(Ed. "Actes Noirs", Actes sud, trad. C. Bleton, 480 p.)
J’avais adoré le premier roman du catalan Victor del Árbol, "La tristesse du samouraï". Je me suis donc jetée sur son deuxième opus avec frénésie !
Mon enthousiasme s’est un peu
échaudé au fur et à mesure que l’intrigue s’épaississait tout comme le nombre
de personnages. Tant d’intrigues parallèles, bien que prenantes, m’ont donné le
tournis et j’avais du mal à retrouver mes petits d’un chapitre à l’autre.
Puis petit à petit un certain fil
conducteur se dessine, on se prend à supposer des rapprochements hasardeux
entre les personnages qui a priori n’ont aucun lien entre eux. Ils partagent
toutefois des tragédies familiales : mort d’un enfant, d’une épouse, d’un
mari, accident, prison, dépression… L’auteur nous trace des pistes et nous
lecteur nous fonçons parfois tête baissée… dans le décor.
C’est qu’il est redoutable de
machination ce Victor del Árbol : son roman est un puzzle où toutes les
pièces s’imbriquent mais de façon si sournoise qu’on en reste pantois.
Un roman noir, plein de sang, d’atrocités :
c’est tout juste si tout le monde ne finit pas par mourir !
Une intrigue très complexe mais
qui repose parfois sur des coïncidences difficilement crédibles.
Alors si vous êtes prêt à
patauger dans les flaques de sang en vous accrochant à une intrigue ô combien
touffue, vous passerez un moment haletant en compagnie de "La maison des
chagrins". Que vous en-restera-t-il quelques temps plus tard ? Je doute que, hormis l'intrigue générale, vous parveniez à vous soutenir des personnages (de leurs noms pour commencer !) et des multiples rebondissements... Mon conseil si vous ne l’avez pas déjà lu, misez d’abord sur "La tristesse du samouraï" (2011) ou "Toutes les vagues de l'océan" (2014).
Résumé de l’éditeur : "Eduardo
tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l’alcool et aux
psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient
de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme
et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en
exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa galeriste place dans les
grandes surfaces.
Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande :
une célèbre violoniste lui demande de réaliser le portrait de l’homme qui a tué
son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les traits de l’homme les
caractéristiques de l’assassin. Unis dans la même douleur, la commanditaire et
l’artiste ouvrent bientôt la boîte de Pandore, déchaînant tous les démons qui
s’y trouvaient enfouis. Le pinceau d’Eduardo met au jour une galerie d’êtres
tourmentés, enfermés dans un drame qui a figé leur existence : un jeune Chinois
androgyne qui fait commerce de son corps, un fils de combattant de l’OAS
enrichi par le gaz et le pétrole d’Alger, un ex-agent de la police politique de
Pinochet, un Arménien sans foi ni loi, une jeune fille abusée par l’amant de sa
mère, un mercenaire soufi… Autant de personnages qui hantent la maison des
chagrins, pris au piège d’une vengeance désespérée et d’un hasard qui n’est que
l’autre nom du destin. Assemblant sous les yeux du lecteur les mille et une
pièces d’un terrifiant puzzle, Víctor del Árbol signe un roman vertigineux de
maîtrise, glaçant de noirceur et désarmant d’humanité."
--> chronique "POLARS"
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