Nous pénétrons à pas feutrés dans la volière installée par Céleste Boursier-Mougenot, et côtoyons, émerveillés, 75 petits oiseaux mandarins qui nous gratifient d'un concert de pattes sur guitares électriques (toutes des Gibson, avec amplis Fender et écho réglé au maximum).
"From here to ear est un dispositif vivant et éphémère, un ensemble organique qui réagit instantanément aux battements d’ailes des oiseaux, aux mouvements des visiteurs et autres aléas du réel."
Nous avons été scotchés par ce spectacle visuel et musical, et interactif puisque le visiteur déambule à proximité des oiseaux qui eux volettent d'une guitare à l'autre, ponctuant l'espace de riffs ou de notes selon qu'ils se posent doucement ou courent le long du manche, voire pincent les cordes avec leur bec !
De temps à autres, les mandarins passent au-dessus de nos têtes pour rejoindre leurs nids suspendus… C'est un moment magique, unique, d'une telle créativité puisqu'il associe la nature, la liberté pour créer une oeuvre musicale inédite et ... contemporaine !
Ce concert de guitares joué par des oiseaux est le clou de l'expo, qui sinon, est assez peu conséquente (6 ou 7 oeuvres au total) et assez onéreuse (7 €). Courez quand même voir le concert d'oiseaux (avant le 17/03), vous serez vous-aussi conquis...
Vidéo d'un volière similaire installée par l'artiste en G-B (à voir absolument !!!)
Joana Vasconcelos : Ce fut notre deuxième coup de coeur de cette courte expo...
"Son installation Jardin d’Eden s’impose comme le négatif de l’idée classique du jardin. Ce jardin, composé de fleurs artificielles, s’assume comme un simulacre de la nature. Le parcours dans ce surprenant et onirique Éden low-tech, construit comme un labyrinthe, évoque la fabrication et la maîtrise du paysage, la nature transfigurée par la main de l’homme. Des fleurs phosphorescentes comme la nature sait en produire, à découvrir dans un monde plongé dans la pénombre."
Avec Woodworms, wood, microphone, sound System, Zimoun "propose de faire entendre l’invisible. Il révèle le travail incessant de vers à bois qui dévorent goulûment une souche d’arbre. Un concerto par (ils seraient 25 vers à bois seulement !) minuscules interprètes malgré eux, qui nous fait entendre l’implacable travail de la nature." Le résultat est impressionnant (cliquez sur le lien pour voir ma courte vidéo)...
Gu Dexin est un artiste chinois, né en 1962 à Pékin où il vit et travaille. Au 104, il a déployé "un gigantesque parterre de pommes qu’il livre à un rouleau compresseur. La beauté plastique est rapidement contrebalancée par la dimension funeste d’une société de consommation qui détruit ou laisse pourrir le trop-plein de ce qu’elle produit."
De fait, quelle odeur de cidre (ou de pommes pourries) près de cette oeuvre ! sinon, pas si "émerveillante" que ça...
--> Voir les autres articles de ma rubrique "Expos"
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