Brigitte Giraud... J'avais hâte de lire son nouvel ouvrage après avoir été subjuguée par "Une année étrangère" (2009).
C'est chose faite. "Avoir un corps" est un roman intéressant, sans être un coup de coeur.
Brigitte Giraud y livre le récit de son enfance, adolescence, jeune mariée, jeune maman trentenaire puis jeune veuve, au travers des changements de son corps.
Le début est le plus accrocheur : l'évolution du corps de la fillette, qui étouffe dans les tenues étriquées de princesse que lui confectionne sa mère couturière, les bobos, la pêche aux moules avec le père, puis la découverte du nouveau corps en colonies de vacances, les garçons. Puis "le garçon" avec lequel elle se marie, et qui durant tout le récit ne sera désigné que comme étant "le garçon"... un peu surprenant et sec.
La deuxième partie est plus austère.
Les parents vieillissent et leur santé décline, puis le roman ne les mentionne plus du tout. Le "garçon" meurt d'un accident de moto, la jeune mère devient veuve et mère seule. Le récit de l'absence de l'autre est poignant. De la solitude, du corps qui n'a plus d'intérêt, du bébé qui grandit tout de même, mais qui n'intéresse plus autant... de la reconquête du corps.
C'est un récit très intime, j'ai été déstabilisée de découvrir la triste histoire de Brigitte Giraud, et je me surprends à regarder les photos d'elle d'un autre oeil. Je me suis sentie quelque peu mal à l'aise de n'accorder que deux étoiles à ce roman. Peut-être que trois seraient méritées, mais je dois reconnaître que c'est un livre que je ne chercherais pas à avoir dans ma bibliothèque ou à offrir à quelqu'un.
J'ai lu "Avoir un corps" peu de temps après avoir abandonné l'autobiographie de Paul Auster dépeinte sous l'angle de l'évolution de son corps ("Winter Journal" / "Chroniques d'hiver"), que j'avais trouvé décousu et nombriliste.
Et le "Journal d'un corps" de Daniel Pennac m'attend sur l'étagère. C'est donc dans l'air du temps de livrer le journal de sa vie au travers de son corps.
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