mercredi 24 février 2021

Arachnophile je suis devenue...

Jamais mes parents n'auraient imaginé que, plus tard, je deviendrais copine avec les araignées. 
Enfant j'en avais une sacrée frousse, comme de toutes les bestioles du reste, à l'exception des chiens. 
 
Cette frousse de toutes ces petites créatures ne s'est pas tarie à l'adolescence... 
Je dois même confesser, shame on me !, que dans ma campagne dormelloise (Sud Seine-et-Marne), il m'arrivait parfois de découvrir un énooorme mille-pattes (oui je sais, pas une araignée !) sur le rideau de ma fenêtre, qui me tétanisait : ma seule ressource était de foncer chercher des pinces à linge pour les accrocher tout autour du bestiau sur le rideau, puis de m'enfuir à toutes jambes de la pièce jusqu'à ce que ma mère vienne me débarrasser de l'impitoyable intrus. 
Je vous épargne l'abominable cri de Munch qui accompagnait cette scène si dramatique... 
Non je n'avais pas quatre ans, j'étais ado 😱 et le ciel me tombait sur la tête !
 
J'ai un peu honte aujourd'hui de ces réactions démesurées, mais quand je vois comment mes propres fils ont ensuite crié au loup en apercevant une banale araignée, je me dis que c'est dans l'ordre des choses... 
Alors, le nouveau moi qui a développé une surprenante empathie avec les araignées doit admettre que ma métamorphose (coucou Grégoire 😉) s'est tout de même déroulée sur un certain nombre d'années.  
Un déclic important fut la visite en famille de la super exposition "Au fil des araignées" au Muséum d'histoires naturelles du Jardin des plantes (oct. 2011). 
Heureusement, grâce à cette métamorphose et grâce à ce blog, mes enfants ont fini par respecter ma connivence avec les araignées, et venir me solliciter avant de commettre l'irréparable.
Depuis je me targue d'être devenue sauveteur secouriste d'araignées.

Étonnamment donc, ce sont ensuite mes deux garçons qui ont développé une franche aversion pour les araignées. 
A tel point que pour éviter les drames, surtout en hiver quand les pauvres bêtes se réfugient à l'intérieur, j'ai investi dans un super outil acheté une douzaine d'euros sur le net : un pistolet à long manche capturant l'araignée dans une sorte de panier à franges rigides qui se referme sur elle, sans lui faire aucun mal, le temps de se diriger tranquillement vers le jardin pour appuyer sur la gâchette, ce qui ouvre le panier et libère la visiteuse. 
J'ai même acheté deux de ces pistolets : un pour chaque étage... il est vrai que ces petites bêtes semblent apprécier notre intérieur. 
C'est un achat malin que je recommande à tous les foyers pour éviter les attaques de panique et crimes lèse-araignée (taper sur le web 😉 "pince attrape-araignée" ou "spider catcher").
Bon assez papoté sur ma métamorphose de anti à pro-spider, place à quelques illustrations de mes nouvelles et très chères amies :

  Sauf erreur, un ami faucheux, tranquille dans son pot en terre cuite
Vous voulez ma photo peut-être ?! (araignée crabe)
Araignée sauteuse -  Lire l'article associé


Blanc sur blanc : l'araignée crabe guette incognito sa proie (Lire l'article associé)

une cousine de Macao
(heureusement qu'on ne l'a
pas ramenée dans une valise!)
A Macao, en famille, impressionnante !



Cette toute petiote s'est invitée sur le mur de la cuisine que j'étais en train de peindre !

A l'ombre de ma sauge de Jerusalem
araignée crabe
Une araignée au plafond
(dans ma chambre au-dessus du lit : même pas peur)
Ce spécimen est très bizarre, grosse tête ?
























 

A ceux qui aiment à la fois observer les araignées et lire de chouettes livres, je conseille vivement l'excellent roman policier "Quand sort la recluse" de Fred Vargas 🕷🕸💚

Retrouvez tous mes billets/photos sur les araignées en cliquant ICI...

Un moment particulièrement magique : la découverte d'une "nichée" de centaine de bébés araignées épeires sur l'abri de jardin...
Un spectacle merveilleux. Que du bonheur, de voir toutes ces minuscules créatures jaunes et noires agglutinées ou se mouvoir sur la toile.
Par la suite, elles se sont éparpillées partout dans le jardin, et j'en croisais des dizaines où que je jardine. C'était fin mai 2012. Pas eu la chance de revoir de nouvelles portées de bébés épeires. Mais, le 16 juin 2020, mon coeur s'est mis à battre en découvrant une "nichée" de bébés tégénaires sur un plant de coquelourde.

lundi 15 février 2021

An Evening with Bruce Dickinson (Iron Maiden)

Il y a tout juste un an, le 14 février 2020, nous avons assisté à ce qui serait (sans le savoir) notre dernière sortie musicale "ante-covid". 
Une soirée passée au Trianon avec Bruce Dickinson, le chanteur (mais pas que !) d'Iron Maiden . 
Ce fut un moment fort sympathique, où l'ami Bruce, 61 ans (6 de plus que nous), nous a raconté sa vie, ses passions, le groupe (un tout petit peu)... seul sur scène, délaissant l'espace d'un soir l'ambiance démente des concerts d'Iron Maiden pour un show intimiste façon stand-up, seul debout devant un grand écran où il fait défiler et commente des photos choisies. 
Le show s'inspire de sa récente autobiographie "What Does This Button Do ?"

Ce n'est pas un homme-orchestre mais un homme à tout faire : 
Pilote de ligne, Capitaine honoraire de la Royal Air Force, escrimeur hors-pair, chef d'entreprise (accessoires d'escrime, bière), remarquable chanteur tout de même, écrivain...
Et habitant de Paris ! (ça en fait quelques-uns, qu'on rêverait de croiser dans la rue : Marianne Faithfull, Elliott Murphy, Bono (l'Oise n'est pas loin)... 
 
Bon, Bruce a 6 ans de plus que nous, mais tout de même, je me sens un peu hors circuit face à un tel parcours, quand je fais mon propre petit bilan personnel : Piloter un Boeing ? sais pas, saurai absolument jamais / Chanter ? j'adore, je chante tout le temps (pour moi) mais suis pire que nulle / Composer de la musique ? cf. précédent commentaire  / Escrimer ? euh, quelle idée... / Cheffe d'entreprise ? euh, pas encore 😕 / Ecrivain ? A part ce blogounet, que nenni / Habiter Paris ? Ah, je me rapproche ! Je l'eus fait au doux âge de la vingtaine et quelques, et puis patatras, la trilogie famille-chien-jardin oblige, migration vers la banlieue ! Être millionnaire ? Ah, ben pas assez travaillé les précédentes options, pour sûr. 
Bon, dans une deuxième vie, je tâcherai de mieux m'y prendre 😇 !

Pendant deux heures, Bruce a déroulé sa vie et sa carrière, avec beaucoup d'humour. 
Depuis son enfance, son renvoi de l'école (pour avoir fait pipi dans l'assiette de son prof : euh ça moi jamais fait !!!), l'adolescence, à la recherche de l'instrument de musique idéal, les premiers groupes... 
En particulier, il a bien fait rire le public en racontant les anecdotes de son premier groupe, SAMSON, et un voyage mémorable vers l'Ecosse dans une voiture volée avec une statue d'oie achetée en route attachée sur le toit, les passagers tous en état second (alcool, marijuana...). [Cette scène me fait penser à l'excellent roman de Peter May "Les fugueurs de Glasgow".]
 
Et puis un arrêt sur images décomplexé au sujet de ses pantalons dits "moule-machin" qu'il arborait en tournée, pas du meilleur goût... il est le premier à en rigoler aujourd'hui. Nous avec.
Des images de Sarajevo, dont il a été fait citoyen d'honneur, après avoir donné un concert live pendant le siège de la ville en 1994. [Ici me vient une aparté, un roman absolument extraordinaire de Tea Obrecht sur l'ex-Yougoslavie : "La femme du tigre"...]
 
Enfin, il nous parle du cancer de la langue et de la gorge diagnostiqué à un stade précoce, juste avant Noël 2015, dont il a été déclaré "all-clear" en mai 2016 après sept semaines de chimio et radiothérapie. 
Depuis lors, il considère que "Vivre, c'est vivre maintenant, chaque minute, chaque seconde, sans attendre".
 
Ensuite, après un échange questions-réponses avec le public, Bruce entame quelques vocalises a capella, de Wasting Love et de The Book of Revelations. C'est bluffant... Quelle pêche 🎵

--> Mon unique former encounter avec Iron Maiden = le concert du World Slavery Tour à l'Espace Balard le 29/10/1984, où j'étais persuadée que le hardos assez stoned derrière moi s'amusait à me cracher dessus alors que le chapiteau avait un énorme pb de condensation, et j'ai passé une partie du concert à faire les gros yeux à ce pauvre hardos innocent !

dimanche 7 février 2021

Déco-coquillage

Tant qu'à rester enfermée, de surcroît un jour de mauvais temps, il me prend l'envie de ranger un peu le blog. A commencer par une rubrique que j'avais dû créer au tout début, et qui s'est plutôt fossilisée... (ce qui tombe bien puisqu'elle a trait aux coquillages et pierres fossilisées glanées ici et là).
Je vais donc de ce pas transformer cette rubrique fossile (sous forme de "page") en simple article, que voici 😉.

Coquillages, sable, bois flotté, verre poli... mais aussi graines, fleurs séchées, objets insolites et hétéroclites... Souvenirs de vacances (merci la Guadeloupe 💚) ou trouvailles rapportées de voyages, ou tout simplement conquises pour une piécette symbolique dans les vide-greniers.
Ils peuplent le jardin, la maison, et fleurent si bon le rêve, l'exotisme et le dépaysement en pleine banlieue parisienne !

...sur le rebord de la fenêtre de la cuisine

Composition délicate pour la commode de la chambre
Pendentif boite à pilule en argent et coquillage acheté à Dar-es-Salam
Bout d'ornement de porte en fonte trouvé par terre à Zanzibar
Panier garni d'éponges sur la terrasse
















  






La plupart des lambis qui "habitent" chez nous ont été récupérés avec moult dévotion : par hasard, en se promenant le long de la marina à Saint-François, en Guadeloupe, nous avions remarqué à travers l'eau verdâtre et glauque du port un endroit où semblaient reposer des lambis jetés là certainement après avoir été vidés par les pêcheurs (ou les restaurateurs du port). 

Un cimetière de lambis !

C'est vrai qu'à l'époque, on pouvait encore trouver facilement des fricassées de lambis dans les restos, et que les coquillages évidés se trouvaient facilement ou bien, tout beaux et brillants, s'achetaient dans les boutiques de souvenirs.
Ceux qu'on a trouvés dans le port, eh bien il a fallu que F. se jette à l'eau... une eau bien sale, et les ramasse un à un. Pouah.
Puis méga lavage des coquillages tout collants de mousse verdâtre et de mazout, désinfection à l'eau de javel, brossage... Et même vernissage. Et enfin, rapatriement en banlieue parisienne pour leur donner une deuxième vie où ils se pavanent comme des rois.
Ainsi, chez nous, les lambis sont partout : dans les arbres, sur les murets, dans les compositions de plantes grasses, et à l'intérieur, ils font aussi ce qu'ils veulent.
 
Aujourd'hui, mes parents me disent qu'il n'y a plus de coquillages ou de petite faune aquatique sur la plupart des plages de Guadeloupe, après de nombreuses années d'invasion par les sargasses. Ces algues brunes nauséabondes colonisent le littoral depuis 2011.

samedi 6 février 2021

Emil Ferris : "Moi ce que j'aime c'est les monstres" (BD)

 ***** (My Favorite Thing Is Monsters), d'Emil Ferris (Ed. Monsieur Toussaint Louverture, 2018) 💙💚💛💜

La claque. 
Cet album est absolument extraordinaire
Que ce soit du point de vue de l'histoire que du graphisme, incroyable. 
L'auteur est une femme (oui, Emil...) née à Chicago où elle était illustratrice quand à 40 ans elle contracta le virus du Nil occidental à la suite d'une piqure de moustique, qui la laissa paralysée durant des années. En fauteuil roulant elle décide de suivre un cours de creative writing, peinant au début à tenir un stylo qu'elle devait faire tenir avec un bout de scotch.
"Quand un événement aussi étrange s’abat sur vous, tout devient clair : le monde vous lance un défi, il vous rend spéciale. J’étais la seconde personne en Illinois à être infectée par ce virus. Statistiquement… Le jour de mon anniversaire en plus. C’est un message de l’univers. Du coup, il faut répondre. Il faut devenir sérieusement badass." (Extrait d'une intéressante interview intime parue dans Libération)
De sa persévérance est né au bout de six ans cet album de 400 pages, un ovni dans la production de romans graphiques. Les dessins sont réalisés au stylo bic quatre couleurs. C'est sidérant, d'une beauté à tomber. Chaque nouvelle page est uppercut pour les yeux, j'ai été scotchée tout du long.

L'histoire m'a happée également. 
Le livre se présente comme le journal d'une petite fille de dix ans, Karen, qui habite dans une banlieue de Chicago dans les années '60, avec son frère Deeze, ultra gominé et dissimulant une part ténébreuse, et sa mère, malade.
Complexée par son physique et bousculée à l'école pour ça, Karen se réfugie auprès des monstres qui peuplent son imagination, et dévore les magazines d'horreur de son frère. 
Elle rêve de se faire mordre par un loup-garou pour enfin devenir elle-même un monstre. 
Un jour, la jolie voisine du dessus, Anka, est retrouvée morte : suicide disent tous, sauf Karen qui décide de mener sa propre enquête. 

La deuxième partie de l'album évoque la vie d'Anka, jeune juive dans l'Allemagne des années '30, qui échappe à la déportation pour atterrir dans un bordel. Deux époques en miroir avec leur lot de violences, de racisme, de pauvreté, d'antisémitisme.
Le tome deux vient de paraître en anglais... Trop hâte de me jeter dessus.
C'est ma découverte BD de l'année 2020, peut-être de la décennie cela mérite que j'y réfléchisse.

--> la chronique "BD"...
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...