Marie Laurencin, Apollinaire, Fernande Olivier (BD "Pablo") |
Voici, extrait de la formidable BD « Pablo » de Julie Birmant et Clément Oubrerie, comment Fernande Olivier, alors muse de Picasso, décrivit Marie Laurencin la première fois qu’elle rencontra celle que Guillaume Apollinaire dépeignait à ses amis comme son grand amour :
"Mais, elle est affreuse ! Une mâchoire de cheval, maigre, méprisante…."
Marie Laurencin rencontra Guillaume Apollinaire en 1907. Leur liaison dura jusqu’en 1912.
L’ouvrage de José Pierre consacré à Marie Laurencin met en avant les réticences de la mère de Marie Laurencin à l’idée d’un mariage entre sa fille et Apollinaire.
La préface de cet ouvrage précise que la rencontre entre Marie Laurencin et Guillaume Apollinaire en 1907 bouleverse la vie et la peinture de la jeune peintre. "Égérie et maîtresse du poète, elle est sa " Tristouse Ballerinette", la Muse aux giroflées ou aux œillets du douanier Rousseau. "
Il y eut plusieurs tentatives de réconciliation. Apollinaire fait de nombreuses références à Marie dans son recueil "Alcools" publié en 1914. Cette même-année, Marie Laurencin rencontre et épouse un baron allemand, et, ensemble, dès la déclaration de guerre, ils se réfugient en Espagne.
Le poète s’engage lui dès l’annonce de la guerre. Il est grièvement blessé en 1916, année où il écrit "Le poète assassiné", qui fait aussi référence à sa muse Marie.
Apollinaire (« La grâce exilée » / Calligrammes, 1918) :
"Va-t’en va-t’en mon arc-en-ciel
Allez-vous en couleurs charmantes
Cet exil t’est essentiel
Infante aux écharpes changeantes"
Le 9 novembre 1918, Apollinaire décède de la grippe espagnole, deux jours avant la signature de l’armistice.
José Pierre précise dans son ouvrage que Marie Laurencin, "confrontée aux recherches formelles du groupe du bateau-lavoir, côtoie Picasso, Braque, Max Jacob, André Salmon [la description de la vie au bateau-lavoir est un régal dans la BD « Pablo »…]. Ses réponses au cubisme seront les deux célèbres versions d’Apollinaire et ses amis en 1908 et 1909, puis ces nombreuses figures féminines, d’une géométrie élégante et d’un chromatisme léger en camaïeux bruns ou bleus. Après un second intermède hispano-germanique, Marie Laurencin occupe bientôt dans les années 20 une place essentielle au cœur de ce Paris mondain, littéraire et artistique, par ses portraits de Nicole Groult ou de Coco Chanel, par sa contribution aux Ballets russes de Diaghilev avec Les biches."
(José Pierre : "Marie Laurencin", Editions Somogy, 1988)
(José Pierre : "Marie Laurencin", Editions Somogy, 1988)
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