Incipit : "Mon père m'avait dit qu'avant ma naissance, son métier c'était de chasser les mouches avec un harpon."
Une famille extravagante et surannée : le père, qui a amassé suffisamment d'agent avec des garages, est à présent dilettante, la mère, gracieuse, étonnante, délicatement snobissime, et fantasque, n'appréhende pas le quotidien de la vraie vie, champagne ou cocktails dès le matin, caviar, dîners, jolies toilettes... vacances sur la côte ou dans le château en Espagne sur un coup de tête...
Le fils, un gamin, doucement balancé dans cette vie irréelle et faite de rêves, ne va plus à l'école, trop déconnecté de ce monde concret et fait de règles.
Le quatrième membre de la famille, c'est une grue de Numidie, dénommée Mademoiselle Superfétatoire. Elégante, port de reine, elle déambule dans l'appartement parisien à sa guise.
Et tout le monde danse sur "Mr Bojangles" de Nina Simone, que j'ai réécouté grâce à Olivier Bourdeaut : encore un moment de grâce que l'auteur offre à ses lecteurs.
On s'attache à chaque personnage dans ce beau roman. L'histoire est inédite et nous embarque dans sa folie douce. Des montagnes de courrier que personne n'ouvre jamais au vieil arbre qui finit par faire trop d'ombre...
"Je vous prie de bien vouloir ne pas m’excuser, j’en avais terriblement envie ! Cet homme est mon grand-père, l’amant de Joséphine Baker, un cavalier prussien et mon futur mari, il est tout ça à la fois, et moi je le crois !Le temps d’un cocktail, d’une danse, une femme folle et chapeautée d’ailes, m’avait rendu fou d’elle en m’invitant à partager sa démence."
Dans "Le magazine littéraire", Olivier Bourdeaut explique que contrairement à son premier opus, il a écrit ce roman sous le soleil, ce qui en a fait un livre lumineux et joyeux "comme si le climat avait influé sur mon écriture. A deux heures d'avion de là, j'ai eu un choc : il faisait beau, la nature était était autour de moi. Je riais souvent tout seul, je sifflotais sous la douche."
En première page, une citation de Charles Bukowski : "Certains ne deviennent jamais fous... Leur vie doit être bien ennuyeuse."
En première page, une citation de Charles Bukowski : "Certains ne deviennent jamais fous... Leur vie doit être bien ennuyeuse."
"Mr. Bojangles, Mr. Bojangles
Mr. Bojangles, dance!
He danced for those
At minstrel shows and county fairs
Throughout the south
He spoke with tears of 15 years
How his dog and him traveled about
His dog up and died, he up and died
After 20 years he still grieves"