(Edition fr. "Ca et Là", Trad. Jorg Stickan, 464 p.)
Le thème m'a interpellée : Ulli, jeune autrichienne de 17 ans, punkette désoeuvrée vivotant dans un squat à Vienne en 1984, se laisse convaincre par une autre punkette cependant bien plus délurée, Edi, de partir comme ça pour l'Italie, jusqu'à la plage.
Comme ça, oui : sans passeport, sans argent, sans bagages... L'Autriche n'a pas encore adhéré à l'UE, les frontières sont encore des frontières. Qu'à cela ne tienne, les deux filles passeront par la montagne! et vaille que vaille, elles verront bien ce qu'il y a au bout.
Quand elle publie ce roman graphique en 2009, Ulli Lust a 43 ans. Elle se sert de ses carnets de voyage pour relater cette période hors normes de deux mois de son adolescence. A la fin du roman, elle dit son soulagement que son fils soit quelqu'un de raisonnable.
L'histoire qu'elle dessine se regarde comme un mauvais film, en ce sens que l'héroïne, naïve, émerveillée et stoïque, ira de déconvenues en déconvenues. Entraînée par sa copine Edi qui ne recule devant aucune concession ou tabou, Ulli va faire les frais de sa jeunesse et devenir la proie des regards concupiscents de quasi toute la gente masculine italienne. Si encore il ne s'était agi que de regards... Le pire est à venir en Sicile. Ah oui, elles auront aperçu un bout de plage, mais l'auront payé cher, tombées entre les mains de la mafia. L'Italie des années '80 n'est pas ce coin de paradis.
Ce n'est donc pas un roadmovie sympathique et convivial. C'est le voyage jusqu'au bout de l'enfer de deux ados germanophones paumées qui rêvaient d'un bout de plage et se retrouvent à faire le tapin pour trouver à manger. Et l'une décroche dans la drogue, abandonne l'autre. Plus question d'amitié, chacun sa m..., c'est flagrant à la fin du livre où Edi, pourtant la meneuse, renie totalement Ulli.
Donc on ne peut même pas dire que ce récit soit une ode à l'amitié de deux adolescentes. Cela reste un récit glauque de la descente en enfer de deux gamines au fin fond de l'Italie machiste et concupiscente, racontée 25 ans après par l'une d'elles, sans complaisance, brut de fonderie : on tremble en se mettant à la place des parents.
--> chronique "BD/Romans graphiques"
Quand elle publie ce roman graphique en 2009, Ulli Lust a 43 ans. Elle se sert de ses carnets de voyage pour relater cette période hors normes de deux mois de son adolescence. A la fin du roman, elle dit son soulagement que son fils soit quelqu'un de raisonnable.
L'histoire qu'elle dessine se regarde comme un mauvais film, en ce sens que l'héroïne, naïve, émerveillée et stoïque, ira de déconvenues en déconvenues. Entraînée par sa copine Edi qui ne recule devant aucune concession ou tabou, Ulli va faire les frais de sa jeunesse et devenir la proie des regards concupiscents de quasi toute la gente masculine italienne. Si encore il ne s'était agi que de regards... Le pire est à venir en Sicile. Ah oui, elles auront aperçu un bout de plage, mais l'auront payé cher, tombées entre les mains de la mafia. L'Italie des années '80 n'est pas ce coin de paradis.
Ce n'est donc pas un roadmovie sympathique et convivial. C'est le voyage jusqu'au bout de l'enfer de deux ados germanophones paumées qui rêvaient d'un bout de plage et se retrouvent à faire le tapin pour trouver à manger. Et l'une décroche dans la drogue, abandonne l'autre. Plus question d'amitié, chacun sa m..., c'est flagrant à la fin du livre où Edi, pourtant la meneuse, renie totalement Ulli.
Donc on ne peut même pas dire que ce récit soit une ode à l'amitié de deux adolescentes. Cela reste un récit glauque de la descente en enfer de deux gamines au fin fond de l'Italie machiste et concupiscente, racontée 25 ans après par l'une d'elles, sans complaisance, brut de fonderie : on tremble en se mettant à la place des parents.
--> chronique "BD/Romans graphiques"
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