mardi 27 octobre 2015

C'est l'automne au jardin...

Plein automne, et températures douces cette semaine comparée à la semaine précédente !

L'arbre à pompons s'est paré de son beau feuillage orange jaune et rouge : pour le coup, il brille de mille feux !
Le néflier du Japon (Eriobotrya japonica) a fait le régal des dernières abeilles aperçues qui butinaient ses belles fleurs blanches. Cet arbre a la particularité de fleurir à l'automne et en début d'hiver.


Acanthe - Arum
Rudbeckia et asters
Des vivaces qui perdurent : les gauras, rudbeckias et gaillardes en particulier. Et les sauges surtout, en pleine forme !
D'autres qui s'installent : asters, chrysanthèmes, marguerites... et le formidable plumbago rampant avec ses fleurs de couleur quasi bleu klein et ses tiges rouges : magnifique...

Et d'autres qui me font la surprise, après avoir disparu tout l'été à cause de la sécheresse, de produire de superbes feuillages bien verts et structurés, comme l'arum que je n'avais plus vu depuis la fin du printemps ou l'acanthe qui me fait deux belles et énormes feuilles.. En regardant ce qui se passait l'année passée, eh bien j'avais pris en photo mon arum et son feuillage bien développé... le 25 décembre 2014 !

Sinon :
- les plumbagos dentelaires se fanent
- une primevère ainsi qu'une silène ont fleuri chacune de leur côté !
- une petite achillée rose a daigné faire une fleur dans la baignoire rocaille, très tardivement : je ne l'attendais plus.
- la grande agapanthe est toujours en fleurs, de même que mes deux pieds d'anémones du Japon plantés le mois passé.
- l'impatience de balfour (impatiens balfourii, que j'ai longtemps pris pour une impatiens glandulifera) est toujours en fleurs, et ses gousses éclatent et éjectent les graines de toutes parts.
- la potentille arbustive a refait une petite floraison !
- le houx à feuilles de châtaignier se pare de ses boules oranges/rouges, et les mahonias ont mis leurs colliers de boules bleues comme des myrtilles
- en revanche, pas de floraison en vue pour la sauge de Jerusalem, que j'ai dû tailler trop tard, et pour le convolvulus.

--> Chronique Jardin...

mercredi 21 octobre 2015

Agatha Christie : une vie rêvée en BD

***** "Agatha, la vraie vie d'Agatha Christie"
A. Martinetti, G. Lebeau & A. Franc, Ed. Marabout, 128p., 2014

J'ai beaucoup aimé cette BD. Le personnage d'Agatha Christie est fascinant et cette BD fort bien faite nous la rend éminemment sympathique. (NB : une excellente idée de cadeau...)

Avis aux amateurs de planches colorées, ou surchargées ou remplies de somptueuses aquarelles : le dessin est ici très simple. Cela surprend au début, mais on se fait vite à la silhouette peu apprêtée d'Agatha et de ses comparses de création Hercule Poirot, Miss Marple ou Tommy et Tuppence Beresford. Car c'est là une des trouvailles du livre : faire intervenir avec moult humour les personnages créés par Agatha tout au long de sa vie. 

Agatha Christie (1896-1976) et moi avant cette BD ?
Eh bien, on a passé des moments formidables toutes deux durant toute mon enfance ! J'étais addict des intrigues de Lady Agatha, qui m'ont fait voyager dans tant de pays.  "Le Train Bleu" (1928), "Le Crime de l'Orient-Express" (1934), "Pourquoi pas Evans ?", "A.B.C. contre Poirot" (1935), "Meurtre en Mésopotamie" (1936), "Mort sur le Nil" (1937), "Dix petits nègres" (1939), "N. ou M. ?" (1941), "Cinq petits cochons" (1942), "La maison biscornue" (1949), "Le miroir se brisa" (1962)...

Diaporama "Souvenirs du Nil en felouque" (cliquez pour faire défiler les photos)


Quelle magie plus récemment d'avoir descendu le Nil en felouque avec la petite famille et croisé le fameux bateau "Steam Ship Sudan" sur lequel voyagea Agatha en 1933, et qui lui inspira "Mort sur le Nil"...
Cela fait partie des moments exceptionnels dans une vie, isnt'it ?
Ci-joint le diaporama de notre dérive sur le Nil en felouque, et un aperçu des diverses embarcations croisées.
Quels gens souriants et chaleureux nous avons rencontrés.


Grâce à cette bande dessinée, j'ai découvert le cheminement d'Agatha Miller, de son enfance dans un manoir victorien du Torquay (Devon), sa passion pour la lecture, les voyages qu'elle effectue avec sa mère après la mort de son père, en Egypte (euh ben oui... c'est désarmant, mais Agatha semble s'ennuyer à mourir face à la Grande Pyramide de Gizeh !!!), en Italie...

Passionnante aussi son expérience d'infirmière pendant la première guerre mondiale, où elle s'intéresse aux remèdes et potions, et s'initie aux effets de poisons biologiques comme le curare ou chimiques comme l'arsenic, et autres poisons qu'elle utilisera ensuite dans ses romans. Elle aurait même obtenu un diplôme de pharmacienne...

Agatha et son mari auront une fille unique, Rosalind, en 1919. Il ne m'a pas semblé qu'Agatha débordait d'amour maternel, elle si prompte à laisser sa fille chez sa mère dès qu'un voyage se profile...
Déjà une femme de forte tête, un premier mariage, où, se découvrant trompée, elle organise sa propre disparition et jubile que les soupçons se portent sur son époux adultère. 


On est abasourdi d'apprendre combien elle est une femme exceptionnelle. En voyage en Australie, elle aurait été la première européenne à faire du surf, sur la plage de Waikiki.

Puis Agatha rencontre un archéologue de 15 ans son cadet, qu'elle épouse en 1930, Max Mallowan, et se passionne pour les fouilles, elle participe à ses côtés à la découverte d'Ur en Irak, et développe un procédé personnel pour nettoyer les vestiges : avec sa crème pour le visage !
(cf. Meurtre en Mésopotamie -1936)

Gourmande et potelée, Lady Agatha ne se formalise pas du regard d'autrui et profite de ces petits plaisirs.

Elle apparaît dans cette BD biographique surprisingly dépendante des rentrées financières de ses oeuvres. Et l'enjeu me semble énorme : "A Christie for Christmas", soit un rythme d'écriture d'un roman par an !!! Ce qui explique une bibliographie plus que prolifique avec 66 romans, 154 nouvelles et 20 pièces de théâtre.

Agatha Christie par O. Kokochka
J'ai aussi appris que son petit-fils avait sollicité le peintre tchèque Oscar Kokochka pour faire son portrait (en mai 1968), moyennant un cachet de 15000 livres !

Actuellement, je suis plongée dans la lecture de la biographie de Daphné du Maurier ("Manderley forever"). 11 ans d'écart avec Agatha mais je vois de nombreuses similitudes dans la vie et la personnalité de ces deux femmes. Toutes deux éprises de littérature, elles ont fait leurs Finishing Schools en France. Elles ont commencé à publier à une paire d'années près : "La Mystérieuse Affaire de Styles" (starring Hercule Poirot) en 1920 à 30 ans pour Agatha et "The Loving Spirit" en 1921 à 24 ans pour Daphné.
Toutes deux ont un penchant pour les intrigues à suspense, mais sous un habillage plus romanesque et historique chez Daphné du Maurier (bien qu'en milieu de parcours, elle souhaite s'émanciper de cette étiquette), tandis qu'Agatha s'en tient à la résolution de son intrigue policière sans marivaudages ou galanterie. La palme du voyage revient toutefois sans conteste à Lady Agatha, qui a parcouru le monde tandis que Daphné s'en est tenue à la proche Europe.
Se seraient-elles jamais croisées ?

--> voir la chronique "polars" et "voyages"...

jeudi 15 octobre 2015

L'Argentine à Paris

[de gauche à droite et de haut en bas : Catalina León : "Angel" (2004-09)
Elisa Strada - Luis Terán - Martin Cordiano et Tomas Espina
Martín Legón - Roberto Aizenberg "Pintura" 1978]
Dans la délicieuse petite galerie La Maison Rouge à Paris, visite de l'exposition "My Buenos Aires, portrait d'une ville" (20/06 au 20/09/2015). 65 artistes argentins brossent le portrait de la ville de 3 millions d'habitants qui s'étend sur 200 km2, et dont le "Grand Buenos Aires" englobe 15,5 millions d'habitants.
Des visions éclectiques de la ville, au travers de l'histoire mouvementée de l'Argentine, de la dictature aux crises économiques les plus récentes.

M'ont particulièrement interpellée : 
- la vidéo d'Ana Gallardo qui trimballe dans une charrette de fortune tirée à vélo les quelques objets et meubles qui lui restent de sa vie d'avant son expulsion
- la peinture de Catalina León qui intègre des déchets, objets trouvés, tissus, bout de palissade...
- le tableau ô combien surprenant réalisé par Elisa Strada à partir de prospectus apposés sur les poteaux, les murs, ou dans les lieux publics : cela "illustre la fugacité urbaine" : offres de services les plus divers (de la promenade des chiens à la compagnie féminine), promos de politiciens, restaurants, attractions etc.
La cabane d'Eduardo Basaldo
- la cabane d'Eduardo Basaldo ("L'île") calcinée dans laquelle on pénètre assez inquiet, un par un, avançant en tâtonnant dans une sorte de labyrinthe onirique et déroutant
- l'installation de Martin Cordiano et Tomás Espina  ("Dominio", 2013) : une pièce d'apparence a priori ordinaire mais quand on y pénètre, on constate que chaque meuble ou objet a été brisé et rafistolé. Tout est cassé et rescotché ou réparé "comme si de rien n'était, les failles demeurent moins apparentes"
- les totems de Luis Terán moulés à partir de bouteilles et bidons en plastique
- le lit d'enfant de Gabriel Chaile ("L'oraison efficace", installation, 2011) dont les pieds sont composés de livres, objets personnels, et qui fait aussi office de table et d'autel de prière : "l'ingénierie de la nécessité"
- les vidéos de Gabriela Golder qui montrent la violence aussi économique et sociale, montée au ralenti ce qui duplique l'angoisse

CINEMA ARGENTIN :

Plus récemment, nous avons également vu deux films argentins très forts, extrêmement bien interprétés, et caractérisés tous deux par une lenteur bienvenue (mais qui peut perturber certains): 
  • l'un politique, "KAMCHATKA" (réalisé en 2004 par Marcelo Pineyro, avec Ricardo Darín, Cecilia Roth, Héctor Alterio...) : un film tout en retenue qui relate la fuite d'une famille d'intellectuels au moment du coup d'Etat militaire de 1976. Les parents installent la petite famille dans une maison recluse, tout le monde doit choisir un nouveau prénom. Les enfants ne comprennent pas la situation, mais la complicité et la grande tendresse des parents pallient. on joue au jeu de société Risk, l'enfant conquiert le monde tandis que le père n'a plus qu'un bastion à défendre, le Kamchatka...
    Un film qui surprend par son traitement du sujet de la dictature sans montrer aucune image de violence ni réflexion politique, sinon une vision indirecte des affres qu'elle infligera à cette famille à l'image de tant d'autres.
  • et l'autre plus sous forme de chronique sociale désabusée, "LA CIENAGA" (réalisé en 2001 par Lucrecia Martel, avec Mercedes Morán, Andrea Lopez , Fabio Villafane...) : dans la petite ville  de La Ciénaga ("le marécage"), province de Salta, à la saison des pluies tropicales, deux familles passent ensemble les vacances en deux camps, les parents, affalés près de la piscine à l'eau stagnante dans une langueur et une torpeur alcoolisée, et les enfants, quasi livrés à eux-mêmes, désoeuvrés parfois, alanguis aussi par la chaleur, et d'autres fois remuants et en quête de bêtises. Cousins cousines, frères, soeurs livrés à aux-mêmes, ne sachant que faire de la journée dans cette chaleur étouffante, souvent allongés sur les lits, sentant naître un désir interdit.
    La promiscuité est omniprésente, pourtant personne ne se sent vraiment proche (à part la petite Momi qui s'obsède pour la jeune bonne) : la mère s'affale ivre au bord de la piscine et se taillade la poitrine sur un plateau de verres, le sang gicle, personne ne réagit vraiment. 

Pour finir ce post sur Buenos Aires et l'Argentine, voici quelques-uns des livres chroniqués sur ce blog et consacrés à ce beau et passionnant pays :

Paula Hawkins : "La Fille du train"

***** "The Girl on the Train"
(Ed. Sonatine,  trad. C. Daniellot, 380p.)

J'ai aimé tout en me demandant si tout le tintouin autour de ce livre était justifié. Et cela gâchait un peu ma lecture à chaque page (indice révélateur d'une certaine incertitude).
Pourtant, tout était en place pour que je me téléporte dans le livre : lu dans le train commuting de mon domicile de banlieue à la capitale, avec vue sur les pavillons, immeubles, fleuves, routes, terrains vagues. Mais contrairement à Rachel, je suis loin de pouvoir distinguer l'intérieur des maisons ou les gens prenant un verre sur leur balcon, sauf incident de RER (et il y en a beaucoup, mais on ne s'arrête jamais devant la même maison !).
Du reste, dans les transports, je suis plutôt focalisée (quand il m'arrive de lever le nez d'un livre) sur les tags et graffitis qui courent le long des voies ferrées = un nouveau dada depuis quelques temps (renforcé par "La patience du franc-tireur" de Perez-Reverte !).

Alors, ce livre se lit vite et bien. L'héroïne, c'est Rachel dont la journée suit deux repères : le train de 8h04 pour Londres et celui de 17h56 le soir pour rentrer "chez elle". Entre guillemets, car Rachel n'a plus de chez elle, n'a plus de mari qui l'a larguée pour épouser une plus jeune, n'a plus de job, n'a pas d'amis ; elle est seule avec la bouteille. Sa journée commence avec un peu d'alcool bu dans le train du matin, de l'alcool la journée tandis qu'elle vadrouille à la bibliothèque, et encore plus d'alcool le soir quand elle regagne la chambrette que lui prête une connaissance.
La bouteille c'est son radeau pour oublier sa vie d'avant. Son moteur, c'est le trajet en train qui lui permet d'observer la vie d'un jeune et beau couple qu'elle rebaptise Jess et Jason, et dont elle apprécie la vision fugace de leur petit déjeuner au balcon le matin ou  du verre dans le jardin le soir. Elle leur prête une vie idyllique dans leur jolie maisonnette qui est sise, justement, dans la même rue où vivait jadis Rachel avec son ex-mari. Coïncidence, obsession... Les ingrédients sont là.

Et voilà qu'un jour, Rachel voit Jess au balcon... avec un autre homme.
Puis Rachel apprend dans les journaux la disparition d'une femme de ce quartier : c'est Jess qui est portée disparue. Rachel s'arroge une mission dans sa vie sans but : enquêter et retrouver Jess. 
Voilà, l'intrigue bat son plein, et bien sûr que l'on ne peut que vouloir tourner encore plus vite chaque page. Mais cela dit, il m'est quand même resté une petite pointe d'insatisfaction ou de je ne sais quoi une fois le roman terminé.
A lire donc, parfait pour les trajets en train du matin et du soir. Mais pas LE polar de la décennie.

--> ma chronique "polars" justement !
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