dimanche 26 janvier 2014

Roberto Ampuero : "Quand nous étions révolutionnaires" (Chili/Cuba)

***** Nuestros anos verde olive - 1999. Réf Géogr. : Chili / Cuba
(Trad. A. Plantagenet, Ed. JC Lattès, 2013, 350 p.)

Roberto Ampuero est Ministre président du conseil de la culture et des arts du Chili depuis juin 2013. C'est aussi une figure de la littérature chilienne, connue pour les romans de son détective privé Caetano Brulé.


"Quand nous étions révolutionnaires" est un roman autobiographique très, très intéressant

Qui, sous couvert de roman, nous instruit concomitamment sur les années noires au Chili (la prise de pouvoir de Pinochet en 1973 et la dictature qui s'ensuit) et la pleine dictature castriste à Cuba.

L'auteur nous conte sans trop de langue de bois ses immenses désillusions quant au régime communiste et au castrisme alors qu'en fuite du Chili et réfugié en Allemagne de l'Est, il s'en vient vivre à  Cuba pour épouser la fille d'un haut fonctionnaire sbire de Castro aux mains tâchées de sang.
Roberto Ampuero décrit son désenchantement et sa déchéance dans cette île dont il finit paria et qu'il doit fuir coûte que coûte. Le récit de la double vie des Cubains est passionnant et frôle le documentaire. La population se débrouille par tous les moyens pour contourner les rationnements et parvenir à survivre. Les anciens riches sont mis à l'index, pillés. Tandis qu'une nomenclatura vit la très belle vie en buvant le champagne le plus coûteux dans les villas de Miramar. Les homosexuels sont pourchassés. Les intellectuels sont poursuivis, et comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, les livres sont brûlés... 
Un roman au style fluide, qui se lit vite, et qui témoigne du Cuba des années '70 en pleine guerre froide.
La préface est de Mario Vargas Llosa. 
Dommage que je n'ai pu le lire en VO...

Résumé (4e de couverture) : 
"Le récit s’ouvre sur le coup d’État d’Augusto Pinochet au Chili. Opposant à la dictature, le narrateur assiste à l’arrestation, la torture, et la mort de ses compagnons de lutte. En 1974, il s’exile en Allemagne de l’Est et rejoint rapidement un réseau de jeunes communistes. C’est là qu’il rencontre la fille du fameux révolutionnaire cubain Ulysse Cienfuegos (directement inspiré de Fernando Flores Ibarra, cacique de la révolution castriste, responsable de la mort de centaines de Cubains « contre-révolutionnaires »).
Éperdument amoureux d’elle, il accepte de la suivre à Cuba pour y fonder une famille et enfin vivre l’idéal communiste. Exalté par l’idée de la révolution, dirigé d’une main de maître par son terrible beau-père, le jeune homme embrasse immédiatement la devise de Castro : la patrie ou la mort. Alors que son mariage bat de l’aile, il découvre petit à petit la face cachée du régime. Les membres de la famille Cienfuegos vivent dans l’opulence, le reste de la population est soumise au rationnement. Chaque frein administratif ou bureaucratique est réglé en un clin d’œil à la seule mention du nom de son beau-père. Son amitié pour Herberto Padilla l’éclaire sur les persécutions dont les intellectuels font l’objet. Mis au ban de la société castriste par son divorce, il découvre le quotidien des habitants de La Havane, les privations, le secret, le néant des jours. Se méfier de tous, lutter pour trouver un toit, un morceau de pain, surveiller ses actes, ses paroles, jusqu’à ses pensées, à chaque instant. Une seule obsession le guide, comme Reinaldo Arenas ou Zoé Valdès avant lui, quitter l’île, chercher la liberté, encore. Avec esprit, entre mélancolie et humour, Roberto Ampuero raconte la quête d’un idéal. Très chaleureusement salué par la critique hispanophone, Nuestros años verde olivo est resté 24 mois sur la liste des best-sellers et a été salué par Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature."

-->  voir aussi les "lectures d'Amérique latine"...

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