mardi 31 décembre 2013

Karel Capek : L'année du jardinier (Rép. Tchèque)


Karel Capek au pied de mon hellébore rosée
***** Réf. pays : République tchèque (1929) - Ed. 10/18, 154 p - Genre : Ode au jardin

Karel Capek (1890/1938) était philosophe et écrivain, et surtout passionné de jardinage ! 
Je conseille vivement ce petit livre de poche à tous les amateurs de jardin : c'est un pur régal. Les chapitres évoquent chacun un mois de l'année du jardin, et les joies et affres du jardinier qui va avec tout au long de cette année. 
Ah ! l'impatience du jardinier qui attend l'éclosion des bourgeons au printemps : ce sont des morceaux choisis du livre, succulents.
J'ai adoré les anecdotes sur l'inconvénient d'être grand quand l'on veut jardiner... je partage avec l'auteur ce facteur malencontreux pour le jardinage !
Et les épisodes où, contraint de s'éloigner de sa maison, Monsieur Capek confie son jardin à un voisin qu'il inonde de missives et consignes, c'est d'un cocasse !
A noter que les illustrations en tête de chapitre sont réalisées par le frère de l'auteur.

Quelques extraits pour vous convaincre :

- "Vous ne voyez plus les choses sous le même angle. Pleut-il, c’est pour le jardin qu’il pleut. Le soleil brille-t-il, ce n’est pas assez dire qu’il brille, il brille pour le jardin. Fait-il nuit, vous vous réjouissez : le jardin va se reposer." p.9

- "Un beau jour, il vous arrive de planter de votre main une fleur (dans mon cas ce fut une joubarbe) ; au cours de l’opération, par quelque écorchure ou autrement, un peu de terre pénètre dans votre organisme  et détermine une sorte i’inflammation ou d’intoxication ; bref, vous devenez un jardinier fanatique." p.12

- "Les perce-neige aussi sont des messagers du printemps ; de prime abord ce sont des petites pointes vert pâle qui sortent timidement de terre ; ces pointes se séparent pour former de gros pétales et l’affaire est faite. Cela fleurit environ au début de février, et je vous le dis, jamais palme de triomphateur, jamais Arbre de la Connaissance ni laurier de gloire ne fut plus beau que ce blanc et délicat calice qui se balance au gré d’un vent bruineux sur sa tigelle pâle." p.30

De l’inconvénient d’être grand quand on jardine : (A qui le dis-tu cher Karel !!!)
- "Il n’est pas de ces gens qui voudraient ajouter, ne fût-ce qu’un pouce, à leur taille ; au contraire, il se plie en deux, s’assied à croupetons, et se raccourcit par tous les moyens possibles : tel que vous le voyez, il est rare qu’il mesure plus d’un mètre de hauteur." p.36
- "Quiconque n’en a pas fait l’épreuve ne peut se faire une idée de l’embarras que constituent les jambes pour un homme qui ne sait où les poser ; il ne peut s’imaginer comme elles sont inutilement longues quand il faut les plier au-dessous de soi pour creuser la terre avec ses doigts, et comme elles sont ridiculement courtes  lorsqu’on a besoin d’atteindre l’autre côté d’une plate-bande sans écraser un tapis de pyrèthres." p.53

Bourgeons : p 47

- "Aujourd’hui 30 mars, à 10 h du matin, la première fleur de forsythia s’est ouverte dans mon dos. Durant trois jours j’ai surveillé son plus beau bourgeon, semblable à une petite cosse dorée, pour ne pas manquer cet instant historique (…)." p.47
- On dit qu’au printemps la nature verdoie ; ce n’est pas absolument vrai car elle se pare aussi de bourgeons roses et écarlates. Il y a des bourgeons d’un pourpre foncé et d’un rouge brutal ; d’autres sont gris et gluants comme la poix, d’autres sont blanchâtres comme le feutre qui recouvre le ventre d’une hase, mais il y en a aussi qui sont violets et fauves ou sombres comme du vieux cuir. Quelques-uns laissent percer de petites pointes, d’autres ressemblent à des doigts ou à des langues et d’autres encore rappellent des verrues. 

Les uns s’enflent, deviennent charnus, se couvrent de duvet et sont trapus comme de jeunes chiens ; d’autres poussent des queues hérissées et fragiles. 
Croyez-moi les bourgeons sont aussi étranges et aussi divers que les feuilles ou les fleurs (…) Il faut vous arrêter et alors vous verrez les lèvres entrouvertes et les regards furtifs, les doigts mignons et les armes levées à bout de bras, la fragilité du nouveau-né et l’élan agressif de la volonté de vivre ; et c’est alors que vous entendrez gronder tout bas la « marche des bourgeons ». 
Voilà, tandis que j’écrivais ceci, le signal, semble-t-il, a été donné ; les bourgeons, qui ce matin encore, étaient entortillés dans leurs langes, ont donné naissance à de petites pointes de feuilles, les tiges de forsythia rayonnent d’étoiles d’or, les plus gonflés des bourgeons de poiriers se sont tendus et sur la pointe de je ne sais quels petits boutons étincellent des yeux jaunes et verts." p.48-49


Le comble du jardinier
- "Le jardinier qui ne cesse d’acheter de nouveaux plants et consterné se demande ensuite où il peut bien leur trouver de la place…"


- "(…) on aura beau faire, aucune révolution n’accélérera la germination ni ne fera fleurir les lilas avant le mois de mai : cette leçon rend l’homme plus sage et fait qu’il se soumet aux lois et coutumes." p 59

- "La terre de jardin ou de culture, appelée aussi humus ou terre meuble, se compose de manière générale de certains ingrédients qui sont : la terre, le fumier, les feuilles pourries, les pierres, la tourbe, les tessons de verres à bière, les plats cassés , les clous, les fils de fer, les os, les flèches hussites, le papier d’étain des tablettes de chocolat, les tuiles, les vieux sous, les vieilles pipes, le verre de vitres, les glaces, les vieilles étiquettes de plantes, les ustensiles de fer-blanc, les boutons, les semelles, les excréments de chien, le charbon, les anses de pot, les cuvettes, les serviettes, les bouteilles, les traverses, les bocaux, les boucles, les fers à cheval, les boites de conserves vides, les morceaux de journaux et d’innombrables autres composants que le jardinier surpris récupère chaque fois qu’il bêche ses plates-bandes." p.85

- "Chaque année apporte davantage de croissance et de beauté. Dieu soit loué, nous aurons bientôt un an de plus." p.152 (dernière phrase du livre)

--> Parmi mes autres lectures en rapport avec les jardins :

lundi 30 décembre 2013

Zep : "L'enfer des concerts" (BD)

Mince, tous ces billets de concerts...
c'est grandiose !
***** (Ed. Dupuis, 2005) - Genre : "ze" BD de tout fan de concerts !!!

Tout d'abord, avant le nuage médiatique qui vient d'entourer le dernier album de Zep ("Une histoire d'hommes"), j'ignorais totalement que le dessinateur de Titeuf était fan de ziquemu et avait même joué dans un groupe de rock.

Ensuite, chapeau bas aux pages de garde de l'album "L'enfer des concerts" (NB : ensuite réédité sous le titre "Happy rock") qui donne un aperçu des billets de concerts auxquels Zep a eu la chance de participer
A tomber des nues... Ils sont tous là, les groupes mythiques, nos idoles des '70, des '80 et des '90... 

... Stones, Dylan, Neil Young, Police, U2, Eels, Clapton, Clash, Bon Jovi & Kiss, AC/DC, Springsteen, Pink Floyd, Genesis, John Cougar Mellecamp, Dire Straits, Motorhead, Joe Satriani, Supertramp, Pretenders, Jimmy Cliff, Pogues, Joe Jackson, Black Sabbath, David Lee Roth, Nina Hagen, Depeche Mode... 
Veinard de Zep !! (mais excuse, où sont donc tes billets Deep Purple, Scorpions, Iron Maiden, The Who... ?)

Une époque où les places de concert, sur papier couleur, valaient la peine d'être conservés amoureusement, rien à voir avec les ultrabanals e-tickets d'aujourd'hui...

Résumé de la BD : 
"Dylan, Springsteen, les Stones, AC/DC, Led Zeppelin, U2... Je les ai vus ! J'étais là, dans le public, tourmenté par ces questions existentielles : où sont les bières ? Et qui m'a marché sur les pieds ?"

Bon, nous si on voyait Led Zep, on oublierait la bière et les pieds meurtris... (d'ailleurs, on a fait ce qu'on a pu : cliquez ici...) Mais à part ça, on se retrouve cocassement dans chacune des pages de concerts.


Allez vivement la lecture de son nouvel album qui met en scène les retrouvailles des anciens membres d'un groupe de rock vingt ans plus tard.


-> voir la chronique "MUSIC" de ce blog, et ma page "CONCERTS" où figurent quelques reliques de places de concerts des '80, oh yeah !!

Tame Impala, rock psychédélique d'Australie

Il est temps, quasi en cette fin d'année, de parler (suite et bientôt fin) de notre première venue à Rock en Seine cet été… (2013 = Rock en Seine entre autres donc...)
Tame Impala à Rock en Seine, 23/08/2013 (en haut : l'affiche réalisée par Audrey Spiry)
Parmi les différents groupes et styles, je vous présente le groupe de jeunes musiciens australiens TAME IMPALA, emmené par Kevin Parker, chanteur guitariste aux cheveux longs qui faisait rêver les minettes sur toute la pelouse. On lui prête aussi une voix aux intonations de celle de John Lennon (ce qui n'est pas faux à la réflexion !).
De ce groupe formé en 2007 à Perth, je n'avais qu'entrelu un petit article dans mon fidèle Télérama... 

Sur scène, 'y a pas eu photo : ce sont encore des petits jeunes parfois patauds mais de bon allant. Et c'est absolument psychédélique ! On baignait dans les seventies. Les fumeurs étaient nombreux, du reste, à finir allongés sur la pelouse...
Donc pas désagréable, mais étonnant que ce jeune groupe ait été choisi pour occuper la grande scène juste avant les ... FRANZ FERDINAND !!!! où là ce fut quand même de la vraie folie, du grandiose vrai de vrai : nos petits TAME IMPALA à côté ne tenaient pas la comparaison.

L'intro du catalogue Rock en Seine : "Tame Impala est composé de Kevin Parker, chanteur et leader, Jay Watson et Dominic Simper, rejoints sur scène par Nick Allbrook. 
Le groupe accède à la reconnaissance internationale avec la sortie de son 2e album Lonerism fin 2012. Produit par Dave Fridman (Mercury Rev, Flaming LIps, MGMT), le disque réalise l’alchimie parfaite entre les diverses influences références du groupe, lorgnant ostensiblement du côté de Pink Floyd, des Beatles ou de Jefferson Airplane
Le résultat est à la fois lumineux et mélancolique  : une pop-psychédélique contemplative et déstructurée sertie de boucles de claviers hypnotiques et de percussions tribales, où domine une écriture décomplexée, celle de Kevin Parker."

--> voir la chronique "MUSIC" de ce blog, et ma page "CONCERTS", oh yeah !!

dimanche 22 décembre 2013

Jacques Ferrandez : "L'étranger" (BD)

Le soleil omniprésent omnipotent
***** Réf géogr : France / Algérie (2013)
BD de Jacques Ferrandez, d'après le roman d'Albert Camus (1942)

Excellente BD, qui nous remémore le roman lu tant d'années auparavant et quelque peu effacé de nos pensées.
L'histoire qui arrive à Meursault est fidèle au livre, le soleil est là, implacable et omniprésent. Les dessins d'Alger sont superbes.
Les thèmes forts sont mis en exergue comme dans le roman, et la scène où le prêtre tente de faire entendre raison à Meursault et la réponse de ce dernier est exceptionnelle.

Une bande dessinée que je conseille aux lecteurs qui avaient aimé le roman de Camus... et aux autres !
Insolite : en farfouillant dans ma bibliothèque, je n'ai retrouvé que la version anglaise de "L'étranger" : "The Outsider" (Penguin Books, 1980), dont voici la fameuse première phrase du livre... dans la langue de Shakespeare :

"Mother died today. Or, maybe, yesterday ; I can't be sure. The telegram from the home says : Your mother passed away. Funeral tomorrow. Deep sympathy. Which leaves the matter doubtful ; it could have been yesterday."



















--> voir la chronique "BD"du blog...

C. Minard : "Faillir être flingué"

***** Réf Géogr : France / Etats-Unis (Ed. Payot, 336 p.)
Immersion en plein far west ! 
Un livre très original, qui se lit lit vite et nous propulse aux cotés d'Eau-qui-court-sur-la-plaine, dans les plaines de l'Ouest américain, aux côtés de Blancs paumés, de voleurs de chevaux, d'Indiens en guerre contre d'autres tribus... Et cette jeune indienne que l'on croise partout s'avère une remarquable guérisseuse et prompte à enseigner l'art de la survie aux âmes cabossées qu'elle rencontre.
Et surtout le roman nous emmène dans une virée naturaliste, à l'écoute des bruits de la nature, à l'observation de ses paysages magnifiquement décrits, nous reniflons comme la jeune indienne l'odeur de l'ennemi ou d'un gibier caché.
Le style de l'auteur est délicieux, elle utilise un vocabulaire insolite parfois et toujours juste et poétique : c'est très agréable à lire. Et quel titre, n'est-ce pas ?

Un petit roman qui m'a fait penser au magique "Mille femmes blanches" de Jim Fergus. Je doute cependant que j'en garderai un souvenir aussi marqué que le roman de Jim Fergus... Au bout d'un moment, l'histoire d'Eau-qui-court-sur-la-plaine se sera certainement estompée.

Une coïncidence : alors que je viens de découvrir la version en bande dessinée de L'étranger de Camus adaptée par Jacques Fernandez, j'apprends que le livre qui a le plus marqué Céline Minard est... L'étranger !

Voir mes autres lectures "Amérique du Nord"...

Jonathan Franzen : "Freedom" (EU) décevant

Ce sera vite expédié : abandon après quelques chapitres !
Impossible de m'intéresser au récit de la vie de cette femme, Patty, dans sa ville de banlieue américaine.
J'ai trouvé le style lourd, mal écrit, à tel point que cela a suffi à me faire jeter l'éponge.

Et pourtant, j'avais bien apprécié le roman de J. Franzen "Les corrections" (2001)...

mardi 10 décembre 2013

Black Sabbath live @ Paris

On n'allait pas manquer ça... le 2 décembre à Bercy...
Suite du 1er billet sur ce concert dément de Black Sabbath...



Allez, je laisse la parole à F. pour rendre compte de ce concert de légende... (euh petit NB : moi j'utilise un vocabulaire un peu plus châtié d'habitude !)
Allez, je laisse la parole à F. pour rendre compte de ce concert de légende... (euh petit NB : moi j'utilise un vocabulaire un peu plus châtié d'habitude !)

"Hier soir à Bercy, ambiance de folie avec Black Sabbath. ça faisait 23 ans que je n'avais pas assisté à un vrai concert de Métal avec vrai public de métalleux, cheveux longs, blousons de cuir, vestes de jean, tatouages. Dans la fosse, head banging et pogo. Dans le public qui sentait bon la bière et le shit, beaucoup de "jeunes" qui n'étaient pas nés à l'époque mais qui connaissaient toutes les paroles. 

Durée du concert 2h à fond la (double grosse) caisse, aucun répit, aucune ballade, aucun unplugged à la con, du overdrive et de la distorsion tout le long du gig. 
En plus du dernier album (excellent) on a eu droit à un live de la mythique compilation Black Sabbath's greatest hits avec War Pigs, N.I.B., Iron Man, Children of the Grave, Black Sabbath et bien sûr Paranoid
Je pense que certains d'entre vous qui ont grandi au son de ces "douces mélodies" auraient aimé être là (ils se reconnaîtront). La prochaine étape c'est Motörhead au printemps prochain..."
                                                    Video Black Sabbath : Iron Man

Setlist du concert Paris/Bercy, 02/12/2013 :
1.         War Pigs (Paranoid,1970)
2.         Into the Void (Master of Reality, 1971)
3.         Under the Sun/Every Day Comes and Goes  (vol 4,1972)
4.         Snowblind (vol 4,1972)
5.         Age of Reason (13)
6.         Black Sabbath (BS,1970)
7.         Behind the Wall of Sleep (BS,1970)
8.         N.I.B. (BS,1970)
9.         End of the Beginning (13)
10.       Fairies Wear Boots (Paranoid, 1970)
11.       Rat Salad (Paranoid, 1970) 
12.       IronMan (Paranoid, 1970)
13.       God Is Dead ? (13)
14.       Dirty Women (Tech.Ecstasy,1977)
15.       Children of the Grave (Master of Reality, 1971)
Encore: 16.  (Sabbath Bloody Sabbath Intro) Paranoid (Paranoid, 1970) 

             Video Black Sabbath : God is Dead ?

--> Voir la chronique "MUSIQUE" et la page "CONCERTS" de ce blog...

"Zulu" (C. Férey) adapté au ciné

Notre aîné est allé se changer les idées au ciné avec des amis...

- "Alors c'était bien ?
- euh, pas du tout un film pour toi. Même nous, ça nous a plombés... C'était horrible.
- Ah bon, quel film était-ce ?
- "Zulu", avec Orlando Bloom et Forest Whitaker
- Mais quelle idée d'aller voir ça !... 

En effet, je me souviens de la terrible lecture du roman éponyme de Caryl Férey, ultraviolent, qui m'avait laissée à plat et amorphe. Et une fin insoutenable.

lundi 9 décembre 2013

One week ago... Black Sabbath !

Un ovni dans le métro : sortez les masques à gaz
Le 12 avril 2013, dans les couloirs du métro, j'avais pris cette affiche en photo depuis le quai d'en face... totalement éberluée !

Ouaouh... 
Quoi ça, Black Sabbath, 40 ans après le fameux BS... Ici, dans le métro, en immense : c'est que pour moi en plus : je suis seule dans les couloirs, personne autour du quai et de la terrifiante affiche avec son masque à gaz !

Ce sont les souvenirs de jeunesse qui remontent droit à la surface tant d'années après, à l'occasion d'un banal "métro boulot dodo"...
Ah je vous jure, découvrir tout d'un coup cette affiche devant soi, ça réveille un mort et le rend fou de joie !

Heureusement que de tels événements sont là pour bousculer la routine et recréer l'ambiance !!!!
Ce fameux 2 décembre, je dois avouer que quelques heures avant l'heure dite, encore à mon (respectable) job, je me suis dit : mais "Dear God, are you still in for it" ???

[Et en pensant arriver cool à  Bercy 1h30 à l'avance... Quoi ça ??? une queue qui faisait le demi tour du bâtiment, et ça caillait !]
But the answer was : "you better you bet !!!!!!!!!"

Pour la mise en bouche avant l'article un peu plus consistant :
je commence par le meilleur (euh oups, forget it) pardon par la fin : le rappel... PARANOID !!!!
"(...) Can you help me...
occupy my brain? Oh yeah 
I need someone to show me the things in life that I can't find 
I can't see the things that make true happiness, I must be blind 
Make a joke and I will sigh and you will laugh and I will cry 
Happiness I cannot feel and love to me is so unreal 
And so as you hear these words telling you now of my state 
I tell you to enjoy life I wish I could but it's too late..."
Paranoid... Black Sabbath, live @ Bercy 2013
Et nos excuses de la part de F. et moi, tels des apprentis, nous voici au moment de N.I.B. l'un avec le téléphone déchargé et l'autre idem avec la batterie 1 de l'appareil photo : de vrais neuneus, quel drame ! 
Voici quand même un extrait (et le meilleur - ouf ! -)  du cultissime N.I.B. !!! :

                                               Video "N.I.B." Black Sabbath, live @ Bercy 2013
Ozzy, 65 ans, en super forme !
Et dire que F. avait osé hésiter avant de se ruer sur les places : "ben t'as vu comment Ozzy a l'air décati dans son Osbourne Family Show ?"... Mais ensuite est sorti le nouvel album "13" : un must : On s'est rué sur les places, et dans la fosse pardi !

Bientôt la suite de ce billet sur le concert du 2 décembre (avec la setlist et les vidéos de "Iron Man", "End or the Beginning", "God is Dead ?", "Children of the Grave"...)

Voir la chronique "MUSIQUE" et la page "CONCERTS" de ce blog...

dimanche 8 décembre 2013

L'histoire de MON arbre


*****
Auteur : Cee Cee Mia - Illustratrice : Delphine Berger-Cornuel 

Édition Vert Pomme (2013) 
Littérature jeunesse.

Un chouette petit livre ! 
... qui m'a beaucoup fait penser au film "The Tree / L'arbre" avec Charlotte Gainsbourg dans lequel une petite fille n'a de cesse de protéger le vieux figuier qui abriterait l'âme de son père défunt.

Ici, c'est la petite Léonie qui entretient une relation forte avec le gros arbre de la cour d'école : elle l'étreint, admire la population d'insectes qui l'habite, son beau feuillage... Jusqu'au jour où, déplorée, elle remarque que son arbre dépérit.
Têtue et passionnée, Léonie finira par ameuter sa famille, sa maîtresse, l'association de sauvegarde des arbres et la municipalité... pour avoir gain de cause et prouver que les travaux d'excavation d'un nouveau bâtiment détruisaient les racines de "son" arbre ! arbre qui s'avère le plus vieux de la ville qui plus est. L'arbre sera donc sauvé...

Les illustrations sont simples mais prenantes.
Le texte parfois est d'un niveau assez relevé pour un livre pour enfants ("Les arbres (...) permettent de tamponner et de constituer un puits de carbone" p.9). Mais le livre comporte un dossier thématique à la fin assez bien fait.
Et même les adultes apprennent des choses grâce à cette histoire : les arbres de ville manquent de lumière le jour, et, la nuit, subissent la pollution lumineuse des éclairages nocturnes qui entraîne "un débourrement plus précoce et une chute des feuilles plus tardive" (p.22).

--> Voir la rubrique "ENFANTS" de ce blog et aussi la petite chronique "BD"...

samedi 7 décembre 2013

Nelson Mandela

Le 9 juin dernier, hospitalisation de Nelson Mandela qui ne se relèvera plus...

Nelson Mandela, Mandela Day, Take Care

le 5 décembre 2013, il s'en est allé de tous ses combats.

Au jardin le 7 décembre : encore des fleurs

Chrysanthèmes roses et scabieuse violette,
bouton de rose
coreopsis jaunes et cotoneaster horizontal
jasmin d'hiver jaune
Toute la semaine passée : ce fut soleil et temps relativement doux (7 ou 8° l'après-midi et pas de givre le matin...).
Avec un peu de courage, il aurait fallu en profiter pour s'occuper de préparer le jardin pour l'hiver... journée idéale ! 
Toux et fatigue m'ont limitée à ramasser les choses du toutou dans l'herbe, corvée primordiale pour qui ne veut pas ensuite mettre le pied dedans, surtout le soir en rentrant du travail, comme cela m'est arrivée la semaine dernière chaussée de mes beaux souliers en daim... En plein dedans ! et pied droit qui plus est...

De ce rapide tour au jardin, j'ai aperçu quatre grosses roses trémières en fleurs, superbes... un bouton de rose rouge, les coreopsis jaunes, deux fleurs de scabieuse et le pied de chrysanthèmes roses issus de mes plantations automnales. Les chrysanthèmes commencent à dépérir certes, mais cela colore quand même bien la plate bande.

Aussi en fleurs : quelques gauras, les sauges arbustives, le fuschia planté à l'automne aussi, des campanules grandifloras, quelques têtes d'hortensia et mon gros néflier.

et qui s'y donne à coeur joie en ce moment : le jasmin d'hiver et ses jolies fleurs jaunes et le solide viburnum et ses bouquets de petites fleurs roses et blanches : celui-là, j'ai l'impression qu'il est en fleurs absolument TOUTE l'année...

Autre beauté somptueuse du moment : les arbustes cotoneaster devenus rouges vifs.

Tout ça devrait me donner un peu de courage pour jardiner un tantinet demain ?

--> Voir l'aperçu de mon jardin l'an dernier, le 24 décembre 2012 : Noël au balcon !

vendredi 29 novembre 2013

Richard Ford : "Canada"

***** Réf. Géogr : Etats/Unis & Canada (Ed. de l'Olivier, 2013)
Première phrase du roman :
 « D’abord, je vais raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. C’est le hold-up qui compte le plus, parce qu’il a eu pour effet d’infléchir le cours de nos vies à ma sœur et à moi. Rien ne serait tout-à-fait compréhensible si je ne le racontais pas d’abord.
Nos parents étaient les dernières personnes qu’on aurait imaginées dévaliser une banque. Ce n’étaient pas des gens bizarres, des criminels repérables au premier coup d’œil. Personne n’aurait cru qu’ils allaient finir comme ils ont fini. C’étaient des gens ordinaires, même si, bien sûr, cette idée est devenue caduque dès l’instant où ils ont bel et bien dévalisé une banque. »

Un roman qui prend son temps… Le portrait captivant de l’Amérique des années 50 et 60, d’une famille de la middle class, d’un couple « mixte » (un Américain du Sud des EU et une immigrante juive polonaise) qui se désunit. Un air de Bonnie and Clyde. 
J’ai trouvé cette lecture aisée et intéressante, sans que ce soit toutefois un coup de cœur. Là encore, les critiques dithyrambiques dans la presse m’ont étonnée : certes un bon livre, mais pas un roman d’exception… Or "Canada" a été couronné du prix Femina du meilleur roman étranger 2013. (je file un mauvais coton avec les prix Femina cette année !)

Dell Parsons et sa jumelle Berner ont 15 ans et vivent à Great Falls dans le Montana.
Père, Bev, ancien pilote de l’armée, remercié pour avoir traficoté des livraisons de viande avec la communauté indienne…
Neeva la mère, juive, prof, l’air revêche et un peu asociale, qui a tenu à élever ses enfants en les tenant « à l’écart », sans créer d’attaches.
Le père se laisse entraîner dans des combines foireuses de trafic de viande volée par les Indiens et revendue au chef noir des wagons-lits… Jusqu’au hic, quand le voilà incapable de payer une grosse livraison aux Indiens, qui le menacent alors de mort, lui et sa famille.
Il déprime un peu le paternel, d’avoir mis bêtement en danger sa famille. Il gamberge et soudain hop, la solution la plus simple lui vient à l’esprit : braquer une banque dans le North Dakota voisin ! En enrôlant tant qu’à faire sa pauvre femme comme complice ! Du reste, s’il avait pu, il aurait enrôlé son fiston, mais la mère a mis le holà…

Le récit du cambriolage est burlesque… Dès le lendemain, la police vient cueillir les deux parents. Et les enfants se retrouvent seuls dans la maison, ne sachant même pas cuisiner un steak congelé… La sœur minaude auprès de son petit ami, et s’enfuit loin de cette ville et de cette vie qu’elle a toujours détestées. Reste Dell, qu’une amie de sa mère transborde de l’autre côté de la frontière dans un bled paumé du Saskatchewan. Le Canada où nombre d’outlaws américains se réfugient, et Dell en fait quelque sorte partie. Surtout après être devenu une seconde fois victime du destin et mêlé bien malgré lui à deux meurtres.

L’histoire est racontée par Dell, un ado attachant qui aime lire et dévore son encyclopédie, passionné d'échecs et d’apiculture, et qui rêve d’aller à la foire agricole de Great Falls visiter les stands d’apiculteurs. Son père le lui a promis, mais la promesse n’est pas tenue… Dell aime aussi l’école, mais à 15 ans s’en trouve privé. Il devient un petit naufragé, solitaire, isolé, apprenti guide de chasse aux oies, et bientôt complice de meurtre en cavale.

On le retrouve 50 ans plus tard, devenu enseignant, lui qui à un moment de sa vie s’était retrouvé déscolarisé contre son gré : il a finalement su retourner le sort et tracé sa voie.

--> voir mes autres  "lectures d'Amérique du Nord"...

jeudi 28 novembre 2013

Leonora Miano : "La saison de l'ombre" (Cameroun)

***** 2013 Réf géogr : Afrique de l'Ouest
Le sujet (la vie d'un village d'Afrique de l'Ouest confronté à la traite négrière) m'intéressait, les critiques étaient favorables, l'obtention du prix Femina 2013 a précipité ma lecture de ce roman, que je n'ai hélas pu terminer. 
Une écriture trop difficile pour moi, qui me suis aussi vite sentie perdue parmi les personnages aux noms très proches. 
Je n'ai pas été gagnée par la poésie annoncée de ce texte et j'ai préféré renoncer. Je ne peux qu'admirer les jurés et les autres lecteurs qui semblent être nombreux à avoir apprécié ce roman.

--> voir mes autres "lectures d'Afrique"...

dimanche 17 novembre 2013

Imraan Coovadia : "Flux et reflux" (Afrique du Sud)

***** High Low In-Between - 2009
(Editions Zoe / Ecrits d'ailleurs, 2013, 336 p, traduit par L. Cantagrel)


Tout d'abord, et ce n'est pas dans mes habitudes de m'attarder sur ce genre de commentaires, mais la "texture" du livre m'a enchantée ! Je ne connaissais pas les Editions ZOE, eh bien chapeau pour le travail d'artiste qui a façonné un ouvrage de si belle qualité. Un plaisir de le toucher, de tourner les pages... Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti autant de plaisir à tenir un livre. De même pour le texte, aucune coquille. Du très bel ouvrage !
L'histoire m'a intéressée, je ne dirais pas "passionnée" mais la pointe d'intérêt et le plaisir de lecture étaient au rendez-vous. Très intéressante cette immersion dans la Durban contemporaine, cette mégalopole sud-africaine (2e ville la plus peuplée après Johannesburg) au coeur du pays zoulou, dans la province du Kwazulu-Natal.
Que savais-je de Durban ? une vague notion de port et station balnéaire sur l'océan indien... C'est tout. La ville est en fait le plus grand port import-export d'Afrique du sud et un centre industriel textile entre autres. Et le roman dépeint parfaitement l'identité de Durban...

Ce roman possède une vertu indéniable : nous ouvrir les yeux sur un autre racisme qui ronge l'Afrique du Sud. 
L'histoire se déroule de nos jours, l'apartheid est une page tournée et un gouvernement noir tient les manettes. Toutefois, le roman plonge au coeur de la communauté indienne, dont les protagonistes furent aux côtés des militants de l'ANC durant les années de lutte contre le pouvoir blanc. A présent que le black power est en place, la communauté indienne fait face à une discrimination propre et insidieuse. Particulièrement active dans la sphère médicale à Durban, elle se voit peu à peu ostracisée.

Zoom sur le quotidien de Nafisa, son fils Shakeer, son employée Estella et les nombreux personnages qui gravitent autour d'eux, de la communauté indienne ou de la patientèle zouloue. Au fil des jours, Nafisa commence à se poser des questions sur la mort de son mari, et cela provoque comme un déclic en elle : elle aborde les gens, sa famille proche ou éloignée, les amis de la famille, les commerçants ou les collègues sous un angle nouveau. 
Elle découvre ces gens qu'elle croyait connaître, et qui ne sont pas du tout ce qu'elle pensait d'eux. Où donc avait-elle vécu avec des oeillères toutes ces années ? En tout cas, Nafisa rattrape le temps, règle ses comptes et ouvre les yeux sur la vraie vie.

C'est là le fil rouge de l'histoire. Il ne faut en effet pas s'attendre, comme l'y invite à tort le résumé de couverture, à un roman policier ou un thriller médical sur fond de trafic d'organes : ce ne sont que toile de fond de ce livre qui nous fait vivre le sursaut de Nafisa après la mort de son mari, son combat quotidien contre le sida qui gangrène la population, et les dénégations du gouvernement trop honteux de reconnaître cette pandémie. 
Un léger bémol quant aux dernières pages, que j'ai trouvées un tant soit peu bizarres...


4e de couverture : "Dans l’Afrique du Sud contemporaine, Arif, professeur de médecine, est tué chez lui d’un coup de revolver. Sa mort plonge Nafisa, sa femme, et Shakeer, son fils, dans un monde d’énigmes et de non-dits, de trafics d’organes et d’argent, de conflits politiques, scientifiques et raciaux, sur fond du drame lancinant du sida. Mère et fils, aussi liés qu’étrangers l’un à l’autre, sont amenés à remettre en cause leurs convictions et leur mode de vie, à clarifier leurs relations avec leurs proches, dont ils découvrent qu’ils savent si peu.
Cette tragédie intime et familiale est aussi un tableau de la ville de Durban et de sa communauté indienne musulmane, et, au-delà, une réflexion sur la difficulté à tourner une page, à prendre un nouveau départ, dans un monde où différentes communautés coexistent sans communiquer entre elles."


- "Les nouvelles étaient préoccupantes. Ils avaient entendu parler d'une polarisation raciale à Howard College et dans la faculté de médecine. L'administration et le gros des étudiants étaient composés d'Africains noirs, tandis qu'un bon nombre d'enseignants étaient des Indiens qui n'avaient pas encore été forcés à partir." (p.189)

- "Neuf millions de Zoulous partageaient un même univers. Bien sûr, il existait d'autres univers, bien plus grands - l'univers swahili, l'univers chinois -, et cette idée l'angoissait. Mais cela la rendait perplexe de vivre au milieu de neuf millions d'êtres, de les soigner, de les payer et d'en être payée, d'être enterrée dans un sol qu'ils revendiquaient comme le leur, tout en ne parvenant jamais à comprendre comment ils pouvaient être aussi sûrs de la place qu'ils occupaient au monde, et de celle qui lui revenait, à elle. Et pourtant ils en étaient sûrs, et elle, non." (p.223)

-- Voir aussi mes "Lectures d'Afrique"

samedi 2 novembre 2013

Servais : "Le jardin des glaces"

La BD au milieu de mes plantations d'automne
***** Réf. géogr. Belgique (Ed. Aire Libre, 2008) 

Très très jolie bande dessinée...

Pour les amoureux des jardins, c'est un délice d'admirer les superbes planches du jardin de Monsieur Francart au fil des saisons. Même en hiver, ce jardin est beau à voir...

J'ai adoré lire les "notes manuscrites" que tient ce vieux Monsieur pour décrire la vie de son jardin : commentaires sur le temps, l'arrivée des bourdons, l'éclosion des fleurs au printemps, la cueillette des graines de coquelicot...
Cela m'a fait penser à mon arrière-grand-mère.

Avis aux lecteurs non jardiniers: c'est une BD également très intéressante, qui met en exergue la problématique du réchauffement climatique. 



Subtilement, l'auteur distille des allusions aux dégâts sur la planète, au travers de la vie de son jardin souvent perturbée par le climat, et via les actualités dans le monde relatant canicule et incendies en Europe du Sud, inondations au Soudan,en Ethiopie, au Niger, crues en Angleterre, déluge en Corée, moussons meurtrières en Asie...

Car notre vieux jardinier fut alpiniste et explorateur polaire avant de se refermer sur son jardin...

Au fil des superbes pages, nous découvrons en filigrane la tragédie qui a éclaté au cours de la dernière expédition de Monsieur Francart et de son jeune coéquipier dans le grand nord canadien.
Nous comprenons l'attitude un peu particulière de son épouse Mathilde, qui m'a intriguée dès le début de l'histoire.

 A la fin de cet album, quelques pages sur l'homme qui inspira cette histoire : l'explorateur Alain Hubert...

--> petite chronique "BD"...



vendredi 1 novembre 2013

Lemmy n'est pas en forme : Motörhead annule sa tournée

Personal message from Lemmy. European tour postponed.
"I have to sadly let you know that Motörhead has had to postpone the forthcoming European tour until early next year, 2014.
We have made the decision because I am not quite ready to hit the road yet, and am working my way back to full fitness and rude health. Don't worry - I'm not about to start promoting veganism and alcohol-free beverages, but it is fair to say that I personally have been reconfiguring areas of my life to make sure I can come back fitter and stronger than ever.
It disappointed me tremendously to have to say I wasn't quite ready to hit the road yet, but not nearly as much as it would've disappointed me to go out, play some average shows and watch my health give way long before the tour was over! When people come to see a Motörhead tour, they expect a Motörhead show, and that is exactly what you will get as soon as I am fit and ready to rumble.
Your patience and understanding is appreciated...and know that I'm getting stronger and stronger every day, so watch out next spring Europe and we will see you then."
Thank you all"   -  Lemmy

Voilà, il n'y aura pas d'Ace of Spade le 9 novembre à Paris.
Nous avions il y a quelques jours pu découvrir l'intimité de Lemmy dans un documentaire de 2010 diffusé sur Arte en version expurgée certes. Lemmy, 67 ans aujourd'hui, se dévoilait (tiens il a des figurines Simpsons !), et mentionnait qu'il était diabétique, entre deux rasades de whisky.
Allez, soigne-toi le cowboy et get well soon !

--> chronique "MUSIQUE" et page "CONCERTS"

Marie N'Diaye : "Ladivine" (ça se lit)

***** 2012 - Réf géogr : France + un pays d'Afrique ? (Ed. Gallimard)
Avec Marie N'Diaye, je revenais de loin : je n'avais pas du tout aimé son roman Rosie Carpe , vraiment pas. (cliquez pour voir ma critique d'alors...)
Donc je me suis fait violence et lancée dans la lecture de Ladivine.
Ai-je aimé ? mouais... je l'ai lu en entier.
Je viens de donner mon avis ô combien déçu sur le dernier livre d'Alice Ferney  "Cherchez la femme"
Eh bien j'ai trouvé des similitudes avec "Ladivine" que j'avais lu auparavant. Cette façon de décortiquer les personnalités des protagonistes, de détailler à l'infini le moindre fait ou geste qui ainsi peut couvrir plusieurs pages...  Résultat : très peu d'action, mais énormément de réflexions et paraphrases et redites...
Cela dit, j'ai de loin préféré le style de "Ladivine". Je reconnais à Marie N'Diaye une belle écriture - des phrases ciselées, un brin de poésie - qui m'a portée jusqu'à la fin de ce livre de 404 pages alors que j'ai vite renoncé au roman d'Alice Ferney.

L'histoire de Ladivine ? Là le bât blesse ! 
Qu'est ce que c'est encore que ces personnages tordus ? même remarque que pour Rosie Carpe !
Une femme, Malinka/Clarisse Rivière qui construit sa vie en ostracisant sa mère, Ladivine que l'on devine d'origine africaine ou antillaise je ne sais trop, dont elle a honte. Clarisse est née blanche et renie sa mère au teint de couleur. C'est une chose, mais en outre elle surnomme sa mère "la servante"... Cela campe ce personnage pour lequel on ne peut développer de l'empathie.

Clarisse mène donc deux vies, car une fois par mois elle redevient Malinka et rend visite à  sa mère, et le reste du temps elle est Madame Rivière, mariée, et sacrément transparente et ennuyeuse... tant et si bien qu'après la naissance de leur fille (prénommée... Ladivine ! c'est quoi ce cirque !), Richard le mari s'enfuit loin très loin de cette femme aseptisée et insondable.
Clarisse refait sa vie un peu malgré elle sans vraiment maîtriser le cours du destin. Là, on retombe en plein délire rosiecarpien avec sa galaxie de cas sociaux... Je ne raconte pas tout mais la pauvre Clarisse, et son petit gilet en cachemire, en aura pour son argent.

La troisième partie du roman nous emmène en Allemagne où la fille, Ladivine, est professeur , mariée à Marcus et mère de deux enfants. J'ai moins accroché à cette partie. 
J'ai été bien déconcertée par le personnage du père Richard, qui avait refait sa vie à la montagne. Lui et ses 4x4. Et j'ai été encore plus déconcertée par les vacances de Ladivine et sa petite famille allemande dans un pays d'Afrique où là le scénario part totalement à vau-l'eau : grandguignolesque en commençant par la perte des valises, l'invitation à un repas local, le meurtre et la résurrection du jeune "guide" Wellington, les amis hallucinants de Richard !...

Restent des pages superbement écrites, pour une histoire de relations fille/mère compliquées, de dissimulation permanente, de pointes de culpabilité, de déprime, sans jamais un vrai moment de bonheur.
Je me demande si, après mes expériences Rosie Carpe et Ladivineje vais réussir à me lancer dans "Trois femmes puissantes" (en ai-je même envie ?).

--> Voir plutôt ma chronique "Livres choisis"  et la page de mes "Romans préférés"...
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