Excellente bande dessinée !
Le sujet, les retrouvailles de 4 anciens potes qui, 20 ans avant, jouaient ensemble dans un groupe de rock, les Tricky Fingers.
Nous les découvrons dans les premières pages de l'album à la quarantaine, l'un dirigeant une usine de surgelés, l'autre restaurateur à la montagne, le troisième carrément "à la masse", paumé et hyperanxieux. Ils prennent l'avion pour se rendre chez le 4e lascar, Sandro, devenu, lui, une rock star en Angleterre.
Contrairement à l'ennuyeux roman de Julian Barnes ("Une fille, qui danse") que je viens de lire et qui tourne aussi autour d'un quatuor de potes, mais sans vraies retrouvailles, la BD de Zep est remarquable : sensibilité, nostalgie, réflexion sur l'amitié, et une intrigue intéressante et bien amenée. Pourquoi les destinées de ces quatre inséparables se sont distendues. Sont-ils ou ont-ils été heureux une fois leur vie d'adulte construite ? Et si c'était à refaire ? Des leçons de vie dans tout ça ?
En tout cas, on tourne les pages avec bonheur, les dessins sont expressifs, et l'histoire prenante, on s'attache aux personnages.
Et puis il y a les références au rock tout du long : moi, ça me parle, forcément.
C'est de surcroît un bel album, de grand format et joliment travaillé : un beau cadeau en perspective.
On est loin de Titeuf ! (mais ce n'est pas un reproche), il y avait en effet un peu plus de "Titeuf" dans les personnages de la BD de Zep "Happy Rock/ L'enfer des concerts", qui m'avait fait découvrir la face rock'n'roll de ce dessinateur...
«Cet album est né d'une question. Qu'est-ce que devenir un adulte quand on a toujours écouté une musique qui prêche que l'on va mourir à vingt-sept ans? À un moment, la vie n'avance plus», explique le dessinateur, qui n'a jamais caché sa passion pour le rock, auquel il doit son pseudonyme, emprunté à Led Zeppelin, ses groupes et les textes qu'il compose depuis ses douze ans. Il reconnaît avoir mis de lui dans deux des personnages qui semblent aussi les plus torturés. «Yvan a grandi en n'écoutant que du rock. Il y a beaucoup de gens comme lui qui restent des garçons. J'ai connu cette période où la musique était pour moi une religion, avec un énorme poster de Hendrix punaisé sur mon mur. C'est inscrit dans mon ADN. Ce monde de la musique s'est imposé parce que je préfère écrire de l'intérieur, quelque chose que je connais bien. Je n'allais pas me mettre à la science-fiction ou au western, cela n'aurait pas eu de sens.» (in Le Figaro, 04/09/2013)--> Voir la chronique "BD" et la page "Musique"
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