît déjà les grandes lignes de la vie de Niki de Saint Phalle, on ne saurait imaginer son quotidien. 

" J'ai eu la chance de rencontrer l'art parce que j'avais, sur le plan psychologique, tout ce qu'il faut pour devenir une terroriste."

Et c'est ce que comble Caroline Deyns, avec un talent de conteuse exceptionnel, qui passe par un souci du détail inouï : 

  • Le ballet des Nanas (scénographie envoûtante de l'expo)
    la façon dont Niki enfant ou ado est contrainte d'accompagner sa mère en visite auprès de ses amies de la bonne société new-yorkaise, s'ennuyant à mourir sur sa chaise... ou le regard soudain hypnotisé par la collection d’œufs de Fabergé de la mondaine insipide qui sert d'amie à sa mère...
  • Comment jeune mère, elle pèle à n'en plus finir une pomme...
  • Quand elle commence à collecter les instruments tranchants sous son lit...
  • Quand elle invite l'artisan forain à utiliser sa carabine pour une séance de ses bientôt fameux "tirs" : 

"(...) j'ai tiré. Du sang vert a jailli en gerbes molles. Ébahi, je l'ai interrogée du regard. Elle a éclaté de rire. Ce rire... Je m'en souviendrai toute ma vie, parce qu'il avait beau être aussi juvénile que sa silhouette, on le sentait quelque part creusé de sécheresses, comme des écailles de serpent. (...) Derrière le plâtre, Andréas, il y a des poches dissimulées, des poches avec de la peinture, et puis plein d'autres choses, des tomates, du café, du shampoing, des œufs, des spaghettis. voilà vous savez, maintenant tires encore, Go on ! J'ai obéi et du pus bleu a coulé de l’abcès blanc. C'était magnifique, c'était horrible (...)."

  • Ou que, femme mûre, elle attend désespérément Jean au restaurant le soir d'un de ses vernissages, et il arrive au bras de sa maîtresse...
  • Quand elle sombre dans la dépression... 

"Mais là aussi la vie a repris. Elle entent, elle voit : les piailleries des oiseaux et le jour qui force les stores. Le monde voudrait la lever à grands coups de pieds au cul qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Se lever ? Elle referme les yeux pour dessiner mentalement les couleurs du corps posé sur le matelas, du corps à mouvoir. Son corps. (...) Se lever. La belle affaire."

La fontaine Stravinsky (Tinguely / Saint-Phalle, 1983)
à Paris/Beaubourg, avec en arrière-plan
la fresque "
Chuuuttt !!!" peinte par Jef Aerosol en 2011
 

Caroline Deyns imagine ainsi chaque pan de la vie de Niki, déroule ses crises de mélancolie ou ses accès de créativité, ses pensées, ses douleurs ("Oui j,ai mal, affreusement à me faire hurler toutes les nuits (...)", ses cataplasmes, le souvenir d'abord refoulé puis devenu béant des actes que son père commet sur l'enfant de onze ans qu'elle était, son amour pour un homme volage... Le lecteur vit en miroir la vie de cette femme libre, douée, artiste, blessée, résiliente, indépendante et aimante - ou amante.

Comme elle l'écrit dans les remerciements à la fin de son livre, l'auteure évoque son "double romanesque". Comme le dit Libé : "Blessée mais toujours debout".
Un roman vraiment incontournable pour qui admire cette incroyable artiste, la mère des Nanas. Mais attention, l'écriture de Caroline Deyns est extrêmement foisonnante, voire fourmillante, il m'a fallu un petit temps d’adaptation pour accepter de me laisser submerger et savourer.

Male Gaze : Des femmes remarquables cernées de zizis en pâte de verre

Non ce n'est pas un Muppet 😁
Tout à fait par hasard (oui oui ;-)), à l'occasion d'un petit daytrip à Chartres pour enfin découvrir la cathédrale et la Maison Picassiette, je suis passée devant une petite expo sise dans une chapelle, la chapelle Saint-Éman.
Ni une ni deux, par l'art alléchée je me rue à l'intérieur (moins vite qu'à mon habitude, pass sanit' oblige) sans même regarder l'objet de l'expo, et la première chose que j'aperçois, c'est une magnifique sculpture en verre, dans les couleurs que je vénère, violet, pourpre, vert anis... 
On dirait un bonhomme tout en longueur qui accueille sympathiquement les visiteurs, je ne sais pas pourquoi cela m'a (de loin) fait penser à une marionnette du Muppets Show. J'admets avoir parfois beaucoup d'imagination.
 
Puis avec un léger recul, ouah ! je réalise que cette sculpture si délicate et onirique représente un zizi et ses deux acolytes 😄 !

Renseignements, très succincts, pris à l'accueil, il s'agit d'une expo de la mosaïste italienne Dusciana BRAVURA née à Venise en 1969, qui vit et travaille entre Ravenne et Venise...

Pas de petite plaquette explicative de l'expo, sinon un extrait du programme culturel de la ville de Chartres qui présente en quelques lignes cette exposition intitulée « Prénom Vénus », montrant "un bestiaire digne d'une fable médiévale qui prend vie en tatous, tortues, caméléons et lézards émeraude (...) semblant tout droit sortis d'un conte de Perrault."
Euh... mais ouf, je suis tout de même rassurée d'avoir identifié un Muppet Show dans ce bestiaire, mais pour dire vrai, à part des zizis raffinés, je n'ai pas aperçu ou su identifier tatous, tortues ou autres animaux. Je me demande si le programme culturel officiel n'aurait pas pêché par excès de pruderie. Ou bien erreur de thème !
Sur Internet, un peu plus de précisions :
Dusciana Bravura interroge l’influence de la société patriarcale sur la vision que les femmes ont d’elles-mêmes et que la société a des femmes. « Le regard dominant n’est pas seulement masculin dans les médias, mais conditionne les actions, les relations, les modes de vie ». Et si on changeait d’approche ! Comment se positionner sur une vision de grands personnages de la société du point de vue d’un regard féminin ? Par ses sculptures « Male gaze » (vision masculine dominante) Dusciana nous interpelle sur la représentation contemporaine des standards masculins.
Ainsi, le Male Gaze est illustré par les (magnifiques) sculptures de zizis en verre et murine de Murano qui trônent sur des piédestals au milieu de l'espace, dardant leur "regard" vers des portraits de femmes.
D. Bravura a réalisé ces portraits via une  technique d’impression numérique sur toile velours. Chaque portrait est accompagné de quelques lignes mettant en exergue le caractère remarquable de ces femmes "que l’histoire a souvent oubliées"
Parmi celles-ci :
  • Ada Lovelace (premier programmeur informatique)
  • Greta Thunberg et son intervention à la COP24 sur l'urgence climatique
  • Heddy Lammarr (actrice et co-inventrice d'un système de guidage à distance des torpilles)
  • Marylin Monroe qui a permis à Ella Fitzgerald de se produire sur la scène d'un club qui la discriminait
  • Emmeline Pankhurst, leader du mouvement des suffragettes au Royaume-Uni
  • Stéphanie Frappart, 1e femme arbitre internationale de foot en 2021
  • Gerda Lenner, écrivaine et historienne
  • Andrée Geulen Herscovici, enseignante belge, Juste parmi les Nations
  • Zitkala-Sa, Oiseau Rouge, première compositrice d'un opéra amérindien (sioux)
  • Creole Katherine Johnson, scientifique qui a calculé la trajectoire du 1er Américain dans l’espace et d'Apollon II vers la Lune en 1969
  • Rosalind Franklin, chimiste ayant contribué à la structure moléculaire de l'ADN
  • Lise Meitner, scientifique, travaux sur la fission nucléaire
et d'autres portraits encore, que je n'ai malheureusement pu tous relever... car le mari trépignait pour aller voir la cathédrale !

Le Male Gaze à la chapelle Saint-Eman, comme un parc d'ogives nucléaires
 
A noter que cette expo fort intéressante est présentée dans une chapelle. 😉

samedi 14 août 2021

Mirion Malle : « C’est comme ça que je disparais », une BD sensible sur la dépression

C'est une petite BD d'une dessinatrice française vivant à Montréal, née en 1992. La très belle couverture m'a tout de suite happée, ainsi que le titre, si surprenant "C'est comme ça que je disparais".

Mirion Malle a connu la dépression. Elle indique dans une interview que le déclic pour écrire sur le sujet lui est venu en voyant une émission où un chanteur québécois (Hubert Lenoir), avouant que parfois il n’avait pas le goût de vivre, a créé la stupeur sur le plateau et le sujet fut vite clos. On ne doit pas évoquer ces choses-là, non mais... 

Alors Mirion Malle a mis en dessin l'histoire de Clara, jeune attachée de presse loin de s’épanouir dans son job, et qui a récemment rompu avec son amie, tout en étant hantée par une relation traumatique vécue plusieurs années auparavant avec un garçon. 

Petit à petit, on voit Clara se refermer comme une huître dans son petit appartement, après avoir en vain tenté de se faire aider par une psychiatre elle-même on ne peut plus fermée... Clara se ferme à ses amis, ses collègues, et ne finit plus que par "dialoguer" avec son téléphone et scruter les réseaux sociaux,  s'enfonçant davantage chaque jour dans la dépression.

"Je suis vide, je ne ressens rien, juste du vide."
"Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je suis toute seule ! Personne sait ! J'en peux plus. J'y arrive plus."

 

 "Au secours."
La planche suivante est d'une force inouïe.
Dans le refuge qu'est devenu son lit, Clara navigue sur son téléphone et retombe sur une note qu'elle avait préparée pour ses proches au cas où elle disparaîtrait. Puis elle se prend la tête dans les mains, et l'on perçoit Le cri d’Edgard Munch qui la submerge.
Elle n'a plus que son lit pour refuge ultime, elle s'enfouit sous sa couette et susurre, seule, "Au secours".

 

Le salut finira par venir de la sororité.

Sortie karaoké, virée au chalet, recherche d'un nouveau thérapeute (témoignage effarant sur le parcours du combattant et les coûts de prise en charge...)... Mirion Malle déroule la chute libre de la jeune fille qui a perdu le goût de vivre, et sa lente reprise. 

La dernière planche est magnifique.

Le graphisme est sobre, en noir et blanc, tout en étant très expressif.
D'aucuns ont regretté la simplicité des dessins, mais cela ne m'a pas gênée. (Ed. La ville brûle, 2020)

 

APARTÉ SUR LE MAL DE VIVRE DU CHANTEUR DE BOSTON...

Je ne sais plus trop comment de fil en aiguille je suis tombée il y a peu sur les quelques mots d'adieu écrits par le chanteur de BOSTON, Brad Delp, qui s'est suicidé le 9 mars 2007 à 55 ans. Il explique, dans ces mots qu'il avait éparpillés dans la maison, avoir perdu son désir de vivre (la première phrase est écrite en français) :

"J’ai une ame solitaire. I am a lonely soul."
“To whoever finds this I have hopefully committed suicide. Plan B was to asphyxiate myself in my car.”
“I take complete and sole responsibility for my present situation. I have lost my desire to live.”

Cette fin m'a très touchée. Fabuleux More than a feeling qui a habité ma jeunesse...

mercredi 2 juin 2021

Barbizon et les rochers de la forêt de Fontainebleau

Re-découverte des rochers de la forêt de Fontainebleau, depuis le joli village de Barbizon dans ma Seine-et-Marne natale...


La forêt compte 4000 hectares de rochers, imposants blocs de grès éparpillés en groupes ou isolés, formés à partir du sable consolidé, déposé par la mer qui recouvrait la forêt il y a 33 millions d'années.
Un très beau sable blanc, très pur et prisé de l'industrie (Pyrex, Corning, Murano, porcelaine de Sèvres, de Giens, Saint-Gobain/ qui a réalisé le  vitrage  de  la pyramide  du  Louvre à partir  du  sable  de  Fontainebleau) ; de nos jours le sable est utilisé comme composant pour la fibre optique).
La ressource ne doit pas être inépuisable... mais, tout de même, les eaux marines il y a 33 millions d'années ont déposé une couche de sable épaisse de 50 à 70 mètres...

Enfants, nous allions avec l'école en sortie dans la forêt de Fontainebleau pour étudier le profil géologique de la région, récolter sables, roches, fossiles de coquillages, j'en ai encore toute une collection... Mes arrières-grands parents possédaient aussi un tout petit bout de sablière en pleine forêt à Dormelles.

Quand même, la nature est incroyable : ce si bel éléphant est un rocher de grès, façonné par l'érosion. On le découvre en empruntant le sentier de randonnée dit de la boucle de l'éléphant, depuis le bout de la Grande rue de Barbizon (aucune difficulté d'accès).

Après cela, nous avons tenté de distinguer les animaux derrière les rochers, et choisi d'imaginer un buffle et une tortue

Une silhouette de buffle pour qui a l'esprit ouvert
La tortue lève sa tête pour une petite caresse dans le cou...

Mais la forêt de Fontainebleau, c'est aussi les arbres d'une beauté époustouflante. Chênes, hêtres, pins sylvestres, pins maritimes...
Quand on parle de bain de nature... Ici c'est le paradis vert. Marcher sur des tapis de pommes de pin et respirer le parfum léger des résineux.
A présent, j'habite en lisière de forêt de Sénart, et j'avoue qu'il y manque la petite touche particulière de sa consœur bellifontaine, qui est une vraie forêt d'exception...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bien entendu, cette balade fut aussi l'occasion de déambuler dans la Grande Rue de Barbizon, le village des peintres (Millet, Rousseau, Corot...). 

Des reproductions en mosaïques de tableaux ayant pour cadre la forêt ou les environs jalonnent le village.
La petite église comporte quatre vitraux d'une belle originalité, installés en 1969 pour apporter lumière et gaieté dans la chapelle. Ils évoquent les quatre saisons (+ d'infos).

Le monument aux morts situés devant la chapelle et la maison atelier de Théodore Rousseau, vaut le coup d’œil : on dirait la tête d'Astérix !
Cela faisait longtemps que je n'avais pas prêté attention à un monument aux morts, mais inévitablement, depuis que j'ai lu (non, dévoré) "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaître, quand j'en aperçois un, je pense à l'histoire de ce roman.

vendredi 23 avril 2021

La panoplie du chien fugueur (conseils pour les maîtres inquiets)

🎵 I want to break free 🎵
Prête pour aller au combat ?
Non juste en promenade !


 
Un samedi de mars, notre chienne s'est enfuie au cours d'une promenade en forêt, à l'orée d'une zone résidentielle. Pour ceux que ce véritable film d'horreur (selon moi) intéresse, voir les détails en deuxième partie d'article 😉🐾🐾...

Alors, pour limiter les risques de perdre à nouveau Olguita, j'ai éclusé les sites et forums et entrepris d'investir dans du "lourd" (mais léger et abordable 😉) : 

un équipement spécial pour la retrouver facilement en cas de fugue.

 

 

 Cela donne :

  • un harnais jaune fluo (au diable son si élégant harnais noir) :
    La marque : TRUE LOVE (quels pros du marketing, n'est-ce pas 💚🐾) harnais réfléchissant jaune (26 € taille M sur le site de la nana à cheval) - il est un peu rigide, surtout pour un chien de petite taille, ce qui ne facilite pas l'enfilage par la tête (on s'y fait) mais très solide ;
  • un grelot jaune fluo : à l'origine, c'est pour repérer les chiens de chasse dans les bois...
    J'ai eu du mal à trouver un modèle à la fois petit et jaune fluo, et finalement retenu le grelot CANIHUNT taille 2,4 cm (c'est tout de même bien gros...), 11 €. Petit inconvénient : il est fait pour être enfilé sur le collier, et n'a pas d'anneau pour être fixé sur un harnais. Donc il faut rajouter un anneau (récupéré d'un porte-clé par exemple). A part cela, il fait son job et on l'entend bien.

  • et le meilleur pour la fin : un GPS pour chien !
    Alors ça, c'est ma grande découverte, cela marche du feu de dieu et apporte une tranquillité d'esprit indispensable quand on a un chien fugueur.
    J'ai comparé longuement les différents modèles et pris en compte les commentaires des utilisateurs, pour finalement retenir le modèle WEENECT DOGS 2, acheté 45 € neuf sur le site marchand très connu.
    Il a l'avantage d'être très petit et léger et de fonctionner par abonnement à un tarif que je trouve personnellement avantageux (89 € pour 2 ans, soit 45 €/an).
    Le logiciel GPS peut s'installer sur TOUS les smartphones de la maisonnée, ce qui permet à chacun de suivre le chien lorsqu'elle part en promenade ou si jamais elle se sauvait. Le GPS nous montre le trajet pour rejoindre au plus vite l'animal en fugue via les différents modes de transport disponibles (auto, à pied...). L'autonomie de la batterie est assez longue, plusieurs jours dans notre cas avec une utilisation quotidienne pour 1 à 2 promenades par jour, et cerise sur le gâteau, chaque téléphone connecté reçoit un mail d'alerte quand la batterie tombe à 30% puis 15% de charge.
    Le petit boitier GPS s'insère dans une coque en silicone que l'on fixe au collier ou au harnais. J'ai trouvé plus pratique de commander en plus une coque supplémentaire pour conserver la principale en permanence sur le harnais, sinon c'est un peu pénible de la retirer et de la remettre sans arrêt. Les coques peuvent se racheter sur le site WEENECT (20 € par lot de 2 coques). Et, bon à savoir : la coque en silicone passe à la machine à laver, ce qui est fort utile quand nous avons la chance d'avoir non seulement un chien fugueur mais aussi qui adore se rouler dans de bonnes odeurs... Je mets le harnais avec la coque toujours fixée dessus dans la machine (attention : retirer le GPS avant ! celui-ci se rince sans pb à l'eau et au savon, il est en effet étanche, pour les chiens qui aiment se baigner).
    Nous sommes très très satisfaits de cette acquisition et tellement plus tranquilles depuis qu'elle est ainsi équipée.
    Ce weekend, mon mari l'a testé en conditions très particulières : Olguita s'est enfuie pour poursuivre CINQ SANGLIERS (la laie et 4 ados), heureusement elle est revenue après quelques (longues !) minutes, toute guillerette d'avoir pu jouer à la chasse au sanglier, mais mon mari pouvait suivre son parcours grâce au GPS. Quelle frayeur rétroactivement, elle aurait pu être transformée en saucisse. Je n'ose pas imaginer dans quel état je me serais trouvée si j'avais assisté à cette scène.

  • tant qu'à faire, j'ai aussi investi dans ce qui est ma 5e laisse en un an (y en a qui achète compulsivement des fringues, moi c'est des laisses pour chien), car la bourrique mordille sa laisse dès qu'elle s'impatiente, au point que le cordon ne tient plus qu'à un fil. J'ai déniché grâce à un forum une laisse à enrouleur réparable (système dit "anti-morsure") : si le chien mord la laisse, il suffit de couper et de renfiler le restant de la laisse dans le système de fermeture. De surcroît la laisse a une légère bande réfléchissante (sinon, en plein jour la laisse est grise, et la poignée bleue). La marque : PETTAC (20 à 30 € selon les sites)
    La dernière laisse en date que j'avais achetée avant de finir mordillée était pourtant si pratique : laisse à enrouleur jaune fluo (pour que les cyclistes et joggeurs la voient bien) qui avait le mérite de disposer d'un petit compartiment à croquettes ou à sacs pour déjections - vraiment utile. Je recommande vivement cette laisse aux propriétaires de chiens qui ne mordilleraient pas leur laisse (un rêve...) : marque FLEXI CLASSIC NEON à 15 € environ + 6 € le compartiment friandises ou sacs amovible. Elle est vraiment bien visible de tous, en plein jour comme le soir.
Malgré tout ce bazar (collier, harnais, grelot, GPS, laisse...), le temps de préparation de l'animal n'est pas trop long car nous laissons le GPS et le grelot en permanence sur le harnais. Ainsi harnachée, inutile de dire que notre bestiole intrigue beaucoup les promeneurs, et que nous ne cessons de vanter les mérites du petit système GPS.

Récit très très synthétique et édulcoré de ce fameux samedi de mars :

C'est le fiston qui a téléphoné à la maison après que la bestiole se soit enfuie de la forêt vers une zone pavillonnaire, d'abord pour aller causer avec un chien derrière sa grille, puis inspecter les dessous des voitures garées en quête d'un éventuel minet. Et il a perdu sa trace dans cette rue.
Branle-bas de combat. Course poursuite en auto, à pied, mari, fils, bibi, amis réquisitionnés pour chacun s'époumoner à appeler le chien qui dans les rues qui dans un coin de forêt. Quel stress.. je ne vous dis pas. Et voilà que la nuit commençait à tomber (sans parler du couvre-feu). Le problème c'est que notre chienne est grise, avec un collier gris et un harnais noir : donc encore moins de chances de la repérer à distance dans les bois quand le jour faiblit.

Bon je passe les détails de la course-poursuite.
C'est le mari qui a soudain vu le toutou cheminer tranquillement, reniflant de ci-de là, sur son trajet habituel de promenade, le long de la grande avenue. Absolument pas perturbée, au contraire très en joie de se promener seule comme une grande. L’émancipation canine. Elle avait tout de même parcouru une sacrée distance et traversé au moins deux routes.

Donc fin heureuse du trauma. Mais j'avoue avoir été submergée de pensées horribles durant mes recherches : perdue, écrasée par des voitures, enlevée... un vrai film d'horreur en live dans ma tête. D'autant plus qu'il y a quelques années, notre précédente chienne Cookie s'était enfuie à plusieurs reprises, dont une fois loin dans une ville qu'elle ne connaissait pas. La traque avait été longue, à plusieurs voitures, vélos, pieds... Heureusement un passant l'avait attrapée, on l'avait récupérée tremblotante et dégageant l'odeur nauséabonde liée à la peur, on suppose qu'elle avait connu de grosses frayeurs sur les routes. Et moi j'étais à ramasser à la petite cuiller.
Heureusement maintenant nous avons ce petit GPS canin 👍🐶🐾

--> la p'tite chronique "chiens"...

lundi 8 mars 2021

Lectures canines de par le monde

 Une vie de chien... : la vie de notre toutou est des plus sympathiques, entourée d'amour, sa gamelle pleine, son jardin pour creuser, sa rue pour aboyer sur les passants, ou sur le facteur des fois qu'il ose embarquer "sa" boite aux lettres, ou japper après les éboueurs qui touchent à "sa" poubelle...


Eh oui, une famille ordinaire gaga de son animal de compagnie. Voyez la rubrique CHIENS de ce blog pour admirer nos canailles !
Et de fil en aiguille... quel pourrait être le lien entre une grande lectrice et une inconditionnelle de son toutou : eh bien, une revue des romans dont le chien est un héros ou un "personnage" important !!!
Comment présenter cette "dog books review" ??? En suivant le fil conducteur géographique de ce blog... chaque contrée a ses grands écrivains fous de leur toutou !

Allemagne :Les Années de chien par Grass
  • Les Années de chien / Günter Grass  (Seuil 1997)
    "Il était une fois... un chien. Il s'appelait Perkun et appartenait à un compagnon meunier de Lituanie qui avait trouvé du travail à l'embouchure de la Vistule. Perkun survécut et engendra Senta. Senta engendra Harras. Harras couvrit la chienne Thekla qui engendra Prinz. Et Prinz, offert pour son anniversaire au Führer et Chancelier du Reich, parut aux actualités."

Autriche :
  • Idylle avec chien qui se noie par KöhlmeierIdylle avec chien qui se noie / Michael Köhlmeier (Actes sud 2011)
    "Deux hommes se promènent le long du Rhin, plongés dans une discussion sur la littérature.(...). De loin, les promeneurs aperçoivent soudain un grand chien noir qui court à leur rencontre sur la glace, mais elle cède sous son poids et il tombe à l'eau. Pendant que son ami part chercher du secours, l'écrivain rampe jusqu'au chien qui s'agrippe à sa manche. Très vite, il comprend qu'il risque de sombrer avec lui. Pourquoi ne renonce-t-il pas, pourquoi refuse-t-il, au mépris de sa vie, de laisser le dernier mot à la mort.
    Michael Köhlmeier a perdu sa fille aînée après une chute mortelle en montagne. Comment la retrouver par l'écriture sans que sa mort devienne un objet littéraire, c'est tout l'enjeu de ce livre admirable."  

Cameroun :

Temps de chien, numéro 172 par Nganang
  • Temps de chien / Patrice Nganang  (Le Serpent à Plumes 2001) *****
    "A Yaoundé, depuis le bar de son maître, le chien cano-humaniste Mboudjak porte un regard loufoque sur le monde". Ce chien nous raconte sa relation avec la famille, la rue, les clients du bistro, ses escapades pour voir ailleurs du côté des chiens errants (autant rentrer chez son maître !) et, en même temps, le chien nous livre ses réflexions sur la méchanceté des hommes entre eux, les petitesses, la corruption, la misère aussi; les fonctionnaires qui ne sont plus payés, les grèves, la protestation qui commence... et finalement, ce chien penseur nous déroule la critique politique du gouvernement en place. Lire la suite...

Canada :
  • L'école des chiens / Daniel Guénette (Québec, Ed Triptyque 2015)
    Un homme apprivoise doucement le deuil de son chien.
  • Fauna / Alissa York  (Ed J. Lasfeld 2011)
    Un homme recueille les animaux dans son refuge, et accueille une jeune fille mal en point, avec son gros chien

Etats-Unis :
Croc-Blanc par London  Le chien boomerang par Cueco Marley et moi : Mon histoire d'amour avec le pire chien du monde par Grogan Mon chien stupide par Fante Va chercher ! par Quinn Wendy & Lucy par RaymondHistoires sans issue par Boyle


  • L'art de courir sous la pluie / Garth Stein (2008) *****
    Le chien Enzo : "Donc, ce documentaire m'a ouvert les yeux : quand un chien a fini de vivre sa vie de chien, il se réincarne en homme. Je me suis toujours senti presque humain. J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose en moi de différent des autres chiens. Bien sûr, je suis coincé dans le corps d'un chien, mais ce n'est que l'enveloppe extérieure. C'est ce qu'il y a à l'intérieur qui compte : l'esprit. Et mon esprit est tout ce qu'il y a de plus humain."
  • Marley et moiJohn Grogan
    Ames sensibles : ne pas lire !!! Le livre est une ode à Marley le labrador avec qui l'on grandit, dont on sourit de l'apprentissage difficile de la propreté, des bêtises en folie... mais quelle descente aux enfers que la fin du livre où l'on accompagne Marley dans la maladie. Mouchoirs, une boite n'est pas assez... Mon frère, "papa" d'un épagneul breton, m'en veut encore de lui avoir offert ce livre. Chez nous, le livre est remisé à la cave...
  • Mon chien stupide / John Fante  (10/18, 2002)  *****
    L'existence tumultueuse de la famille est bouleversée lorsqu'un gigantesque chien décide de s'installer dans la maison, pour le plus grand bonheur du narrateur, écrivain raté, mais au grand dam du reste de sa tribu.  Lire ma critique détaillée ...
  • L'ami / Sigrid Nunez (2018) *****
    J'ai été touchée par cet apprentissage d'une relation très particulière entre un gros chien arthritique et dépressif et une femme d'un certain âge abonnée à la solitude, une "invisible" comme disait l'écrivain. Un livre intéressant, aussi pour New York...
  •  Zelda, reine de Paris (Zelda, the queen of Paris) / Paul Chutkow
  • Va chercher (Dog done it !) et Chienne d'enquête / Spencer Quinn *****
    "Moi, c'est Chet, chien-détective." Gentillet...
  • Croc Blanc - L'appel de la forêt *****- Jerry chien des îles / Jack London
  • Histoires sans issue / T.C. Boyle (Grasset 2012) - Un couple de vieux millionnaires ont fait cloner leur lévrier et embauchent une étudiante pour éduquer le toutou à l'identique de l'original..
  • Le chien boomerang / Henri Cueco (JBZ 2010)
  • Wendy et Lucy / Jon Raymond

  France :
 Au bonheur des chiens par ForlaniChien blanc par Gary  Chiens par Colette Chiens de comptoir par Gourio Le cas Sneijder par Dubois L'os d'aurochs par FleutiauxMétaphysique du chien - Prix Renaudot des Lycéens 2002 par Ségur  Nous deux mon chien par Caradec Un chien de saison par Denuzière Dernière caresse par GuillebaudUn chien mort après lui par RolinLes merveilles par CastillonNom d'un chien par Davrichewy

  • Le cas Sneijder / Jean-Paul Dubois (L'Olivier 2011) - 💚💙  *****
    Excellent roman. Voir mon avis plus détaillé. A Montréal, un homme marqué par le sort devient promeneur de chiens pour l’'agence DogDogWalk : rescapé d'un ascenseur, bouffé par sa famille, sauvé par les chiens...Aussi vu au théâtre, une merveille !
  • L'été où j'ai perdu mon chien / François David (Folio Junior, 2004) *****
    Le chien comme meilleur ami d'une ado dont les parents se disputent, et se séparent et se détestent...
  • Nom d'un chien / Kéthévane Davrichewy (Ecole des loisirs 2001) *****
    "Contrairement à son cousin Arthur, Lou n’aime pas les animaux. Elle en a peur. Alors pourquoi est-ce à elle que ses parents et sa grand-mère ont offert un bébé labrador ? Lou ne veut pas de cette boule de poils qui la suit partout, qui fait pipi et caca dans toute la maison et qui mâchouille tout ce qu’elle trouve. Il faut que ce chien quitte la maison. D’abord, l’amour, ça ne se commande pas. Lou a raison, l’amour ne se commande pas... C’est pour ça qu’il réserve des surprises. " Lire la suite
  • Un chien mort après lui / Jean Rolin  (P.O.L 2009) *****
    "Au début de 'Moby Dick', Ismahel, sur le point d'embarquer observe que le capitaine du Péquod porte le nom d'un roi biblique qui était 'fameusement impie', et dont le corps fut livré aux chiens. Nombreux sont les héros de la guerre de Troie qui n'échappèrent que de justesse au sort. Ainsi les rapports entre l'homme et le chien ne se bornent-ils pas à cette gentille histoire, aux circonstances controversées, de la domestication de l'un par l'autre : autant que la littérature universelle, les chiens errants sont là pour nous le prouver. Et c'est sur les traces de ces derniers que l'auteur d''Un chien mort après lui' parcourt le monde depuis les banlieues de Moscou jusqu'aux confins des déserts australiens."  Lire la suite
  • Chien blanc / Romain Gary  (Gallimard 1972)
    "Romain Gary et Jean Seberg  adoptent aux EU un berger allemand, Batka, qui se révèle être un Chien Blanc c'est-à-dire un chien élevé dans un des Etats du Sud et dressé férocement contre les Noirs. Ne pouvant se résoudre à l'abattre et refusant l'irrémédiable, Romain Gary décide avec l'aide d'un Noir, Keys, de ré-éduquer le chien."
  •  Jules - Le retour de Jules / Didier Van Cauwelaert (2015 ***** et 2017 *****)
    Des scènes drôles, un mix de Jacques Tati / Beethoven / Marley / Pierre Richard... et un peu de suspense tout de même. Alors oui, point de style académique ou poétique, mais de la bonne et belle histoire avec un chien (ça me suffit !), sur fond de bluette, ben oui... Sauf que Didier van Cauwelaert maîtrise de bout en bout le sujet des chiens guides et j'ai appris énormément de choses en lisant ces deux livres. RESPECT. NB : Hâte de voir une adaptation ciné...
  • Le collier rouge / Jean-Christophe Rufin (2014) *****
  • Chiens de comptoir / Jean-Marie Gourio (J'ai Lu 1999)
  • Métaphysique du chien / Philippe Ségur (Seuil 2003) *****
    Bof bof...la couverture est alléchante (même toutou à lunettes d'intello que le John Fante !) mais lecture difficile, j'aurais bien pu m'en passer... 
  •  Les merveilles / Claire Castillon (Grasset, 2012)
    Je ne lirai pas ce livre où le résumé met en avant l'amour de la fillette pour son chien et la violence effroyable du père qui, un jour d'énervement parmi tant d'autres, maltraite et mutile le chien qui jappait au mauvais moment.. Et la gamine plus tard d'adopter elle-aussi un comportement violent et sadique...
  • L'os d'aurochs / Pierrette Fleutiaux (Ed. Chemin de fer 2007)
  • Chiens / Colette
    Recueil d'extraits de romans dans lesquels Colette, connue pour son amour des chats, évoque aussi avec affection la gente canine.
  • Au bonheur des chiens / Remo Forlani - Gentillet, offert à mon père, pas un souvenir impérissable ... *****
  • Un chien de saison / Maurice Denuzière (Le Livre de poche 2004)
  • Nous deux mon chien / François Caradec
  • Dernière caresse / Catherine Guillebaud  (Gallimard 2009)
    Mastic le setter anglais raconte sa propre vie, jusqu'à la fin

Un chien de caractère par MáraiHongrie :
  • Un chien de caractère / Sandor Marai  (Albin Michel, 2003)
    L'acquisition d'un chien joyeux mais rebelle, nommé Tchoutora lors du noël 1928, bouleverse la vie d'une famille de la bourgeoisie hongroise du milieu du XXe siècle. En fait, le héros de ce conte moral, un charmant quadrupède, semble totalement rétif aux règles dictées par la bonne société aux êtres inférieurs.
  • Niki, l'histoire d'un chien par Déry)
    Niki, l'histoire d'un chien / Tibor Déry (Circé, 2010)
    "Pour autant qu'on pouvait le distinguer dans le crépuscule où baignait le jardin, c'était un fox-terrier, sans doute un croisement de fox à poil dur et de fox à poil ras. Son corps svelte était recouvert d'un poil blanc court et lisse, sans tache ni éclaboussure. Seules les oreilles étaient noisette, avec un trait noir à la naissance. Par une de ces coquetteries dont la nature est prodigue, le dessin et la couleur, à l'attache de chacune des oreilles, n'étaient pas symétriques. De l'oreille gauche, une raie noisette descendait jusqu'aux cils en passant par le dessus de la tête. Au-dessous de l'oreille droite, la gueule était d'une blancheur immaculée, mais derrière l'oreille le trait noir, comme pour faire un contraste amusant avec la blancheur de la gueule, descendait profondément sur la nuque, dépassant la ligne où, d'habitude, les chiens portent le collier. Là, il s'élargissait en une sorte de carré noir, pour autant que la nature consente à former des carrés et autres figures géométriques régulières. Ajoutons deux grands yeux luisants à la base d'une tête allongée en triangle, à la pointe duquel brillait un petit nez noir comme astiqué au cirage, et nous aurons dessiné à grands traits la gracieuse silhouette qui venait de s'installer aux pieds d'Ancsa. " L'histoire de Niki, une chienne ordinaire, et des Ancsa, un couple non moins ordinaire, est une parabole extraordinairement émouvante, sans jamais donner dans la sensiblerie, sur l'attention, la gentillesse et la résistance de l'amour."
    Trois gouttes de sang par Hedayat
Iran :
  • Trois gouttes de sang / Saddeq Heddayat  (Phébus 1991) *****
    L'une des nouvelles de ce grand écrivain iranien est consacrée à la mort d'un chien errant, dans un fossé, et c'est d'une profonde tristesse. Poignant.
Japon :
  • Journal d'un chien / Yukuo Murakami (Circonflexe 1996)
    Le chien gardien d'étoiles par Murakami (II)Journal d'un chien par Murakami"Je m'appelle Woody. Aujourd'hui, pour la première fois depuis longtemps, mon maître a voulu lire le journal et il m'a envoyé à la ville pour le chercher... Illustré par l'un des plus grands peintres japonais contemporains, ce journal relate les pensées fantasques et poétiques d'un petit chien espiègle."
  • Le chien gardien d'étoiles / Takashi Murakami (Ed. Sarbacane 2011)
Ciel bleu : Une enfance dans le Haut Altaï par Tschinag
Mongolie :
  • Ciel bleu : Une enfance dans le Haut Altaï / Galsan Tschinag
    L'auteur raconte son enfance dans une famille d'éleveurs de moutons, dans la steppe aux confins du désert de Gobi. Il y découvre le monde à travers sa relation avec Arsilang son chien, dont les aventures ouvrent et ferment le livre. (AM Métaillé, 2004)

Royaume-Uni :

n56450
La femme sur la plage avec un chien par Boyd Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit par Haddon   Le chien des Baskerville par Conan DoyleTimoléon, chien fidèle par Rhodes Vie et opinions de Maf le chien et de son amie Marilyn Monroe par O’HaganFluke par HerbertParoles de chien par KiplingDoglands par Willocks
  •  Fluke / James Herbert (science fiction...) (Presses Pocket 1999)
    "Fluke n'est pas un chien comme les autres. Quelque part en lui, il y avait ce souvenir obsédant d'avoir autrefois été un homme. Et d'être mort de mort violente. Maintenant, il erre dans les rues de la ville, poussé par une faim féroce et à la recherche d'une proie qu'il ne parvient pas bien à définir. Bientôt, il retrouve la trace de ceux qui, dans une autre vie, furent sa femme et ses enfants. Il en est sûr : c'est à eux désormais que son assassin risque de s'en prendre."
  • Flush, a biography / Virginia Woolf
    Récit de la vie ("biographie") de Flush, le cocker d'Elizabeth Barrett Browning, qui fut kidnappé, retrouvé, et puis qui vieillit et meurt tout simplement. Le livre a été publié pour la première fois en 1933, Virginia Woolf s'est suicidée en 1941.
  • Doglands / Tim Willocks (Syros, 2012) *****
    Un road-trip canin, un roman d’aventures dont un chien « maraudeur » est le héros, conte initiatique… Découverte du monde des lévriers et de l’enfer des courses de lévriers en Angleterre. Réflexion sur notre rapport à l’animal, son bien-être, la domestication… C’est un roman riche et passionnant qui se lit d‘une traite, pas seulement pour le public jeunesse, pour les adultes aussi !
    "Ses muscles se lancèrent dans un double galop. Ses coussinets martelaient la roche. Son sang de lévrier lui donnait vitesse et puissance. Son sang de chien-loup, endurance et courage. Au lieu de se sentir plus faible, il se sentait plus fort. Et alors il comprit quelque chose d'extraordinaire. Même si le tunnel était noir comme une nuit sans étoiles, et alors même qu'il courait à toute vitesse, il ne se heurtait pas aux parois qui n'étaient qu'à quelques centimètres de lui. Furgul ne savait pas pourquoi. Il ne faisait que courir. Puis un vent étrange souffla, venu du tunnel derrière lui. Et - comme si un fantôme avait chuchoté à son âme - Furgul entendit l'appel des Doglands."
  • La femme sur la plage avec un chien / William Boyd
  • Le bizarre incident du chien pendant la nuit / Mark Haddon 💚💙 *****
    Le caniche de la voisine a été tué. Autour ce cet "incident", un jeune adolescent autiste décide de mener son enquête, à sa façon, dans son monde et avec ses repères.
  • Le chien des Baskerville / Arthur Conan Doyle
    Clin d'oeil ! (je ne pouvais pas passer à côté ;))
  • Paroles de chien / "Thy servant told by Boots" Rudyard Kipling  (Rivages Payot, 2010) *****
    Avec une pointe d’ironie innocente, Kipling nous permet de voir le monde à travers les yeux de notre plus fidèle compagnon, et nous révèle une fois encore, avec ce livre qui devrait ravir plus d’un lecteur, toute la verve surprenante de son talent de narrateur. On dit souvent de son animal domestique qu’il ne lui manque que la parole. Avec Paroles de chien, Kipling a enfin réparé cette injustice ! Lire la suite
  • Timoléon chien fidèle / Dan Rhodes 😱 Livre à fuir !!!
    J'ai acheté ce livre pour son titre et la face sympathique du toutou sur la couverture... Je ne peux même pas m'attarder sur l'histoire inintéressante de ce vieux dandy pris au piège du jeune gigolo sans états d'âme. J'ai détesté ce livre et fus extrêmement choquée par la fin...où ce mécréant violente à n'en plus finir le malheureux animal. Il m'en est resté un sentiment de nausée face à tant de violence gratuite. Et une détestation de cet auteur, qui au demeurant ne m'avait pas marquée pour son style littéraire : rien de particulier, pas de magie des mots.. Je déconseille ce livre aux amis des bêtes et à ceux qui n'ont pas de temps à perdre en lectures inutiles.
  • Vie et opinions de Maf le chien et de son amie Marylin Monroe / Andrew O'Hagan

Royaume-Uni/Ukraine :
  • Deux caravanes par LewyckaDeux caravanes / Marina Lewycka (Editions des Deux Terres, 2010) 💙💚 *****
    Un bon roman sur le parcours de quelques immigrés clandestins d'Europe de l'Est (entre autres) venus tenter leur chance en Angleterre, avec un zoom sur les filières mafieuses qui les exploitent, la précarité, la solitude... Mais pas pour nos personnages principaux qui découvrent la solidarité, l'aventure et l'amour... La pointe d'originalité du roman (ou l'une d'elles) tient aux interventions du "Chien" dans la construction du récit, et dans l'histoire !
    Le Chien : Il a fait irruption au campement des cueilleurs de fraises et s'est retrouvé "adopté" et appelé"Le Chien". Il avait de même fait irruption dans le récit : l'auteur a inséré des paragraphes en retrait par rapport au reste du récit, écrits en majuscules et sans aucune ponctuation. De sorte qu'à la lecture du premier paragraphe (ils commencent tous par : "JE SUIS UN CHIEN JE COURS JE COURS"), on se pose des questions sur cette irruption dans le récit. C'est une vraie surprise, et je me suis amusée à relire plusieurs fois les paragraphes "Chien" pour bien comprendre le sens (sans ponctuation et avec un langage parlé retranscrivant les pensées du chien !).
    Finalement, le Chien devient un "personnage" incontournable dans l'histoire, il était en fuite lui aussi et se retrouve arrimé à ce groupe hétéroclite, tout en élisant l'un d'entre eux (Andrei) comme étant "son homme", tandis qu'il se réfère (gentiment) à Irina comme à "la femelle plus bête qu'un mouton" ou à Tomasz le Polonais comme à "l'homme à la bonne odeur de pieds" (tout le contraire...).
Coeur de chien par Boulgakov Russie :
  •  Coeur de chien / Mikhaïl Boulgakov (Livre de Poche 1999)
    Brrr... pas un livre pour la maîtresse à son chienchien ! Une histoire noire et loufoque d'expérience sur un chien qui, greffé des organes d'un ancien dépravé, devient un humain alcoolique
  • Le Fidèle Rouslan / Gueorgui Vladimov (Belfond)
    Chien gardien de goulag, c'est sa vie, il n'en veut pas d'autre. Alors quand le goulag ferme...
     
  • La Dame au petit chien et autres nouvelles par TchekhovLa dame au petit chien / Anton Tchekhov *****
    Ah ce Tchekhov !
    Le petit chien n'a pratiquement pas de rôle ou de place dans le récit... il n'est aperçu que quelques rares fois par le lecteur, et uniquement pour qualifier la dame qui le promène !
    Anna, jeune mariée qui semble délaissée par son mari, est venue prendre l'air de la côte à Yalta, seule avec "son" chien :
    "On disait qu'un nouveau personnage était apparu sur la côte : une dame avec un petit chien. (...) Elle se promenait seule, portant toujours le même béret, et avec son loulou blanc. Personne ne savait qui elle était, et on l'appelait simplement "la dame au petit chien."
    Le narrateur, Dmitry Gourov, est un père de famille moscovite de 40 ans, marié à une femme revêche qu'il ne se gêne pas de tromper. Lui et sa famille sont aussi en vacances sur la côte de la Mer noire. Quand il aperçoit Anna et son petit chien, il tient là une nouvelle conquête.
    Anna n'est pas belle ou extraordinaire, elle s'écoute, hésite, geint souvent, je la traiterais facilement de "pleurnicheuse"... Et Dmitry prend cette liaison plutôt légèrement, histoire de passer du bon temps pendant des vacances sinon ennuyeuses avec femme et enfants.
    Cependant, les vacances terminées et chacun rentré chez soi, Dmitry, premier surpris, finira par se languir de cette femme. Il cédera finalement à la passion et se rendra jusqu'au village d'Anna : "Soudain la porte principale s'ouvrit, une vieille femme sortit, suivie du loulou blanc. Gourov voulut appeler le chien, mais son coeur se mit soudain à battre et d'émotion, il ne put se rappeler du nom du loulou." Anna, tout aussi émue, acceptera de continuer une liaison adultère dépendante d'allers retours entre Moscou et la région de Saint-Petersbourg...
    "La dame au petit chien" est présenté comme un des chefs-d'oeuvre de Tchekhov. Lire la suite
    ["Nouvelles"/Edition Livre de poche, 1993, traduit et préfacé par Vladimir Volkoff]
Les chaussures italiennes par MankellSuède :
  • Les chaussures italiennes / Henning Mankell  (Points 2011) 💙💚 *****
    À 66 ans, Fredrick Welin vit reclus depuis 12 ans sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien, et pour seules visites celles du facteur de l’archipel.
    Un livre merveilleux, inoubliable : Lire l'avis détaillé


NB : Puis-je avouer que dans ma jeunesse, ma meilleure amie anglaise Maxine m'avait offert un livre incroyable de drôlerie : "The official I hate cats book"... On le trouve à prix d'or sur les sites de livres d'occasion anglophones...Mais promis je ne le rachèterai pas !
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