mardi 1 janvier 2019

Bulbul Sharma : "Maintenant que j'ai 50 ans" (Inde)

La tradition, encore, mais ...oh une indienne promène un chien en laisse !
Absolument la seule fois que j'ai vu un chien domestique en laisse 
***** "Now That I'm Fifty" (Inde, 2010, Ed. française Picquier poche, 223 p.)

"Le jour de mon cinquantième anniversaire, j'ai commencé à voir des choses." (Incipit)

A travers ce joli recueil de nouvelles, Bulbul Sharma dépeint avec beaucoup de poésie et d'humour le changement dans la vie d'une dizaine de femmes indiennes dès que sonne leur cinquantième anniversaire. 

Chacune connait une forme de libération et commence une deuxième vie bien plus joyeuse et en harmonie avec ses désirs. 
Qu'il s'agisse de danser la salsa, de craquer pour une robe de chambre en velours rose, de voyager, de parler à un étranger dans le parc...

Evidemment, cette libération, cette découverte de la liberté et du plaisir de réaliser ses rêves ou ses envies, va de pair avec l'émancipation par rapport au mari, au père, aux frères, aux fils... 
Car la femme indienne a encore beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir faire ce qu'elle veut, tout simplement.
Entre tradition et modernité




Lors de mon récent voyage en Inde, au Rajasthan, à New Delhi et à Agra (le TajMahal😍😍😍), j'ai bien sûr croisé de nombreuses indiennes en jolies tenues colorées. 

Le plus souvent dans les différents lieux touristiques que nous visitions, également très courus par les touristes indiens en cette période de Diwali (Fête des lumières, l'équivalent de Noël).

Très peu étaient habillées à l'occidentale. 
Et je pense ne pas me tromper en ayant compté moins de 5 indiennes conduisant une moto (cf. photo). En revanche, elles conduisent des autos.
(En passant, la circulation dans les villes est ter-ri-ble !!! Un cauchemar !!! D'ailleurs, aucun touriste étranger ne se risque à louer une auto, tant la conduite en zigzag entre motos, vélos, charrettes, autos, bus, vaches (!!!), chèvres, chiens, camions, rickshaws est hallucinante... Et malgré ça aucun accident vu en 15 jours)

Y'a de la joie, oui !!!
Dans tous les cas, elles m'adressaient des sourires incroyables et j'étais aux anges !
Mais surtout, en-dehors des lieux touristiques, les femmes se font plus rares... 
Dans les cafés, on ne voit que des hommes attablés, idem sur les bords de route depuis la fenêtre du bus, en traversant les villages sur des centaines de kilomètres.
Dans les restaurants, pas de serveuses, uniquement du personnel masculin. Seuls les grands hôtels comptent des femmes à la réception, et vendeuses dans les boutiques.
Alors où sont les femmes ? Le livre de Bulbul Sharma le décrit parfaitement : elles sont à la maison !

We love you !!!!!
Toutefois, de ci-de là dans nos pérégrinations, que de belles rencontres au détour d'une rue en cette période si joyeuse de Happy Diwali !

Ouiiiiii, les jeunes femmes indiennes aiment les tenues sublimes !
Oh yes, les femmes indiennes sont des modèles d'élégance raffinée et de coquetterie mais sans ostentation. Ici, c'est naturel, c'est beau, tout simplement. Un drapé de sari ou de voile. Une écharpe au vent. Un bas de pantalon si parfaitement assorti à la tunique....
Comment font-elles pour être en toutes circonstances si belles (chaleur suffocante, pluie, vent, sable et poussière...)? Alors qu'il m'arrivait de suer sang et eau en agitant désespérément mon éventail, les Indiennes évoluaient, elles, tranquillement... Ah oui, au fait, cet article parle initialement des femmes aux abords de la cinquantaine 😏...
Le Taj Mahal, qui ne ferait pas le déplacement ?
Mais, avant d'arriver à cet âge mûr de 50 balais,  encore faut-il passer toutes les barrières de l'enfance et de l'adolescence, puis des études pour les mieux loties ou du boulot (quel qu'il soit) pour les autres, et/ou du mariage hélas trop précoce en Inde, et arrangé, toujours, même si le principe de la dot a été aboli par le gouvernement.

Fillettes indiennes
Alors, oui, les petites filles en Inde ont des rêves de princesse, veulent étudier, avoir une carrière, choisir d'épouser un homme qu'elles aiment... Mais aujourd'hui, 1er janvier 2019, ne rêvons pas, seule une minorité réalisera son rêve de petite fille.
Comme l'a décrit un reportage récemment diffusé sur la condition de la femme au Rajasthan, la situation est toujours critique et inimaginable pour nous occidentaux. Encore aujourd'hui, une femme de condition pauvre ou moyenne qui accouche d'une fille risque de se faire retirer de force son enfant à la naissance, par la belle-famille. Le bébé fille est mis dans une boite qui est enterrée de suite... et le lendemain, le bébé est mort étouffé. Voilà aussi pourquoi on voit beaucoup moins de fillettes que de garçonnets dans les villages que nous avons traversés.
Oui, ceci se passe encore de nous jours. Là où nous touristes de tous pays nous rendons visiter temples et nature, ou s'immerger dans une méditation salvatrice...
L'Inde est un beau pays, oui. Mais il est temps de renverser certaines coutumes ancestrales totalement désuètes et délétères au 21e siècle. Oui, la pauvreté est là. Mais les smartphones sont aussi partout, dans les bidonvilles ou au milieu de nulle part. L'Inde est un pays empli de contradictions...

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