vendredi 10 août 2012

Gilles Paris : "Autobiographie d'une courgette"

***** 2002 - Réf pays : France - Genre : Récit d'un "incapable mineur" qui a tué sa maman et découvre la joie de vivre en foyer d'accueil
Un joli petit roman dans lequel Gilles Paris s'exprime par la voix d'un enfant de 9 ans, prénommé Icare et surnommé Courgette (le pauvre...).

Courgette vit seul à la campagne avec sa mère, qui, elle, vit seule avec sa jambe handicapée, ses bières et son poste TV. Le père est "parti avec une poule" (quelle idée ! se dit le gamin qui observe poules et cochons de sa fenêtre).
Voilà : Courgette s'habille seul, va à l'école, fait seul ses devoirs (parfois), prend des tatanes car sa mère est souvent sur les nerfs, la bière y est pour quelque chose. Comme il aimerait qu'elle s'intéresse un peu à lui au lieu de vivre avec et pour sa télé.

Un jour, Courgette fouille dans un tiroir et waouh !!! découvre un revolver !!! Comme à la télé. Il décide d'aller tuer le ciel pour délivrer sa mère de son alcoolisme et de ses malheurs. Pan, pan... La mère accourt furieuse. Bagarre pour récupérer le pistolet. Un coup part. Voilà, Courgette a tué sa mère : "Elle ressemble à une poupée de chiffon toute molle et ses yeux sont grand ouverts. Je pense aux films policiers où des tas de femmes se font tuer et après elles ressemblent à des tas de chiffons toutes molles et je me dis "c'est ça, j'ai tué maman.""
Courgette a la chance que l'un des gendarmes dépêché sur les lieux s'attache à lui. Raymond le gendarme lui rendra visite chaque week end au foyer d'accueil.

Le livre raconte les premiers contacts avec les autres gamins écharpés de la vie et placés au foyer : le petit Ahmed scotché à son doudou lapin et qui fait pipi au lit, Béatrice qui garde ses doigts dans le nez, Jujube qui ne pense qu'à manger, Simon le donneur de leçons, Boris et Antoine les fanas du jeu du dictionnaire, et Camille, la jolie princesse de Courgette.
La vie dans cette maison d'accueil obéit à des règles (les enfants punis essuieront la rampe) et des rituels auxquels les enfants s'habituent et qu'ils respectent. Les "zéducs" sont sympas, surtout Rosy qui déborde de tendresse  pour tous ces bambins. Le foyer est "humain" et les adultes dévoués à leur mission. Gilles Paris explique avoir visité une telle maison d'accueil avant d'écrire son livre.
Avec beaucoup d'humour, l'auteur décrit la petite vie, le quotidien, les pleurniches, les aventures, la classe de neige, les brouilles... tout passe par la voix de Courgette, soit un langage parlé par un enfant de 9 ans, allez hop les fautes de français, de syntaxe, de grammaire !!! c'est la fête aux fôtes ! et c'est exprès.

Le petit Courgette approche de ses 10 ans. Ce qui m'a surpris dans le roman, c'est la naïveté de cet enfant (qui croit toujours au père Noël, ne comprend pas les jeux de mots...) qui détonne pour un enfant de cet âge. Cela aurait davantage correspondu à un plus petit.
Je m'étais déjà fait cette même réflexion dans "Au pays des kangourous".
Et par d'autres endroits, Courgette montre une maturité tout aussi étonnante, notamment au travers de son histoire d'amour avec Camille.
Ce hiatus m'a un peu gênée dans le roman. C'est le seul défaut. Sinon, beaucoup d'humour, de réflexions rigolotes, et une histoire qui se finit comme un conte de fées puisque Courgette et Camille seront tous les deux adoptés par le gentil gendarme. (et Courgette de penser parfois qu'il a bien fait de tuer sa maman par accident, ce qui lui a permis de rencontrer tous ses nouveaux copains, + sa Camille, de changer de vie et d'en profiter... : là on frôle le politiquement incorrect !)
Autre question en suspens : Courgette et Camille les deux petits amoureux qui s'embrassent déjà comme des grands, sont adoptés et deviennent donc frère et soeur... (Ed. J'ai Lu, 2002, 256 p.)

Voir du même auteur : "Au pays des kangourous"

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