mardi 13 mars 2012

Emmanuel Carrère - "Un roman russe"

 ***** 2007 - Réf. pays : France/Russie
Genre : Enquêtes au pays de l'ancêtre et déballage amoureux
Mon premier livre du fils d'Hélène C d'E, qui fut ma prof à l'IEP, une des premières et rares femmes enseignantes dans cette enceinte, et quelle poigne, brr... !. On connaissait l'histoire et le devenir soviéto-russe sur le bout des doigts...
Donc beaucoup de curiosité en lisant ce livre du fiston consacré à la filiation russe.

Emmanuel Carrère part réaliser un documentaire en Russie : il fouette deux chats : en enquêtant d'une part sur son grand-père géorgien "disparu" en 1944, et en effectuant parallèlement un reportage à Kotelnitch sur un ancien prisonnier hongrois libéré après 56 ans de prison dans les geôles russes.

Emmanuel Carrère raconte aussi,  encore en parallèle (il y a beaucoup d'histoires dans l'histoire), sa liaison avec une "Sophie" (pour lui : "sa" Sophie). Et dans le cours du récit, il fait référence à un article "porno olé-olé" qu'il avait fait paraître dans le journal Le Monde pour prouver son amour à cette belle qui avait d'autres chats à fouetter... et c'est là que le bât blesse..

Mal m'en a pris : je me suis procuré le-dit article du Monde ! Quelle débandade, quel abaissement abyssinal notre EC s'est-il infligé aux côtés des passagers de ce TGV. J'en étais gênée pour lui. Et c'est paru sous son nom dans Le Monde... mince, le bonhomme n'a pas beaucoup de pudeur ou d'amour-propre pour étaler de cette façon son marasme amoureux. (Cela m'a fait penser à un roman d'Annie Ernaux - auteur que j'aime pourtant beaucoup, sauf ce roman-là où elle "mendie" publiquement son amour pour un diplomate...).

Ce qui fait que, hélas, l'article du Monde m'a tellement estomaquée que cela a pris le pas sur le roman et l'auteur en tant qu'écrivain.
Mille excuses, Monsieur Emmanuel C., votre "Roman russe", je l'avais bien apprécié et lui avais conféré la note "bien". Un roman vraiment personnel, et compte tenu de votre maman, j'imagine le combat intérieur que vous avez dû mener...
Oublions-donc cette épopée parallèle ayant mené au-dit article du Monde...
Et dès que je peux, je me jette sur" Limonov" (j'ai hâte), en espérant que la Sophie n'y figure pas !


4e de couverture :
"La folie et l'horreur ont obsédé ma vie. Les livres que j'ai écrits ne parlent de rien d'autre. Après L'Adversaire, je n'en pouvais plus. J'ai voulu y échapper. J'ai cru y échapper en aimant une femme et en menant une enquête. L'enquête portait sur mon grand-père maternel, qui après une vie tragique a disparu à l'automne 1944 et, très probablement, été exécuté pour faits de collaboration. C'est le secret de ma mère, le fantôme qui hante notre famille. Pour exorciser ce fantôme, j'ai suivi des chemins hasardeux. Ils m'ont entraîné jusqu'à une petite ville perdue de la province russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu'il arrive quelque chose. Et quelque chose est arrivé : un crime atroce. La folie et l'horreur me rattrapaient. Elles m'ont rattrapé, en même temps, dans ma vie amoureuse. J'ai écrit pour la femme que j'aimais une histoire érotique qui devait faire effraction dans le réel, et le réel a déjoué mes plans. Il nous a précipités dans un cauchemar qui ressemblait aux pires de mes livres et qui a dévasté nos vies et notre amour. C'est de cela qu'il est question ici : des scénarios que nous élaborons pour maîtriser le réel et de la façon terrible dont le réel s'y prend pour nous répondre." (Ed. Folio)

Voir aussi sur ce blog :
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...