lundi 21 novembre 2016

Rencontre du 3e type avec une cicadelle bison

Ma rencontre avec cet... insolite insecte remonte à un an (septembre 2015). Comme le temps passe...
Une cicadelle bison dans mon jardin du sud de Paris































Evidemment, au départ, je n'ai pas remarqué qu'une "drôle de chose" était accrochée à une tige de fleur de mon jardin (sud parisien) ! 
Il m'a fallu une certaine attention pour remarquer qu'une chose verte était posée en effet sur la tige tout aussi verte. 

Cette chose est une "cicadelle bison" (stictocephala bisonia / Buffalo Treehopper en anglais), aussi connue sous les noms vernaculaires de "cérèse buffle / Ceresa bubalus" au Canada et de « cicadelle bubale », ou de « membracide bison » en Europe.

"Membracide-bison" pour faire allusion à son thorax bombé.

Je remercie le site aramel.free d'expliquer qu'il s'agit d'une espèce de Membracidae indigène à l'Amérique du Nord (homoptère d'Amérique du nord introduit en Europe au XIXe siècle).
Elle mesure 6-8 mm et pond sur les arbres fruitiers, en particulier le pommier (certes j'ai un "héritage" de pommier dans mon jardin : tronçonné, mais toujours vivant, mais la cicadelle en était loin...).

Pour la photo, je n'ai cessé de jouer à cache cache avec elle : elle passait son temps à se dissimuler derrière sa tige dès que l'objectif se pointait. Je ne lui en veux pas : c'est la seule et unique fois que j'ai eu la chance d'apercevoir cet insecte hors normes ! Et j'en garde un sacré souvenir !
Encounter of the 3rd kind...

--> voir ma chronique "insectes" et la page des "habitants de mon jardin" !

dimanche 20 novembre 2016

Films du 3e trimestre 2016 : le gagnant est... rock !

😁"Hôtel Woodstock", d'Ang Lee (2009), avec Demetri Martin (Elliot Teichberg) , Eugene Levy, Anthoula Katsimatides
Une découverte ! Pour une fan de musique : instructif, intéressant, passionnant ! 
Un quidam, Elliot Tiber, dont les vieux parents tiennent un hôtel quelque peu décrépit dans la campagne à 150 kilomètres de New York, est à l'origine de l'installation du festival de Woodstock en août 1969. C'est hallucinant. les vaches, les prés, la route, installer l'électricité, les points d'eau, des WC, sous-louer les terres, convaincre les habitants de collaborer avec ... des hippies ! Et in fine, un festival culte, une page de l'histoire. Grandiose !

😊"Sagan", de Diane Kurys (2008), avec Sylvie Testud, Jeanne Balibar, Pierre Palmade...
Sylvie Testud est Sagan... De même qu'elle était Amélie Nothomb dans "Stupeur et tremblements". Si ce n'était pour elle, le film aurait été longuet.

😏"Comme un avion", de Denis Podalydès (2015), avec Bruno & Denis Podalydès, Agnès Jaoui, Sandrine Kiberlain, Pierre Arditi. 
Un gentil film, pour la société d'aujourd'hui qui ressent(irait) le besoin de faire une pause. Pourquoi pas ne pas se construire dans ce cas un kayak (juste parce que le mot est un palindrome) pour se la couler douce sur une rivière, alors qu'on est féru de l'aéropostale ? Bruno Podalydès le décide, comme j'ai dit, c'est gentil, les comédiens sont tous des gens sympathiques, la rivière est belle. Pas sûre de bien me souvenir de ce film dans quelques temps.

😏"Romaine par moins 30", d'Agnès Obadia (2009), avec Sandrine Kiberlain, Pascal Elbé, Louis Morissette, Pierre-Luc Brillant, Elina Löwensohn
Comédie sans prétention, qui a le mérite de se dérouler au Québec en hiver, avec bien sûr certains clichés, mais qui passent. C'est plutôt l'histoire qui a du mal à tenir debout. Ça se regarde, mais "What else..." ?

😏"Samba", d'Eric Toledano et Olivier Nakache (2014), avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Izia Higelin, Tahar Rahim
Film sympa, gentillet, avec quelques moments drôles et de bons comédiens, mais je ne le qualifie pas de "comédie" compte tenu du sujet de fond qui est le quotidien des sans-papiers à Paris.

😐"Boomerang", de François Favrat (2015), avec Laurent Lafitte, Mélanie Laurent, Audrey Dana, Bulle Ogier
Tiré d'un roman de Tatiana de Rosnay que je n'ai pas lu. Je ne sais pas si j'ai manqué d'attention en regardant ce film, mais je l'ai vu sans le voir, trouvé intéressant sur le moment mais par la suite des pans de l'histoire m'échappent. Je dirais : "sans plus"...

😊"Casse-tête chinois", de Cédric Klapish, avec Romain Durys, Audrey Tautou, Cécile de France, Katy Reilly
Tout d'abord, cela faisait une éternité que je lorgnais le 3e opus de la série des films de Klapish, tant j'avais (comme tous !) apprécié "L'auberge espagnole" et "Les poupées russes". Et puis, j'avais appris que l'actrice anglaise jouant Wendy, Katy Reilly, veinait de se suicider au moment de la sortie du film, et cela m'avait fait un coup car je l'avais beaucoup appréciée, et elle était si jeune et prometteuse... Eh bien, pas déçue par ce "casse-tête chinois", un peu confus certes, mais qui a l'immense mérite de nous offrir de belles ballades dans New York !

--> Ma chronique "films"... (mais hélas, je n'ai pas souvent l'opportunité d'aller voir les films au ciné dès leur sortie... 😏)

dimanche 13 novembre 2016

Guadalupe Nettel : "Après l'hiver" (Mexique)


***** "Después del invierno" (Mexique, 2014) - Ed. française Buchet-Chastel, 2016, Trad. François Martin, 304 p.

Un chassé-croisé entre deux exilés : Claudio, qui a fui Cuba pour New York, et Cecilia, native d'Oaxaca au Mexique, partie poursuivre de vagues études à Paris. 
Le roman alterne les chapitres consacrés à l'un et à l'autre, jusqu'à leur rencontre via une amie commune. L'auteure, Guadalupe Nettel, fait preuve d'une grande maîtrise pour dépeindre les pensées de ses personnages, tous deux un peu cabossés et perdus. Pourtant, j'ai eu beaucoup de difficultés avec le personnage de Claudio qui m'a d'emblée déplu par son opportunisme (avec Ruth, sa riche compagne "cougar") et son cynisme horripilant. Cecilia m'a davantage touchée, par sa mélancolie, sa rêverie, qui se manifestent au travers de son attachement pour les cimetières (ne vient-elle pas d'Oaxaca, où "el dia de los muertos" est une institution). 
Un troisième personnage très étrange, Tom, le voisin italien de Cecilia à Paris, m'a aussi interpellée...

En résumé, un livre qui m'a davantage plu pour le style et la puissance de narration de l'auteure, que pour l'histoire et le caractère des personnages principaux.

"Mon appartement se trouve sur la 87e Rue, dans l'Upper West Side, à New York. C'est un couloir de pierre qui a tout d'une cellule et où je n'ai mis aucune plante, car tout ce qui est vivant suscite en moi un dégoût inexplicable, comme certaines personnes en éprouvent devant un nid d'araignées." (incipit).

Merci à l'éditeur Buchet Chastel et à Babelio Masse Critique pour cette découverte.

--> Mes autres lectures d'Amérique latine...

samedi 10 septembre 2016

Emily St John Mandel : "Station Eleven" (Canada)

***** 2014 (Ed. française Rivages, traduit de G. de Chergé, 480 p.) 💙💛💜💚
Ovni...  (Ce n'est pas pour ça que j'ai entouré ma photo d'avions...).
De cette jeune auteure canadienne anglophone, j'avais lu "Last Night in Montreal" (2009) : bien écrit, un peu compliqué mais tout de même intéressant sauf la fin qui m'avait laissée sur ma faim.

J'ai voulu découvrir son dernier livre, et là coup de coeur ! J'ai trouvé qu'elle avait tant mûri entre ces deux romans, que je ne reconnaissais pas son style et n'aurais pas su lui attribuer ce titre en cas de devinette.

"Station Eleven" est un roman passionnant d'anticipation... alors que je déteste l'anticipation ou la SF. L'histoire est tout simplement si rondement menée qu'on s'y prend, c'est écrit de main de maître...

En condensé : tout tourne autour d'un célèbre acteur de cinéma reconverti dans le théâtre de Shakespeare. Ce soir-là, il est le Roi Lear, sur une scène de Toronto. Et il meurt sur scène. For real. 
Autour de lui, les autres comédiens, le staff, le public, les journalistes, la ville... On les côtoie de près, on se demande pourquoi, qui va jouer quel rôle dans la suite de l'opus... Et voilà que l'auteure assène au lecteur un premier "indice" : nombre de ces gens ne seront plus vivants d'ici quelques semaines...

S'ensuit une course folle contre ce que l'on comprend être une épidémie foudroyante, laissant peu à peu comprendre que l'on s'approche de la fin du monde. 
Plus rien.... Plus d'électricité, de transports, d'hôpitaux, d'Internet, de téléphone, de chauffage, de vivres, de... sociabilité. le silence absolu, la peur, l'ignorance, l'oubli du monde d'avant.

Et puis, de ci-de là, quelques survivants. Mais comme dans les scénarios de SF, les uns doivent prendre emprise sur les autres pour dominer. Aussi, dans un monde quasi-englouti ou disparu, la lutte pour la survie continue et Emily St John Mandel nous fait suivre un petit groupe de ces survivants : une troupe de théâtre baptisée "La Symphonie itinérante" ! Surréaliste (le cas de le dire).
In a lost world, une petite troupe de succédanés des la vie d'avant, réunis plus par les circonstances tragiques que par la passion des arts, s'en va de ville en ville présenter des pièces de Shakespeare ou des jouer des morceaux de Beethoven. Surréaliste (je me répète) mais tellement prenant. L'art comme lumière au bout du tunnel.
Magicienne Emily St. John Mandel.

Elle met en poésie la perte de tout chez les quelques survivants, de tous leurs repères, leurs habitudes, leur confort, la vie sociale, la sécurité, l'avenir... (le papi qui s'évertue à refaire marcher un ordi, ou le souvenir si prégnant du temps où des lumières existaient, où l'électricité fonctionnait, où les avions volaient ou les voitures roulaient... et surtout où les télécommunications existaient !!!, comment faire un musée avec une carte visa, un passeport, un téléphone etc.). L'auteur décrit si bien les souvenirs de ceux qui ont connu Internet et les téléphones portables, et sont quasi revenus à l'âge de pierre pour se faire entendre d'une distance à l'autre.

Nous lecteur, suivons cette troupe de survivants, en nous intéressant aux destins individuels de quelques-uns qui finiront par se croiser. Nous cheminons lentement, avec moult précautions car mécréants ou gourous sévissent encore hélas dans ce monde de fin du monde, aux côtés de ces pauvres troubadours jusqu'à leur saint Graal, un aéroport lambda de l'Ontario. 
Haletant. je recommande ! Merci aux Editions Rivages et à Masse Critique pour cette perle. Et les droits pour une adaptation ciné ont déjà été achetés : j'espère que ce sera à la hauteur du roman.

NB : En son temps, le roman "Ravage" de René Barjavel (1943) contait la survie d'une population confrontée à la fin de l'électricité, des moyens de transports... Livre culte.

--> Mes autres lectures d'Amérique du Nord...

J'ai hébergé une ravageuse pyrale du buis...

Assez naïvement, l'an dernier à cette même époque, je m'extasie devant un papillon "inhabituel" posé sur la vitre du salon, à l'intérieur...
Je m'empresse de le prendre en photo... puis d'ouvrir la fenêtre afin qu'il recouvre sa liberté.

Quelle innocente ! Car au même moment mon voisin se lamentait de l'agonie de son buis totalement desséché, et tous les buis de la commune étaient d'ailleurs dans le même état (ils ont été arrachés depuis).

Or cela ne fait pas longtemps que j'ai découvert que ce papillon insolite posé chez moi était la redoutable pyrale du buis. 
Il s'agit de Cydalima perspectalis (« Box Tree Moth » en anglais). Ce lépidoptère nocturne n'est apparu en France qu'en 2008 via comme souvent l'importation de plantes d'Asie, comme la coccinelle asiatique, et figure maintenant sur la liste d'alerte de l'Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes.

Cette pyrale est présente sur tout le territoire depuis 2014. Au printemps 2014, ses chenilles ont envahi l'Ile de France. Elle fait des ravages considérables et n'a pas de prédateur naturel en Europe de l'ouest. Par exemple, en Savoie, elle a grignoté tant d'arbres que la randonnée a été interdite sur certains sentiers et en Méditerranée ses ravages sont une menace pour l'érosion des sols.
Si j'avais su, au lieu de lui faire prendre la pose devant mon appareil photo... j'aurais fait autre chose.

--> cf. Rubrique "insectes" et page des "habitants de mon jardin"

jeudi 8 septembre 2016

Tim Burton : un univers poétique et magique qui fait du bien



Affiches dans le hall de la Cinémathèque
J'ai récemment revu "Mars Attacks" de Tim Burton... Réalisé en 1996 et inspiré de "La guerre des mondes" de H.G. Wells. Mordant, ironique, incroyablement violent et sans pitié : le Président des EU décide de faire bon accueil à une délégation de Martiens ... Et c'est la tuerie ! 
Extrême naïveté ? Faute professionnelle des services secrets et de l'armée ? Peur de l'inconnu ou méconnaissance absolue ? Confiance totale et sans appel dans la suprématie états-unienne ? 
Le film marque par l'utilisation des effets spéciaux, de la couleur, de la scénographie années 70, et l'alternance de scènes dramatiques et cocasses. Pas un film culte pour mon goût personnel mais à voir pour apprécier l'univers de Tim Burton.

Cela m'a fait penser que je n'avais jamais publié ma chronique sur l'expo... de 2012 (!!!) sur l’univers de Tim Burton, à la Cinémathèque française,  qui fut un régal… 
Visitée avec mon fils passionné de cinéma, encore plus mémorable !

La scénographie était intéressante, avec par exemple une salle obscure où étaient exposés les dessins et œuvres réalisés à la peinture phosphorescente. Effet géant !
Des extraits de films, y compris œuvres de jeunesse méconnus, rendaient la visite bien vivante. Les figurines des personnages fétiches de Tim Burton étaient impressionnantes à regarder. Et ses croquis (certains sur des serviettes de table), dessins, tableaux, carnets d’écoliers, tous plein de couleurs et si inventifs et humoristiques, et si habilement exécutés… un vrai régal que de voir tout cela.

Catalogue de l'expo et nos tickets
Le catalogue de l’exposition (R. Magliozzo & J. He, Edition La cinémathèque française, 2012) nous éclaire sur la jeunesse et le parcours de cet artiste hors normes :

"Tim Burton est né le 25/08/1958. Il se décrit comme un ado introverti et farceur. Il collectionne les cartes de vœux, dresse la liste des films d’horreur et de SF, dessine sa star préférée Vincent Price.
Sa ville natale, Burbank (banlieue californienne) se prête à la mise en images de sa jeunesse : il l’utilisera aussi pour la finale frénétique de Pee Wee Big Adventures (1985), la banlieue pastel d’Edward aux mains d’argent (1990), la petite ville dystopique de Beetlejuice (1988)…


Le lien entre l’enfance et l’âge adulte est récurrent dans son œuvre et explique son attirance pour les contes de fée, la littérature enfantine, l’horreur gothique et la SF.
TB a jusqu’à présent tourné 16 films : « Raconter des histoires, principalement à travers des images frappantes et des personnages inoubliables incarnant ses thèmes récurrents : isolement d’un héros en rupture avec le monde, et la recherche d’identité. »

Les intrigues simples de ses films se traduisent par des enchaînements visuels complexes.
La présence  de comique dans le macabre fait contrepoids aux personnages lascifs et aux actions gore ou crues. La violence de ses films tient trop du cartoon pour être perturbante.

- Dans Mars Attacks (1996), la première dame meurt écrasée par un lustre, "et on s’étonne à peine qu’une langue immensément longue sorte de sa tête comme un dessin animé de la Warner".
- Les têtes de Sleepy Hollow  tournent sur leur cou avant leur décapitation.
- Dans Sweeney Todd, le sang fuse en geyser et les corps tombent avec un bruit exagérément sourd dans le conduit du hachoir géant.
Burton a déclaré : « J’aime les personnages extrêmes, mais qui n’ont pas conscience de leur étrangeté ». Ainsi :
- Edward aux mains d’argent (1990) : Edward incarne physiquement l’isolement avec son incapacité à toucher  directement les autres à cause de ses mains en ciseaux
- Batman, le défi (1992) : Batman, Catwoman et le pingouin  ne luttent pas seulement les uns contre les autres mais contre leur obligation de maintenir des identités doubles.
- L’étrange Noël de Monsieur Jack (1993) : Jack Skellington, insatisfait de son succès en tant que roi des citrouilles,  à Halloween Ville, se lance dans un nouveau rôle : le « perce-oreilles ».
- Big Fish (2003) : les mensonges qu’Edward Bloom raconte sur sa jeunesse l’éloignent de son fils.
- Charlie et la chocolaterie (2005) : Charlie Bucket remarque avec sagesse : « Les sucreries n’ont pas à signifier quoi que ce soit. C’est pour ça que ce sont des sucreries. »

- INFLUENCE DU PEINTRE NORVEGIEN EDVAR MUNCH :


E. Munch :Attraction
Wikipedia cite l'influence graphique d'Edvard Munch et du tableau Le Cri auxquels Beetlejuice et L'Étrange Noël de Monsieur Jack font explicitement référence.
Idem pour les aquarelles de Munch "L'Attraction" (1896) ou "l'Amaryllis" dessinée en 1909, dont l'inspiration dans l'oeuvre de T. Burton semble flagrante.

"Etrange Noël de Mr Jack" : statue du "Cri" de Munch
E. Munch : Amaryllis




"Le Cri d’Edvard Munch symbolise « l’homme moderne emporté par une crise d’angoisse existentielle. »1 On peut aisément relier l’angoisse aux cauchemars, soit car ces derniers en sont la cause, soit car l’angoisse est un élément déclencheur et/ou « catalyseur » des cauchemars. On peut donc dire que la représentation de ce célèbre tableau est un élément tournant autour de la peur, l’angoisse et l’égarement. Autant d’éléments que l’on retrouve dans l’univers burtonien.
Dans le cas de nos deux statues, elles font toutes deux, au fond, référence à l’étouffement provoqué par l’angoisse et le stress. Ces derniers nous renvoyant aux cauchemars."
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cri
2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolique_du_cheval#Chevaux_mal.C3.A9fiques_et_d.C3.A9moniaques
3 Film (00 : 07 : 00)

- Filmographie de Tim Burton :
  • Pee-wee's Big Adventure : The Story of a Rebel and his Bike (1985)
  • Beetlejuice (1988) : culte...
  • Batman (1989)
  • Edward aux mains d’argent / Edward Scissorhands (1990) : culte...
  • Batman, le défi / Batman Returns (1992), pas trop mon genre mais ok.
  • L’étrange Noël de Monsieur Jack / The Nightmare before Christmas (1993) – scénario inspiré d’un poème d’Edgar Allan Poe. (NB : T. Burton est producteur de ce film), génial...
  • Ed Wood (1994)
  • Mars Attacks (1996) – inspiré de « la Guerre des mondes » d’H.G. Wells, voit ci-dessus
  • Sleepy Hollow (1999), incontournable... Vu et revu avec autant de chair de poule.
  • La planète des singes / Planet of the apes (2001), d’après Pierre Boulle. Pas mon univers...
  • Big Fish (2003) : j'avoue que j'ai du mal avec ce film pourtant estimé... Les jonquilles géantes m'horripilent entre autres... l'histoire me semble si neuneu...
  • Charlie et la chocolaterie / Charlie and the Chocolate Factory (2005) d’après Roald Dahl. Super !
  • Les noces funèbres / Corpse Bride (2005) : adoré aussi !
  • Sweeney Todd : le diabolique barbier de Fleet Street / The Demon Barber of Fleet Street (2007)
  • Alice au pays des merveilles / Alice in Wonderland (2010). Un peu chargé...
  • Dark Shadows (2012) 
  • Frankenweenie (2012) : très bien
  • Night of the Living (2013). pas vu
  • Big Eyes (2014) : Excellent film, voir mon billet ICI
  • Miss Peregrine et les enfants particuliers (2016)
  • Dumbo (2016)
  • Beetlejuice 2 (2017)

--> Voir aussi ma (toute petite) chronique "cinéma"...

jeudi 25 août 2016

P. Constant : "Des chauves-souris, des singes et des hommes" (Congo)

***** 2016 (Ed. Gallimard, 166 p.) 💗💙💚💛💜

"Olympe pleurait. Les garçons ne voulaient pas d'elle." (Incipit)

Ce roman de Paule Constant est l'une de mes plus belles découvertes de cette année. 
J'ai souvent pensé en le lisant au roman "Notre-Dame du Nil" de Scholastique Mukasonga (Rwanda), dont les thèmes sont absolument distincts, mais qui tous deux m'ont marquée par leur approche particulière du sujet et le style d'écriture.

Initialement, j'avais été attirée par le titre peu banal du livre de Paule Constant : "Des chauves-souris, des singes et des hommes"... Puis j'ai appris que le thème du roman était la propagation du virus Ebola, raconté sous forme de fable. Je me suis bien demandé à quoi tout cela pouvait ressembler. 

J'ai été conquise par ce livre qui aborde énormément de sujets de fond en filigrane : l'histoire bien sûr, le passé colonial évoqué ici et là, les ressources naturelles qui s'appauvrissent, la culture de l'hévéa et les saigneurs de caoutchouc, la présence chinoise (évoquée par la seule mention d'un paiement en yuan...), la mondialisation, les pratiques de l'industrie pharmaceutique, les médecins humanitaires...
Tout cela en contrepoint de la vie dans un village congolais sis près de la rivière Ebola. Quelques cases, quelques familles, une bande de garçons qui jouent les gros bras et se moquent d'Olympe la gamine. La visite du vendeur de pacotilles. Les pirogues qui vont et viennent pour transporter voyageurs, paquets... ou cadavres vers leur dernière destination. Les croyances et coutumes. Le White Spirit à tout faire. La suprématie de la gente masculine dans les fratries. Le dispensaire et ses religieuses belges, dévouées et pragmatiques.

En fait, le roman est structuré autour de deux histoires qui convergent à la fin. 

  1. Nous suivons donc la vie du village, les gamins qui font les fiers et disent avoir tué le gorille "dos argenté" qu'ils rapportent au village : de la viande de brousse, quelle aubaine royale ! Ce sera un vrai banquet, quasi orgiaque. La petite Olympe pour sa part se console de sa solitude en ramassant une petite chauve souris, qu'elle ne quitte plus. A chacun son trophée : le gorille pour les gars et la chauve-souris pour la gamine.
    "Olympe se résigna, les garçons étaient les plus forts. Ils l'avaient complètement éclipsée, elle et la chauve-souris qu'elle tenait dans la main comme un éventail dont elle ouvrait et fermait les ailes mécaniquement, une marionnette qu'elle agitait entre ses doigts, qu'elle déployait, qu'elle pliait, qui se soulevait et s'effondrait. Un animal devenu un jouet déjà un peu usé, un jouet qui allait casser." (p.45)
  2. Parallèlement, Paule Constant met en scène Agrippine, une Belge médecin sans frontière, désabusée par le monde actuel et cette course à tout et rien, qui part en Afrique faire une campagne de vaccination. Elle est stoïque devant les petits aléas, s'inquiétant pourtant de la bonne conservation de ses vaccins coincés à la douane. En attendant, elle partage la vie du petit dispensaire où elle est effarée d'apprendre qu'il n'y a pas de seringues jetables. Partage aussi temporairement la vie de ce dispensaire : Virgile, jeune français normalien parti "méditer" sur les traces de son grand-père jadis médecin des armées. 

Le récit est remarquablement bien écrit : à la fois éthéré et d'une grande puissance évocatrice.
Il y a du suspense, car le roman est construit autour du mystère des premières contaminations par le virus et de sa propagation. Nous ne connaissons pas la date des événements du récit, qui s'achève sur cette phrase : "Les jours suivants, le nom d'Ebola se répandit en lettres rouges dans la presse du monde entier."

Après ma lecture, j'ai consulté le site de l'OMS, selon lequel "le virus Ebola a été nommé ainsi en référence à une rivière passant près de la ville de Yambuku, dans le nord du Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo). C'est à l'hôpital de cette localité que le premier cas de fièvre hémorragique Ebola est identifié, en septembre 1976." Le virus avait alors touché aussi le Soudan. La nouvelle flambée du virus depuis 2014 touche l'Afrique de l'Ouest et en particulier la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia.
C'est en poursuivant mes recherches que j'ai appris que les chauves-souris frugivores sont les hôtes naturels ("réservoirs") du virus Ebola. "Celui-ci s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d'animaux infectés comme des chimpanzés, des gorilles, des chauves-souris frugivores, des singes, des antilopes des bois ou des porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. (OMS)" 
Les populations humaines sont notamment infectées en consommant de la viande d'animal lui-même infecté.
J'ai fini par comprendre (ce n'était pas toujours explicite pour les néophytes) que la chauve-souris frugivore, qui est le "réservoir" du virus, contamine les mêmes fruits que mangent les gorilles. Eh non, les chauves-souris ne se mettent pas à chasser et mordre les gorilles... (pas encore du moins, dans un futur dystopique ?).

Le virus Ebola a fait plus de 11 000 victimes humaines et il a aussi particulièrement affecté la population de gorilles d'Afrique de l'Ouest, devenue espèce « en danger critique d'extinction ».

En conclusion : un roman passionnant, très bien écrit, qui nous interpelle sur un problème de santé publique sous un angle insolite mais instructif.

->> Mes lectures "africaines"...

La guêpe coucou est trop belle

Guêpe coucou : même individu sous différents angles
J'ai découvert la guêpe coucou alias chryside enflammée (Chrysis ignita) sur mes fleurs d'achillée en ce mois d'août 2016. Je ne pense pas l'avoir aperçue auparavant ou alors ne lui avais pas prêté d'attention.
Guêpe coucou le 22/08/2016
Mais à présent que j'ai fait sa connaissance, je sais comment la repérer et l'approcher. C'est une petite merveille de couleurs métallisées : rouge vif, vert vif... Absolument superbe.

J'ai donc pu prendre de nouveaux clichés bien meilleurs que ceux de ma première rencontre (voir ici)...
Cela étant, la belle porte le surnom "coucou" : ce n'est donc pas tout à son honneur... (voir mon billet du 18/08/2016)

mercredi 24 août 2016

Gisèle Pineau : "Fleur de Barbarie"

***** 2005 (Ed. Mercure de France)
Gisèle Pineau fait partie de mes écrivains incontournables : ceux dont je m'efforce d'essayer de lire tous les livres.
Je l'ai découverte ... parce qu'elle est guadeloupéenne et que la Guadeloupe est la terre de coeur de mes parents, et je suis tombée en amour de son écriture et de ses histoires.

Le roman "Fleur de Barbarie" surprend par son titre antinomique. Il raconte l'histoire de Josette, une fillette placée par sa mère dans une famille de la Sarthe à 4 ans, jusqu'à ses 9 ans où sa mère décide brutalement de la renvoyer au "pays", à Maire-Galante, chez grand-mère Théodora.
Ses plus beaux souvenirs d'enfance, Josette les tire de la vie à la ferme, en métropole, auprès de Tata Michelle ("la plus grande fan de Joséphine Baker", qui décide de surnommer Josette "Joséphine"), de Pépé Marcel et de Mémé Georgette.

"Je me souviens, Mémé Georgette a ouvert de grands yeux et elle est presque tombée à la renverse quand tu as retiré ta cagoule rouge et tes gants verts. Ça, pour être noire, t’es noire, ma Joséphine… Je te vexe pas, hein !… Je crois bien que c’était la première fois qu’elle voyait une Noire en vrai sous son toit, en chair et en os."
"Quand t’es sortie du bain, l’eau était si noire que Mémé a poussé un cri de stupeur, elle a pensé que c’était comme ça chez vous. Elle croyait que tu dégorgeais ton jus. Tu disais pas un mot tandis que je t’étrillais du mieux que je pouvais." "[Mémé] s’est habituée à toi et vous êtes de bonnes commères maintenant, pas vrai. Elle a aussi compris que c’était pas chrétien de t’appeler Bamboula ou la Noiraude et elle a plus recommencé, sauf une ou deux fois, ça lui a échappé…"
"Tata Michelle connaissait par cœur les chansons de la Baker. Et que j’avais bien été forcée de les apprendre pour les chanter avec elle. Et qu’elle m’avait déguisée en Joséphine Baker pour la fête du Mardi gras. J’étais vêtue d’un tricot blanc, d’un collant rose et d’une ceinture de bananes. Et elle avait cousu mon costume toute seule, juste en regardant la pochette d’un disque de Joséphine. Elle avait plaqué mes cheveux sur ma tête et sur mon front avec du blanc d’œuf, pour que je ressemble encore plus à la vraie."
Propulsée en Guadeloupe, coupée de ses liens avec sa famille d'adoption, Josette est d'abord une déracinée. Dans la maisonnette de la grand-mère, elle n'a pas de repères, il y a des non-dits, des mystères. La grand-mère va faire le ménage dans la demeure cossue d'une écrivaine célèbre, Margaret Solin, et ça aussi c'est tout un mystère. Mme Solin s'occupe d'enfants à distance, à Saint-Louis du Sénégal, tout comme Joséphine Baker s'occupait d'une grande bande d'orphelins. La suite du roman est la quête de Josette pour connaître le mystère de sa famille, et se construire une vie d'écrivaine, elle aussi, en s'efforçant de concilier ses racines antillaises et ses "régions" d'adoption, la Sarthe et Paris.

Un beau roman de Gisèle Pineau, comme tous ses autres livres 💗💙💚💛💜:

  • "La grande drive des esprits", 1993 
  • "L'espérance-macadam", 1995
  • "L'exil selon Julia", 1996
  • "L'âme prêtée aux oiseaux", 1998
  • "Chair piment", 2002
  • "Morne Câpresse", 2008
  • "Un papillon dans la cité" 1992
Je n'ai pas encore eu l'occasion de lire "Mes quatre femmes", 2007 ni "Folie, aller simple : Journée ordinaire d'une infirmière" 2010 (Elle a été infirmière psychiatrique), ni les plus récents depuis 2010.

--> Toutes mes lectures coups de coeur

Eric-Emmanuel Schmitt : "La nuit de feu"

***** 2015, Éd. Albin Michel, 183 p. 💗💙💚💛💜

Éric-Emmanuel Schmitt a attendu près de 25 ans pour écrire ce récit de voyage très particulier. En 1989, à 28 ans, jeune professeur de philosophie, il se joint à un groupe de Français pour partir en randonnée dans le désert du Hoggar, sur les traces du père Charles de Foucauld. Cette expédition au sein d’un groupe hétérogène l’inquiète dans un premier temps, on sent qu’il manque clairement d’esprit aventurier. 
Mes chameaux à moi : au marché aux chameaux de DawarEgypte (2010)

"(…) - même de trop loin, les dromadaires ont la gueule d’une photo prise de trop près. Ici, chez eux en Afrique, les dromadaires me procuraient une impression différente. Calmes, libres, nantis d’une élégance nonchalante, ils arpentaient le pâturage d’une démarche élastique. Tandis que certains reposaient à l’ombre des acacias, d’autres cueillaient le chardon, écrêtaient les buissons, tendaient le museau jusqu'aux branchages. Précautionneusement, ils se contentaient d’une fleur par-ci, d’une feuille par-là, respectant les végétaux pour que leur vie se perpétue. Silencieux, quasi-immobiles, ils devenaient de grandes plantes parmi les arbustes, empreints d’une sérénité végétative, leurs longs cils évoquant des pistils et des étamines qui voileraient un regard débonnaire." (p.32)

"Chaque pas prodiguait une victoire. Chaque effort annonçait une défaite. Abayghur, lui, progressait sans souffrir. Ses trois dromadaires aussi. 
À eux quatre, placides, plus lents qu'ils ne l'auraient été sans nous, ils nous démontraient à quel point nous restions étrangers, étrangers au désert, étrangers au climat, étrangers au sauvage dénuement. 
Je soupçonnais même les dromadaires de hausser les épaules en se gaussant de nous."






Toutefois, grâce à la gentillesse d’Abayghur, le guide touareg, il va découvrir le désert, le silence, la beauté de cette nature particulière, l’amitié… 
"Nous montâmes jusqu'à un promontoire.Devant nous s’étendaient des centaines de kilomètres, les uns plats, les autres occupés par des reliefs. La nature jouait une symphonie sur ses grandes orgues : pour accompagner le majestueux panorama, elle multipliait les irisations, colorait le ciel de teintes rares, depuis l’orange piqué de bleu jusqu'au violet épais, en passant par le turquoise et le parme." (p.163)
Un soir, il s’égare dans la montagne et se trouve séparé du groupe. Transi de froid, sans vivres et sac de secours, il s’ensevelit dans le sable pour passer la nuit. Ce sera sa « nuit de feu » au cours de laquelle il vit une « extase mystique » et découvre « Dieu ».
"Cette hygiène spirituelle, j’en éprouvais désormais le besoin. Et, pour la première fois, gêné, timide, je me suis mis à prier."(p.163)
"Mon pays… En avais-je un ? Je savais maintenant que je venais de nulle part et que je n’allais nulle part. Je vagabondais. Je visai le soleil au zénith. Mon pays ? Le désert est mon pays car c’est un pays d’apatrides. C’est le pays des vrais hommes qui se défont des liens. C’est le pays de Dieu." (p.169)
"La perspective de quitter le Hoggar me fragilisait. A mesure que le temps passait, que le mont Tahat s’éloignait, je portais un regard critique sur ma nuit étoilée… Ne m’étais-je pas emballé trop vite ? N’avais-je pas interprété de façon mystico-religieuse des phénomènes purement somatiques ? La soif, la faim, l’épuisement avaient affecté mon corps et m’avaient conduit au délire. Et ce bien-être absolu dont je gardais le souvenir, ne le devais-je pas à mon hypothalamus qui avait secrété des endorphines ? Cette « foi » que je croyais apercevoir en moi, n’était-ce pas l’habillage spirituel de la confiance que mon système nerveux avait chimiquement générée pour me permettre de dominer ma terreur et ma fatigue ?" (pp. 173-174)
 "Au retour du Hoggar, l’écrivain larvaire qui sommeillait en moi depuis l’enfance s’est assis à une table pour devenir le scribe des histoires qui le traversent. Je suis né deux fois : une fois à Lyon en 1960, une fois au Sahara en 1989. " (p.178)"Face au questionnement sur l’existence de Dieu, se présentent trois types d’individus honnêtes, le croyant qui dit : « Je ne sais pas mais je crois que oui », l’athée qui dit : « Je ne sais pas mais je crois que non », l’indifférent qui dit : « Je ne sais pas mais je m’en moque »." (p.181) 
J’ai aimé le livre non pas pour sa partie « quête initiatique » ou pour le récit de sa rencontre mystique, car j’ai la corde moins sensible sur les récits de conversion mystique. J'ai aimé le roman d’Éric-Emmanuel Schmitt pour le cheminement dans le désert, remarquablement décrit, poétique, envoûtant. 

J’ai eu l’impression de marcher à ses côtés dans cette randonnée, et cela m’a rappelé les souvenirs précieux de ma randonnée dans le désert du Sinaï il y a moult années. Pas d’expérience mystique pour moi à l’époque mais un sentiment de plénitude et de sérénité incroyables au réveil, à l’aube, en même temps que le point du jour, avec toute cette immensité sableuse alentour, et le silence, et la beauté incommensurable. Je n’ai jamais revécu pareille sensation. 
Avec sa « Nuit de feu », Éric-Emmanuel Schmitt a écrit un récit de voyage captivant. Comme en son temps Pierre Loti et son « Désert », un de mes livres de chevet préférés...

NB : Pour les puristes... : J'évoque le marché aux chameaux de Dawar en Egypte en légende de ma photo : ce sont bien des camelidés dromadaires ! Il n'y a que des camelius dromedarius (1 bosse) en Afrique, au Proche-Orient et en Arabie. Le camelius bactrianus (2 bosses) se trouve en Asie Centrale et Chine.

Jean-Christophe Rufin : "Checkpoint" (France/Bosnie)

***** 2015, Ed. Gallimard, 389 p.
Jean-Christophe Rufin nous livre un roadtrip humanitaire. Pendant près de 400 pages, le lecteur parcourt la Bosnie ravagée par la guerre (l'action se situe en 1995) au volant d'un des camions 15 tonnes du convoi organisé par une association humanitaire. Vers la fin, on se sent presque en plein tournage du film "Duel" de Spielberg (le camion fou) ou du "Salaire de la peur" de Clouzot.
Les cinq membres du convoi (Lionel, le chef qui ne voulait pas être chef, fumeur de joint à la masse, les deux anciens militaires Alex et Marc, le mécanicien fouineur Vauthier et Maud, la seule femme, obsédée à masquer son physique) obéissent à des motivations toutes différentes. Il n'y a dès le départ aucun esprit d'équipe, et l'ambiance va se plomber très vite. Le roman vire tout aussi vite au thriller. Jean-Christophe Rufin sait capter son auditoire. Il a pour lui le vécu de ces missions sans frontières.

L'histoire est intéressante en ce qu'elle pose la question de la teneur de l'aide humanitaire : apporter médicaments, vêtements, nourriture aux réfugiés ? Ou franchir une étape supplémentaire dans l'implication en fournissant des armes ?
"Le moteur ronflait mais n'avait pas l'air de faiblir et la pente restait régulière. Le ciel était énigmatique et ne laissait rien deviner de ses intentions. On y trouvait de tout, des paquets de nuages noirs, des trouées bleu pâle et, vers l'ouest, une lueur jaunâtre qui sentait la pluie." (p. 253)
Un roman prenant.
Sur le sujet de la guerre dans l'ex-Yougoslavie, je recommande :
- le très beau (et très dur) film réalisé par Angelina Jolie : "In the Land of Blood and Honey" (2011)
- le magnifique roman de Tea Obrecht "La femme du tigre" (qui relate l'histoire contemporaine de Natalia, médecin humanitaire partie vacciner des enfants dans un orphelinat d'une région bombardée)

dimanche 21 août 2016

D'autres guêpes en visite (Philanthe apivore, Polistes dominulus, Eumènes...)

Bon, je suis définitivement dans mon cycle "guêpes" en ce moment... non pas qu'on soit envahi dans le jardin : pas du tout ! Je crois n'en recenser que 6 (voir leurs bobines ci-dessous - cliquer pour agrandir ! : elles peuvent jouer dans Pointbreak ou un film d'horreur). Sauf erreur et l'erreur du néophyte est facile j'en conviens !
Guêpe Eumenes - Philanthe apivore, Polistes dominulus, Vespula vulgaris, Chryside enflammée, Isodontia mexicana
D'ailleurs, c'est si étonnant que je sois réconciliée avec les guêpes : enfant, c'était ma terreur et du coup j'étais une proie facile. Au camping, chaque année, j'étais terrorisée, je m'affolais à l'approche d'une guêpe et courais dans tous les sens et finissais par me faire piquer : ouah, ça faisait mal !
Aujourd'hui, j'ai grandi et mûri (ouf !) et prends du recul et ose même manier la tapette...

Alors qui sont les visiteuses guêpes de notre jardin de banlieue sud de Paris : 

- J'ai pu apercevoir ici et là (mais pas fréquemment) quelques guêpes solitaires, mais qui valent le coup d'oeil, Franchement, certaines ont autant l'air de guêpe que vous et moi, et au début je les prenais pour des fourmis volantes géantes (mea culpa auprès des experts...).
- Peu de guêpes communes : je les apercevais en général quand elles venaient s'abreuver dans l'eau des soucoupes de fleurs.
- Il faut dire qu'on a ralenti les barbecues et repas sur la terrasse avec le temps qui s'est rafraîchi, mais même au meilleur de notre activité "barbeuc", les guêpes étaient quasi absentes. 
En revanche, les mouches aux beaux reflets métalliques - vous voyez lesquelles... étaient pléthore ! mazette comme elles sont aimantées par les saucisses et la viande).

  • Après la guêpe coucou alias chryside enflammée (Chrysis ignita), et la guêpe fouisseuse "isodontia mexicana" dont j'ai parlé hier, qui d'autres a visité mon jardin ? ...
  • La guêpe commune Vespula vulgaris (furtive) : j'en ai parlé dans mon article sur le nid de guêpes trouvé au grenier (!) ... mais vraiment, à part les grandes années à barbecue et repas dehors où quelques individus nous énervaient à mort (merci bonne fée tapette, je m'excuse pour la population guêpe vulgaire), cette année je trouve qu'elle se fait très discrète.

    Guêpe Polistes dominulus
  • La guêpe Polistes dominulus, est, elle, une guêpe sociale. Ici photographiée (cliché de gauche) sur les feuilles d'une luzerne arborescente le 22 juin 2013. Elle tend à devenir considérée comme une espèce invasive en Amérique du nord et une espèce commune dans certaines régions de France.
Elle se distingue par ses antennes oranges alors que la guêpe commune les a noires.
Elle est peu agressive si on ne la titille pas (ce n'est pas elle qui va venir mettre le bazar à notre repas barbecue). 
Le nid est fabriqué à partir de cellulose prélevée sur du bois mort, comme le nid trouvé au grenier.







Guêpe solitaire Philanthe apivore
  • La guêpe solitaire Philanthe apivore (sp) - Philanthus triangulum 

Une guêpe solitaire mangeuse d'abeilles (European beewolf).

Taille très fine.
Jaune et noire.
Tête grosse et affreuse avec yeux représentant une sorte de masque vert clair effrayant.
Antennes renflées.

Cette Philanthe apivore, je ne l'ai vue qu'une seule fois sur une fleur de fenouil le 22 août 2013... 








Pour finir, une nouvelle venue que je pense être une guêpe "Eumènes"
(potter wasps , guêpe maçonne - Sous-famille de guêpes solitaires de la famille des vespidés)
Guêpe Eumènes (02/08/2015)

(laquelle exactement, j'ignore encore... Merci aux experts qui pourront m'orienter !) 


Franchement merci au mois d'août pour l'observation des insectes...
Ma méthode ?

J'accroche au jardin les lessives avec le Panasonic autour du cou et le lecteur mp3 dans la poche (sacré attirail tout ça) ! Prête à repérer les insectes alentour !

Ensuite, il faut trouver le temps d'identifier et de vérifier et de trier les clichés puis de préparer l'article : que du bonheur !!!

--> Ma chronique "insectes" et la page des "habitants de mon jardin"

jeudi 18 août 2016

Coucou les guêpes : la guêpe coucou et la guêpe fouisseuse

Tiens, je suis dans un trip "guêpes" en ce moment (cf. mon nid de guêpes découvert au grenier !)...
Le 15 août 2016, journée repos au jardin, et rencontre avec une nouvelle venue (pas forcément, elle est certainement déjà venue sans que je la repère...) : la guêpe coucou, alias chryside enflammée (Chrysis ignita).

D'abord, elle est si belle, avec ses reflets métalliques verts et rouges, mais il faut l'observer de près pour admirer sa belle parure, car elle n'est pas grosse (environ 1 cm, j'ai dû forcer sur le zoom). 

Guêpe(s) coucou ou chryside enflammée face à araignée crabe




































J'ai donc aperçu cet insecte voltiger aujourd'hui près de mes achillées jaunes et de mes marguerites. Le temps de sortir l'appareil photo, je me rends compte qu'il y a trois individus qui volettent en fait.
Pas craintifs ! Car ils se posent à tour de rôle voire deux à la fois (cf. photo) sur une fleur d'achillée jaune... déjà occupée par une araignée crabe (thomise) aux aguets
Mais l'araignée, qui campait en position de défense (les pattes levées à l'horizontale), n'aura pas réussi à se farcir une chryside enflammée. 

Cette chryside enflammée, qui est une guêpe solitaire, est appelée guêpe coucou car elle parasite le nid des abeilles solitaires pour y laisser ses oeufs qui seront ensuite nourris par ces dernières.

Visez ma taille de guêpe !
Quant à ma deuxième visiteuse guêpe, pour le coup, c'est la parfaite illustration de la taille de guêpe :

la guêpe fouisseuse "isodontia mexicana", noire, avec des ailes marrons aux reflets étonnamment bleus selon la lumière, et une taille quasi inexistante, Jessica Rabbit toute vêtue de noire quoi. Ses ailes (15 mm) sont brunes avec des reflets métalliques bleutés, son thorax et sa tête sont velues.

Comme la guêpe coucou, ma visiteuse guêpe fouisseuse s'est passionnée pour une de mes achillées, mais une de taille moyenne blanche cette fois (vraiment pas ma plus belle achillée !). La bestiole apprécie aussi la fleur de fenouil.
Guêpe fouisseuse "isodontia mexicana", vue en août






































--> Cf. mes p'tites chroniques "insectes", "araignées" et la page des "habitants de mon jardin"...

lundi 15 août 2016

Zarbi... drôle de découverte au grenier : un guêpier

C'est beau : c'est un nid de guêpes.
Cette photo à gauche pourrait faire penser à un tableau abstrait. Je le signerais bien par exemple du peintre allemand Gerhard Richter...

Mais que nenni, c'est du concret :

A l'occasion de ce que l'on appelle un grand nettoyage de printemps, nous avons déniché dans une soupente peu accessible et sombre un nid ressemblant fort à un nid de guêpes (guêpe commune : Vespula vulgaris / la furtive). Il était suspendu au plafond et mesurait une quarantaine de cm.

Vespula vulgaris vue au jardin
L'ensemble était très fragile, extrêmement friable, de couleur dominante beige/ocre. L'on pouvait voir les différentes strates et les alvéoles.


Au début, on s'est demandé si ce n'était pas un essaim d'abeilles, mais notre nid présentait l'aspect effectif du "carton", caractéristique des nids de guêpes et frelons, qui raclent et décollent des bouts d'écorces de bois pour construire le nid.

Aucun cadavre d'insectes alentour (autant qu'on puisse en juger dans cette zone très sombre du grenier).

Nous en avons déduit que le nid devait avoir une sacrée paire d'années, plus d'une dizaine à tout le moins.
Il est rapidement tombé en morceaux, et j'ai décidé de le recycler au compost...


Immense merci au site "Guêpes et frelons : informer, protéger" qui m'a guidée dans mes recherches.



--> Voir la chronique "insectes" de ce blog et la page des "habitants de mon jardin" (et maintenant de mon grenier !), 

et pour les amateurs de bizarreries ou choses insolites : 
--> ma petite rubrique "ZARBI" !

Une nouvelle punaise à mon arc

Et voici la punaise rouge et noire !
Punaise rouge et noire (même individu)
Comme je le relevais récemment, j'ai été étonnée de voir moins de gendarmes (pyrrhocore, Pyrrhocoris apterus) cette année que d'habitude... 
Et ce matin, 14 août, j'en croise un sur mon petit églantier, du coup je fais l'effort de m'arrêter pour lui accorder une petite attention... 
Et voilà qu'il s'envole sous mes yeux ! Or un gendarme ne vole pas, il n'a pas d'ailes ! Quel était donc ce faux gendarme ?

Corizus hyoscyami (famille des Rhopalidae), la punaise rouge et noire. Bienvenue au jardin fifille !
Gendarmes

Et pour ne pas tromper son monde, je remets une photo de deux vrais gendarmes (qui sont aussi des punaises) en train de picorer mes roses trémières.

--> Ma p'tite chronique "insectes" et la page des "habitants de mon jardin"...

jeudi 11 août 2016

Santana, une légende bien vivante

Le 5 juillet dernier, enfin vu la légende Carlos Santana à Bercy !
Alors tout d'abord, il est toujours cool à 69 ans (né le 20 juillet 1947) sous son chapeau de paille toute la soirée et mâchonnant tranquillement son chewing gum tout en jouant de façon féerique ses morceaux de guitare, pendant presque 3 heures de concert !.
Bien qu'il ait enregistré son dernier disque avec les musiciens de la formation d'origine, sur scène ce ne sont pas les anciens, mais des "jeunes". Dont Cindy Blackman, la batteuse que Santana a épousée en 2010. Et le bassiste qui a joué "Imagine" de Lennon entièrement à la basse : beau moment.

Santana : "Europa (Earth's Cry Heaven's Smile) + courte reprise de "La mer" de Charles Trenet

En préambule de "Maria Maria", Santana a fait un discours sur la liberté et la paix, envoyant paître les idiots de tous genres qui polluent la vie (je ne les citerai pas : écoutez son discours !). Au début, on a eu un peu peur que cela verse dans l'incantation religieuse ou type secte, mais non, il faut écouter !

Santana : Speech for Peace and Strength against Ignorance and Violence + "Maria Maria"

La setlist est variée, mais ouf il y a nos incontournables (j'aurais aimé "Havana Moon", "She's not there", "Se a cabo", "Let the Children Play", "Dance Sister Dance"...). mais bon, il faut de tout... Et puis F. avait prévenu : S'il ne joue pas Soul Sacrifice, je fais un scandale", Carlos en a tenu compte et l'a joué en premier.
Le public était éclectique : des pas tout jeunes, des quinquas, et des jeunes aussi ! Et tout le monde connaissait les paroles. Caramba

1. Woodstock Intro
2. Soul Sacrifice
3. Love Makes the World Go 'Round (Deon Jackson cover)
4. Freedom in Your Mind
5. Maria Maria
6. Foo Foo
7. Europa (Earth's Cry, Heaven's Smile)
8. Jin-go-lo-ba (Babatunde Olatunji cover)
9. Evil Ways (Willie Bobo cover)
10. A Love Supreme (John Coltrane cover)
11. Hope You're Feeling Better
12. I Just Want to Make Love to You (Etta James cover)
13. Corazón espinado (Santana feat. Maná cover) (with drum and bass solos)
14. Right On / Umi Says
15. Shine
16. Black Magic Woman/Gypsy Queen
17. Oye como va (Tito Puente cover)
Encore:
18. Smooth
19. Toussaint L'Ouverture

J'ai pris quelques vidéos mais le son est pas top ! Sauf pour celle de son discours d'appel à la paix.
Bon, même si Carlos réside à LA, il est né dans l'État de Jalisco au Mexique... Ça nous a fait un petit avant-goût pour la Toussaint, la fête des morts et Frida...

--> Ma chronique "musique" et la page de mes concerts
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