mercredi 24 octobre 2012

Une plante superbe (mais terrible ?) s'est invitée au jardin

Phytolaque - fleurs roses
Il y a un an, j'ai découvert bien placée dans une bordure, une plante aux tiges roses, aux feuilles ressemblant à de l'oseille, et portant des grappes de fleurs roses, qui en automne se transforment en grappes de fruits d'abord verts (on dirait de mini tomates) puis violets puis noirs.

Une merveille à observer chaque jour.

Je me suis demandé si c'était moi qui l'avais plantée, impossible de me souvenir...
En hiver, la plante a complètement disparu.
Au printemps suivant, elle a repoussé encore plus vigoureuse (elle mesure env. 1 m de haut) et regorgeant de grappes de fleurs.

Après recherche, j'ai découvert que cette sublime plante s'appelle une phytolaque, Raisin d'Amérique ou Teinturier (Phytolacca americana). En anglais : American Pokeweed, en allemand : Amerikanische Kermesbeere, en portugais : Uva de rato...

J'adore photographier cette beauté sous tous les angles et en toutes saisons...

Phytolaque - fruits verts (faucheux et punaise en bas)
HELAS, HELAS...

en fouinant sur le web, j'ai lu que ma sublime plante (importée d'Amérique) était considérée comme une espèce invasive surtout en milieu forestier, voire une peste (notamment en forêt de Fontainebleau).


Et comme nombre d'autres plantes communes tel le chèvrefeuille, elle présente une partie toxique (fruits et racines)...
 
 
On peut lire sur le web que les insectes ne s'approchent pas de la  phytolaque.

La mienne a pourtant accueilli (en ma présence) un faucheux et une punaise rose dolycoris baccarum... (voir les photos).

Mais à la réflexion, je ne pense pas avoir vu d'insectes butineurs s'intéresser à elle, pas de coccinelles, pas de gendarmes, et hormis le faucheux, pas d'arachnide...
Ce doit quand même être un signe fort... (Ou bien je n'étais pas présente au bon moment !)



Phytolaque - fruits violets
Phytolaque - fruits noirs
Ce qui me surprend énormément, c'est que j'ai vu une phytolaque énorme et majestueuse plantée par la municipalité sur le terre-plein face à la bibliothèque.


Etonnant que le service paysager d'une municipalité plante une grande phytolaque sans connaître les inconvénients de cette plante.
Cela me surprendrait qu'il s'agisse d'un plant spontané que la commune aurait laissé s'épanouir tranquillement, elle était immense !




Ou bien cette plante n'est-elle pas si néfaste ? Ou y-a-t-il des variétés horticoles...?

Le phytolaque (immense) du
terre-plein de la commune...
J'ai lu dans les descriptions disponibles sur le web que les tiges sont de couleur rouge : y a pas photo, la mienne a les tiges rose fuschia... c'est peut-être un cultivar différent...

Pour le moment, je la laisse en l'état, se flétrir au fil de l'automne...
J'aviserai l'an prochain si cette beauté terrible peut continuer d'orner son coin de jardin sans nuire à l'écosystème environnant...

Voir les autres billets de ma rubrique "jardin"... et la page "jardin" du blog
et la page des "habitants de mon jardin"

dimanche 21 octobre 2012

Pete Doherty lance sa guitare au public au concert de La Courneuve

Pete Doherty : l'idole des jeunes d'aujourd'hui, destroy etc.
Pourquoi l'ai-je vu en concert ?

... parce que j'allais voir Patti Smith (géniale !) à la fête de l'Huma à La Courneuve,  alors pas question de manquer le ténébreux Pete juste avant... D'autant que ma copine Joëlle m'avait recommandé le Pete show...

Un bon jeu de scènes, je dois reconnaître, et quand il a ôté son t-shirt pour jouer torse nu, les minettes ont hurlé...

Je prenais un peu nonchalamment des photos de très loin, donc je ne voyais pas trop ce que je prenais...





Pete Doherty jette sa guitare au public
(cercle bleu : la guitare arrive dans les bras de l'heureux fan)


Cela dit, il m'a semblé voir le jeune et beau Pete faire des jeux de bras avec sa guitare...

Comme d'hab', c'est au moment de zyeuter les clichés sur l"ordi que j'ai eu la confirmation : oui, le Pete a tout bonnement lancé sa guitare dans le public !


Et moi, témoin lointain de cette scène, je suis quand même étonnée que cela n'ait pas donné lieu à des crises d'hystérie et des batailles en furie pour s'accaparer la précieuse guitare !

Qu'ils sont mignons ces petits jeunes.

Je m'imagine essayant d'attraper la guitare de Jimmy Page (la Les Paul of course) je crois que j'aurais pu mordre et griffer et marcher sur des pieds pour posséder un tel talisman ...

Et ça m'a rappelé le bon vieux temps où je bataillais pour attraper en fin de concert le médiator des guitar heroes ! (J'en ai quand même eu quelques-uns : Joe Bouchard, le bassiste de BÖC, John Scofield, Alvin Lee (Ten Years After) ! offerts à ma moitié...).



Voir la rubrique "musique" de ce blog...

Les hortensias : oh que oui...

Les hortensias...
Je les considérais, dans ma jeunesse, comme des plantes de grand-mère...
Certes superbes, mais cela ne m'intéressait pas trop de les regarder, à l'époque.

Pourtant, les hortensias de mon arrière-grand-mère (en fait) étaient des merveilles.

Aujourd'hui, j'en ai une bordure que j'apprécie beaucoup, ils sont vigoureux mais peu hauts, roses, avec un énergumène bleu au milieu (un seul) !

J'ai remarqué que jamais je ne voyais d'insectes sur les fleurs ou feuilles... Mais les escargots et limaces se régalent des feuilles.

 
Hortensia rose et fleurs de coquelourde
















Je ne leur apporte pas de soins particuliers.
Je me contente de les admirer. Au printemps avec les délicats bourgeons, en été en pleine splendeur, en automne, toujours aussi beaux dans leurs couleurs passées...
Entre les hortensias poussent, sans préméditation, des coquelourdes spontanées, des roses trémières, des campanules grandifloras et un althéa (hibiscus)..


Hortensias tons bleus

Hortensias tons roses
L'hortensia est un arbuste fréquent en Chine et au Japon. Au Japon justement, il a été choisi comme symbole du mouvement de rejet de l'énergie nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima : C'est "la révolution des hortensias"...

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vendredi 19 octobre 2012

Led Zep en concert... cinématographique !

Nous sommes allés voir au ciné le mythique concert de Led Zep, enregistré lors de la reformation (Page, Plant, Jones, plus Jason Bonham, fils de) du 10 décembre 2007 à l'O2 Arena de Londres.
La projection de Celebration Day était programmée dans quelques salles de ciné à une date unique.
Fallait pas manquer la chose, déjà qu'on était mortifiés d'avoir manqué le concert (j'avais pourtant tenté ma chance à la loterie aux cotés de 20 millions de fans dans le monde... pour 18.000 heureux élus). Bon, je suis sûre que Jack White avait sa place dans la tribune VIP...
Un super moment, car je me croyais quasiment dans une salle de concert, le public du cinéma applaudissait et chantait, et en sortant, on avait tous l'air de fans sortant d'un concert !

Ce concert de décembre 2007 : ils pétaient tous la forme !!!!
La voix de Robert (né le 20/08/1948, 59 ans en 2007), le jeu de guitare de Jimmy qui improvisait beaucoup (né le 09/01/1944, 63 ans), le clavier et la basse de John Paul (né le 03/01/1946,  61 ans)
...et le petit dernier Jason Bonham né le 15/08/1966 : 41 ans lors du concert.

Quelle joie de voir Jimmy Page sourire de bout en bout et vraiment prendre son pied avec la musique, idem pour Robert Plant, heureux ça se ressentait, John Paul Jones toujours discret mais l'air content aussi, et le petit Jason Bonham qui s'éclatait sur sa batterie et a même poussé la chansonnette !
La setlist du concert :
  • Good times, Bad times (leur 1e chanson...)
  • Ramble on
  • Black dog (voir la video ci-dessous)
  • In my time of dying
  • For your life (1e fois en live)
  • Trampled under foot
  • Nobody's fault but mine
  • No quarter
  • Since I've been loving you
  • Dazed and confused
  • Stairway to Heaven
  • The song remains the same
  • Misty mountain hop
  • Kashmir
  • Whole lotta love
  • Rock and roll
Le mot de la fin à mon cher Télérama (grâce auquel j'ai entendu parler de la sortie unique en salle du concert) : "Oui, ce soir-là, ce n’était peut-être pas le meilleur concert de leur vie (NB de moi : mince ils ont quand même 30 ans de plus !), mais ce fut un concert joyeux, plein de bonnes vibrations. Et ce sera tout simplement peut-être le dernier concert de Led Zeppelin..." (big sniff...)

--> Voir la rubrique "MUSIQUE" du blog...

Une vie de chien au bureau

Un collègue m'a passé ce tableau d'une journée en entreprise...Vous devez bien reconnaître quelques-uns de ces personnages ou vivre certaines de ces situations, avouez-le !
 
Le patron et son adjoint
Le chef de projet - Le comptable
 
Le prestataire - Le nouvel embauché
Deux chefs de service en conflit

La secrétaire
 
La bombe de l'étage au-dessus

L'agent de sécurité
La fête d'entreprise

Après la fête d'entreprise
L'agent de ménage

En arrêt maladie
 
17h01 : fin de la journée de travail !

Après cette journée de boulot, une petite sieste à la maison...


Voir aussi la rubrique "CHIENS" et les "lectures canines" (un petit tour du monde de la littérature avec chien dans l'histoire !)

dimanche 14 octobre 2012

Expo photos Ciel il pleut, à Paris Bastille

L'exposition "Ciel il pleut !" est située... en plein air, dans les jardins du port de l'Arsenal à Bastille.
C'est une expo de 46 averses visuelles qui honore la pluie.
La 2CV (1957) Sabine Weiss / Rapho - Le centenaire de la Tour Eiffel (1989) Elliott Erwitt / Magnum Photos - Gene Kelly dans Chantons sous la pluie (1952) - Jurmala, Lettonie (1999) Martin Parr / Magnum Photos - Villageois sur la digue d’une voie ferrée, Bangladesh (1983) Steve McCurry / Magnum Photos - Tornade à Chongqing en Chine (2007) Reuters (China Daily - Reuters) - Le parking d’un supermarché durant la saison des ouragans dans les Keys (2006) Martin Kollar / Vu’
Grenouille Leptopelis Vermiculatus de Tanzanie  / Mark Bridger
Jeune Indien sous une feuille de bananier à La Dominique (1991)

Thomas Hoepker / Magnum Photos

Des averses du monde entier, présentées à Paris où il est indiqué qu'il pleut 170 jours par an.

Pas de chance, je suis allée voir l'expo un soir gris mais sans pluie !


(l'expo se termine le 15/10/12)
Cette expo m'a donné l'idée de retrouver quelques uns de mes propres clichés de paysages pluvieux. Peu de photos finalement : pas pratique de sortir l'appareil par temps de pluie... sauf derrière les vitres d'un véhicule !
Donc des clichés surtout pris depuis bus ou taxis en Chine, Russie, Ukraine, Ouzbekistan, Tanzanie... et depuis mon jardin... avec les toiles d'araignées si belles ornées de gouttes de pluie.

Chine - Changchun, Dalian, Lijiang : pluie...
Note : la Chine est le pays du parapluie. Eté comme hiver, on ne s'en passe plus, contre les gouttes et contre les UV... 

Pluie à Dar es salam, Kiev, Moscou, Tachkent
Moscou, pluie
Moscou, pluie


Guirlandes de nature dans mon jardin
Toiles d'araignées et gouttes de pluie : toute beauté

Voir aussi les autres articles de la rubrique "EXPOS"

mercredi 10 octobre 2012

Réhabilitons le perce-oreille : pas méchant et c'est une super maman !

Une majorité de perce-oreilles femelles ont accepté
de poser pour mes photos (qu'elles en soient remerciées)
Comme j'ai pu craindre les perce-oreilles quand j'étais petite... (Vous aussi, pas de bobards !)
Ces pauvres bêtes étaient victimes de leur nom vernaculaire... Je ne pense pas avoir été la seule enfant (je suis sûre qu'il y a des adultes aussi !) persuadée que l'insecte allait se pendre à mes oreilles...

On peut dire que la p'tite bestiole porte des noms très variés en Europe ! :
perce-oreille, earwig (anglais), tijereta (espagnol), Ohrwurm (allemand), forfecchia (italien)...
Le nom scientifique du perce-oreille est le forficule (Forficula, Linnaeus 1758), du latin forficula diminutif de forfex ("forces").

L'origine de son surnom n'est pas établie : ressemblance entre ses pinces (appelées "cerques") et l'outil du bijoutier servant à percer les oreilles, ou bien surnom donné parce qu'il se faufile au coeur des quartiers d'abricot ou de pêche eux-mêmes appelés oreilles ou oreillons...

On recense une vingtaine d'espèces en France, le plus commun étant le Forficula auricularia. Le forficule appartient à l'ordre des dermaptères, et en effet, il possède des ailes...

Cette année, les perce-oreilles pullulaient au jardin (mais pas autant que les gendarmes, recordmen de la "pullule" !). Ils auraient tendance à proliférer quand l'été est humide, ce qui fut le cas...
J'ai soulevé le pot qui couronnait un poteau :
dessous, un perce-oreille que je croyais mort mais non !
+ une toile d'araignée (?) et une sorte de cocon...
Sur le coup, la scène m'a semblé bien gore !
On les dit insectes lucifuges (fuyant la lumière) et nocturnes.
Et pourtant, c'est bien en plein jour que je les apercevais, sur les feuilles d'euphorbes ou sur les fleurs de roses trémières.
Cela dit, dès qu'on soulève un pot de fleurs, on les surprend qui étaient là à se terrer tranquillement à l'ombre et dans la fraîcheur.
J'ai donc aujourd'hui surmonté mes terreurs enfantines et je laisse bien tranquille ce gentil forficule qui est un auxiliaire du jardinier (il mange les pucerons).
Perce-oreille mâle courant se blottir
au coeur de la rose trémière
J'en ai même trouvé un qui devait résider depuis deux jours dans une salade de mon frigo, et l'ai relâché au jardin. Espérons qu'il aura adopté son nouvel environnement, car la salade provenait du commerce.

Le mâle se distingue de la femelle par ses pinces plus développées et arquées tandis que celles de la femelle sont plus petites et rectilignes. J'ai ainsi constaté que mes photos montrent une forte majorité de sujets féminins, et seulement deux masculins !
Coucou, regardez mes "pinces"...
Eh oui, je suis une femelle !
- la tête en bas, les glissades c'est super fun !
(bon, on se sert la pince ?)

LA FEMELLE...
alors-là : chapeau bas !!!
(Déjà qu'elle pose pour mes photos...)
Mais surtout, c'est une maman exceptionnelle, dotée d'un instinct maternel très développé.
Elle surveille ses oeufs comme pas une, ne les quitte plus, les protège, les change de place si besoin, et elle procède à leur "toilette" sans discontinuer.
Oui... la femelle perce-oreille passe son temps à lécher ses oeufs pour les nettoyer. Une maman exemplaire, qui mérite d'être connue et reconnue.
Alors, fini de pas aimer et respecter les perce-oreilles, hein !
Celle sur la photo ci-contre, je la trouve marrante, la tête en bas, on dirait qu'elle fait un manège dans un parc d'attraction (génial, une feuille d'euphorbe super glissante !).
En revanche, âmes sensibles s'abstenir de regarder la photo suivante du crime commis par une araignée contre un perce-oreille...
Il me semble reconnaître une petite araignée courge...
Et pour les plus courageux que la nature rend quand même curieux :  tout à la fin de mon article, j'ai ajouté la photo d'un restant de cadavre de perce-oreille...
RIP. 
Bon, Darwin est quand même là pour expliquer le crime...
Pour finir...
Une anecdote (vous connaissez beaucoup d'histoires de perce-oreilles vous ? non, donc je vous livre un scoop !) relatée par mon mari :
Son beau-frère installé à Dubaï a bondi de son lit en pleine nuit, s'est secoué l'oreille et a découvert en hurlant... un perce-oreille !
Cet événement est extraordinaire car il s'est produit dans la chambre d'un appartement climatisé en-haut d'une tour de je ne sais combien d'étages d'un pays sec du Moyen-Orient !

Un crime naturel : capture d'un perce-oreille par une araignée
Suspect : araignée courge je pense...
Scène du crime : feuille de rose trémière.
Date : 27/06/12...
(Nb : je ne sais pas si je fais bien de publier ça... Dear brother in law, forgive me, hope this earwig story was not to remain a secret... mais franchement, une histoire de perce-oreille à Dubaï, ça court pas les rues !).
Cadavre de perce-oreille...
RIP...


Et si je vous disais que j'ai vu les deux fillettes de nos amis Guy et Maud (Violette et Colette) s'amuser dans leur jardin essonnien à se suspendre des perce-oreilles vivants aux oreilles !
Voilà des gamines pas peureuses et au sens de l'humour très concret !
 (NB : elles sont plus qu'ados à présent, et peut-être pas prêtes à recommencer... d'autant qu'elles vivent présentement à... Dubaï !).
Et ça, c''est le pompon ! 
Dubaï et les perce-oreilles... il va falloir un jour m'expliquer la connection...
(J'en profite pour faire coucou à toute la famille et les amis de Dubaï !)

jeudi 4 octobre 2012

Patti Smith, la grande prêtresse, sublime en concert

Divine Patti sur scène, Paris 2012
15 septembre 2012 à La Courneuve : Une soirée de bonheur, de béatitude en écoutant les chansons qui ont marqué notre adolescence et  la suite... Une Patti Smith qui est une icône, et si incroyable sur scène.
Pleine de vie, d'énergie, et d'humanité. Elle parle au public, nous fait de petits gestes de la main, s'enflamme dans ses chansons, danse, s'approche du bord de la scène, on voudrait la toucher, presque... On sent de toutes façons sa présence. C'est magique.
Notre Patti aura 66 ans en décembre. Elle ne change pas, elle est intemporelle. Sa voix toujours aussi belle et unique.

Le public rassemble beaucoup de jeunes, pas seulement ceux qui étaient venus écouter juste avant Peter Doherty ou Parov Stelar, mais aussi des jeunes qui connaissent les disques de Patti et la vénèrent aussi. (NB : mes jeunes à moi avaient d'autres centres d'intérêt ce jour : la Technoparade pour le grand et la PS3 pour le petit... quelle inconscience...).
Et beaucoup de gens comme nous, dont le rêve d'entendre et voir Patti s'est réalisé ce samedi. Une grosse pensée  pour ma copine Jojo.
Début de concert, Patti nattée
Nous avions réussi à nous placer juste au devant de la scène, Patti à quelques mètres, bonheur irréel. Même le retour infernal méritait le déplacement (immenses queues pour l'accès aux navettes à minuit, bousculades, dernier métro, plus de correspondance, bus de nuit pour la gare de Lyon, Noctilien complet... Arrivée à la maison à 4h du mat'!)

En fin de concert, Patti arrachera ses cordes

Quatre chansons de son dernier album, et des morceaux cultes qui ont enflammé le public :
Free Money, Because the Night, People Have the Power, Gloria que Patti a fait durer en duo avec le public
et en rappel un Rock’n’roll Nigger totalement démentiel : Patti et son public tous survoltés, les fans hurlaient et sautaient de joie, on voit le résultat sur ma vidéo où quasiment pas une seule image n'est stable : l'appareil était ballotté par les vagues de joie du public !



Patti défait ses nattes
La setlist du concert de Patti Smith samedi 15 septembre 2012 à la Fête de l'Huma à La Courneuve :
  1. Dancing Barefoot (Wave, 1979) 
  2. April Fool (Banga, 2012)
  3. Fuji-San (Banga, 2012)
  4. Free Money (Horses,1975)
  5. Ghost Dance (Easter, 1978)
  6. Maria (Banga, 2012)
  7. Beneath the Southern Cross (Gone again, 1996)
  8. Pissing in a River (Radio Ethiopia, 1976)
  9. Because the night (Easter, 1978)
  10. Peaceable Kingdom (Trampin’, 2004)
  11. Banga (Banga, 2012) : le public aboie en choeur avec Patti et les musiciens
  12. People Have the Power (Dream of Life, 1988)
  13. Gloria (Horses,1975)
  14. Rock’n’roll Nigger (Easter, 1978)



LA VIDEO 100% DEJANTEE CHAMBOULEE MAGIQUE DE ROCK'N'ROLL NIGGER !

"Outside of society, that’s where I want to be !"
Le public hurle les paroles.
Patti Smith : Rock'n'Roll Nigger (Paris La Courneuve, 15/09/2012)

...précédé du monologue Babelogue :
"In heart I am a Moslem, in heart I am an American artist, and I have no guilt, I seek pleasure. I seek the nerves under your skin. The narrow archway; the layers; the scroll of ancient lettuce.
We worship the flaw, the belly, the belly, the mole on the belly of an exquisite whore.

He spared the child and spoiled the rod. I have not sold myself to God."


ZOOM SUR LE DERNIER ALBUM DE PATTI : "BANGA" (2012)

J'adore ce nouvel album. Il faut comme pour tous les disques de Patti Smith qui est avant tout poète, écouter les paroles, et se laisser captiver.

AMERIGO (# 1)
La chanson ouvre l’album en racontant les exploits du navigateur Amerigo Vespucci, qui découvrit l’Amérique. "I imagined Vespucci coming to the New World with great expectations they would convert the natives, only to find himself utterly transformed by the purity of the land and people."

APRIL FOOL (# 2)
Un clin d’œil au romancier russe Nicolas Gogol et la bicyclette rouillée de Milos

FUJI-SAN (# 3)
Ecrite suite au tremblement de terre et la catastrophe de Fukushima au Japon le 11 mars 2011 : "a call of prayer to the great mountain for a protective cloak of love."

THIS IS THE GIRL (# 4)
Chanson hommage à Amy Winehouse, "a girl who seemed to suffer such personal anguish".

BANGA (# 5)
A Porto Rico, Patti travailla sur cette chanson et Johnny Depp, présent pour un tournage, ajouta sa patte personnelle en lui envoyant ses prises de guitare et batterie. Le fils de Patti, Jackson, réalisa les aboiements de chien ! En effet, Banga illustre la franche camaraderie que Patti partage avec son groupe et avec ses proches  « unbridled love and loyalty : the true canine spirit »
Le titre de la chanson est emprunté au chien Banga du roman de Michael Boulgakov "Le cœur d’un chien".

MARIA (# 6)
Les paroles de Maria furent écrites dans la foulée de la mort de l’actrice française Maria Schneider, que Patti avait rencontrée en 1976 pendant sa tournée de Horses. "Her raw and excitable nature is mirrored in the guitar solo of my son Jackson and the slow grinding music evokes wandering of the nameless girl in the desert  that Maria portrayed in Antonioni ‘s The Passenger".

MOSAIC (# 7)
"the sensual side of Banga : love and rapture on the pulpit of the arrow"

TARKOVSKI (THE SECOND STOP IS JUPITER) (# 8)
En réponse au film "L’enfance d’Ivan", chanson improvisée à partir de variations d’un thème de Sun Ra.

NINE (# 9)
Nine fut écrit dans un champ de Porto Rico où l’acteur Johnny Depp tournait la scène de combat de coq de The rum diary. La date d’anniversaire de Johnny Depp approchait (le 9 septembre par une nuit de pleine lune…) et, n’ayant pas prévu de cadeau, Patti lui conçut une ballade. Remixée en studio, la chanson devint plus électrique sous l’influence du guitariste Tom Verlaine, ami de longue date de Patti.

SENECA (# 10)
Une berceuse écrite en mars 2009 lors de du voyage de Patti et Lenny Kaye sur le bateau de croisière Costa Concordia dans les îles grecques. En l’honneur de son petit filleul prénommé Seneca, et en prélude à l’aventure d'une vie.

CONSTANTINE DREAM (# 11)
D’après un tableau de Piero della Francesca exposé dans une église d’Arrezo, que Patti avait toujours aimé. Elle voue une admiration profonde à Saint François d'Assise.

AFTER THE GOLD RUSH (# 12)
Sa fille Jesse et son fils Jackson ouvrent cette chanson de Neil Young

JUST KIDS (# 13)
La chanson qui reprend le titre du livre éponyme, consacré à la relation magique que Patti entretint avec l’artiste photographe et peintre Robert Mapplethorpe, qu'elle a rencontré peu avant ses 21 ans et qui mourut du sida en 1989. Patti conserve ses cendres.


Patti Smith et Lenny Kaye, concert Paris 2012, entre rêve et réalité...
Voir la rubrique "Musique" de ce blog...

mardi 2 octobre 2012

Gregorio Leon : "L'ultime secret de Frida" (Kahlo)

***** (Espagne / Mexique)
(Edition Les escales, 319 p)

Ce roman m’a attirée parce qu’il traite de Frida Kahlo (1907/1954).

A titre liminaire, une parenthèse Frida Kahlo/Patti Smith...
(Parenthèse métaphysique - amis pressés, passez au paragraphe suivant ! : Justement, depuis que j'ai créé mon blog, je me rends compte que "tout" est lié... sans vouloir reprendre les textes de philosophie, simplement par constat (et parce que je prends le temps à présent de "constater" et de remarquer mes rapprochements d'idées!), j'ai l'impression que la vie m'offre une continuité d'actions et pensées sans que j'aie besoin vraiment de forcer les choses... tout vient à moi dans un ordre naturel).
Exemple : Jamais entendu parler de la peintre Eva Gonzales..., one day je visite l'expo sur Berthe Morisot parce qu'on en parle, parce qu'une amie est là etc. (jamais entendu parler avant non plus de Mme Morisot - mille pardons à présent)... Superbe expo, je suis conquise.  Je lis, dans la biographie que lui a consacrée Dominique Bona, que Berthe Morisot et Eva Gonzales étaient rivales (toutes deux muses d'Edouard Manet...). Puis  je tombe soudain nez-à-nez avec "le Fifre" d'Eduardo Manet à la bibli (Eduardo M. étant le petit-fil d'Eva Gonzales et Edouard Manet...). De fil en aiguille, je découvre le Journal de Julie Manet (fille de Bethe Morisot)... Voilà, j'ai ainsi passé plusieurs mois auprès des Manet/Gonzales/Morisot ! A mon plus grand plaisir.

Je reviens à mes moutons et Frida Kahlo : au moment où le roman de G. Leon me tendait les bras à la bibli, j'étais en plein trip Patti Smith, que je m'apprêtais à aller voir en concert. Lisant son roman Just Kids, je note que Patti adore Frida Kahlo et est allée chanter "Wings for Frida" à la casa Azul de Coyoacan ! Je crois même me rappeler que Frida lors d'un séjour à NY, résida à l'hôtel Chelsea là où Patti et Robert Mapplethorpe séjournèrent un bon bout de temps. Ceci m'amène donc à cela... la boucle est bouclée !. Fin de la parenthèse !)
Frida Kahlo accueillant Leon Trotski et sa femme à leur arrivée au Mexique

L'ultime secret de Frida K. est un petit roman policier facile à lire et sans grande prétention littéraire, mais il a le mérite de mettre l’accent sur la relation amoureuse qui s’est nouée entre la peintre impétueuse de 30 ans et le révolutionnaire en exil Leon Trotski (1879/1940) alors âgé de 58 ans.

Le roman :
Un autoportrait de Frida Kahlo a été volé à Mexico. Daniela, une jeune et belle détective privée madrilène, est chargée de le retrouver. Elle découvre que la toile aurait été peinte pour Trotski, le révolutionnaire en exil… devenu l’amant de Frida, avant d’être assassiné. La route de Daniela croise celle de l’inspecteur Machuca, un flic désabusé qui ne se remet pas du suicide de sa fille. Au même moment, des cadavres de strip-teaseuses sont retrouvés mutilés, l’image de la Santa Muerte tatouée sur le sein gauche. Daniela se retrouve plongée dans une enquête mêlant narcotrafiquants et dévots de la Santa Muerte en froid avec le Vatican, évêques officieux et curés aux visages d’ange, un tueur à gages fan du Real et une procureur érotomane obsédée par la chirurgie esthétique. "Un polar hispanique explosif qui mêle pulp fiction mexicaine et enquête historique".

Le roman oscille  donc entre époque contemporaine pour l’enquête de Daniela et de Machuca et fin des années 30 pour l’histoire d’amour entre Frida et Trostski. Pour qui ne connaît pas bien la vie de Frida Kahlo, le livre apporte un minimum d’informations.
On y découvre que Frida fut très choquée par la tromperie de son mari Diego lorsqu'il eut une affaire avec sa sœur Cristina.
Cela pourrait avoir précipité Frida dans les bras de Trotski qu’elle ne manquait pourtant pas d’appeler El viejo. On découvre que Trotski avait une passion pour les lapins et les cactus… ce qui permit de justifier quelques sorties coquines sous couvert d’aller chercher des cactus.
Les rapports de Diego Rivera avec le révolutionnaire russe (qu’il a aidé à obtenir l’asile politique au Mexique, et que Frida et lui hébergent dans leur maison bleue de Coyoacán) se dégradent, Diego reprochant amèrement à Trotski de ne pas l’avoir soutenu pour être nommé secrétaire de la Ligue mexicaine.
C’est Frida qui décida de mettre fin à la relation avec Trotski en juillet 1937. Celui-ci aurait alors été chamboulé tel un jeune adolescent par cette rupture et aurait écrit une lettre de 9 pages à Frida "lui disant qu’il était fou amoureux d’elle, qu’elle avait été sa seule et authentique Révolution avec un R majuscule." (p184)
Frida choisit quand même d’offrir à son ancien amant un autoportrait, où elle apparaît absolument magnifique, confiante, séductrice...

J'ai lu aussi une partie de la correspondance de Frida Kahlo, et remarqué aucune lettre ou mention de sa liaison avec Trostski, hormis la copie du texte figurant sur l'autoportrait... Les pièces ont-elles disparu ou bien Frida aurait-elle donc accordé si peu d'importance à cette relation ?
A noter que le roman précise que Frida a fini en dévote stalinienne (l’ennemi juré de Trostki), et qu’elle avait même peint un portrait de Staline sur l’un de ses corsets en plâtre (p131).
 
L’autoportrait dédié à Leon Trotski
... a été peint en 1937.
Le tableau a pour titre Entre las cortinas ("Derrière les rideaux").
Frida s’y est représentée portant une jupe longue, "en costume d'aristocrate de l'époque coloniale" (G. de Cortanze). Elle revêt un corsage rouge, une jupe d'un beau ton saumon (j'aime bcp !),  un châle à franges couleur marron doré, et de délicats bijoux en or. Sa chevelure foncée magnifique, coiffée à son habitude en torsade relevée en chignon, est rehaussée de fleurs rouges (oeillets ?). Frida s'est mis du rouge à lèvres et s'est aussi poudré les joues de fard rouge. Elle est sublime...
Elle tient dans une main un bouquet, et dans l’autre une lettre sur laquelle est écrit : « Pour Leon Trotski, avec toute mon affection, je dédie cette peinture le 07 novembre 1937 ; Frida Kahlo à San Angel, Mexico ».
Le tableau est peint avec des tonalités chaudes et douces, le fond entre vert olive et anis, les rideaux blanc cassé, le parquet de bois rouge. Trotski l'avait accroché dans son bureau de la Maison bleue, mais il ne l'avait pas emporté quand sa femme et lui sont partis s'installer dans une autre maison.
Ce tableau a été exposé lors de la 1ere exposition individuelle de Frida Kahlo à New York en novembre 1938, dans la galerie Julien Levy.
Il a été acheté en 1940 par une amie de Frida, Clare Booth Luce, qui en fit don au National Museum of Women in the Arts de Washington DC en 1988, où il est toujours conservé.

Ce tableau est magnifique et tellement chargé d'histoire...
Frida Kahlo : Autoportrait "Entre las cortinas" dédié à Leon Trotski - 1937
Partie sur ma lancée, je viens de terminer Frida Kahlo, la beauté terrible par Gérard de Cortanze, et Frida Kahlo, une peinture de combat par Magdalena Holzhey. Et j'ai commencé Frida Kahlo par Frida Kahlo (recueil de ses lettres aux éditions C. Bourgois). Et j'ai revu avec toujours autant de plaisir le film Frida K. si magistralement interprété par Salma Hayek.
M'attend ensuite le Diego et Frida de JM-G Le Clezio !
Après quoi, je compléterai comme il se doit cet article fort sommaire sur une artiste au-delà du commun et tellement courageuse...

Au fait, à propos du roman de Leon Gregorio : bien entendu, je conseille sa lecture à tout passionné de Frida Kahlo. Les autres se laisseront peut-être un peu moins prendre au jeu de l'intrigue.

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