***** Réf. géogr. : Japon - Genre : Biographie poétique et envoûtante du peintre Hokusai
Ce merveilleux petit livre est une grande découverte...
Quel bonheur de lecture, quel dépaysement et enchantement à chaque page !
Pourtant, je ne connais pas le Japon, et je ne connaissais que très peu de choses du peintre Hokusai (hormis la célèbre "vague" et quelques vues du Mont Fuji...).
J'ai aperçu l'ouvrage à la médiathèque, et, venant de visiter l'exposition Van Gogh (rêves de Japon) / Hiroshige (carnets de voyage) à la Pinacothèque de Paris, je me suis dit que ce roman serait un prolongement intéressant de cette expo qui m'avait passionnée.
L'auteur du "vieil homme aux dix mille dessins" , Aude Fieschi, est une remarquable conteuse et elle a si bien su nous transmettre sa connaissance du Japon que j'avais l'impression de cheminer aux côtés de Hokusai (1760-1849) dans ce Japon encore fermé aux étrangers.
Un livre coup de coeur que je recommande chaudement. (Ed. Philippe Picquier, 2012, 208 p)
[ Isabelle, j'ai beaucoup pensé à toi en lisant ce livre ! ]
La description de la beauté des érables...
"C'était un autre beau jour de fin d'automne, il y avait de cela plusieurs années déjà. Il avait plu toute la nuit et au matin la végétation, débarrassée de toute poussière, brillait de mille feux. J'étais sorti me promener pour profiter du spectacle. Les feuilles d'érables qui dans certains bosquets commençaient à rougir faisaient ressortir par contraste la beauté des feuilles encore vertes. J'aimais particulièrement ce moment, juste avant l'embrasement complet de tous les érables.
Je me dirigeai donc vers le jardin d'un petit temple qui se trouvait non loin de chez moi et dont j'aimais l'agencement savant des espèces. et là, je cherchai "mon" arbre, un érable aussi, mais différent de ceux qui composent notre paysage. Il était plus grand avec des feuilles plus larges. et à cette époque de l'année, le grand érable, en avance sur les autres arbres, était habillé de jaune, un jaune si lumineux que même par temps gris, on avait l'illusion que le soleil était tombé sur la terre et le faisait flamber. Il ne devenait pas rouge comme les autres érables du Japon, il restait d'un beau jaune qui tournait au brun juste avant de se dévêtir d'un seul coup de ses feuilles.
J'entendais alors le râteau du jardinier qui s'occupait à collecter cette abondante moisson, première récolte de l'automne. sous peu, l'arbre tendrait ses bras noirs vers le ciel, implorant sa parure blanche d'hiver. Alors, l'envie me prenait de trouver tout de suite le dessin et les couleurs qui pourraient rendre, dans toute sa beauté, cette ultime explosion lumineuse. Puis je décidai de rentrer, heureux de cette petite promenade qui, pensais-je, renouvellerait mon inspiration. (p.162)
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