dimanche 27 janvier 2013

Harriet Scott Chessman : "Lydia Cassatt lisant le journal du matin"

***** Réf géogr. Etats-Unis/France - Genre : Récit intimiste féminin entre souffrance et peinture

Dans la foulée de mes découvertes impressionnistes de l'année 2012 (Berthe Morisot, Julie Manet, Eva Gonzales, Federico Zandomeneghi, Monet...), j'ai eu plaisir à conjuguer expo et biographie.
Je me suis lancée dans le roman "Lydia Cassatt lisant le journal du matin" en perspective de l'expo sur la soeur de Lydia, Mary Cassatt, à l'American Institute de Paris. Et j'ai réussi à manquer l'expo ! Comme je m'en veux... procrastination.
Je ne dispose ainsi d'une vision de la peintre impressionniste américaine Mary Cassatt qu'au travers du prisme du roman consacré à sa relation avec sa soeur malade dans le Paris du 19e s. et des représentations de tableaux dispos en ligne sur le web (notamment www.marycassatt.org).
3 des 5 tableaux composant un chapitre du livre
Le roman est habilement découpé en 5 tableaux, donc chacun porte le nom d'un tableau de Mary Cassatt sur lequel figure Lydia : Femme lisant / Le thé / Le jardin / En voiture / Lydia assise devant le métier à broder.

Woman (Lydia Cassat)
with a pearl necklace
Tandis que Mary Cassatt bouillonne de vie, de rire, d'indépendance (elle s'affirme féministe), Lydia se recroqueville autour de sa maladie (maladie de Bright) dont elle se sait condamnée. Affaiblie et souffrant un martyr, elle pose cependant pour sa soeur afin de contenter cette dernière, qui ne peut se passer d'elle comme modèle et dans la vie de tous les jours.

Lydia Seated In The Garden With A Dog In Her Lap - Mary Cassatt - www.marycassatt.org
Lydia sitting in the garden
with a dog on her lap
C'est donc un roman assez triste, dans lequel Lydia qui en est la narratrice, égrène au fil des pages les souvenirs américains de son enfance heureuse, ses premiers émois amoureux, le fiancé disparu, ainsi que le rapport lourd de la famille à la maladie : le jeune frère est mort d'un cancer des os, leur meilleure amie, soeur de Louisa May Alcott (Les 4 filles du Dr March) décède après ses couches...
Puis c'est l'arrivée à Paris et la relation fusionnelle que Lydia partage avec sa soeur, et la naissance d'un sentiment particulier qu'elle va éprouver pour le peintre Degas, ami de la famille.

Mary Cassatt apparaît plus insouciante (elle est plus jeune aussi), déterminée, indépendante (le mariage brise l'indépendance, selon Mary qui restera célibataire). Assez contradictoirement, Mary Cassatt excelle dans les peintures représentant une mère et ses enfants : c'est une de mes découvertes importantes de son oeuvre. Je trouve ses tableaux sur la maternité magnifiques et très expressifs de la relation de la mère à l'enfant et vice-versa. Voir ma mini sélection d'oeuvres ci-dessous, où les gestes de bras des enfants et de la mère sont si chargés d'émotion. 
Le roman se termine avec la mort de Lydia, soit avant que sa soeur Mary ne découvre la peinture japonaise et s'en inspire dans la deuxième partie de sa carrière de peintre.

Breakfast in Bed - Mary Cassatt - www.marycassatt.orgMaternal Caress - Mary Cassatt - www.marycassatt.orgMother And Child7 - Mary Cassatt - www.marycassatt.org

Légendes des tableaux : Breakfast in Bed - Maternal caress - Mother and child 7 -
Je ne suis cependant pas sûre que ce court roman (Ed. Folio, 230 p.) passionnera les lecteurs qui ne sont pas un brin "amateurs" de peinture ou de l'ambiance du Paris impressionniste et artistique.

---> voir aussi sur ce blog : "Mary Cassatt au MET de New York" et la rubrique "PEINTURE"

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