Dévoré en un rien de temps le dernier pavé de 725 pages du
sud-africain Deon Meyer, un de mes chouchous.
A la trace est son 7e livre, et pour la 1e fois, des personnages de ses romans précédents se trouvent réunis dans ce récit qui se découpe en 4 « livres ».
Mais droit au but : pas son meilleur roman... car le récit-puzzle comportait trop de pièces difficiles à emboîter, censées se rejoindre et nous illuminer à la fin... sauf que la fin nous a été servie très tard et très vite, en fait trop tard et trop vite : je suis restée sur ma faim !
Conclusion (pour les amis pressés):
Un pavé que les fans de Deon Meyer liront de toutes façons, à vitesse grand V (comme bibi, on ne peut faire autrement, we are bound, c'est dear Deon...), mais qui laissera moins de traces que le précédent polar "13 heures"...
Toutefois, ce livre reste un exceptionnel documentaire sur l'Afrique du Sud actuelle, les dessous de la politique, l'administration (au travers du prisme de la police) qui essaie toujours de trouver sa place entre agents noirs, métis et blancs. La richesse (de mes séjours, je retiens ce qui est obligatoire dans les descriptions de D. Meyer : les barbelés et systèmes de videosurveillance dans les quartiers huppés - la jungle un peu ailleurs) côtoyant la misère et la violence des gangs, et fait nouveau dans l'oeuvre de Meyer : l'intégration de l'Afrique du Sud dans le périmètre international, les ramifications d'Al Qaida, la surveillance des eaux internationales et la subordination honnie au Big Brother US...
Et ce qui m'a passionnée : la description de la construction des itinéraires de bus, le contrôle aléatoire de ces routes (nombre de passagers et durée de chaque arrêt, incidents aux croisements, virages pris trop vite impliquant de griller un feu rouge...). J'ai trouvé cet univers inédit fort instructif, et j'imagine la dose de recherches pour inclure cela très fluidement dans le récit.
A la trace est son 7e livre, et pour la 1e fois, des personnages de ses romans précédents se trouvent réunis dans ce récit qui se découpe en 4 « livres ».
Mais droit au but : pas son meilleur roman... car le récit-puzzle comportait trop de pièces difficiles à emboîter, censées se rejoindre et nous illuminer à la fin... sauf que la fin nous a été servie très tard et très vite, en fait trop tard et trop vite : je suis restée sur ma faim !
Conclusion (pour les amis pressés):
Un pavé que les fans de Deon Meyer liront de toutes façons, à vitesse grand V (comme bibi, on ne peut faire autrement, we are bound, c'est dear Deon...), mais qui laissera moins de traces que le précédent polar "13 heures"...
Toutefois, ce livre reste un exceptionnel documentaire sur l'Afrique du Sud actuelle, les dessous de la politique, l'administration (au travers du prisme de la police) qui essaie toujours de trouver sa place entre agents noirs, métis et blancs. La richesse (de mes séjours, je retiens ce qui est obligatoire dans les descriptions de D. Meyer : les barbelés et systèmes de videosurveillance dans les quartiers huppés - la jungle un peu ailleurs) côtoyant la misère et la violence des gangs, et fait nouveau dans l'oeuvre de Meyer : l'intégration de l'Afrique du Sud dans le périmètre international, les ramifications d'Al Qaida, la surveillance des eaux internationales et la subordination honnie au Big Brother US...
Et ce qui m'a passionnée : la description de la construction des itinéraires de bus, le contrôle aléatoire de ces routes (nombre de passagers et durée de chaque arrêt, incidents aux croisements, virages pris trop vite impliquant de griller un feu rouge...). J'ai trouvé cet univers inédit fort instructif, et j'imagine la dose de recherches pour inclure cela très fluidement dans le récit.
Les personnages :
-
Il y a Lemmer, l’ancien garde du corps (cf. Lemmer l’invisible, 2006), qui
accepte d’escorter 2 rhinocéros noirs depuis la frontière du Zimbabwe
jusqu’au parc national du Karoo. Il croise ainsi la route de la mystérieuse
pisteuse/vétérinaire Flea, un personnage qui ne m’a cependant pas accroché.
Elle lui dérobe son Glock et malheur, ça en fait des histoires et des morts...
-
Mat Joubert, le policier aujourd’hui passé détective privé (Jusqu’au
dernier /1999), qui doit retrouver le mari disparu d’une jeune femme
(travailleuse et « nissan »), un mari supposé modèle qui coordonnait partie des itinéraires de bus de la ville du Cap…
-
on entr’aperçoit aussi son ancien collègue flic alcoolique Benny Griessel, (13
heures /2010, Le pic du diable /2007).
-
au cœur du récit, nous sympathisons avec Milla Stracchan, cette quadra, mère au foyer
trompée par son mari violent et primaire et malmenée par son fiston méprisant,
qui a claqué la porte de sa demeure protégée de la banlieue résidentielle et trouvé
un poste de documentaliste au sein de l’Agence présidentielle du renseignement.
Milla tient son journal intime, reprend ses cours de danse, tombe amoureuse de Lucas, un homme dont elle a été chargée de constituer le profil pour l’agence ! Eh oui, Lucas est beau, sympathique, baroudeur, bardé de diplômes en archéologie, agronomie et, en plus, ancien instructeur de plongée militaire ! (Indiana Jones, quoi).
Milla tient son journal intime, reprend ses cours de danse, tombe amoureuse de Lucas, un homme dont elle a été chargée de constituer le profil pour l’agence ! Eh oui, Lucas est beau, sympathique, baroudeur, bardé de diplômes en archéologie, agronomie et, en plus, ancien instructeur de plongée militaire ! (Indiana Jones, quoi).
L’action, qui
nous transporte du Karoo à la ville du Cap, se déroule en septembre 2009 - un an avant la coupe du monde de foot, l'Afrique du Sud est déjà sous les projecteurs internationaux : saura-t-elle être à la mesure de cet enjeu en termes d'organisation mais surtout de sécurité ?
Le fil conducteur du récit, si j'ai bien suivi, c'est Milla, l'ex -femme au foyer reconvertie en apprentie espionne, naïve et sympathique. Elle découvre enfin l'amour avec Lucas, le bel ex-archéologue à qui il est arrivé une mésaventure colossale : à peine rentre-t-il de baroudages de tous les endroits chauds de la terre, qu'il se fait braquer et voler ses économies par un gang de noirs ultra violents à la solde d'un groupe islamiste.
Et très naïvement, Lucas se met en tête de filer le gang qui lui a volé ses économies (mais en passant d’où il tient ce butin de plusieurs millions de rands ?), à lui seul… Et bientôt notre Milla tout aussi naïve sera entraînée dans la danse. La scène de l'interception de la cargaison du cargo est l'une qui m'a le plus déçue...
Voilà, le roman met en scène des tonnes de pistes et de rebondissements : trafic de diamants pour le compte d’Al Qaida, trafic d’animaux protégés, guerre des gangs, terrorisme international, relations diplomatiques compliquées entre les EU et l’Afrique du Sud, émancipation de la femme, conscience policière, police publique et agences privées, mariage modèle, fonctionnement d’une compagnie de bus...
Le
découpage en 4 parties oblige le lecteur à essayer d’assembler les pièces d’un
puzzle bien compliqué, au risque de laisser de côté l’intrigue et les
personnages d’un premier livre pour embrayer sur le deuxième et les suivants…
J’avoue
avoir été un moment perdue dans l’intrigue, parmi tous ces personnages (surtout
les membres des gangs) et avoir vraiment eu l’impression d’entamer un nouveau
roman avant d’avoir pu connaître la fin du précédent. La toute fin du roman
éclaire bien évidemment le puzzle, mais comme je l'ai dit, tout ça arrive plutôt comme un cheveu sur la soupe.
Extrait
du journal de Milla :
"Notre vie est composée de 22000 jours en
moyenne. Combien nous restent en mémoire, nommés et datés ? 10, 12 ?...
Anniversaires, mariage et divorce, séparations, décès, puis quelques Grandes
Premières… Les traces des autres jours s’usent peu à peu. Résultat : la
vie consiste en fin de compte en l’équivalent d’un mois de jours dûment
enregistrés en mémoire et d’une poignée de souvenirs non datés. Il
faudrait vivre en sorte que chaque jour laisse une trace. Mais comment faire ? "
(p345)
--> Voir la rubrique "polars" et les Lectures d'Afrique
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