jeudi 23 août 2012

JO de Londres (suite): Clôture et musique !

Ben non j'y étais pas : 
Photo prise depuis ma TV...
Je reviens sur la cérémonie d'ouverture des JO de Londres 2012 : je m'étonnais alors de l'absence, lors du tableau musical, de grands noms de la musique britannique.
Je n'ai pas pu regarder la cérémonie de clôture mais me suis renseignée sur sa setlist.
OK, cette cérémonie finale complétait la cérémonie d'ouverture en accordant une place à des noms importants tels que Madness, Fat Boy Slim, allez ajoutons George Michael et les Spice Girls pour être beau joueur...
Mais manquent toujours les quand même incontournables Police, Genesis, Peter Gabriel, Phil Collins, Yes, Supertramp, Deep Purple, Black Sabbath, The Cure, Simpleminds, Dire Straits, Kate Bush, Kasabian, Texas, Rod Stewart, Elton John, The Smiths, Bonnie Tyler, Boy George, Lili Allen, King Crimson, Jethro Tull, les Animals, les Yardbirds, Jeff Beck, Moody Blues... et ma p'tite favorite du moment Katie Melua...

Voilà, un petit constat musical ! Ce furent tout de même de passionnants jeux olympiques, les premiers pour lesquels je me suis du reste passionnée. Ah, nos basketteuses "braqueuses" ! nos judokas hommes et femmes, et tous les autres !

---> voir la rubrique "musique" du blog

D'Eva Gonzalès à Federico Zandomeneghi


Par erreur, j'avais attribué à la peintre impressionniste Eva Gonzalès un tableau réalisé par le peintre italien Federico Zandomeneghi, représentant une enfant endormie. Je remercie le bloggeur qui m'a alertée et permis de m'intéresser davantage à ce peintre italien né en 1841 à Venise et mort à Paris en 1917. Il rencontra le groupe des Impressionnistes à Paris et participa à 4 de leurs salons.



Federico Zandomeneghi : In bed (1878)
Je trouve magnifique le tableau représentant cette enfant endormie, certainement par temps de forte chaleur.
La reproduction du papier peint, de l'édredon, l'allure si naturelle de la jeune dormeuse, les cheveux remontés épars sur l'oreiller, les plis de la chemise, de l'oreiller et de l'édredon, le galbe du bras. Impressionnant de réalisme. Pour faire court : impressionniste ! ce tableau m'impressionne vraiment.


A compter de ma rencontre avec Berthe Morisot grâce à l'exposition qui lui fut consacrée à Paris en 2012, de fil en aiguille, je remontai jusqu'à Eva Gonzalès grâce au "Fifre" du romancier cubain Eduardo Manet. Puis je découvris le "Journal de Julie Manet", fille de Berthe Morisot et Eugène Manet (frère d'Edouard).

Justement, dans son journal, je me souvins que  Julie Manet faisait à plusieurs reprises référence à notre peintre italien Zandomeneghi.
En effet, la jeune Julie Manet, orpheline de père à 15 ans et de mère à 16 ans, put compter sur l'amitié et la sollicitude de proches de la famille tels que le poète Stéphane, Mallarmé, les peintres Degas et Renoir.
Ces peintres avaient un avis assez tranché sur la personne de M. Zandomeneghi... Les remarques le concernant reproduites dans le journal de Julie sont en effet très acerbes !

Dans son journal, Julie évoque les propos (p.71) que tint Renoir sur Federico Zandomeneghi :
"(...) M. Renoir nous conta comment M. Zandomeneghi était brouillé avec lui parce qu'il ne comptait pas les visites, habitant dans la même maison, mais M. Zandomeneghi ne rendait pas deux visites pour une. M. Renoir l'imitait admirablement avec son accent italien - lui montrant ses tableaux, M. Renoir, trouvant toujours cela affreux, lui disait: "C'est très joli, mais il y a un bleu dans le fond qui est un peu vif" - "C'est justement pour ce bleu que j'ai fait ce tableau", répond M. Zandomeneghi, qui le porte chez Durand-Ruel; là, toute la maison se moque de son bleu et il est obligé de rentrer l'effacer." M. Renoir nous a raconté bien d'autres histoires sur lui, mais qui n'auraient pas de charme dites autrement que par par M. Renoir, avec l'accent du nez du peintre italien."

p.72 (chez Edgar Degas) :
"La conversation roula sur M. Zandomeneghi, M. Degas fait son portrait et il ne veut poser que deux heures environ chaque semaine ! "Je travaille", dit-il, etc. Tout le monde part sur son désagréable caractère."

p.76 : (chez Edgar Degas) :
(...) dit M. Degas en enlevant les linges qui couvrent le buste de M. Zandomeneghi. Celui-ci ne vient plus poser et est de plus en plus désagréable. "ce cochon-là dit : tout le monde fait toutes les volontés de Degas, Bartholomé est à ses ordres, moi, je ne lui céderai pas." On commence à voir apparaître le grand nez un peu de travers de Zandomeneghi, puis sa tête tout entière, c'est une merveille. "Que sa gueule est belle", dit M. Renoir, en effet il y a dans le mouvement de la bouche, sa moustache, quelque chose de superbe. Il a une vie extraordinaire. M. Degas paraît content (cela se comprend) de son portrait, il se penche et regarde de près son buste. "Nom d'un petit bonhomme, dit l'autre, que je voudrais avoir une tête d'imbécile comme cela, c'est moi qui viendrais poser."
Voilà donc des propos plutôt durs et condescendants sur ce peintre italien qui me semble pourtant avoir réalisé de belles oeuvres...
Mais la lecture du journal de Julie Manet nous éclaire sur les avis fort tranchés portés sur tel ou tel artiste ou personnalité de l'époque par leurs confrères. Le pire ayant trait à l'affaire Dreyfus avec des commentaires incroyablement antisémites de Renoir, pris pour argent comptant par Julie... Effrayant quand on met en parallèle le cheminement de l'histoire.
Ci-contre, je ne puis me retenir de reproduire le tableau d'Eva Gonzalès, "Le sommeil" qui, je trouve, se marie si bien au tableau de F. Zandomeneghi.
Eva Gonzalès : Le sommeil (1876)
Federico Zandomeneghi : In bed (1878)



dimanche 19 août 2012

Jack White : Fabuleux concert d'un fabuleux musicien

Un concert en total look blue
Concert phénoménal du 3 juillet 2012 à Paris.
8 morceaux de son dernier album BLUNDERBUSS

Super contente que nous ayons vu  le 2e concert avec un Steady as she goes délirant en rappel (pas le 1er jour)

Jack White déteste le normatif, les cadres, le "programmé" : il reste à l'écoute de son humeur, de l'entourage, du jour le jour. Il vit au présent, il ne se sent pas un homme du futur et encore moins du numérique (;))
NB : il a fait tourner le DVD Live à Blackpool avec des ... caméras super 8 !!! Des quoi ??? De nos jours, cela sonne dinausoresque à l'heure du tout numérique ! Cela dit, Led Zep a fait la même chose et, incidemment, JW a pris le même monteur...

Voilà pourquoi Jack White a expliqué qu'il ne préparerait à l'avance, de sa vie, aucune setlist de ses concerts. Les musiciens ont donc travaillé avec lui sur 40 morceaux de sa discographie depuis The White Stripes jusqu'à Blunderbuss en passant par The Dead Weather et The Raconteurs.
Et le jour même voire le soir même, Sieur White choisit les pieces to be played, the order, and the band !!! Oui, pour laisser encore plus de place à la surprise, à l'humeur du moment, et faire un pied de nez aux XXX, Jack s'est entouré de deux SUPER bands of musicians, mais parité oblige, un band est totalement masculin et l'autre totalement féminin !!!

Jack White à Paris
Mince, le Jack White, il a quand même des idées qui dépassent le groupe de musique lambda,  et certes il a les moyens aujourd'hui de ses idées. Mais à mon avis, Jack fait un immense cadeau au public : à pile ou face dans ses concerts, on tombe sur lui avec sa gang de bonshommes ou de femmes. Et on ne sait pas à l'avance. ET les deux bandes de musiciens, tous deux de facture exceptionnelle,  ont leur style et leur aura personnelles
Le jour même, le boss décide quel groupe l'accompagnera sur scène.
Le 03/07/12, nous avons eu droit à l'orchestre de femmes The Peacocks, toutes habillées de bleu de même que la scène et les trois grandes bandes du Jack White III en fond de rideau. Jack en costume bleu aussi. Comme les tons bleus de l'album Blunderbuss. Des musiciennes hors pair. Jack ne cesse d'aller de l'une à l'autre parfaire des duos instrumentaux hors pair.
Et un Jack très proche du public, qui plaisante et bavarde. Et nous le public : surexcité et conquis !


La setlist du concert du 03/07/2012 :
  1. Dead Leaves and the Dirty Ground (White Stripes / White Blood Cells 2001) : c'est parti, c'est inouï, ça rugit !
  2. Sixteen Saltines (# 2 Blunderbuss) : ouah il déménage fort ce nouveau titre furieusement rock
  3. Love Interruption (# 4 Blunderbuss) : en duo avec la chanteuse Ruby Amanfu, un peu de calme, et de la magie toujours... (vidéo infra)
  4. Hotel Yorba (White Stripes / White Blood Cells) : le public s'excite sérieux !
  5. You Know That I Know (Hank Williams cover) / John the revelator (Blind Willie Johnson cover) : Jack ne peut pas ne pas nous faire partager son respect pour le vieux country blues.
  6. I Guess I Should Go to Sleep (# 11 Blunderbuss) : au piano le Jack, sur ce morceau cool et marrant où tout simplement il raconte que mince, il doit aller roupiller !
  7. Two Against One (Danger Mouse cover)
  8. Weep themselves to sleep (# 7 Blunderbuss) : géniale !
  9. Hypocritical Kiss (# 6 Blunderbuss)
  10. Hip (Eponymous) Poor Boy (# 10 Blunderbuss) : entraînant et surprenant
  11. Top Yourself (Raconteurs / Consoler of the lonely 2008)
  12. Ball and Biscuit (White Stripes / Elephant 2003) : CULTE !!!
  13. Freedom At 21 (# 3 Blunderbuss) : un morceau rock nerveux qui va devenir culte. J'ai associé le clip vidéo dans lequel Jack looks so alike Johnny Depp.
  14. Take Me With You When You Go (# 13 Blunderbuss) : duo de piano et claviers !
  15. Cannon (The White Stripes / 1er album éponyme 1999) où Jack le musicien magique joue à la fois de la guitare et du piano
  16. My Doorbell (White Stripes / Get behind me Satan 2005) : 1ere chanson du rappel. Une tune facile et sympa
  17. Blue Blood Blues (Dead Weather / Sea of Cowards 2010) : on stage, j'ai trouvé des intonations à la Klaus Meine en début de morceau ! (vidéo infra)
  18. The Same Boy You’ve Always Known (White Stripes / White Blood Cells) : c'est une belle chanson, vraiment.
  19. Steady, As She Goes (Raconteurs / Broken Boy Soldiers 2006) : On entre en transe littéralement et tout le monde chante... Un bonheur absolu ! (j'ai associé la 2e vidéo officielle réalisée par Pee-Wee Herman alias Paul Reubens)
  20. I’m Slowly Turning Into You (White Stripes / Icky Thumps 2007) : j'aime cette chanson led zeppienne où Jack prend sa belle voix à la Robert Plant
  21. Seven Nation Army (White Stripes / Elephant) :  C'est plus de la transe, c'est le paradis !


Le premier album solo de Jack White, BLUNDERBUSS :
D'abord, un certain étonnement.
Un  peu d'incompréhension et d'appréhension à la première écoute et aux quelques suivantes. Un album déconcertant avec tout ce piano, ces rengaines parfois désuètes, du banjo même...
Il faut persister et poursuivre la découverte de cet album superbe qui est devenu un de mes préférés de la saga JW. Petit à petit, on s'approprie les chansons et ensuite on les a en soi. Aux premiers accords, tout nous revient, les paroles, les effets, la musique : Blunderbuss nous habite et fait partie de nous. Magic Jack.
Mes préférées dans le désordre : Missing Pieces (#1), Sixteen Salteens (#2), Freedom of 21 (#3), Love Interruption (#4), Weep Themselves to Sleep (#7), Hip (eponymous) Poor Boy (#10). Mais en fait, je les aime toutes !!!
3 chansons du concert en vidéo :

Physiquement, Jack White a toujours un petit air de Johnny Depp mâtiné de Tim Burton, et à présent, coiffé à la Robert Smith, avec le visage blanchi sur scène (ai-je lu...) : un vrai héros burtonien !

Live Paris 03/07/2012 : Love interruption

Live Paris 03/07/2012 : Blue Blood Blues

--->> Voir la rubrique "MUSIQUE" qui va grandir avec le temps. Que ferais-je sans le rock...

samedi 18 août 2012

Beauté Animale

Grande affiche "Beauté animale" : "Tête d'orang-outan" (F. Pompon, 1930)
à l'extérieur, sous un ciel pluvieux

En profitant de l'expo Monumenta de Daniel Buren (qui m'a ensuite ouvert les yeux !), petit tour au Grand Palais voisin pour voir l'exposition consacrée à la Beauté Animale. D'une pierre deux coups.

Un thème, les animaux, que j'aime de toutes façons...

Et les magnifiques affiches de l'exposition placardées partout (soit :  RER et métro !) et montrant, ou la lionne mélancolique de Géricault, ou l'orang-outan malicieux de Pompon, m'avaient conquise !

Détail prosaïque :
un prix d'entrée exorbitant à mon avis, pour une exposition intéressante mais courte.
Et un éclairage laborieux + un froid de canard dû à une clim' mise à fond... Voilà pour les petites misères.

Donc "Beauté animale" est une expo consacrée exclusivement aux animaux, et aux animaux répondant à des canons de beauté... très variés ! (y compris les sympathiques et belles chauves-souris, araignées, serpents, madame vache et monsieur coq aussi...)
Pas d'humains dans l'expo.
Que des animaux en peinture, sculpture, empaillés, photographiés, filmés etc.
Des chiens, chats (représentés par Goya, par Manet...), des oiseaux (le dodo, l'autruche, les poules...), des animaux exotiques (girafes, singes, éléphants, etc.), des chauves-souris, insectes et coquillages (tiens : ce sont des animaux ?  bien sûr que oui ! et vos cours de sciences nat !).


De quoi nous rappeler le mouvement naturaliste à partir du 16e siècle. L'essor des cabinets de curiosité à la Renaissance, l'attrait du grand public pour les nouveautés des Colonies, les ménageries exotiques : la girafe Zarafa applaudie par la France en 1826...
Grâce à cette expo, j'ai appris que le peintre Audubon était... américain. j'ai découvert le tableau de Van Gogh représentant 5 superbes vaches, la sculpture par Degas d'un beau cheval, les moutons de Henry Moore, l'existence d'un membre de la famille Bugatti sculpteur etc.

Mes coups de coeur ont porté entre autres sur les oeuvres suivantes :

- Le superbe caniche "nouille" de Jeff Koons illustre le phénomène du  Petishism : terme associant Fetishism et Pet (animal domestique).
Je fus surprise de découvrir que ce caniche kitsch est une sculpture... en bois. J'aurais pensé à un prototype de résine et je ne sais quoi (mais tout sauf du bois).
Il fait vraiment un effet boeuf. Tout le monde reste des minutes à l'admirer. Avant de le voir "en vrai" (c-à-d en chair et en os, bien sûr), je trouvais cette image de chienchien à sa richissime mamie surfaite et inintéressante.
J'ai pensé au livre "Le cas Sneijder" de JP Dubois (excellent, really !!!), qui aborde la vie de chiens de race (haute) nord-américains financièrement privilégiés, mais pas tant que ça dans la vraie vie, où ils finissent par adorer leur promeneur de chien sans le sou et vice-versa.
Je suppose que l'artiste a voulu tourner en dérision les dérives du Petishism, notamment aux Etats-Unis, tandis que dans le monde apparaissent des hôtels pour chiens/chats, des salons de beauté et de détente coûteux, etc. pour des animaux devenus accessoires de dames.
Je trouve que Jeff Koons a parfaitement su reproduire le regard fier et sans malice du caniche. On pourrait penser que ce caniche trône au-dessus de sa beauté sans s'en soucier, il est au-dessus de ces considérations. Intérieurement il reste un caniche. Et je retrouve le même regard et le même port de tête (qu'on qualifierait d'altier chez un humain) sur la photo de mon teckel Cookie (qui n'a jamais connu un salon de toilettage de sa vie !).

- Belle surprise de découvrir Spider / la femme araignée : aquarelle de Louise Bourgeois
Louise Bourgeois : Spider (1994)

Louise Bourgeois (1911-2010) a peint cette aquarelle en 1994.

L'araignée symbolise sa mère, qui était tisserande et, comme l'animal,
"intelligente, patiente, rassurante, délicate, travailleuse, indispensable."

- L'odyssée de la girafe Zarafa : cadeau diplomatique offert en 1826 par le pacha d'Egypte Mehemet Ali au roi de France Charles X
 Ce fut la première girafe introduite en France, et la 3e en Europe. 
Capturée au Soudan, la girafe remonta le Nil en felouque, traversa la Méditerranée en bateau à voiles, puis, entreprit le périple à pied de Marseille à Paris.
Accompagnée de quelques vaches dont elle buvait le lait car elle n'était pas encore sevrée, elle traversa les régions de France à la plus grande surprise et joie des habitants. La traversée dura cinq semaines pour 800 km parcourus, et en juin 1827, Zarafa fut installée dans la ménagerie du jardin des Plantes où elle devint la coqueluche.
La "girafomania" se répandit et tableaux, services de tables, rideaux, fers à repasser etc. étaient ornés de girafes ! 
Zarafa mourut à l'âge de 21 ans, ce qui correspond à l'espérance de vie normale d'une girafe en liberté, et ce qui tend à prouver la qualité des soins dont elle fut entourée.
Les documents, illustrations, tableaux, coupures de presse présentés à l'exposition étaient très intéressants.

- Les sculptures de François Pompon (1855-1933) :

Orang Outan (affiche expo)
Je les ai trouvées magnifiques, pour leur simplicité et leur réalisme, et la beauté de la sculpture polie, qu'on a envie de toucher et caresser.
Je pensais ne pas connaître ce sculpteur animalier qui collabora avec Rodin.
Mais je me souviens à présent de l'imposant taureau exposé près de l'hôtel de ville de Saulieu, qui est une réplique en bronze d'une sculpture de Pompon commandée par la ville en hommage posthume.
"C'est le mouvement qui détermine la forme. (...) ce que j'ai essayé de rendre, c'est le sens du mouvement. Au Jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent.(...) Ce qui est intéressant, c'est l'animal qui se déplace."
"Je fais l'animal avec presque tous ses falbalas. Autrement je me perds. Et puis, petit à petit, j'élimine de façon à ne plus conserver que ce qui est indispensable." [source : wikipedia, d'après Catalogue Gallimard/Electa - RMN 1994, p.34)

- Les dessins d'artistes naturalistes illustrant les manuels de zoologie :
Ainsi, les insectes et coquillages peints avec tant de réalisme par Jan Van Kessel le Vieux (1626-1679), ou ceux de Jacques de Gheyn (1565-1629). On parle de "peinture savante"...

- Le Portrait de lionne : tableau de Théodore Géricault vers 1819

Affiche pub. quai RER
Affiche de l'expo avec la lionne
de Géricault
Le peintre est connu pour son Radeau de la méduse exposé au musée du Louvre.
Son portrait de lionne est très beau, et fut retenu pour l'une des affiches de l'expo.
Très beau aussi, son tableau représentant la tête d'un cheval blanc.

Mon clap de fin sur une note d'humour : photo d'une affiche mettant en scène un beau lion, prise sur le quai du RER.




En parlant de beauté animale, j'ajoute ma patte personnelle avec le portrait de Cookie, mon teckel poils ras, ma star...
Mon teckel poils ras, ma star...
-> Voir mes rubriques "chiens" - "araignées" - "coquillages" - "Expos"--

samedi 11 août 2012

Le convolvulus : la délicatesse du méchant liseron pour notre plus grand bonheur


Convolvulus variété horticole
Vous connaissez tous le liseron :  LA PLAIE du jardinier.
Ses tiges et feuilles qui s'enroulent comme des Kaas (le serpent de Mowgli !) autour de tout, absolument tout. A vouloir étouffer toute plante, arbuste, fleur. Une peste. Je ne vous le mets même pas en photo...
Et même si le liseron (bindweed en anglais) exhibe parfois sournoisement sous mon nez ses jolies petites fleurs blanches, c'est THE ENNEMY, the beast, la terreur du jardinier tellement ses racines sont en plus profondes. Des fois, je me dis : plus je l'arrache, mieux il repousse ce monstre.


Mes voisins ont acheté un outil "spécial anti-liseron" : une sorte de couteau incurvé censé arracher la racine en profondeur : 2 ans après, ils en ont toujours autant.
Convolvulus en fleur sous la rosée
Voilà, le liseron est notre peste. 
Mais dans la famille dudit liseron (les convolvulus), il existe des espèces sympathiques de convolvulus , la belle-de-jour ou liseron tricolore, et le liseron satiné.
C'est un plant de liseron satiné que j'ai acquis il y a quelques années en jardinerie : un convolvulus cneorum ("liseron de Turquie" ou "liseron satiné" - en anglais : Silverbush ou Bush Morning Glory) : je l'ai planté dans une grande jarre de terre cuite.
C'est une plante superbe, résistant à tout, fleurissant du printemps à l'été, avec un joli feuillage persistant. Cette espèce de liseron ne possède pas les tiges qui s'entortillent autour de tout, mais partage avec ses consoeurs les fleurs en forme de trompette blanche (le coeur est jaune). Ses fleurs sont assez grandes, évasées en entonnoir, au coeur jaune; elles se ferment le soir et s'ouvrent au matin.
Ce convolvulus conserve la propriété d'attirer les syrphes, papillons, coccinelles...

Sauterelle (fleur de gauche) et malachie bleue (fleur milieu) sur fleurs de convolulus
Des mises en garde : cette plante méditerranéenne ne serait résistante que jusqu'à -7°.

Malachie sur convolvulus
Malachie se jetant avec impatience sur son convolvulus
Pourtant, je laisse le pot (une jarre indéplaçable tellement lourde) dehors toute l'année et les températures de la région parisienne descendent parfois bien plus bas.

Mais en cas de prévision d'hiver vraiment rude, je la couvre avec un voile d'hivernage, comme je l'ai fait pour la 1ere fois cette année..

Je ne l'arrose jamais et ne fais que couper les tiges fanées de temps à autres, pour provoquer après le printemps une deuxième floraison.
Le feuillage du convolvulus est persistant et très beau, couvert d'un duvet aux reflets argentés bleutés et verts d'eau.

Et les insectes adorent cette plante.
Elles se lovent entre deux feuilles (les feuilles sont d'un aspect velouté).
Il fallait voir les allées et venues sur les fleurs de convolvulus de la malachie (bel insecte bleuté) et des syrphes ce printemps ! Je recommande vivement l'acquisition de cette plante arbustive facile à vivre, sans entretien et magnifique été comme hiver.



Syrphe sur fleur de convolvulus au printemps
--> voir aussi chronique "jardin" et "Les habitant du jardin"

vendredi 10 août 2012

Coccinelles : De la larve affreuse à la nymphe surprenante

Oeufs de coccinelle
En préambule, un constat : ce printemps et cet été 2012 furent chiches pour l'observation des coccinelles.


Larve de coccinelle "normale"
Pourtant, à l'automne 2011, le jardin était envahi de coccinelles (avec la super vidéo de l'embouteillage de coccinelles sur feuilles d'euphorbe !), et cet automne et hiver je les observais réfugiées dans leurs abris. Nombre des coccis que j'avais l'habitude de "suivre" lors de mes pérégrinations au jardin... je les ai perdues de vue ou retrouvées mortes et desséchées sur leur abri.

Cet été 2012, je suis étonnée par la quasi-absence de coccinelles. J'ai dû en voir moins d'une dizaine durant l'été, dont plusieurs bébés que je n'ai pas revus adultes.

On dit qu'il y a des années à coccinelles et des années sans...
Donc 2012 doit être une année sans.

Larves de coccinelle asiatique
Au printemps, j'ai quand même pu observer quelques larves et nymphes de coccinelles.
La larve ressemble à un mini cloporte très bizarroïde :
Qui pourrait deviner que de cette chose à pattes et à picots, se développera une coccinelle ?

La larve de coccinelle asiatique se reconnaît facilement : elle possède "2 bandes dorsales parallèles sur les segments abdominaux 1 à 5. Entre ces 2 lignes, les segments 4 et 5 portent chacun une paire de tubercules oranges". (source).




Coccinelle jaune et larve
J'ai eu le bonheur d'apercevoir ma seule et unique larve de coccinelle jaune fin juin 2012 :

Elle était posée sur une feuille de mahonia et à proximité se blottissait une minuscule coccinelle jaune à 22 points.

Je n'ai pas eu la chance de les revoir par la suite, ni la larve certainement devenue nymphe, ni la petite cocci jaune.





Nymphe de coccinelle
La larve de la coccinelle, parvenue à un certain stade, se posisitonne sur une feuille ou comme chez moi une aiguille de pin, n'en bouge plus et se transforme en une nymphe orangée.
Nymphes de coccinelles sur aiguilles de pin
(différents stades)

Cette nymphe restera totalement immobile et ne se nourrira pas jusqu'à devenir une cocci !
Le même pin du jardin a ainsi dû accueillir une dizaine de nymphes ce printemps.

La nymphe (photo ci-dessus) ressemble à un coquillage miniature (oserais-je dire un lambi ? on va me taxer de lambinoiaque).

--> Voir les chroniques "Coccinelles" du blog et la page "Habitants du jardin"


Gilles Paris : "Autobiographie d'une courgette"

***** 2002 - Réf pays : France - Genre : Récit d'un "incapable mineur" qui a tué sa maman et découvre la joie de vivre en foyer d'accueil
Un joli petit roman dans lequel Gilles Paris s'exprime par la voix d'un enfant de 9 ans, prénommé Icare et surnommé Courgette (le pauvre...).

Courgette vit seul à la campagne avec sa mère, qui, elle, vit seule avec sa jambe handicapée, ses bières et son poste TV. Le père est "parti avec une poule" (quelle idée ! se dit le gamin qui observe poules et cochons de sa fenêtre).
Voilà : Courgette s'habille seul, va à l'école, fait seul ses devoirs (parfois), prend des tatanes car sa mère est souvent sur les nerfs, la bière y est pour quelque chose. Comme il aimerait qu'elle s'intéresse un peu à lui au lieu de vivre avec et pour sa télé.

Un jour, Courgette fouille dans un tiroir et waouh !!! découvre un revolver !!! Comme à la télé. Il décide d'aller tuer le ciel pour délivrer sa mère de son alcoolisme et de ses malheurs. Pan, pan... La mère accourt furieuse. Bagarre pour récupérer le pistolet. Un coup part. Voilà, Courgette a tué sa mère : "Elle ressemble à une poupée de chiffon toute molle et ses yeux sont grand ouverts. Je pense aux films policiers où des tas de femmes se font tuer et après elles ressemblent à des tas de chiffons toutes molles et je me dis "c'est ça, j'ai tué maman.""
Courgette a la chance que l'un des gendarmes dépêché sur les lieux s'attache à lui. Raymond le gendarme lui rendra visite chaque week end au foyer d'accueil.

Le livre raconte les premiers contacts avec les autres gamins écharpés de la vie et placés au foyer : le petit Ahmed scotché à son doudou lapin et qui fait pipi au lit, Béatrice qui garde ses doigts dans le nez, Jujube qui ne pense qu'à manger, Simon le donneur de leçons, Boris et Antoine les fanas du jeu du dictionnaire, et Camille, la jolie princesse de Courgette.
La vie dans cette maison d'accueil obéit à des règles (les enfants punis essuieront la rampe) et des rituels auxquels les enfants s'habituent et qu'ils respectent. Les "zéducs" sont sympas, surtout Rosy qui déborde de tendresse  pour tous ces bambins. Le foyer est "humain" et les adultes dévoués à leur mission. Gilles Paris explique avoir visité une telle maison d'accueil avant d'écrire son livre.
Avec beaucoup d'humour, l'auteur décrit la petite vie, le quotidien, les pleurniches, les aventures, la classe de neige, les brouilles... tout passe par la voix de Courgette, soit un langage parlé par un enfant de 9 ans, allez hop les fautes de français, de syntaxe, de grammaire !!! c'est la fête aux fôtes ! et c'est exprès.

Le petit Courgette approche de ses 10 ans. Ce qui m'a surpris dans le roman, c'est la naïveté de cet enfant (qui croit toujours au père Noël, ne comprend pas les jeux de mots...) qui détonne pour un enfant de cet âge. Cela aurait davantage correspondu à un plus petit.
Je m'étais déjà fait cette même réflexion dans "Au pays des kangourous".
Et par d'autres endroits, Courgette montre une maturité tout aussi étonnante, notamment au travers de son histoire d'amour avec Camille.
Ce hiatus m'a un peu gênée dans le roman. C'est le seul défaut. Sinon, beaucoup d'humour, de réflexions rigolotes, et une histoire qui se finit comme un conte de fées puisque Courgette et Camille seront tous les deux adoptés par le gentil gendarme. (et Courgette de penser parfois qu'il a bien fait de tuer sa maman par accident, ce qui lui a permis de rencontrer tous ses nouveaux copains, + sa Camille, de changer de vie et d'en profiter... : là on frôle le politiquement incorrect !)
Autre question en suspens : Courgette et Camille les deux petits amoureux qui s'embrassent déjà comme des grands, sont adoptés et deviennent donc frère et soeur... (Ed. J'ai Lu, 2002, 256 p.)

Voir du même auteur : "Au pays des kangourous"

mardi 7 août 2012

Eduardo Manet, petit-fils des peintres Eva Gonzales et Manet : Le Fifre

Eduardo Manet : "Le fifre" et portrait d'Eva Gonzales par Manet
*****  (2011) - Réf. géogr : France / Cuba / Espagne - Genre : Biographie et découverte d'une peintre de talent

Eduardo Manet, cet auteur cubain que j'apprécie beaucoup, raconte dans son dernier roman Le fifre comment il a découvert qu'il était le petit-fils du peintre français Edouard Manet.

Le roman retrace la (courte) vie de sa grand-mère, Eva Gonzalès (1849-1883), qui fut une des rares femmes peintres de l'époque, aux côtés de sa rivale Berthe Morisot (1841-1895). Rivales car les deux femmes furent toutes deux des muses du peintre Edouard Manet (1832-1883).
"Les femmes aimaient Manet et Manet aimait les femmes." (intro du roman).

Eva Gonzalès bénéficie de l'appui précoce de sa famille pour développer ses talents de peintre. Elle est douée, à 12 ans elle se passionne pour les dessins de Goya (hum, je n'arrive toujours pas à succomber aux oeuvres de Goya qui ne font que m'effrayer sans me captiver, sorry...). 
Eva Gonzales :
Autoportrait
(vers 1880)

A 20 ans, Eva devient l'élève unique de Manet, un temps chaperonnée pour les séances par sa soeur Jeanne, puis seule à seul avec le peintre... Ce peintre sulfureux qui a représenté dans Le déjeuner sur l'herbe une femme nue étendue aux côtés de deux messieurs. (NB: je n'aime pas non plus ce tableau que le monde s'arrache ! sorry bis)

Eva Gonzalès : Portrait d'une jeune femme 1879
La famille Gonzalès, issue de la grande bourgeoisie monégasque et espagnole, appartient au cercle des gens cultivés et aisés. Le père, Emmanuel Gonzalès, romancier, présida la Société des Gens de Lettres.
Le roman nous plonge au coeur de la vie sociale des artistes de l'époque, le Second Empire, et nous croisons avec intérêt Fantin-Latour, Edgar Degas "le cynisme élégant", "le vieux" Gustave Courbet, Alfred Stevens "le perfide Wallon", Alfred Sisley "le perfide Anglais", le photographe Nadar, Camille Pissaro, Monet, Renoir, Paul Cézanne, Emile Zola...

Eva Gonzalès expose ses premières toiles en 1870 au Salon du Grand Palais. Eclate la guerre avec la Prusse. Le jeune peintre Frédéric Bazille est tué au front. La capitulation de Paris, le siège, la famine, l'exode. Puis La Commune, écrasée, 17.000 fusillés, des milliers de déportés.

Fichier:Eva Gonzales - Enfant de troupe.JPG
Enfant de troupe 1870
Le tableau d'Eva intitulé Enfant de troupe (1870) est inspiré du Fifre de Manet qui prête sa couverture au roman, du reste. L'Etat achète le tableau d'Eva. Je n'aime ni l'original, ni la copie inspirée : le sujet ne me sied point voilà tout (cf. photo). En réfléchissant au choix d'Eduardo Manet de retenir le tableau Le Fifre de Manet, comme titre et couverture de son roman, je pense qu'il se reconnaît simplement dans l'allusion au (premier ?) fils illégitime de Manet qui aurait posé pour ce tableau, son père étant le deuxième fils illégitime du peintre.

En 1872, Eva découvre qu'elle porte l'enfant d'Edouard Manet. Elle se réfugie en Espagne chez sa Tante Tia Dolores pour donner naissance à cet enfant illégitime, qui sera élevé par la riche tante. Cet enfant qui est le père de notre romancier cubain.

De retour à Paris, elle reprend ses cours auprès du maître Manet, réalise nombre de tableaux. Son talent est reconnu en Belgique : "Chacun s'émerveille de trouver dans une très jeune artiste tant de tempérament, une si extraordinaire vision du monde réel, une virtuosité si présente et des qualités qui, tout en la rangeant dans l'école de Manet, la rendent par certains côtés supérieurs au maître même." Puis Londres... Chaque année, la peintre prépare de nouvelles toiles pour le Salon.
Le roman décrit la guerre des deux Salons de peinture à Paris : le Salon officiel et le salon des Refusés, et la gestation de ce qui va devenir l'association des Impressionnistes, dont Berthe Morisot sera la seule représentante féminine. Eva Gonzalès continuera d'exposer au Salon officiel.

La jalousie est toujours de mise entre les deux femmes peintres. Quand le tableau de Manet "Le repos" qui montre Berthe Morisot sur un canapé, est retiré du Salon de 1874 car jugé tendancieux (!), Eva Gonzalès exulte :
"- Tu sais Jeanne, j'avais l'intuition (...) que ce portrait de la Morisot proposant son corps à l'artiste éveillerait la répulsion des gens honnêtes !
- Eva, s'il ne s'agissait pas de Berthe Morisot, tu serais furieuse contre le jury et le public du salon." (p.220)


En 1878, ce sont les deux soeurs Gonzalès, Jeanne et Eva, qui exposent au Salon (officiel), alors que l'oeuvre de Manet est encore refusée ! Cette même année, Edouard Manet ne peut plus cacher la douleur que lui cause l'une de ses jambes.

1879 : Eva Gonzalès (30 ans) épouse le peintre graveur Charles Henri Guérard, ami proche de Manet, qui est témoin au mariage.

En mai 1883, Eva accouche d'un petit Jean-Raymond Guérard, le jour où Manet est amputé de sa jambe. Quelques jours plus tard, le peintre meurt ravagé par cette maladie, la syphilis, qu'il avait contractée dans sa jeunesse.
Et à nouveau quelques jours plus tard (6), Eva Gonzalès, à 34 ans, décède d'une embolie alors qu'elle confectionnait une couronne mortuaire pour E. Manet. "Eva est morte foudroyée d'amour".

Eva Gonzales : Sous le berceau (1879/1880)
Une coïncidence :
J'ai visité l'expo consacrée à Berthe Morisot au musée Marmottan, au printemps / merci Isa ;)) . J'ai acheté et commencé à lire la biographie que Dominique Bona a consacré à Berthe Morisot. Et, en vadrouille le samedi à la bibliothèque (comme quasi tous les samedis ! y'en a qui font le marché, moi je fais mon marché de livres), mon regard tombe sur le livre d'Eduardo Manet intitulé Le fifre.
Je me fais alors la réflexion que ce titre est peu seyant d'une part, et la couverture idem d'autre part ! Je ne touche même pas au livre.
La semaine suivante, Le fifre est toujours sur le présentoir. Par égard pour le romancier cubain que j'apprécie, je fais l'effort de lire la quatrième de couverture : ô surprise, il est question des peintres Manet et Eva Gonzalès... contemporains et proches de Berthe Morisot.
 
Voici comment j'ai découvert l'existence de cette jeune femme peintre Eva Gonzalès, dont je trouve les tableaux très beaux et expressifs. Et dont je n'avais jamais entendu parler auparavant.


Fichier:Eva Gonzalès - Morning Awakening.jpg
Eva Gonzales : Le réveil (1876)
Des tableaux qui me plaisent parfois bien plus que des chefs d'oeuvre adoubés d'artistes masculins contemporains.
Je ne suis hélas pas du tout en mesure de commenter la force ou la légèreté du trait, l'usage des couleurs etc. (en dépit d'une grand-mère, et de grand-tantes douées en peinture aujourd'hui décédées : que n'ai-je eu l'occasion de discuter de ces femmes peintres avec mes aïeules...).

Je me fie simplement à mon impression générale quand je découvre ces tableaux.

Ainsi, le tableau "Le réveil" ci-contre : qu'a-t-il à envier à d'autres chefs d'oeuvre ? Il est réaliste, sensible, magnifique, et fut acheté par le musée de Brème en Allemagne.


Eva Gonzales : Plage de Dieppe vue depuis la falaise Ouest (1871)
A présent, je guetterai avec ferveur toute expo mettant en avant cette formidable peintre. Sa reconnaissance officielle, posthume, en tant que grande artiste a lieu lors de l'Exposition Universelle de 1900 à Paris, où deux de ses tableaux, Une loge aux Italiens (visible au Musée d'Orsay) et L'indolence (collection privée) sont plébiscités par le public.
Eva Gonzales :
Nounou avec enfant (1877/78)


Le tableau "Nounou avec enfant" a été acheté en 2006 par la National Gallery de Washington.
Ce serait l'un des meilleurs tableaux d'Eva G. qui rend dans cette toile toute l'étendue de sa maîtrise technique: "composition structurée, cadrage asymétrique avec profil perdu de l'enfant, intégration des figures en habits modernes dans un paysage, touche fougueuse, réalisme des plantes et des tissus, étude vibrante de la lumière". (La Tribune de l'Art)


Mon appréciation sur le roman "Le fifre" écrit par Eduardo Manet :

Un petit bémol pour l'écriture que j'ai trouvé laborieuse, poussive, manquant d'aisance et d'entrain, contrairement aux autres romans que j'avais lus de cet auteur.
Le roman fait la part belle aux cahiers intimes de Jeanne Gonzalès, la soeur d'Eva, peintre également. Eduardo Manet explique avoir hérité de ces cahiers à la mort de son père. Je me suis demandé quelle était la part du romanesque et de l'authentique dans la restranscription de ces cahiers. 


Eva Gonzales : Le thé
Malheureusement pour le roman, l'édition dispo en bibliothèque regorgeait de fautes et erreurs de transcription (rien que le dos de couverture : Eva Gonzalès rencontrant E. Manet en... 1969, un siècle d'erreur !): gênant quand même en 2012 d'avoir l'impression qu'il n'existe plus de lecteurs correcteurs avant publication. Mais le sujet m'intéressait...
L'auteur, je l'apprécie, et j'ai découvert une artiste peintre du Second Empire formidable... Il était temps ! Mais comme quoi de nos jours toutes les découvertes sont permises quel que soit l'âge.

A présent, j'ai terminé la biographie de Dominique Bona sur Berthe Morisot.
J'entame le journal de Julie Manet, la fille de Berthe Morisot et Eugène Manet, le frère d'Edouard. J'ai l'impression d'être devenue une familière de tous ces artistes du Second Empire, de leurs espoirs et succès, de l'Histoire de cette période. Et surtout de la difficulté pour une femme d'être reconnue peintre professionnelle au même titre que leurs confrères.

Voir aussi sur ce blog :
--> "D'Eva Gonzalès à Federico Zandomeneghi", un article rectificatif que je dois à un blogggeur expert en impressionnisme !
--> "Le journal de Julie Manet" (fille de Berthe Morisot et Eugène Manet)

lundi 6 août 2012

JO de Londres 2012 et musique suite

La cérémonie des JO de Londres 2012 a permis de rendre hommage aux grands de la musique British, dont :
  • Beatles (She loves you, Twist and shout, Hey Jude)
  • Stones (Satisfaction)
  • Bowie (Starman, Absolute beginners)
  • Kinks (All day and all of the night)
  • Queen (Bohemian Rhapsody)
  • Clapton (Wonderful Tonight)
  • The Who (My Generation)
  • Led Zep (ouf ! Trampled under foot, choix surprenant j'ai trouvé, il fallait tendre l'oreille pour reconnaître sans s'y attendre ce morceau de Physical Graffiti - mais anyway tout morceau de Led Zep would have done it)
  • Pink Floyd (Eclipse), et le cochon rose de l'album en figurine géante
  • les Clash (London Calling)
  • Radiohead (Creep)
  • Oasis (Hindu times, Wonderwall)
  • Muse (Uprising, Map of the problematique)
  • Blur (Song 2)
  • The Verve (Bittersweet Symphony)
  • Amy Winehouse
  • Franz Ferdinand (Take me out)
  • Kaiser Chiefs (I predict a riot)
  • The Prodigy (Firestarter)
  • Adele (Rolling in the deep)
  • Eurithmics (Sweet Dreams)
  • Coldplay (Viva la vida)
  • les p'tits jeunes (26 ans) de Arctic Monkeys en live pour Bet you look good on the dancefloor et Come together (j'ai trouvé que sur Come together, Alex Turner avait un peu de mal à monter en voix)

Les chansons auxquelles je ne m'attendais peut-être pas :
  • le God Save the Queen des Sex Pistols (+ Pretty vacant) en présence de Sa Majesté  !
  • Frankie goes to Hollywood (Relax, avec des paroles quand même un peu hot pour les oreilles de la Reine)
  • OMD (Enola Gay) : je n'aurais pas spontanément pensé à eux pour illustrer le tableau musical britannique. ! Au détriment d'autres artistes... tels que mentionnés ensuite ? (Danny Boyle, va falloir m'expliquer gentiment !)

Des artistes absents (choix réfléchi ou contrainte technique ou de temps ou "mélodique" ?) :
  • U2 (l'Irlande, je l'inclus, pour les J.O.?), Police, Genesis, Peter Gabriel, Phil Collins, Deep Purple, Black SabbathThe Cure, Talking Heads (ah non : new yorkais !), Simpleminds, Dire Straits, Kasabian,Texas, Elton John, The Smiths, Boy George, Lili Allen... ET King Crimson, Jethro Tull, les Animals, les Yardbirds, Moody Blues...
  • What about "Joseph" ! Yes, "Joseph and the amazing technicolor dreamcoat" ??? I love it !!!
  • Ce sont ceux qui me viennent d'office à l'esprit, mais d'autres sont légion (tiens voilà que je pense au Ska de Madness...,). Reconnaissons une expertise britannique en pop rock folk et remercions-les pour ce plaisir intense que les musiciens brits nous apportent !!!!

Et dans les gradins des JO, pendant les compétitions, il y a bien sûr deux chansons cultes que le public hurle à pleins poumons, moi avec (depuis mon poste de TV) :
  • We will rock you
  • et Seven Nation Army  (dummmm dum dum dum dum dum dummmmmmmmm... mi-mi-sol-mi-ré-do-si

En bref:
Mince que la ziquemu British est culte ! merci La Reine pour ses oreilles ouvertes et complaisantes. God Save the Queen !
-> Autres chroniques "Musique"
-> notamment chronique postérieure sur la musique de la cérémonie de clôture !

dimanche 5 août 2012

Les JO de Londres et Mike Oldfield

Mike Oldfield London 2012
Evidemment, il fallait regarder la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres. Absolument fabuleuse !
Maxine, you did a great job !
Une surprise parmi tant d'autres : Mike Oldfield jouant en pleine forme les Tubular Bells...

Longtemps que je n'avais pas eu une petite pensée pour Mike Oldfield qui a pourtant habité ma jeunesse avec le merveilleux Moonlight Shadow...
Né en 1953, ce grand musicien sort Tubular Bells à l'âge de 20 ans, album instrumental sur lequel il joue l'ensemble des instruments.
Mes albums favoris (moi qui n'ai jamais vu L'exorciste) : avec la voix de Maggie Reilly...
  • Five miles out (1982) : Family Man - Five miles out
  • Crises (1983) : Moonlight Shadow - Foreign Affair - Shadow on the wall (chant: Roger Chapman)
  • Discovery (1984) : To France
M.O a également réalisé la BO du film "La déchirure". Sur des albums postérieurs, des guests stars telle Bonnie Tyler (Island) ont apporté leur collaboration.
Ensuite, j'ai perdu le fil avec Mike Oldfield, mais toujours conservé Moonlight Shadow et consoeurs dans mon MP3. Quelle belle surprise de le voir en forme lors de la cérémonie des JO 2012, à 59 ans.
(et Paul McCartney en final, bête de scène toujours mais la voix un peu éraillée à 70 ans !).

De quoi parle la chanson Moonlight Shadow ?
Un homme se fait tuer peu avant 4h du matin de 6 balles. Une femme essaie de le rejoindre sans succès. Elle essaiera ensuite d'entrer en contact avec lui dans l'autre monde...
Au-delà de ces paroles, on a évoqué un rapport avec le magicien Houdini (cf. le film de George Marshall avec Tony Curtis et Janet Leigh - 1953) et avec l'assassinat de John Lennon le 8 décembre 1980.
"It has been suggested that the lyrics of the song are a reference to the murder of John Lennon despite the fact that the events in the song do not correspond with those of Lennon's murder. Lennon was shot four times just before 11pm, whereas in the song the time is 4am and the number of shots is six. When asked if "Moonlight Shadow" is a reference to John Lennon's murder in a 1995 interview, Oldfield responded:
Not really... well, perhaps, when I look back on it, maybe it was. I actually arrived in New York that awful evening when he was shot and I was staying at the Virgin Records house in Perry Street, which was just a few blocks down the road from the Dakota Building where it happened, so it probably sank into my subconscious. It was originally inspired by a film I loved –Houdini, starring Tony Curtis, which was about attempts to contact Houdini after he'd died, through spiritualism... it was originally a song influenced by that, but a lot of other things must have crept in there without me realizing it.
—Mike Oldfield, "Gareth Randall Interviews Mike Oldfield"" (source : Wikipedia)
Paroles de Moonlight Shadow :
The last that ever she saw him
Carried away by a moonlight shadow
He passed on worried and warning
Carried away by a moonlight shadow.
Lost in a river last saturday night
Far away on the other side.
He was caught in the middle of a desperate fight
And she couldn't find how to push through

The trees that whisper in the evening
Carried away by a moonlight shadow
Sing a song of sorrow and grieving
Carried away by a moonlight shadow
All she saw was a silhouette of a gun
Far away on the other side.
He was shot six times by a man on the run
And she couldn't find how to push through

I stay - I pray - I see you in heaven far away x2

Four AM in the morning
Carried away by a moonlight shadow
I watched your vision forming
Carried away by a moonlight shadow
Star was light in a silvery night
Far away on the other side
Will you come to talk to me this night
But she couldn't find how to push through

[refrain] - Caught in the middle of a hundred and five (*)
The night was heavy but the air was alive
She couldn't find how to push through
Carried away by a moonlight shadow - Carried away by a moonlight shadow
Far away on the other side.
(*) : Caught in the middle of a hundred and five : non ce n'est pas une expression anglaise particulière, et non l'homme n'est pas non plus pris dans un tir d'AK-105 ! D'après M.O, l'homme se trouve "pris au milieu d'une foule de 105 personnes/hundred and five"... parce qu'il fallait une rime avec "alive".

-> Autres chroniques "Musique"

mercredi 1 août 2012

Chouette (euh ?!) : des centaines de bébés araignées épeires chez nous

Vers la fin mai de cette année, un drôle de spectacle attire mon attention : deux sortes d'essaims de minuscules bestioles jaune et orange, accrochés à la gouttière du chalet de jardin.

De fait, il s'agissait d'une crèche de bébés épeires : deux nids où sont agglutinés tous les bébés araignées. Ils restent groupés un moment, puis je les vois s'éparpiller sur la toile, se déplacer dans tous les sens, et revenir se coller au groupe : regardez la vidéo ci-dessous !.

Les bébés épeires sous la pluie battante
(et la photographe aussi est sous la pluie !)
Le lendemain, ils sont toujours là, agglutinés sous la pluie qui ne les épargne pas.

Et le surlendemain, je m'empresse d'aller le soir voir où en sont mes bébés araignées : plus personne !
Ils sont tous partis, envolés comme ça du jour au lendemain.

Sans laisser d'adresse, pourrais-je ajouter... sauf qu'à présent, en plein été, notre paisible jardin est envahi d'araignées épeires ados : y en a partout ! Impossible de se promener sans se prendre le visage ou les cheveux dans les fils de soie.
Elles logent même sur les rétroviseurs de la voiture et plusieurs fois, j'ai dû mettre dehors des effrontées qui squattaient la voiture.


La pouponnière de bébés épeires décorée de gouttes d'eau
Vous voyez les images des deux nids de bébés : je vous laisse imaginer le nombre d'araignées adultes que cela a donné...

Et l'embarras que cela me cause à la longue de ne pouvoir faire un pas, accrocher le linge, cueillir les framboises, sans me prendre un fil de toile dans le visage ou la bestiole dans les cheveux...

Pourtant, ici, respect des araignées. mais de là à apprécier héberger des centaines d'épeires dans un petit jardin, c'est un défi.
Epeire ado capturant une proie (et 2e proie emmaillottée à gauche)
Epeire diadème adulte
(on voit bien le motif en croix blanche)
Mais ces bébés épeires étaient si insolites à voir.

Finalement, un tel spectacle n'est pas à la portée de tous : encore faut-il avoir le jardin, les yeux pour regarder, l'envie de voir ça, et se trouver là au bon moment car d'un coup, la pouponnière a disparu et chaque bébé s'en est allé tissé sa première toile et vivre sa vie.
Une précision du journal préféré de ma jeunesse, "La Hulotte" : le bébé épeire diadème tisse sa première toile circulaire (soit son piège) qui représente 38 fois sa taille.

Un clin d'oeil aux oeuvres d'art éphémères : Sculpture de buffle en miel pops !

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