J'ai découvert au hasard d'une balade de déconfinement avec mon chien sur la pelouse de notre ville, exposés de ci de là entre les arbres, de grands et beaux portraits de femmes.
Je ne m'y attendais pas, ce fut une surprise très intéressante, et enrichissante.
L'artiste peintre, Brigitte DALAHAIE, a coréalisé le montage du documentaire "WOMAN" réalisé par Anastasia Mikova et Yann-Arthus Bertrand. Il s'agit d'un projet mondial qui donne la parole à 2.000 femmes à travers 50 pays différents, sur des thèmes aussi variés que la maternité, l’éducation, le mariage, les violences conjugales, l’indépendance financière, les règles, la sexualité, l'esthétique...
Il est annoncé que le film permet de découvrir la parole des femmes comme on ne l’a jamais entendue auparavant. Je n'ai pas vu le film, mais les quelques portraits légendés exposés en plein air par Brigitte Delahaie, dans le cadre de la journée de la femme du 8 mars 2020, frappent comme des uppercuts.
Verena Mukagashugi (Rwanda), Josephine Razanamanana (Madagascar), Li Ding (Chine), Laxmi Agarwal (Inde) |
J'ai apprécié autant le coup de pinceau de l'artiste que la force des textes qui accompagnent chaque portrait.
Quelques mots, ou bien quelques phrases, voire un paragraphe, jaillissent de la bouche de ces femmes pour délivrer leur vérité, des mots simples, qui racontent un malheur (violence conjugale, attaque à l'acide, avortement, pauvreté, déscolarisation...), qui résument la condition féminine dans le monde ("Moins de 10% des pays sont dirigés par une femme", "Les femmes représentent 70% des personnes vivant sous le seuil de la pauvreté") ou qui évoquent leurs victoires (s'offrir de la chirurgie esthétique, facteur de bien-être pour cette femme slave...), sans effet de style et sans censure. Des femmes fortes qui ont subi et qui gardent la tête haute et vont de l'avant.
Le portrait de la jeune chinoise Li Ding m'a particulièrement touchée, elle qui adorait étudier fut contrainte de renoncer à la scolarité au profit de son frère : "Si j'avais pleuré ou crié pour continuer à aller à l'école, ma mère aurait peut-être été d'accord. J'ai déjà raconté cette histoire plusieurs fois, mais à chaque fois, je suis émue et triste." Pour le coup, le témoignage de cette jeune chinoise me semble si empreint de fatalisme qu'il en est bouleversant.
Et puis, je dis merci à la ville de mettre en scène différentes formes d'art dans les lieux publics. Je trouve ça formidable, et suis fidèle chaque année à la manifestation Art'tifices qui expose l'art dans la rue et les bâtiments municipaux.
--> Voir la chronique "EXPOS" de ce blog...
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