Lorenzo Lunar est un auteur cubain né à Santa Clara en 1958, et d'après le site de l'éditeur, il habite toujours à Santa Clara où il tient la librairie La Piedra Lunar...
(Querido Lorenzo, la proxima vez que me voy a Cuba con la familia, ire a verte en tu librería !)
(Querido Lorenzo, la proxima vez que me voy a Cuba con la familia, ire a verte en tu librería !)
"C'est à Santa Clara que se déroulent la plupart de mes romans, au même titre que ma propre vie. Je ferme les yeux et je vois mes personnages déambuler dans ses rues. J'écoute les voisins me raconter leurs histoires. Ensuite j'écris. avec l'assurance de ne jamais tomber en panne d'inspiration."
Son roman "La vie est un tango" commence ainsi :
"Aujourd’hui, c’est dimanche."
Cela m'a fait penser au début de "L'étranger" de Camus...
"La vie est un tango" est présenté comme un roman policier. C'est plus que cela, c'est aussi une chronique sociale de Cuba, resserrée autour d'un quartier de Santa Clara, et décrite par un policier issu du quartier. Leo Martin est devenu commissaire de ce quartier d'El Condado. Son quotidien est formidablement dépeint : sa vie chez sa mère, ses amours ratées, ses amis disparus, ses indics farfelus dont ce cireur de chaussures, les fillettes du quartier devenues prostituées, des caïds plus ou moins solides, un trafic de lunettes volées...
Et de ci-de là, des paroles de chanson de tango ponctuent le récit.
Et de ci-de là, des paroles de chanson de tango ponctuent le récit.
L'intrigue en soi n'est pas palpitante, elle progresse à l'unisson de ce quotidien écrasé sous la chaleur, embrumé par les vapeurs du calambuco, le tord-boyaux local, et dérouté par les pannes d'électricité. On voit la police se débattre avec son manque de moyens, et les habitants user de petites combines pour améliorer un quotidien fait de restrictions (ah que d'astuces pour obtenir une place dans un train ou un bus...) :
"Pour Magda, cet argent était une bénédiction. Grâce à cette pute, mère de sa petite fille, elle pouvait cuisiner avec de l'huile - ça faisait des lustres, laver ses draps avec de la lessive et son corps avec du savon. Enfin du dentifrice et du papier toilette ! Rafaelito, quant à lui, gardait sa dignité intacte ; ses caleçons il les nettoyait avec des feuilles d'agave, et lui, il se lavait avec une mixture à base de graisse et de soude caustique que vendait Franck le Porc. Il se brossait les dents sans dentifrice et s'essuyait le cul avec de vieux journaux." (p.73)En filigrane, non seulement les restrictions qui pèsent sur la population, mais aussi les limites aux libertés :
« Je sens quelque chose sur mon épaule, suivi d'une sensation d'humidité. Une tache, jaune brun, confirme ce que je craignais : une chiure de volatile sur mon uniforme. Les oiseaux du parc Vidal peuvent se payer le luxe de ne respecter ni les uniformes, ni les grades militaires, ni les positions sociales, ni les principes, ni les idéologies, ni même leurs mères. Ils chient placidement, où bon leur chante. »--> voir "Lectures d'Amérique latine" et page récapitulative sur la "littérature latino-américaine"
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