jeudi 8 septembre 2016

Tim Burton : un univers poétique et magique qui fait du bien



Affiches dans le hall de la Cinémathèque
J'ai récemment revu "Mars Attacks" de Tim Burton... Réalisé en 1996 et inspiré de "La guerre des mondes" de H.G. Wells. Mordant, ironique, incroyablement violent et sans pitié : le Président des EU décide de faire bon accueil à une délégation de Martiens ... Et c'est la tuerie ! 
Extrême naïveté ? Faute professionnelle des services secrets et de l'armée ? Peur de l'inconnu ou méconnaissance absolue ? Confiance totale et sans appel dans la suprématie états-unienne ? 
Le film marque par l'utilisation des effets spéciaux, de la couleur, de la scénographie années 70, et l'alternance de scènes dramatiques et cocasses. Pas un film culte pour mon goût personnel mais à voir pour apprécier l'univers de Tim Burton.

Cela m'a fait penser que je n'avais jamais publié ma chronique sur l'expo... de 2012 (!!!) sur l’univers de Tim Burton, à la Cinémathèque française,  qui fut un régal… 
Visitée avec mon fils passionné de cinéma, encore plus mémorable !

La scénographie était intéressante, avec par exemple une salle obscure où étaient exposés les dessins et œuvres réalisés à la peinture phosphorescente. Effet géant !
Des extraits de films, y compris œuvres de jeunesse méconnus, rendaient la visite bien vivante. Les figurines des personnages fétiches de Tim Burton étaient impressionnantes à regarder. Et ses croquis (certains sur des serviettes de table), dessins, tableaux, carnets d’écoliers, tous plein de couleurs et si inventifs et humoristiques, et si habilement exécutés… un vrai régal que de voir tout cela.

Catalogue de l'expo et nos tickets
Le catalogue de l’exposition (R. Magliozzo & J. He, Edition La cinémathèque française, 2012) nous éclaire sur la jeunesse et le parcours de cet artiste hors normes :

"Tim Burton est né le 25/08/1958. Il se décrit comme un ado introverti et farceur. Il collectionne les cartes de vœux, dresse la liste des films d’horreur et de SF, dessine sa star préférée Vincent Price.
Sa ville natale, Burbank (banlieue californienne) se prête à la mise en images de sa jeunesse : il l’utilisera aussi pour la finale frénétique de Pee Wee Big Adventures (1985), la banlieue pastel d’Edward aux mains d’argent (1990), la petite ville dystopique de Beetlejuice (1988)…


Le lien entre l’enfance et l’âge adulte est récurrent dans son œuvre et explique son attirance pour les contes de fée, la littérature enfantine, l’horreur gothique et la SF.
TB a jusqu’à présent tourné 16 films : « Raconter des histoires, principalement à travers des images frappantes et des personnages inoubliables incarnant ses thèmes récurrents : isolement d’un héros en rupture avec le monde, et la recherche d’identité. »

Les intrigues simples de ses films se traduisent par des enchaînements visuels complexes.
La présence  de comique dans le macabre fait contrepoids aux personnages lascifs et aux actions gore ou crues. La violence de ses films tient trop du cartoon pour être perturbante.

- Dans Mars Attacks (1996), la première dame meurt écrasée par un lustre, "et on s’étonne à peine qu’une langue immensément longue sorte de sa tête comme un dessin animé de la Warner".
- Les têtes de Sleepy Hollow  tournent sur leur cou avant leur décapitation.
- Dans Sweeney Todd, le sang fuse en geyser et les corps tombent avec un bruit exagérément sourd dans le conduit du hachoir géant.
Burton a déclaré : « J’aime les personnages extrêmes, mais qui n’ont pas conscience de leur étrangeté ». Ainsi :
- Edward aux mains d’argent (1990) : Edward incarne physiquement l’isolement avec son incapacité à toucher  directement les autres à cause de ses mains en ciseaux
- Batman, le défi (1992) : Batman, Catwoman et le pingouin  ne luttent pas seulement les uns contre les autres mais contre leur obligation de maintenir des identités doubles.
- L’étrange Noël de Monsieur Jack (1993) : Jack Skellington, insatisfait de son succès en tant que roi des citrouilles,  à Halloween Ville, se lance dans un nouveau rôle : le « perce-oreilles ».
- Big Fish (2003) : les mensonges qu’Edward Bloom raconte sur sa jeunesse l’éloignent de son fils.
- Charlie et la chocolaterie (2005) : Charlie Bucket remarque avec sagesse : « Les sucreries n’ont pas à signifier quoi que ce soit. C’est pour ça que ce sont des sucreries. »

- INFLUENCE DU PEINTRE NORVEGIEN EDVAR MUNCH :


E. Munch :Attraction
Wikipedia cite l'influence graphique d'Edvard Munch et du tableau Le Cri auxquels Beetlejuice et L'Étrange Noël de Monsieur Jack font explicitement référence.
Idem pour les aquarelles de Munch "L'Attraction" (1896) ou "l'Amaryllis" dessinée en 1909, dont l'inspiration dans l'oeuvre de T. Burton semble flagrante.

"Etrange Noël de Mr Jack" : statue du "Cri" de Munch
E. Munch : Amaryllis




"Le Cri d’Edvard Munch symbolise « l’homme moderne emporté par une crise d’angoisse existentielle. »1 On peut aisément relier l’angoisse aux cauchemars, soit car ces derniers en sont la cause, soit car l’angoisse est un élément déclencheur et/ou « catalyseur » des cauchemars. On peut donc dire que la représentation de ce célèbre tableau est un élément tournant autour de la peur, l’angoisse et l’égarement. Autant d’éléments que l’on retrouve dans l’univers burtonien.
Dans le cas de nos deux statues, elles font toutes deux, au fond, référence à l’étouffement provoqué par l’angoisse et le stress. Ces derniers nous renvoyant aux cauchemars."
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cri
2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolique_du_cheval#Chevaux_mal.C3.A9fiques_et_d.C3.A9moniaques
3 Film (00 : 07 : 00)

- Filmographie de Tim Burton :
  • Pee-wee's Big Adventure : The Story of a Rebel and his Bike (1985)
  • Beetlejuice (1988) : culte...
  • Batman (1989)
  • Edward aux mains d’argent / Edward Scissorhands (1990) : culte...
  • Batman, le défi / Batman Returns (1992), pas trop mon genre mais ok.
  • L’étrange Noël de Monsieur Jack / The Nightmare before Christmas (1993) – scénario inspiré d’un poème d’Edgar Allan Poe. (NB : T. Burton est producteur de ce film), génial...
  • Ed Wood (1994)
  • Mars Attacks (1996) – inspiré de « la Guerre des mondes » d’H.G. Wells, voit ci-dessus
  • Sleepy Hollow (1999), incontournable... Vu et revu avec autant de chair de poule.
  • La planète des singes / Planet of the apes (2001), d’après Pierre Boulle. Pas mon univers...
  • Big Fish (2003) : j'avoue que j'ai du mal avec ce film pourtant estimé... Les jonquilles géantes m'horripilent entre autres... l'histoire me semble si neuneu...
  • Charlie et la chocolaterie / Charlie and the Chocolate Factory (2005) d’après Roald Dahl. Super !
  • Les noces funèbres / Corpse Bride (2005) : adoré aussi !
  • Sweeney Todd : le diabolique barbier de Fleet Street / The Demon Barber of Fleet Street (2007)
  • Alice au pays des merveilles / Alice in Wonderland (2010). Un peu chargé...
  • Dark Shadows (2012) 
  • Frankenweenie (2012) : très bien
  • Night of the Living (2013). pas vu
  • Big Eyes (2014) : Excellent film, voir mon billet ICI
  • Miss Peregrine et les enfants particuliers (2016)
  • Dumbo (2016)
  • Beetlejuice 2 (2017)

--> Voir aussi ma (toute petite) chronique "cinéma"...

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