(Ed. Actes Sud, 446 p.)
Quelle douce lecture,
Quel beau roman,
Un gros coup de coeur.
Claudie Gallay m'avait déjà conquise avec "Les déferlantes", un de mes romans préférés (dont j'ai vu récemment une très bonne adaptation TV d'E. Faucher avec Sylvie Testud, Bruno Todeschini et Bulle Ogier).
C'est partie remis avec "Une part de ciel", qui se déroule dans le massif de la Vanoise, près de la frontière italienne.
Nous sommes en pleine montagne, et les 446 pages du récit m'ont littéralement propulsée dans ce petit village, où j'habitais chaque jour aux côtés de Carole dans le gîte qu'elle louait près de la scierie de Jean, de sa gouailleuse et si courageuse soeur Gaby avec sa "Môme" dans leur bungalow de fortune où s'entassent les cages d'écureuils dont Gaby fabrique des pinceaux avec les poils, le lapin, le petit Marius et ses chameaux de frères, le vieux Sam dans son épicerie pittoresque, qui aide à reconstituer l'herbier de la région sous la houlette de Philippe, le frère de Carole et Gaby.
"Régulièrement, je prenais mon repas au "bar à Francky", je regardais passer les camions en partance vers l'Italie, je travaillais quelques pages de ma traduction de la biographie de Christo, j'observais la serveuse secouer chaque matin les draps de l'auberge et je la photographiais scrupuleusement à la même heure et dans la même position, telle l'artiste japonais AHAE qui de sa fenêtre a fait dérouler les saisons sur un même paysage."
J'avais chaque jour une telle hâte de grappiller quelques moments pour me replonger dans le livre et me retrouver aux côtés de Carole et des autres devenus si proches. J'attendais que la neige se manifeste, puis je profitais comme eux des bruits voilés de l'environnement tout recouvert de sa chape blanche, du silence et de la majesté de l'hiver.
Du 3 décembre au 20 janvier, je partageais le quotidien des habitants du Val des Seuls, et je découvrais la vie souvent rude de ce village un peu isolé, les discussions animées entre partisans de l'ouverture d'une piste de ski qui redonnerait vie à la communauté, et les défenseurs de la nature hostiles à ce rebond économique qui moderniserait tout et atteindrait l'âme de la montagne.
Un magnifique roman d'atmosphère. sous la forme d'un journal intime que tiendrait Carole, revenue provisoirement au village depuis son appart' de Saint-Etienne, car le père a fait savoir à ses trois enfants qu'il y passerait pour les fêtes... depuis la Patagonie où il promène sa vie désincarnée. Durant 1 mois 1/2 donc, nous attendons aux côtés de Carole, Gaby et Philippe l'arrivée du père fantôme. La fratrie se ressoude petit à petit, l'histoire de la famille porte son lot de tragédies, et d'autres révélations se font jour à la fin du livre.
--> Voir la chronique "livres choisis"...
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