jeudi 24 août 2017

Ça perruche pas mal à Paris

Il va me falloir enrichir la page des habitants de mon jardin.
En effet, il y a quelques semaines, mon mari me fait remarquer qu'il entend un oiseau qui piaille vraiment différemment de ceux auxquels nous sommes accoutumés dans notre jardin de la banlieue parisienne.
Eh bien le mystère est résolu : cet oiseau squatte régulièrement les fils d'électricité ou téléphone au-dessus de chez nous. Alors oui il est beau, mais c'est une perruche à collier !!! Un oiseau tropical dans notre écosphère continentale... 
"Ma" perruche à collier n'arborant pas de collier, ce doit être une femelle !
La rumeur veut que dans les années '70, une cinquantaine de perruches à collier se seraient échappées de leurs cages à l'aéroport d'Orly et au fil des ans bien acclimatées dans la région.
Je la trouve belle ma perruche même si elle chante mal, et elle fait de sacrées mimiques perchée sur son fil. Mais tout de même, c'est une espèce invasive qui malmène l'écosystème local (cf. article de France 3 ): 
  • "Les perruches squattent les nids d'autres oiseaux plus tardifs à engendrer leur descendance. À l’heure de la lune de miel, sitelles, pics et autres étourneaux s’en retrouvent délogés. Très friande de graines, de bourgeons et de baies, la perruche vole la nourriture de ses voisins, dans les mangeoires d’oiseaux plus petits comme les mésanges.
  • "Elles concurrencent les pic-verts sur leur habitat, des cavités, qu'elles leur prennent et partagent difficilement."
  • "Elles deviennent un danger pour d’autres espèces comme les mésanges, les rongeurs ou encore les chauves-souris. Ce sont des espèces d’oiseaux qui prolifèrent très vite, comme les pigeons. Elles mangent les bourgeons, les marrons et chassent d’autres espèces comme l’écureuil roux, une espèce de plus en plus rare."

Alors sachant tout cela, je te demande jolie perruche de bien vouloir passer ton chemin... déjà que nous voyons de moins en moins de moineaux (oui, les simples moineaux, où sont-ils passés en banlieue ?), que le pic-vert s'est fait très rare... Laisse-nous au moins nos mésanges.

S'agissant d'espèces invasives, nous faisons aussi face aux coccinelles asiatiques, aux frelons asiatiques, aux écureuils petits suisses et autres énergumènes qui menacent les espèces locales... En Australie, ils ont fini par être envahis par les lapins...  et si demain mon jardin regorge de koalas 😉.

En parlant d'écureuils, justement, une étude de l'INRA + Muséum national d'histoire naturelle + Institut Pasteur sur les tamias (dits "petits suisses") qui se sont acclimatés en forêt de Sénart "a démontré qu'il contribue de façon prédominante au risque de transmission de la maladie de Lyme pour l’homme, beaucoup plus que les rongeurs autochtones, en raison d’une prévalence d’infection élevée, mais aussi du fait qu’il héberge un plus grand nombre de tiques. Ces résultats démontrent que l’introduction d’une espèce exotique peut ne pas être anodine en termes de santé publique." (source : Wikipedia). Cela me concerne d'autant qu'une tique de la zone de Sénart s'est gorgée de mon sang il y a deux mois. Alors vade retro tamia !

Didier Decoin : Le Bureau des Jardins et des Etangs

***** Ed. Stock, 2017, 388 p.  💚
J'ai découvert Didier Decoin à l'adolescence grâce à ma mère. Dévoré "Laurence", "Un policeman", "Abraham de Brooklyn", "John L'Enfer", "Les trois vies de Babe Ozouf". 
Puis nous nous sommes éloignés, cet auteur et moi, jusqu'à il y a une paire d'années, quand "nous" avons renoué par le biais de notre passion commune pour les jardins ("Je vois des jardins partout" 2013).

Cette année, je n'ai pu résister à l'appel de la superbe couverture du "Bureau des Jardins et des Étangs", et j'ai bien fait. Didier Decoin nous livre une oeuvre poétique, douce, joliment écrite autour du personnage de Miyuki, jeune veuve contrainte de reprendre le flambeau de son cher époux Katsuro, pêcheur exceptionnel de carpes dignes des bassins de la ville impériale de Heiankyo, et qui s'est noyé dans sa foisonnante rivière.
"Après avoir préparé les baquets, Miyuki sélectionna les carpes qu'elle allait y transférer. Elle choisit d'abord celles dont la disposition des écailles formait un maillage uniforme et harmonieux, dont le nez, sans être trop allongé, n'était ni trop court ni trop trapu, dont les nageoires étaient symétriques et la couleur parfaitement homogène du museau à la queue. A partir de ce premier tri, elle préleva deux carpes noires (l'une d'un noir métallique et brillant, l'autre d'un noir de velours mat) et deux poissons d'un jaune assez terne mais dont la croissance et la longévité étaient souvent remarquables, puis deux sujets d'un bronze profond dont la luisance évoquait une coulée de miel brun, et elle compléta son florilège avec deux carpes presque dépourvues d'écailles et qui semblaient gainées de cuir." (p.41)
Nous allons cheminer aux côtés de Miyuki, les épaules ployant sous la palanche à laquelle sont suspendus deux viviers contenant huit magnifiques carpes, le legs si précieux de son époux.
"Tout de suite ce fut la forêt. Les volutes grises du brouillard matinal s'accrochaient aux ronces et aux arbustes dont les rameaux piquetés de fleurs d'un blanc cireux évoquaient des parterres de petites bougies votives. (...) Le soleil montant se divisait en autant de lames tièdes qui caressaient la nuque et les épaules de Miyuki." (p.72)
Nous traverserons ce Japon médiéval, par monts et forêts, peinerons sous les intempéries, nous blottirons pour échapper aux prédateurs, découvrirons certaine façon d'obtenir gîte et couvert en plaisant aux hommes. Mais inlassablement nous poursuivrons notre route, en haillons, dépenaillée et malodorante, tandis que nous veillerons avec tant de soin à nos huit protégées.
"Des racines noueuses avaient grossièrement cousu la sente d'un bord à l'autre du torrent disparu. Craignant de s'y prendre les pieds et de perdre l'équilibre, Miyuki progressait à tous petits pas, le regard fixé sur les affleurements, le front incliné, cassée en deux comme ce condamné à la cangue (...)." (p.73)
A la capitale, le chef du Bureau des Jardins et Étangs se soucie pour sa part du prochain défi impérial qui ferait appel à certaines odeurs particulières...
"Une rumeur courait selon laquelle, cette année, les joutes s'inspireraient des mutations odorantes provoquées par les fortes pluies de juin quand elles croulent sur les jardins; alors, à la façon d'un préparateur d'encens, elles hachent menu, pilonnent et broient les fleurs crémeuses, elles déchiquettent, tailladent, lacèrent les feuilles et les tiges pleines de sève, elles concassent, émiettent, triturent, pétrissent la terre, pulvérisent les coquilles désertées des escargots, la chitine des carapaces abandonnées, les lourds accords de l'humus soutenant la fraîcheur des émanations florales. Voilà du moins comment le directeur du Bureau des Jardins et des Étangs sentait les choses." (p.260)
"Nous imaginons un jardin, dit l'empereur, un jardin envahi par la brume matinale. Enjambant un cours d'eau, un pont-lune très escarpé relie le jardin de droite au jardin de gauche. Seule la partie surélevée du tablier émerge de la nuée. C'est alors que, surgissant du brouillard qui noie le jardin de droite, une demoiselle s'engage sur le pont. (p.261)
Pour se procurer les ingrédients idoines, le chef du Bureau se rend au magasin : "Les vigiles leur avaient expliqué succinctement selon quels critères les matières avaient été rangées : classées d'abord par familles (résines et gommes, racines et rhizomes, graines et fruits), elles se subdivisaient ensuite en variétés (douces, acides, chaudes, salines et amères), lesquelles se répartissaient en nuances selon qu'elles étaient boisées, animales, sensuelles, épicées, balsamiques, terreuses, résineuses, capiteuses, poivrées, camphrées, herbacées, etc." (p.285)
C'est grâce au concours bien malgré elle de Miyuki et son odeur entêtante que le Chef du Bureau remporte le concours. En dépit de ce succès et de son parcours, Miyuki ne cède pas aux promesses de richesse ou d'honneur et conserve sa simplicité :
"Elle se demanda ce que Nagusa entendait par "être", et toute sa méfiance de femme, de paysanne et de pauvresse lui revint. Etre, n'était-ce pas la chose la plus naturelle qui soit, que partageaient toutes les créatures vivantes, et, d'une certaine façon, les matières inertes aussi ? Alors, depuis quand cela valait-il deux cents rouleaux de taffetas de soie?" (p.316)
Après ce livre, je ne regarderai plus aucune carpe comme avant. J'y chercherai le reflet doré qui contentait Katsuro, et j'aurai une pensée pour la scène finale du livre, majestueuse.
Le talent de Didier Decoin est tel... qu'il n'a même pas eu besoin de fouler le sol japonais pour conter cette belle histoire. Que de recherches studieuses il a dû mener. Un travail d'orfèvre pour un petit bijou de lecture.

Une coïncidence : peu de temps auparavant, j'ai lu "Le jardin de la dame Murakami" de Mario Bellatin, qui met en scène une Dame, un bassin aux carpes dorées, dans une île de l'archipel nippon... mais sans cette belle histoire d'amour qui s'inscrit en filigrane du roman de Didier Decoin.

mercredi 23 août 2017

Ce que le temps m'a apporté...

Je ne reprends pas souvent de citations, mais j'ai apprécié cette réflexion d'Inès de la Fressange autour de son âge (60 ans) et de sa maturité...
"Au-dessus de tout, ce que le temps m'a apporté et que je ne changerais pour rien au monde, c'est ma banque de données personnelles : j'ai accumulé des millions d'images de gens, de choses, d'endroits qui m'ont donné de la joie, quelle richesse ! Parler des privilèges de l'âge, ce n'est pas un vain mot." (source : "Elle", été 2017)
Voilà, j'aime cette photo qui représente joliment l'été au jardin...

mardi 22 août 2017

Mes films du 1er semestre 2017 : "La fille de Brest" et "Snowpiercer" !

😁"Snowpiercer, le Transperceneige" de Bong Joon-ho (Corée, 2013), avec Chris Evans (Curtis), Jamie Bell (Edgar), Tilda Swinton (Mason), Ed Harris (Wilford), John Hurt (Gilliam), Octavia Spencer (Tanya), Ewen Bremner, Song Kang-ho, Ko Hasung (Yona)...
Une claque ! j'ai commencé par la BD, inlâchable, "page turner" comme on dit maintenant. La dystopie à son paroxysme. Le film est une adaptation qui prend ses propres marques, mais qui tient la route et nous tient en haleine : nous sommes propulsés au milieu des wagons du Transperceneige, les machines sont oppressantes, la lutte des classes fait rage, la révolte gronde et les représailles sont féroces. Au fait, que mange-t-on dans ce train ?... ah, euh... Brillant, captivant, superbement filmé et joué. Tiens, un ours dans la neige.

😁"La fille de Brest" d'Emmanuelle Bercot (France, 2016), avec Sidse Babett Knudsen, Benoit Magimel, Charlotte Laemmel, Isabelle de Hertogh
J'ai été scotchée par ce film, et l'ai vu deux fois d'affilée.
Même si l'on est informé du scandale Mediator, le film nous ouvre les yeux sur le combat mené par Irene Frachon contre le laboratoire Servier : le petit David du CHU de Brest contre un Goliath de l'industrie pharmaceutique. Elle dénonce les conflits d'intérêt entre médecine et industrie. Intuition née de son attachement au sort de ses patients, atteints de valvulopathie, puis démonstration scientifique, acharnement, isolement, angoisse, épuisement, peur... le Dr Frachon est passée par toutes ces épreuves pour réussir à convaincre les autorités de santé du danger mortel du Mediator et obtenir son retrait. C'est ahurissant. Le film se déroule comme un thriller, d'une intensité croissante. Excellent film.
A propos du film, je m'étais demandé pourquoi on avait fait appel à l'actrice danoise de Borgen (au demeurant super actrice, super série) pour incarner la pneumologue Irene Frachon... La réalisatrice ne trouvait simplement pas la comédienne idéale chez nous, et Catherine Deneuve lui aurait suggéré l'héroïne de Borgen !

😊 "La famille Bélier" d'Eric Lartigau (Fr., 2014) avec Louane Emera, Karin Viard, François Damiens, Eric Elmosnino, Roxane Duran, Luca Gelberg, Ilian Bergala
Voui, y'avait quelqu'un en France qui n'avait encore jamais vu le film et qui pourtant dans sa jeunesse avait tous les 45 tours de Michel Sardou ! Alors bravo Louane et les autres, je me suis régalée. En chantant...

😊 "Sully" de Clint Eastwood (EU, 2016) avec Tom Hanks, Aaron Eckart, Laura Linney
De grand spectacle et du suspense, même si l'on connait l'issue de cette histoire vraie du pilote qui a fait atterrir son boeing dans l'Hudson à New York en janvier 2009.

😐 "Flight" de Robert Zemeckis (EU, 2012) avec Denzel Washington, Don Cheadle, Kelly Reilly
Même esprit que Sully, mais en un peu moins bien. J'aurais bien fait l'impasse sur la première scène, sexe, booze et cocaïne, mais ceci explique cela. Notre super commandant d'avion évite une catastrophe aérienne causée par des oiseaux. Atterrissage fracassant, "seulement" 6 morts. Il devient un super héros, mais les autorités aériennes et compagnies d'assurance lui intentent un procès. Même quand on réalise une prouesse et qu'on sauve des vies, on ne doit pas boire d'alcool...

😏"While we're young" de Noah Baumbach (EU, 2015), avec Ben Stiller, Naomi Watts, Adam Driver, Amanda Seyfried, Charles Grodin, Adam Horovitz, Maria Dizzia, Dree Hemingway
Comédie enlevée autour de deux couples mariés, l'un de quadras à la vie planplan, un début d'arthrite au genou et de presbytie, sans enfant tandis qu'autour d'eux tous les amis sont parents... et l'autre de jeunes de 25 ans bouillonnant d'activités, amoureux, généreux... De bons mots, des réflexions intéressantes, de l'humour aussi bien sûr : vaut le détour !

😊😏"Juste la fin du monde" de Xavier Dolan (Canada, 2016), avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Antoine Desrochers, Théodore Pellerin
Xavier Dolan, je suis fan. Je l'admire, son jeune âge et son talent incommensurable, son approche des rapports humains, son humanité tout simplement. "MOMMY" est transcendant, hypnotisant, obsédant, tellement poignant et fort, pas d'autres mots. "Juste la fin du monde" n'atteint pas cette perfection, mais garde l'empreinte de son concepteur : relations familiales distendues et vite hystériques, homosexualité, difficultés de communication à la fois à l'échelle de la cellule familiale et sous l'angle de l'homosexualité.
Le film retrace les retrouvailles 12 ans plus tard du fils écrivain avec sa famille. Lui vient dans le but d'annoncer son proche décès à sa famille, mais celle-ci s'évertue à brasser les souvenirs et se chicaner comme c'est pas possible. Au final : il repart sans avoir pu parler, des faux-semblants pleins la bouche.
Bon film. Ok. Mais il m'a manqué l'atmosphère "pure laine", le parler québécois, l'authenticité et la proximité des acteurs locaux... d'autant que l'histoire se passe en plein Québec. Déplacer une troupe de célébrités françaises pour tourner un film se passant au Québec, ça m'a paru superflu et un peu condescendant. Certes, les acteurs jouent bien. Mais pour faire vrai ou sincère, il aurait fallu soit choisir une team d'acteurs québécois, soit garder cette brochette de stars françaises et transposer l'action en France. Là, le résultat est bancal. On pourrait me rétorquer que je dénonce la mondialisation du cinéma... Xavier Dolan n'a pas besoin de stars mondiales pour faire des films exceptionnels. Le Québec a besoin de lui pour affirmer sa culture justement dans cette hyper mondialisation. Dans tous les cas, Xavier, j'ai hâte de découvrir tes nouvelles oeuvres ! Go on !

😊"Félix et Meira" de Maxime Giroux (Canada, 2014), avec Martin Dubreuil, Hadas Yaron
Montréal (et New York) magnifiquement filmés. Et une plongée dans la communauté juive ultraorthodoxe autour du personnage de Meira, mariée et mère d'une petite fille, anglophone, qui a soif de découvrir le monde (ne serait-ce que porter un jean) et promène par tous temps sa fille dans la poussette. Elle croise ainsi Félix, québécois francophone de riche famille, qui vient de perdre son père avec qui la relation s'était distendue. Les deux fuient quelque chose et vont se rapprocher. Le film est beau, empreint de poésie, de musicalité. La fin m'a semblé un brin trop facile cependant.

😐"Toni Erdmann" de Maren Ade (Allemagne, 2016), avec Peter Simonischek, Sandra Hüller, Michael Wittenborn
Il est loufoque, ce balourd de papa qui décide de s'immiscer dans la vie trop superficielle de sa fille, cadre dynamique expatriée à Bucarest et vendue au "grand capital". Alors oui, on rit... mais on reste sensible à cette relation bancale père / fille, et à la tristesse qui émane des deux personnages. Ce n'est pas une comédie mais une tragi-comédie. Le dernier plan est vibrant.

😊"A bout de course" ("Running on Empty") de Sidney Lumet (EU, 1988), avec River Phoenix, Judd Hirsch, Christine Lahti, Martha Plimpton
Les parents menaient leur combat écologique, mais un jour cela se passe très mal... et les enfants devront prendre le large toute leur vie pour échapper eux aussi au FBI. Déménagements, déguisements, fausses identités, du jour au lendemain à la moindre alerte la famille abandonne tout, même le chien, et reprend la fuite. Un beau jour, River Phoenix en a assez, il se sent bien là, à pratiquer son piano auprès de la fille du prof de musique. Sa course est finie, et son sacrifice pour ses parents aussi. Joli film.

😏 "Nos plus belles années" ("The Way We Were") de Sydney Pollack (EU, 1973), avec Barbra Streisand, Robert Redford, Bradford Dillman, Lois Chiles, Patrick O'Neal
Film doux amer. Katie/Barbra est communiste et milite contre la guerre d'Espagne; Hubbell/Robert est le beau garçon de bonne famille, peu porté sur la politique et la contestation. Ils se marient. Hubbell rencontre le succès avec son 1er livre et se plait à Hollywood tandis que Katie pourfend le maccarthysme. La fracture s'élargit. Chacun va de son côté mais aucun n'oubliera l'autre.

😐 "Les Moissons du ciel" ("Days of Heaven") de Terrence Malick (EU, 1978), avec Richard Gere, Brooke Adams,  Sam Shepard, Linda Manz, Robert J. Wilke
Richard Gere (ouvrier agricole) en grand manipulateur qui pousse sa compagne Brooke Adams dans les bras de Sam Shepard,  le riche fermier malade qui ne s'en laissera pas conter. Il n'y aura pas d'héritage, il y aura de la souffrance, de la haine, de la jalousie. Torturé.

😐 "Balade entre les tombes" /"A Walk Among The Tombstones" de Scott Franck (EU, 2014) avec Liam Neeson, Dan Stevens, Boyd Holbrook, Brian Bradley
Un thriller noir (pléonasme ?) adapté d'un roman de Lawrence Block. Se laisse voir, la fin est gore, Liam Neeson est bien dans son rôle d'ancien flic devenu détective privé, mais ma palme va au personnage du gamin des rues "TJ" apprenti détective joué par Brian Bradley.

😏"Hippocrate" de Thomas Lilti (France, 2014), avec Vincent Lacoste, Reda Kateb, Jacques Gamblin, Marianne Denicourt
Chronique du milieu hospitalier vu depuis un fils à papa, qui fait son internat dans le service de son père. Le rôle phare, c'est celui de son co-interne, Abdel, médecin étranger expérimenté obligé de refaire un stage et repasser le diplôme pour pouvoir exercer en France. On est parfois sans voix devant l'exercice hospitalier... Du vécu, de la fiction, de l'action. Un bon film surtout pour le personnage de Reda Kateb.

😦"Bridget Jones' Baby" de Sharon Maguire (GB, 2016) avec Renée Zellweger, Colin Firth, Patrick Dempsey, Jim Broadbent, Emma Thompson,
Moi qui ai toujours ri avec ma copine Bridget, j'ai été déconcertée par ce film que je pensais correspondre au tome 3 "Mad about the boy / Toutes folles de lui"... Dans ce t3 en effet... Bridget a 51 ans, est veuve de Mark Darcy et mère de deux jeunes enfants. Livre assez drôle (sauf pour le coup de poing reçu en apprenant la mort de Mark !). En revanche, le film met en scène une Bridget à la quarantaine, insipide, moche (c'est Renée Zellwegger enlaidie et figée par sa chirurgie esthétique totalement ratée), Mark toujours alive, et une histoire idiote (elle couche avec Mark et un millionnaire américain : qui est le père de son BB ?). Pas d'autre mot : insipide.
Cela étant, pour éclaircir ce problème existentiel, il me faut absolument dégoter le 4e tome (donc Bridget Jones' Baby) qui s'avère être le faux 3e tome. Là j'aurai l'esprit apaisé.

😰"Elle" de Paul Verhoeven (P-B, 2016) avec Isabelle Huppert, laurent Lafitte, Anne Consigny, Charles Berling, Virginie Elfira, Christian Berkel, Judith Magre
Les acteurs sont très bons... mais le film est dérangeant et un sentiment malsain plane après l'avoir vu. Si c'était à refaire, je ne souhaiterais pas le regarder.

😦"Terre battue" de Stéphane Demoustier (France, 2014), avec Olivier Gourmet, Valeria Bruni Tedeschi, Charles Aérienne
La chronique d'une famille qui se délite. Le père est licencié et s'obstine sur des projets abracadabrantesques, la mère finit par le quitter pour un autre, le fils est là, entre-deux, doué en tennis mais en manque de cadre familial. Alors, cet enfant va se projeter à Roland-Garros en jouant au tout pour le tout pour atteindre son objectif. Une histoire absolument pas gaie, et qui laisse un goût amer. Prêt à tout pour réaliser son rêve. Si jeune. Trop jeune et trop seul. Très bien interprété.

dimanche 6 août 2017

Les tiques attaquent !


Et voilà, cette tique m'a bien mordue !
mais elle ne l'a pas emporté au paradis...
Je pense qu'il s'agit de ma première piqûre de tique. Et j'espère la dernière puisque :
  • j'ai débroussaillé le jardin (un travail de dengue, pardon de dingue, aidée par un élagueur). Résultat collatéral : tendinite à chaque coude due à l'usage intempestif du coupe-branches.
  • j'ai acheté un répulsif à tiques (Insect Ecran zones infestées, sur les conseils de ma pharmacie),
  • j'essaie le plus possible de jardiner avec chaussettes, jogging, bras couverts, chapeau (pénible pour caser mon casque de mp3),
  • je privilégie les couleurs claires pour débusquer facilement les tiques,
  • j'explore mon corps après un tour au jardin,
  • pour résumer : je suis aux aguets et j'ai peur du jardin !!!!


Evidemment, il m'a fallu lire la littérature sur la maladie de Lyme. L'époque s'y prête puisqu'enfin cette maladie devient un enjeu de santé publique et l'information ne manque pas. Le plan national de lutte contre la maladie de Lyme a été lancé en septembre 2016.
En ce qui me concerne, j'ai eu droit à une semaine d'amoxycilline 1g x 3 par jour, suivie de 2 semaines et demie de doxycycline, à titre préventif.

Il y a 20 ou 30 ans, on parlait d'infestation de tiques dans l'Est de la France. Puis j'avais entendu un reportage sur les tiques dans la forêt viennoise en Autriche. Aujourd'hui, les tiques sont présentes dans toute la France avec une quinzaine de départements très infestés. Elles sont redoutables aux Etats-Unis et au Canada... On les "rencontre" plutôt dans les forêts ou à la campagne - elles aiment les endroits touffus et humides, plus rarement dans les jardins privés. pas de chance pour moi, mais j'habite non loin d'une forêt, des renards s'aventurent parfois dans la rue, des mulots viennent taquiner mon chien... ce sont des animaux hôtes des tiques, qui finissent par les amener dans nos jardins...
Un article intéressant de The Conversation indique que "les tiques ont développé des systèmes pour détecter la présence d’un hôte (gaz carbonique, vibrations, température), et se postent à l’affût au sommet d’une brindille pour s’attacher à leur proie afin d’effectuer leur repas sanguin".

Mes recherches m'ont permis d'apprendre que la maladie de Lyme a touché un certain nombre de célébrités, parmi lesquelles Avril Lavigne, Neneh Cherry, Alec Baldwin, Richard Gere, Christy Turlington, Parker Posey, Ben Stiller, George Bush Junior, Rebecca Wells, Alice Walker (The Color Purple), Ashley Olsen, la joueuse de tennis Jennifer Capriati, la top Bella Hadid, Yolanda Foster...

Ma tique perso, je l'ai ôtée avec le tire-tiques du chien, puis mise dans une boite hermétique. Je la regardais tous les soirs, elle était gonflée de mon sang, elle remuait ses pattes. Ça a duré près de 5 jours avant qu'elle cesse de gigoter. 
J'ai ensuite décidé de la conserver dans la boite, sait-on jamais. Et voilà qu'un mois plus tard sortait l'info sur l'appli mobile CITIQUE, qui permet de signaler les tiques pour que les scientifiques exploitent les informations données par les personnes piquées, en y ajoutant des précisions sur la végétation environnante ou la météo du jour. Les personnes sont même invitées à envoyer leur tique au laboratoire de l'INRA Grand-Est Nancy pour analyse sur les différents stades de développement des tiques piqueuses (larve, nymphe, adulte), les différents repas de sang qu’elles ont faits et les microbes qu’elles transportent.

J'ai donc fait don postal de ma tique à l'INRA, après avoir effectué le signalement sur l'appli mobile (en y ajoutant les données sur les deux morsures de tiques sur mon chien de 2015 et 2016 : je consigne tout !!!).
Prochaine étape : je souhaiterais participer aux stages de recherche organisés par l'équipe scientifique du projet CITIQUE : des citoyens pourront s’immerger dans un laboratoire pendant deux à trois jours, ils y apprendront à reconnaître les espèces de tiques, à identifier les différents stades de développement et à analyser leurs agents pathogènes. Les tiques collectées grâce à Citicks serviront de base à leurs expérimentations. Les stagiaires seront aussi invités à ramasser des tiques en liberté dans la nature avec les scientifiques, pour compléter l’échantillonnage et pouvoir répondre à d’autres questions de recherche. J'ai hâte de me joindre à la bataille.

--> Mes chroniques "insectes" et "vie de mon jardin", et la "PAGE DES HABITANTS DE MON JARDIN", à laquelle je dois hélas ajouter la tique...
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