dimanche 28 juin 2020

Ciel

Essonne, 24/06/2020
Avions : le retour
Le 24 juin 2020, je lève les yeux au ciel et l'aperçois barré d'une immense croix. 
J'ai sursauté car cela faisait belle lurette que plus aucun avion de ligne ne volait dans nos cieux (périmètre de l'aéroport d'Orly, fermé Covid).
Ce jour, non seulement deux avions ont volé, mais leurs traînées blanches ont barré le ciel de cette grande croix. Une vision très insolite : imaginez-vous le ciel au-dessus de vous barré d'une immense croix !
Un ciel qui dit NON...
(NB : ces traînées de condensation sont appelées cirrus homogenitus dans le nouvel Atlas international des nuages de 2017...)

Essonne, 03/05/2020, plus aucun avion ne vole
Le ciel appartient aux oiseaux et aux nuages
Des nuages qui ressemblent à une tornade : c'était si impressionnant, si beau




J'aime beaucoup regarder le ciel.

En fait, j'aime beaucoup regarder tout ce qui m'entoure, ce qui explique le nombre phénoménal d'incidents qu'il m'arrive (chute dans les trous d'égouts, collision avec des personnes ou des poteaux, atterrissage dans les flaques d'eau ou excréments divers, prises de porte dans la face, vols planés sur les quais de métro, etc.). 

La grande blonde avec la chaussure noire, c'est moi, version châtain et les yeux en l'air, chaussures souvent noires mais pas que.




Jamais rien de grave, ça fait beaucoup rire les gens. Seule la chute dans un égout à Lijiang en Chine m'a conduite à l’hôpital, puis amenée à bénéficier d'un traitement miracle au venin de serpent dans le Xishuangbanna, qui m'a permis de remarcher correctement sur une cheville et un genou déglingués.
Perspective forcée, Essonne, 01/08/2018

En parlant de Chine, et toujours de ciel, voici une des premières photos de perspective forcée que j'ai eu le plaisir de réaliser dans ma petite vie : il était temps que je découvre ce joyeux procédé !!! J'évoque la Chine car j'avais placé une théière devant le nuage en forçant la perspective... J'avoue être très fière de ce premier essai, et j'ai hâte de recommencer.

Le confinement fut l'occasion de partager des moments d'intimité avec les cieux, sans pollution visuelle ou sonore comme c'est souvent le cas dans le périmètre de l'aéroport d'Orly par temps de vents portants.
Nous avons aussi comme jamais admiré les étoiles.

Camaïeu de nuages, 05/08/2019
Ciel géographique, 26/07/2018
Découverte d'un nouveau pays !
(le contour me fait un peu penser à la Suède + Finlande)


Chien et tortues : dur dur

Cela fait à présent trois ans que nous avons accueilli nos premières petites tortues Hermann :  Dorée et Morfalou.
Elle avaient un an au moment de leur arrivée et pesaient moins de 30 grammes... On pouvait tenir les deux dans une seule paume.
Aujourd'hui, à quatre ans, elles sont comme qui dirait bien baraquées... Environ 300 grammes chacune, elles dépassent largement la paume de nos mains.
Arrivée des petites tortues d'un an en août 2017
A leur arrivée, notre teckel de dix ans, Cookie, ne s'est pas immédiatement rendu compte de ce qu'étaient ces deux choses. 
Sur la photo ci-contre, on voit ainsi Cookie endormie sur le lit, avec à sa droite la boite en carton dans laquelle j'avais installé les deux petites tortues pour leur première nuit. Les tortues avaient passé la nuit au pied du lit avec le couvercle (percé) refermé sur la boite, mais le matin j'avais posé la boite ouverte sur le lit pour les admirer.
Ce fut un moment de belle harmonie entre toutou et tortues, mais qui ne dura pas.
Cookie scotchée à l'enclos, ou statufiée derrière le portillon...
On aperçoit les tuiles de "protection renforcée antichien" posées à la verticale
Dans la journée, j'ai installé la grande cage des tortues sur la pelouse au soleil, devant la maison, pendant que je jardinais derrière. Cookie avait l'air tranquille. J'étais seule à la maison en ce mois d'août car chargée de garder le chien pendant que père et fils passaient leurs vacances dans la famille canadienne.
A un moment donné, il m'a semblé entendre un drôle de bruit venant de devant, j'ai accouru et découvert la cage renversée, une tortue retournée sur le dos et battant des pattes (donc bien vivante)... tandis que le teckel essayait de s'enfuir avec... ce qui ressemblait à une tortue dans la gueule !
Evidemment j'ai hurlé, à me faire peur moi-même, et ouf réussi à coincer la fautive. Ensuite, ce ne fut pas une mince affaire que d'arriver à lui ouvrir la gueule pour libérer la pauvre tortue. Chose faite, la tortue ne ressemblait plus qu'à une boule de carapace, sans tête ni pattes 😰😱. Énorme trouille à nouveau, j'ai bien cru que le chien lui avait mangé la tête... quelle horreur, jusqu'à ce qu'une fois mise à l'abri, elle finisse par timidement ressortir sa tête et ses pattes. 
Quel soulagement, la petiote n'avait aucune marque quelconque nulle part.

A partir de ce moment, la vie de la maisonnée a changé à tout jamais : j'avais deux mignonnes petites tortues et un chien qui ne rêvait que de les manger. 
J'ai lu dans les ouvrages sur les tortues et sur Internet que pour un chien, une tortue n'est rien d'autre qu'un super os sur pattes.
Cookie en a développé une idée fixe. Elle passait ses journées à surveiller la cage, puis quand l'enclos fut construit, elle n'en quittait pas les abords. Nous devions impérativement rester à proximité si d’aventure nous décidions de nous installer derrière au jardin où se trouve l'enclos en laissant Cookie libre d'aller et venir. Plusieurs fois nous l'avons surprise à regarder sans bouger d'un iota les tortues se promener dans leur enclos, puis se jeter brusquement les quatre pattes sur le grillage à essayer de le défoncer pour en choper une. Elle avait fini par défoncer le grillage, qu'il a fallu renforcer.
Du reste, le pauvre enclos commençait à ressembler à une forteresse : outre le grillage, nous disposions de très grandes tuiles sur les bords pour empêcher Cookie de trop apercevoir les 🐢(ça leur faisait comme une sorte de galerie marchande, où elles déambulaient tranquillement pour profiter d'un peu d'ombre).
On ne devait jamais oublier de fermer le portillon spécial 🐾🐾 donnant accès à l'arrière du jardin à chaque fois que nous ne pouvions surveiller en direct la situation... 
J'avoue que je finissais par nourrir une angoisse permanente à l'idée d'un carnage (les photos de tortues bouffées par des chiens sur Internet sont horribles).
Sur la vidéo ci-dessus, j'ai même fait un test : j'ai disposé sur le grillage de l'enclos un saucisson entier (emballage ouvert) ! Cookie n'a pas daigné lui accorder un regard, elle est restée obnubilée à surveiller les tortues. La messe était dite...
Sur mes genoux : Dorée (4 ans) et Olga 2 ans (printemps 2020)

Je ne sais plus combien de temps plus tard - les tortues avaient bien grandi - un jour que la famille déjeunait devant sur la terrasse (l'enclos se situe derrière), l'un de nous a aperçu Cookie revenant de derrière avec quelque chose dans la gueule. Branle-bas de combat : c'était une tortue.
Très dur de l'extraire de la gueule du chien, qui ne voulait rien lâcher. On a fini par libérer Dorée, plus de peur que de mal car nous sommes intervenus à temps. Mais la cohabitation chien tortues devenait un cauchemar.
Après cela, notre Cookie est tombée malade, fibrose pulmonaire, courageuse dans sa détresse et totalement incapable de s'intéresser encore aux tortues.
Nous avons dû la faire euthanasier le 10 octobre 2018.
En novembre, Olga est arrivée, jeune teckel arlequin, un peu fofolle, très mignonne, et beaucoup moins intéressée par les tortues que Cookie. Quel soulagement ! Retour d'une certaine sérénité dans la ménagerie !

--> Chiens et Tortues...

lundi 22 juin 2020

Robert le Diable et Paon du Jour

J'ai l'impression que ce blog est devenu un blog sur les papillons !
Il faut dire que je n'arrive pas souvent à les prendre en photo au jardin car, d'une part, il faudrait que j'aie un appareil photo greffé au poignet, et d'autre part, que ces charmantes créatures soient un peu moins...volages ! 
Aussi, je me rabats sur les archives de photos stockées sur mon ordi, et me voici à déterrer des clichés pris il y a plus ou moins longtemps, mais toujours en ce même jardin. 
J'entends bien aujourd'hui terminer ma première salve de billets sur les papillons de jour, avant de souffler un peu en perspective, un jour, d'une deuxième salve sur les papillons de nuit, beaucoup plus fournie car je trouve ceux-là bien plus faciles à photographier...

J'ai donc choisi pour finir en beauté cette série deux superbes papillons : Robert-le-diable et le Paon-du-jour, que je trouve plutôt grands en ce qui me concerne mais que les vénérables entomologistes qualifient de taille moyenne (50/60 mm d'envergure), et qui tous deux sont parmi les premiers à apparaître au printemps (avec entre autres le Vulcain, un autre copain à moi).
Tous deux font partie des Vanesses, de la famille des nymphales.
Les explications "zoonymiques" proviennent du fort intéressant blog de M. Cordier.

Robert-le-Diable (Polygonia c-album Linné)
Polygonia (Hübner, 1819) vient des racines grecques qui a donné notre nom polygone, " à plusieurs angles" : il renvoie ici à la découpe particulièrement anguleuse des ailes.
c-album (Linné, 1758) : ce nom latin se traduit en "C-blanc" et désigne la marque blanche de la face inférieure de l'aile postérieure, en forme de lettre, lue par Linné comme un C.
"les ailes inférieures ont chacune dans leur milieu en dessous une tache blanche de la forme d'un G. Cette tache a fait donner à ce papillon le nom de gamma, et sa couleur de diable enrhumé, ainsi que la découpure singulière de ses ailes l'ont fait nommer par d'autres, robert-le-diable ". (Étienne-Louis Geoffroy)
Profil, avec marque blanche "C" bien visible 23/07/2013
sur lavande
Vue de dessus, 14/03/2015
sur fleurs de laurier tin

En allemand : der C-Falter, en anglais : the Comma (= virgule)











Les deux  diaboliques Roberts que j'ai photographiés sont issus de deux générations différentes : celui aux ailes dépliées, vue dorsale, est de la première génération (photo prise le 14 mars 2015), tandis que l'autre vu de profil est un individu de la deuxième génération (photo prise le 23 juillet 2013).
En France comme en Angleterre, les Robert-le-diable sont bivoltins : ils forment deux générations par an (la première naissant de chenilles ayant passé l’hiver en diapause, la seconde de la reproduction des individus de la première). Ce n'est par exemple pas le cas en Suède où il n'y en a qu'une génération (je plains les Suédois donc).

On distingue très bien sur la photo (de droite) du papillon avec les ailes repliées la marque blanche en C.
Le Robert-le-diable, en position repliée, ressemble à une feuille morte, ce que je confirme.

Paon-du-jour (Aglais io - Linné, 1758)
— Aglais, du grec ἀγλαΐα, aglaḯa « splendeur » (Aglaé était l'une des trois Grâces dans la mythologie grecque -  chez moi, Aglaé est l'une de mes petites tortues, et c'est aussi le nom d'un personnage de la série TV adorée de mon enfance 🐖...♫ "A tous les enfants... ♫").
Aglais io (Linnaeus, 1758) : "Selon les Métamorphoses d'Ovide, Io (fille d'Inachos, le premier roi d’Argos) a été poursuivie par le regard concupiscent de Zeus, par le regard jaloux de la déesse Héra, puis, transformée en génisse, par les cent yeux panoptiques d'Argos, avant que son surveillant ne soit décapité par Hermes et que ses yeux ne viennent orner le plumage du paon royal de Héra. Comme les ocelles du beau papillon avaient été comparés aux yeux du paon, Linné, après l'avoir nommé oculus pavonis, le baptisa Papilio io ; belle revanche de la femme-génisse sur sa rivale !" 

En anglais : Peacock,
en espagnol : Mariposa pavo real,
en allemand : Tagpfauenauge


La photo de droite date du 14 juillet 2010, j'avais demandé un défilé de papillons pour l'occasion.
La photo de gauche est toute récente : prise le 17 juin 2020, grâce (par hasard !) à une astuce imparable : un vase avec des fleurs de buddleia posé sur la table de la terrasse. Sans m'y attendre le moins du monde, je faisais une pause, assise l'appareil non loin, quand est apparue cette splendeur ailée à quelques dizaines de centimètres de moi 🙏, pour butiner les fleurs du vase.
Je referai l'expérience, c'est quand même plus facile que d'essayer de les prendre en photo quand ils sont perchés tout là-haut dans les branches du buddleia.

Fin de cette série de billets sur les papillons. J'aurais retenu une règle d'or au cours de mes recherches : laisser tranquilles certaines plantes au jardin qui servent d'hôtes pour la reproduction des papillons, comme les eupatoires chanvrines (que j'avais commencé à arracher 😮), mais aussi... les orties, dont je vais décidément me lancer dans la culture car c'est de l'excellente alimentation pour tortues...

--> Page "générique" des habitants de mon jardin...

dimanche 21 juin 2020

Petite leçon de zoonymie avec le cuivré et l'azuré...

Dans ma frénésie "papillons" de ces dernier jours, j'ai découvert encore un nouveau mot en même temps qu'un site très intéressant. 
Le mot : "zoonymie". Le site : le blog de jean-Yves Cordier
La zoonymie (du grec ζῷον, zôon, animal et ónoma, ὄνομα, nom) est la science diachronique qui étudie les noms d'animaux, ou zoonymes. 

"En grec ancien, le papillon de jour se désignait par le mot psyché, qui représentait aussi l'âme : dans les mythes, on racontait que si Prométhée avait modelé le corps humain avec de l'argile, Athéna l'avait animé en lui insufflant un papillon, sa psyché...
Mais le papillon de nuit se disait phalaena, issu sans-doute de phalos, brillant, et de phao, luire, briller, pour désigner ces insectes blancs attirés par la lumière des feux. De là vient notre mot phalène qu'on utilise pour les papillons de nuit de la famille des géomètres (lequel nom vient du comportement d'arpenteur de leurs chenilles)."

By the way, voici l'astuce (source : notesdeterrain) qui permet de distinguer facilement papillon de jour et papillon de nuit 👍:
  • antennes en forme de massue -> papillon de jour,
  • antennes en forme de peigne, de plume ou de fil -> papillon de nuit
Voici à présent deux papillons (de jour, comme vous pouvez le vérifier aux antennes !) qui ont fort aimablement visité mon jardin de la famille des lycénidés : le cuivré commun et l'argus bleu, agrémentées des explications zoonymiques de M. Cordier.

Le cuivré commun (Lycaena phlaeas)
Lycaena : du grec loukaïna, "louve", épithète d'Aphrodite
phlaeas : aucune étymologie avérée, mais la plus séduisante est celle de Spuler qui évoque le grec phlégo, "je brûle", qualifiant la couleur feu des ailes.
En 1986, G. Chr. Luquet  créa le nouveau nom de Cuivré commun, calqué sur le "Common Copper" anglais.

En allemand : Feuerfalter, en espagnol : Manto bicolor

Vue dorsale et vue de profil
(photo prise le 23/07/2012 : le papillon n'était vraiment pas farouche et posait comme une star)







L'argus bleu ou azuré de la bugrane ou azuré commun
(Polyommatus icarus / Rottemburg,1775)
Argus bleu / Azuré commun (femelle) 21/07/2012
sur bouton de coquelourde
Polyommatus : du grec poluommatos "aux nombreux yeux", un qualificatif du géant Argos qui disposait de cent yeux, dont cinquante étaient toujours ouverts. C'est lui que la jalouse Héra envoya surveiller Io, transformée en génisse après ses amours avec Zeus.   Ce nom est en rapport avec les nombreux ocelles des ailes des papillons bleus.
icarus : de Icare, fils de Dédale, qui s'échappa du Labyrinthe grâce à des ailes de son invention ; ivre de sa réussite, il voulut s'élever pour se rapprocher du soleil. La cire de ses ailes fondit, et il sombra dans la mer.
En anglais : Common Blue, en allemand : Gemeiner Bläuling ou Hauhechel-Bläuling, en espagnol :  Blaveta communa

L'Argus bleu que j'ai pris en photo est une femelle, donc pour le joli bleu on repassera car c'est le mâle qui en jouit 😒comme souvent chez les insectes et oiseaux.





samedi 20 juin 2020

Des piérides en ce jardin

Au tour des piérides d'être à l'honneur.  Dans la mythologie grecque, les Pierides étaient les filles du roi Pieros qui leur avait donné le nom des neuf muses.
Dans nos jardins, ce sont des papillons dont la couleur fondamentale est blanche ou jaune. Pas très excitants ? 
Eh bien vous n'avez alors pas succombé à la grâce de l'Aurore.

C'est l'un des premiers papillons à se montrer après l'hiver, c'est la messagère du printemps.
La mienne, celle que j'ai capturée en photo et en mémoire, je l'ai découverte un jour d'avril, et j'ai craqué pour ses bouts d'aile orangés, sa grâce. Un vrai poème. Elle doit son nom Aurore aux tâches oranges qui rappellent le lever du soleil...
Par chance, j'ai rencontré Monsieur et non Madame (qui est blanche, sans couleur orange) ! Les deux sexes ont le revers des ailes marbré de vert (photo du bas).
L'Aurore (Anthocharis cardamines) ou Piéride du cresson (moins romantique). En anglais : Orange tip, allemand : Aurorafalter, espagnol : Mariposa aurora

Elle était posée sur une lunaire du jardin, plante que l'on surnomme aussi monnaie du pape, et qui constitue une des principales plantes hôtes de ce papillon avec la cardamine (ça je n'en ai pas dans le jardin) et la moutarde sauvage (j'ai, ouf..., fait partie de mes mauvaises herbes).

Papillon Aurore mâle (19 avril 2016)
Le même individu, ailes repliées, magnifiques marbrures vertes
 Autre piéride : le papillon citron, qui fréquente assidûment le jardin.
Nom latin : Gonepteryx rhamni. En anglais : Common brimstone, allemand : Zitronenfalter
Citron (ou citronne ?) sur coquelourde (29 juin 2018)

Il me semble que celui de ma photo est un mâle car de couleur plus "citronnée" que la femelle, mais je n'y mettrais pas ma main à couper.

Le citron conserve ses ailes repliées quand il est posé, à la différence d'autres papillons qui ouvrent et referment leurs ailes quand ils butinent.

Il se caractérise par des ailes en forme de feuille.






Piéride du chou (28/07/2012) sur marguerite

Et voici la troisième piéride en mon jardin...
La piéride du chou
Cette fois-ci, c'est une femelle qui a posé pour mon objectif, reconnaissable à ses trois tâches noires sur ses ailes antérieures (on les aperçoit en transparence sur la photo).
Bon, c'est vrai, sa robe n'est pas très glamour... Mais je frétille tout de même dès que j'en croise une, en fait je frétille dès que je croise un papillon. Petite chose grand bonheur.
Nom anglais : Large White, allemand : Großer Kohlweißling, espagnol : mariposa de la col
Cela étant, il me vient quelques incertitudes quant au légume de cette piéride : chou ? rave? navet ? Ne serait-ce finalement pas une piéride du navet ???

Dernière piéride en stock : 
Souci (27/07/2008)
le Souci 
Là je triche car mon seul souci ne provient pas de mon jardin mais de vacances à Castellane dans les Alpes de Haute Provence... mais je suis certaine que bien d'autres soucis ont dû croiser ma route à la maison aussi...
Comme le Citron, le Souci a pour caractéristique de se poser les ailes fermées (ou légèrement entrouvertes comme sur la photo)...
Son nom latin est Colias crocea - Colias : épithète de Vénus, et Crocea : "de couleur safran" (cf. le mot "crocus")
En anglais : Clouded Yellow, en allemand : Postillion ou Wander-Gelbling
Ce brave petit papillon est un papillon migrateur qui, comme le Vulcain, parcourt dans les deux milles kms pour s'en venir jusqu'à nous. cela représente une telle prouesse pour une petite chose qui a l'air si fragile. Respect.
Voilà, j'ai commencé par l'aurore et je termine par le souci, heureusement qu'on parle de papillon.

vendredi 19 juin 2020

Un papillon sur l’épaule... non, un Vulcain sur le pied


Vu que je suis dans un trip butterfly ces temps-ci, je continue sur ma lancée...

D'ailleurs, le 1er juin 2020, à 10h36, lundi de Pentecôte, un papillon Vulcain est venu se poser sur mon orteil tandis que je prenais le café au jardin. 
Pas effarouché du tout, j'ai pu l'admirer à satiété, bien qu'un papillon sur le pied ça chatouille énormément !
Voilà, j'aurais dû faire un voeu, my first time with a butterfly on the toe (les Anglais eux ont souvent des butterflies in the belly 😉).

La précédente fois où j'ai admiré de près un Vulcain, c'était le 22 juillet 2012... J'ai une excellente mémoire pour ce genre de rencontres exceptionnelles (merci l'ordi). 
Evidemment, sans surprise... il se régalait sur le buddleia. 

Le Vulcain est un papillon plutôt grand (envergure 60 mm) et très coloré. 
Nom latin : Vanessa atalanta. En anglais : Red Admiral, allemand : Admiral, espagnol : Numerada, au Quebéc : Vanesse amirale.
Je me dois d'emprunter l'explication du nom de ce papillon aux fabuleuses pages entomogiques d'André Lequet :
"Le rougeoyant de la livrée, associé au battu des ailes, évoque en effet les forges de Vulcain, Dieu du feu et des Enfers. Les tendances frugivores de la bête font par ailleurs référence à Atalante, Vierge chasseresse qu'Hippomène conquit lors d'une course à pieds ....en laissant tomber 3 pommes d'or cueillies dans le jardin des Hespérides... tout un programme !"

M. Lequet précise également que le Vulcain a la particularité d'être par ailleurs très attiré par les fruits mûrs, et même plus que mûrs...voire pourrissants. Bon, je regrette un peu d'avoir évoqué mon pied...

A savoir, le Vulcain est un papillon migrateur, et celui qui s'est posé gentiment sur mon pied avait plus de 2000 kms au compteur. C'est incroyable. Il arrive d'Afrique du Nord au printemps, et retourne dans ses terres africaines à la fin de l'été.

Voici un extrait d'un article passionnant sur la migration du Vulcain, de la Belle-Dame et du Souci  (Source : Antoine Lévêque, INRA) :
"La migration primaire s'opère au printemps. Les individus quittent le Maroc en survolant le détroit de Gibraltar. Puis, soit ils longent les côtes atlantiques portugaise puis française pour ensuite se diriger vers les Îles britanniques jusqu'aux îles Shetland ou en comportement de la descendance Islande, soit ils longent la côte méditerranéenne, empruntent la vallée du Rhône puis celle de la Saône, jusqu'aux Pays-Bas. Dans les deux cas, les papillons arrivés dans le Sud de l'Angleterre ou en Belgique peuvent poursuivre vers les côtes danoises puis la Scandinavie, notamment la Norvège, et atteindre le cercle polaire arctique.
Il existe également des départs depuis d'autres pays d'Afrique du Nord, auquel cas les papillons peuvent traverser entièrement la Méditerranée ou longer les côtes de Sardaigne et de Corse.
En France se distinguent deux voies de migrations principales : la voie occidentale (façade Atlantique, côtes de la Manche) et la voie orientale (vallées du Rhône et de la Saône, cols alpins). 
Chaque année, à l'automne, il est possible d'observer sur l'une ou l'autre des voies d'importants passages actifs : des milliers, voire des millions, de Vulcains peuvent survoler une région en quelques jours."

Je connaissais la migration du monarque entre le Canada et le Mexique... Nous avons en France notre vaillant Vulcain. Je suis encore plus touchée de l'avoir connu sur mon pied.

NB : Pour les cinéphiles, "Un papillon sur l'épaule"... le film (pas joyeux joyeux) avec Lino Ventura (1978)

L'écaille chinée, la Callimorphe

Ecaille chinée
(Euplagia quadripunctaria - Arctiidae  Euplagia (Erebidae Arctinae) - en anglais Jersey Tiger, en allemand Spanische Fahne ou Russischer Bär ou Römerzahl

Un très joli papillon, assez grand (long de 25 mm) et bien visible avec ses ailes antérieures noires à grosses rayures blanches quand il est posé, et aux couleurs vives en vol grâce à ses ailes postérieures rouges (avec 4 points noirs, d'où son nom latin). L'abdomen est orangé.

Les individus que j'ai réussi à prendre en photo l'ont été aux mois de juillet et août : un 08/08/2013, un 26/07/2016, et deux 17/08/2016.
Pour cette dernière date, le commentaire est un peu triste : il s'agit de deux individus que j'ai ramassés dans le jardin, morts. 

Ils ont rejoint mon précieux cimetière d'insectes morts, dans un meuble vitrine dans mon bureau. Je tiens énormément à eux, ce sont pour moi de petits compagnons de vie ; ils sont morts mais m'accompagne dans ma vie.
Photo des deux écailles chinées trouvées mortes au jardin
On aperçoit un des 4 points noirs sur l'aile postérieure rouge
(photo du haut)



En ce qui concerne les écailles chinées que j'ai photographiées, je m'étonne que le spécimen "vivant" (photo du haut) ait les pattes rayées noir et blanc , tandis que mes deux spécimens morts ont les pattes jaunes et oranges...

J'ai lu que l'adulte se nourrit du nectar des fleurs de chardons, centaurées, origan commun, buddleia, eupatoire chanvrine.

Justement, à propos de l'eupatoire chanvrine : j'en avais arraché une touffe sur le talus en friche le long du parking de la gare, puis replantée au jardin.
Elle s'était fort bien acclimatée et m'a donné d'immenses touffes, hautes de plus d'un mètre. J'avoue un peu encombrantes...

Les fleurs en soi ne sont pas impressionnantes, couleur vieux rose, jolies mais petites, ce que j'aimais avant tout c'était leur look une fois fanées, avec tous ces plumeaux vaporeux rose pâle.
Eupatoire chanvrine

Il semble que j'aie été la seule de la maisonnée à craquer pour mes plumeaux vaporeux et j'ai fini par céder à la pression pour les arracher.
Fort heureusement, elles résistent et repoussent; il faut dire que les souches qu'elles ont développées sont coriaces.
Bon bref, je suis contente d'apprendre que l'écaille chinée apprécie l'eupatoire chanvrine 👌, et cela me conforte dans ma décision de laisser quelques plants en place...

Du reste, en vérifiant les photos que j'ai pu prendre de mes eupatoires, je constate que j'ai de nombreux clichés avec insectes et araignées bienheureux sur ces fleurs : araignée crabe en pleine capture d'un papillon de nuit (une vraie scène d'horreur, en vidéo), gendarme, syrphe, tenthrède, papillon mégère, divers papillons nocturnes.
Donc 'y a plus photo, je laisse désormais les eupatoires s'épanouir en paix chez moi.

Ecaille goutte de sang et zygène : quelles aposématiques !

On dirait la cape en velours
de ma poupée Barbie princesse
(de quand j'étais petite !)
Voici la jolie écaille goutte-de-sang (Tyria jacobaeae, également appelée Carmin ou Écaille du séneçon, en anglais Cinnabar Moth) 
Elle tire son nom "goutte-de-sang" de sa couleur rouge, et c'est grâce à ce costume coloré que ce papillon de nuit peut aussi voler le jour sans craindre de se faire manger par les prédateurs (oiseaux, araignées...) : sa couleur est signe de toxicité.
On appelle ça une coloration "aposématique" (du grec ancien "annoncer par des signes"). Ne vous inquiétez pas de votre ignorance, je viens moi aussi d'apprendre ce mot 😉 que j'ai hâte de replacer dans mes conversations.


"La chenille et l’adulte de ce papillon ingèrent les alcaloïdes présents dans le séneçon, qui sont par ailleurs toxiques pour les animaux d’élevage qui viendraient à le brouter." (Source : rtl.be). 
Le nom latin Tyria jacobaeae lui a été donné car ses chenilles se nourrissent de la plante à fleurs jaunes Séneçon jacobée (Jacobaea vulgaris).
A gauche, mon écaille ne ressemble plus à Barbie mais à Dark Vador !
La nature est tellement impressionnante.





Mon écaille, je l'ai découverte un jour de juin 2017 (le 24...), posée sur le forsythia.

Je dois reconnaître que lorsque je l'ai aperçue, j'ai moi aussi battu des ailes, de joie, tant je l'ai trouvée remarquable.

C'est le genre de rencontre qui illumine toute ma semaine !










L'écaille goutte-de-sang ressemble fort à la zygène, de couleur rouge et noir également mais dont les points sont positionnés différemment et sans bandes rouges.






Idem, je n'ai rencontré une zygène qu'une seule fois dans ma vie, en juillet 2008 à Castellane dans les Alpes de Haute Provence. Elle était posée sur une lavande.
En dépit de moult recherches (merci Aramel), je suis toujours incapable de discerner s'il s'agit d'une zygène des prés (zygaena trifolii) ou d'une zygène transalpine (z. transalpina)...
Zygène des prés (ou zygène transalpine ?) Castellane, Alpes de Haute Provence, 27/07/2008
La zygène porte elle aussi une livrée... aposématique.
Voilà, c'est fait, je viens de replacer le mot dans la conversation !
Finalement c'est très simple, je vous invite, après avoir parlé de vos écailles goutte de sang, à mentionner vos zygènes, et hop ni une ni deux vous placez intelligemment votre fameux bon mot.

Sur les papillons de mon jardin : 
- Papillon Mégère et papillon Flambé sur le buddleia
- Ravageuse Pyrale du buis
- Papillon commun Tircis Pararge Aegeria

samedi 13 juin 2020

Souvenirs, souvenirs... en musique


Comme je disais, ce printemps très particulier fut l'occasion de ranger de la cave au grenier (non, là j'exagère, on ne s'est pas encore attaqués au grenier, c'est du lourd 😩 !, un grenier rangé, c'est encore dans mes rêves - mais pas dans mes priorités - il faut dire que le circuit de train électrique, qui était la passion de Seb enfant, en occupe une bonne partie et complique la circulation).
Voilà, cet article traite donc du grenier, ah non pardon, des trésors exhumés lors du rangement de la cave.
Parmi ces trésors, d'anciens tickets de concert, du bon vieux temps où c'étaient de vrais tickets imprimés sur papier, en couleur, de futurs collectors...
J'ai retrouvé ceux des années '80, quand j'ai commencé à aller voir des concerts.

- Francis LALANNE, le 6 octobre 1984 au Palais des Congrès...
Alors là, je ne sais pas ce qui se passe, c'est le blackout total : je n'ai aucun souvenir de ce concert... Rien. Comment est-ce possible ? Pourtant j'adorais Lalanne, qu'une copine de lycée, Sophie D., m'avait fait découvrir avec "La plus belle fois qu'on m'a dit je t'aime" 💚du 2e album, qu'elle m'avait copié en cassette. Ainsi que "Rentre Chez toi", avec cette si belle Maison du Bonheur 💚. Puis, quand on a eu 20 ans, on vénérait "J'ai vingt ans" 💚, cette fois-ci avec les copines de Sc. Po.
Alors il est certain que je suis allée voir Lalanne ce fameux soir de 1984 avec l'une des Valérie de l'école. Laquelle des deux : ? Que portais-je ce jour-là 😉: ? Comment fut le concert : ? L'absence totale de souvenirs pourrait faire penser que j'avais fumé de la moquette, mais je ne fumais pas, ou bien que des années plus tard j'aie acquis dans une crise de nostalgie aiguë ce billet de concert sur Ebay ? Aucun souvenir non plus d'un acte aussi désespéré.
En revanche, 15 jours plus tard, j'étais au concert d'Iron Maiden et là j'ai du souvenir, du lourd ! (A part ça, ne pas chercher de lien particulier entre ces deux concerts, juste mes goûts... très éclectiques).

Rectification majeure : après discussion avec mon frère, celui-ci m'a rappelé que je lui avais raconté à l'époque que Francis Lalanne avait fait ce concert a capella en raison d'une panne de micro. Et maintenant ça me revient ! Forcément il devait porter des cuissardes, forcément il avait ses longs cheveux lâchés et forcément il devait chanter super bien... c'est Lalanne tout de même. 
Bon chanteur et poète. Compagnon de mes années d'études dans ma petite chambre de bonne là-haut sous les toits du 17e. 
Des chansons intemporelles que j'apprécie toujours autant : Elle est toute seule, La plage, Fais-moi l'amour pas la guerre, Rentre chez toi, T'es marron, La fille qui s'appelle Rock'n'roll, Marteau piqueur, Celle qui m'a fait si mal, J'veux pas qu'on prenne mon fils... Et toutes les autres.

- IRON MAIDEN, le 29/10/1984 à l'Espace Balard, avec mon frère Arnaud - le concert de ce World Slavery Tour se déroulait sous un chapiteau tellement bondé qu'il faisait sacrément chaud et la condensation nous dégoulinait dessus... à tel point que je croyais que le hardos derrière moi me crachait dessus ! Du coup, je lui ai fait les gros yeux tout du long 😂! Mais comme m'a dit mon frérot, les gars derrière devant partout étaient bien occupés à fumer leur pétard à qui mieux mieux et se headbanguer plutôt que de crachouiller sur la donzelle devant ! 
L'ambiance était dingue, le groupe lancé à fond la caisse, la musique super, les effets spéciaux énoooooormes, on connaissait toutes les paroles. Un concert absolument mémorable. 
Le premier concert de hard-rock de ma vie, le 2e pour mon frérot qui avait vu Scorpions en février, le chanceux. Aces High ! je trouve qu'on avait fait fort avec ce concert.
La setlist : Intro - Churchill's Speech / Aces High 💚/ 2 Minutes to Midnight 💚/ The Trooper 💚/ Revelations / Flight of Icarus 💚/ Rime of the Ancient Mariner / Losfer Words (Big 'Orra) / Powerslave / Guitar Solo / The Number of the Beast 💚/ Hallowed Be Thy Name / 22 Acacia Avenue / Iron Maiden / 1er rappel : Run to the Hills / 2e rappel : Running Free / 3e rappel : Sanctuary
Pour bien peser l'ambiance survoltée du concert, lisez le récit de Phil93, dont j'adore le commentaire suivant : "Le combo s'embarque dans une interprétation hallucinante de "2 minutes to midnight". C'est à  se demander si le groupe sera en mesure de tenir ce rythme infernal pendant près de 2 heures. Eh bien oui. Bruce annonce "The Trooper" interprété dans une ambiance de délire indescriptible. Le refrain contenant les célèbres AAHH , AHHH, AHHH se verra renforcé par un rôt biérisé du plus bel effet chez mon voisin de droite, laissant diffuser des effluves pour le moins odorantes. Y a des choses qui marquent."
Ah ah, ce commentaire m'a beaucoup fait rire, car moi ce sont les crachats virtuels de mon voisin de derrière qui m'ont marquée 😆: sacré concert !

C'était donc en 1984... 36 ans plus tard, nous sommes allés voir le one-man show de Bruce Dickinson, fort sympathique, qui nous a raconté les grandes et petites anecdotes de sa vie... bien remplie (non seulement chanteur et leader d'Iron Maiden, mais aussi pilote de ligne et pilote de la RAF, escrimeur chevronné, rescapé d'un cancer de la gorge...)

- MÖTLEY CREW, le 29/10/1984 en 1ere partie d'Iron Maiden
Perso je n'étais pas très fan, plutôt mon frère, qui avait le 33 tours. Bien sûr, j'ai dû chanter comme lui à tue-tête sur Shout at the Devil... C'était obligé ! et puis, Mötley Crew était quand même très écouté en France à cette époque. 
Sur scène, look très spécial : visages maquillés, habillés en cuir moulant... 
Je ne connaissais alors pas les frasques de ses membres (le bassiste Nikki Sixx, le batteur Tommy Lee (futur mari de Pamela Anderson, qu'il a tabassée et qui a demandé le divorce), le guitariste Mick Mars et le chanteur Vince Neil) mais récemment on a vu le film inspiré de leur carrière : "The Dirt "sur netflix... Eh bien, sacrée bande de chauds lapins et fêtards. Le film porte bien son nom, vraiment dirty les gars, que d'orgies 😝...

A la même époque, j'étais plus à l'écoute de Quiet Riot (encore un disque de mon frérot ! ) et de leurs reprises de Slade "Come on feel the noise" et "Mama we're all crazy now", ça j'aimais vachement !!! (mais leurs propres compos en dehors de ces reprises, euh, je cale...)
La setlist Mötley Crew : Bastard / Knock 'em Dead, Kid / Shout at the Devil 💚/ Ten Seconds to Love / Piece of Your Action / Red Hot / Looks That Kill / Live Wire / Encore : Helter Skelter

- DEEP PURPLE, le 8 juillet 1985 (Tournée "Perfect Strangers") avec mon frère toujours : le groupe dans sa reformation de légende après huit ans de séparation : Ian Gillan, Ian Paice, Roger Glover, Ritchie Blackmore et Jon Lord 🙏
Un concert fabuleux. Au début bien sagement assis sur nos bancs, pour finir dans la fosse immense.
Sûr, une première fois à voir Deep Purple, ça marque une vie ; encore plus quand le concert est génial, on en prend pour deux vies ! Ce qui compensera l'amertume laissée par leur show de 1987...
La setlist : Highway Star 💚/ Nobody's Home / Strange Kind of Woman 💚/ Guitar Solo / A Gypsy's Kiss / Perfect Strangers 💚 / Under the Gun / Lazy (Drum Solo de Ian Paice) 💚/ Knocking at Your Back Door / Difficult to Cure (Rainbow  (solo clavier de Jon Lord) / Rappels : Space Truckin' / Woman From Tokyo 💚/ Black Night et... Smoke on the Water 💚 !

- En 1ere partie ce 08/07/1985, le groupe MOUNTAIN, autour de Leslie West (guitare, chant), Corky Laing à la batterie et Mark Clarke à la basse. 
Je ne crois pas que je connaissais ce groupe avant ce concert. Je me souviens de loin que le morceau en rappel était Mississipi Queen, et que, pardonnez-moi pour ce commentaire neuneu, Leslie West avait un gabarit impressionnant qui m'avait fait penser à Meat Loaf. 
En revanche, de visionner précisément le film de ce concert Mountain du 8 juillet 1985 sur Tutube m'a permis de redécouvrir et de savourer davantage, à leur juste mesure, leur prestation (et de constater que L. West n'est pas aussi corpulent que Meat Loaf, mea culpa). Car ce soir-là, c'est clair, mon frère et moi nous n'avions que le Purple en tête. Et Mountain est peut-être passé à la trappe.
Setlist :  Why Dontcha 💚 / Never In My Life / Theme From An Imaginary Western 💚 / Spark / Nantucket Sleighride / Mississippi Queen

- BLUE ÖYSTER CULT, le 27 janvier 1986 à l'Espace Balard
Le récit de ce concert ICI
La chance d'écouter une très très belle setlist... Le médiator de Joe Bouchard...
34 ans plus tard, je devais remettre le couvert, avec le Covid, le concert est reporté à mai 2021.

DEEP PURPLE, le 20 février 1987, sous la neige, à Bercy (The House of Blue Light Tour) - On pourrait dire... same players shoot again : la même formation (de légende toujours - avec la même incompatibilité d'humeur entre Blackmore et Gillan) et quasiment la même setlist A L'EXCEPTION de Child in Time joué cette fois-ci 🙏 💖. Entendre une fois Child in time 💚💗💚💙💜 en live dans sa vie, c'est incroyable, surnaturel, quatrième dimension.
Néanmoins, un concert qui a laissé un goût très amer, avec une fin si désastreuse que cela éclipse un peu le reste (sauf Child...) : une tension certainement trop forte entre les membres du groupe qui quittèrent la scène avant d'entamer le rappel tant attendu (Smoke...), et nous public survolté, on attend on attend. 
Ah tiens Ritchie s'en revient tout seul sur scène et entame ses fameux premiers accords de Smoke... Bon, on attend que les autres se ramènent, et vlan Ritchie s'arrête subitement de jouer, pose sa guitare par terre (!) et s'en va. 😕 Personne ne comprend ce qui se passe 😖 Les lumières se rallument, les roadies arrivent pour débarrasser la scène, le public n'y croit pas et reste là hébété... avant de se faire virer à la va comme je te pousse pas le service d'ordre ! Et pop, nous voilà tous dans le froid dehors, dans la neige, très très consternés par cette fin de concert.
La setlist : Highway Star 💚/ Strange Kind of Woman 💚/ The Unwritten Law / Dead or Alive / Perfect Strangers 💚/ Hard Lovin' Woman 💚/ Child in Time 💗💚💙💜/ Difficult to Cure (Rainbow cover) / Knocking at Your Back Door / Lazy 💚/ Space Truckin'... et le rappel en jus de boudin : trois accords de Smoke on the Water !

- BAD COMPANY, Bad Co pour les intimes, le 20/02/1987 1ere partie de Deep Purple, pour le groupe reformé depuis 1986 avec Brian Howe l'ex-chanteur de Ted Nugent pour remplacer Paul Rodgers, et Mick Ralphs , Steve Price, Simon Kirke, Gregg Dechert
Honnêtement, je n'ai pas grand souvenir du concert, probablement parce que j'étais encore embolysée par l'attente de DP. 
Mais Bad Company, c'était de l'excellent rock et vraiment autrement plus classe que les Mötley Crew de la 1ere partie du concert de 1985.
Setlist majoritairement composée de morceaux de leur nouvel album Fame and Fortune qui fut un échec commercial : Burning Up (Fame And Fortune - 1986) / Movin' On 💚 (Bad Company - 1974) / Fame And Fortune / If I'm Sleeping (Fame And Fortune - 1986) / Feel Like Makin' Love 💚 (Straight Shooter - 1975) / Valerie 💚 (Fame And Fortune - 1986) / Can't Get Enough 💚 (Bad Company - 1974)  / Tell It Like It Is (Fame And Fortune - 1986). Durée : 0H44

- Cette même année 1987, la chance de voir deux dieux du blues rock : Rory Gallagher et Alvin Lee, le 2 mai 1987 à la Stadtfest (festival de plein air) de Vienne en Autriche. Aujourd'hui ces deux géants sont au paradis, partis bien trop jeunes : Rory à 47 ans en 1995 et Alvin à 68 ans en 2013.

- RORY GALLAGHER : le concert de Vienne du 02/05/1987 en entier ICI et à exactement 1:01:05 la très belle version de A Million Miles Away
La setist : Double Vision / I Wonder Who/ Nadine/ Bad Penny / I Ain't No Saint / Continental Op / Drinking Down The Bourbon/ A Million Miles Away 💗💚💙💜 / Out On The Western Plain / Walkin' Blues/ Bankers Blues / Loanshark Blues/ When My Baby She Left Me/ Shin Kicker/ Dizzy Miss Lizzy
En 2014, lors d'un weekend à Dublin, nous avons rendu un petit hommage à Rory devant le Rory Gallagher Corner dans le quartier de Temple Bar, où est accrochée une sculpture en bronze de sa stratoscaster 1961.

- ALVIN LEE : l'ancien leader de Ten Years After et prodigieux guitariste. 
Le son des seventies toujours palpitant, autour de ce morceau culte que j'ai tant écouté et que j'aime toujours autant : "I'd love to change the World"... 💗💚💙💜
Le + beau camion-poubelle jamais
vu dans ma vie ! (Dublin, 2014)
Rien que le premier morceau du concert est une tuerie qui nous propulse justement dans les '70s : One of these days 💗💚💙💜. Quelle merveille... je l'écoutais sur mon 33 tours à n'en plus finir et j'étais là-bas moi aussi, en pleines seventies, mais sans red dress... Le flower power c'était moi en rêve, née une décennie trop tard. Je suis persuadée que le jour de ce concert, je portais ma jupe en patchwork de jeans tellement hippie style, sûrement assortie d'un haut ou d'un foulard violet car c'est ma favorite colour. A tel point que F., ma moitié, m'a dit un jour que s'il peignait une crotte de chien en violet, je trouverais ça encore beau ... (once de sarcasme ?)
Pour en revenir au concert, ce même F. trouvait la production du groupe TYA un peu simplette sauf, à ses yeux, "I'm going Home" et" Love like a man"... Les goûts et les couleurs...
Cela ne m'a pas empêchée d'adorer le concert d'Alvin Lee à Vienne en 1987 et d'obtenir le graal, c'est-à-dire son médiator, et d'en faire cadeau à cette même moitié... qui malgré tout joue régulièrement de sa guitare AVEC le médiator d'Alvin Lee (à présent usé, quelle hérésie !) et quand je m'offusque de ce sacrilège, me répond nonchalamment "Bah pour moi, c'est comme ça".
La setlist (récupérée tant d'années après grâce à la liste des titres d'une cassette bootleg...) : One of these days 💗💚💙💜 / Detroit Diesel / Good Morning Little School Girl / Slow Blues in C 💚/ Rock'n'roll guitar picker/ I don't want to be a soldier (with Alan Young Drum solo) / Love like a man 💚/ She's so cute (Alvin dedicates ths song to Jasmine birthday May 2nd) / Scat Thing and Hey Joe / Help me / I'm going home, with audience💚 / Choo Choo Mama / Sweet little sixteen 
Pour ceux qui ont oublié ce bon vieux groupe, un autre de leurs morceaux d'anthologie : Let the Sky Fall...

- Aussi : SIOUXIES AND THE BANSHEES, à Londres (Hammersmith Odeon) avec Maxine, je ne sais plus si c'était en 1982 ou 1984... 
Je dois admettre que je n'étais pas une grande connaisseuse de Siouxies, star punk rock new wave, et qu'à cette époque dans ce genre je connaissais plus Red Red Wine de UB40 avec Chrissie Hynde.  Maxine quant à elle était une vraie fan de Siouxsie.
Sur le tard, très récemment, j'ai appris qu'entre 1982 et 1984, c'est ROBERT SMITH (THE CURE - Boys don't Cry...) qui avait remplacé le guitariste habituel des Banshees : c'est donc forcément lui que nous avons vu sur scène lors de ce concert à Londres.
Sur le tard également, j'ai redécouvert la grande artiste que fut Siouxsie, sa voix, ses textes, ses compositions. Merci Tutube de pouvoir revoir des extraits de concerts, car sur le moment je n'en avais pas savouré à sa juste valeur cette pépite de la pop rock new wave britannique.

Parmi mes autres trouvailles de l'opération vide-tiroirs/CovidTime, le programme de jazz de l'automne 1987 à Edimbourg, où j'habitais à cette époque. Profité pour voir les groupes de DON CHERRY et  JOHN SCOFIELD.
Ce bon vieux John Scofield et moi, c'était aussi des retrouvailles car je l'avais vu l'année d'avant en Italie lors d'un merveilleux voyage en Italie du nord avec ma copine Dominique L. Les vacances tant méritées de deux étudiantes de 2e année de la rue Saint-Guillaume - qu'est-ce qu'on en bavait - (et ce choc pendant  cette virée italienne en apercevant sur un kiosque à journaux les unes des journaux français consacrées à a mort de Coluche le 19 juin 1986. Putain de camion).
Ce concert de Scolfield en plein air en Italie avait été très sympathique, et le groupe nous avait avec gentillesse ramener au centre ville dans leur tour-bus.
Le concert à Edimbourg le 20 novembre 1987, avait lieu dans une petite salle, et je suis restée à la fin pour discuter avec John et les autres musiciens. 
A l'époque, j'écoutais aussi beaucoup Pat Metheny.


Un petit mot de Charlélie Couture (ésothérique ? non...)
Pour terminer ce petit tour d’horizon musical, voici un dessin offert par Charlélie Couture (dans les '90) alors content d'apprendre... que j"étais née à Fontainebleau, ce qu'il m'a dit avoir retranscrit dans son esquisse... Euh, le message m'a semblé quelque peu mystérieux.
Mais j’adore Charlélie, notre songwriter exilé à New York.


🎵🎶🎸🎹🎺🎼

Voilà, c'étaient les concerts de ma décennie '80 ! Sniff, si loin si proche... As time goes by.
Me suis ensuite assagie côté hard rock et je n'ai jamais versé dans le heavy metal. 
Bon, je dis ça, mais suis tout de même allée voir finalement pas mal de concerts très très rock ensuite : Black Sabbath, AC/DC, Queen, The Who, Whitesnake... Que du bon cru... Cette rétrospective a du reste rallumé ma flamme et pendant que j'écris, me voici en train de réserver des places pour le concert d'Aerosmith reporté au 14 juin 2021 à Paris. Dream On...


Il manque ce qui je pense fut le premier concert de ma vie : 
Paul PERSONNE à Montereau avec mon frère toujours et encore !
Ah non, j'oublie mes deux premières sorties musicales de l'adolescence :
Joe DASSIN... mon idole absolue de quand j'étais (très) jeune et amoureuse de ses yeux bleux avec des paillettes dorées (oui, j'avais son poster dans ma chambre, Joe me regardait faire mes devoirs puis j'avais le droit d'écouter "L'été indien" ou "Si tu n'existais pas"... ou "L'Amérique" si j'étais d'humeur plus... rock 😂 !).
-  STARMANIA 💗💚💙💜💕 : alors là, chapeau bas, ma maman m'avait emmenée en 1979 grâce à son CE voir LE spectacle d'enfer, c'est-à-dire la première version avec Daniel Balavoine, Diane Dufresne,  Fabienne Thibeault, France Gall, Nanette Workman, au Palais des Congrès. Absolument culte. J'ai toujours le programme (et celui de Joe Dassin aussi ! ) car en ce temps là on achetait les programmes des spectacles.

--> petite chronique "MUSIC" et page "concerts"...

mardi 9 juin 2020

Josh Smith : High as F..., an open air covid-free exhibition from New-York

Découvert cette expo par hasard en suivant un lien vers le site du galeriste David Zwirner.
L'artiste Josh Smith (né en 1976) y présente sur le toit de son studio à Brooklyn les tableaux qu'il a peints pendant la période de confinement lié au covid-19, inspirés de scènes de rues de New York absolument déserte. Cela n'en donne que plus de majesté et de beauté aux bâtiments et fait ressortir l’architecture particulière des immeubles d’habitation, commerces et bureaux. J'aime ces peintures de New York aux couleurs si lumineuses. Ça m'a fait quelque peu penser aux tons de David Hockney.
Le quartier de l'artiste regorge de buildings datant de la fin du 18e siècle ou du début du 19e, et c'est en se baladant tôt le matin, à 06h30 ou 07h, qu'il a capté ces paysages, cette belle lumière, cette quiétude. "There is no one out. Everything looks so fresh and clean, the street plan is open, the angles are all funny..." 
"The airplane-less, pollution-free clarity of the open sky, the lack of cars, noise, and people, revealed the nuances of absolutely everything. A whole new world of varied and unique local architecture was instantly revealed to the artist."

Je partage avec Josh sa remarque "I think I might be a new person". 

Série Emo Jungle
(la grande faucheuse)
Sur le site du galeriste, chacun a la possibilité de signer le guest book et de recevoir une copie du catalogue de l'expo en pdf, intégrant sa signature. J'ai trouvé ça sympa, et inédit, en l'occurrence en temps de Covid quand les visites culturelles sont bannies. En vidéo, Josh nous montre même comment fabriquer notre propre catalogue de l'expo, après moult pliages et avoir cousu le pli central. Bonne idée pour les confinés, par exemple à faire avec des enfants, le genre d'activité manuelle qui m'aurait beaucoup plu, petite.


Voyage à NY, vers Nolita (2014)





De fil en aiguille comme toujours avec le web, je suis remontée jusqu'à une autre expo de Josh Smith, "Emo Jungle", présentée à NY en 2019. 
Très colorée, inspirée de palmiers, poissons, oiseaux, squelettes, araignées etc. (c'est la jungle !) et de la grande faucheuse (photo ci-dessus), elle-aussi très colorée.


Et puis, à évoquer ainsi NEW-YORK 💚💗, j'ai eu soudain grande envie de revoir les photos de notre voyage en famille à l'été 2014, logés dans un superbe BnB en brownstone à Harlem. 
1. Depuis le MoMa - 2. Chinatown - 3. Nolita



Moi aussi, j'avais flashé sur les buildings...

Et je remarque avec étonnement que les immeubles peints par Josh Smith n'ont pas d'escaliers de secours apparents. 

Soit il choisit de ne pas reproduire la face des buildings qui les montre, soit il les masque sciemment, soit il ne reproduit aucun immeuble d'habitation... ce qui n'a pourtant pas l'air le cas. 
C'est sûr que pour nous Européens, ces escaliers de secours apportent leur touche d'exotisme aux villes d'Amérique du Nord, et on ne se verrait pas les gommer de nos photos, bien au contraire 😉

En haut, la skyline de New York vue à travers le parapet vitré de la terrasse en haut du MoMa (à faire absolument !)
En bas : tiens, une photo... sans aucun escalier 
 --> Chroniques "Expos" et "Voyages"
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