"Ce matin, j'ai trouvé papa dans le lave-vaisselle."
Un livre sincère sur un sujet délicat, abordé depuis le regard d'un enfant de 9 ans. Ce qui permet de dédramatiser (un tant soit peu) le roman tout en illustrant le thème grave de la dépression : l'enfant raconte parfois naïvement et d'autres fois avec tant de lucidité ses impressions et sentiments, faits de surprise et d'incompréhension face à l'état de son père. C'est une maladie ça ?? Ce regard vide et gris ("Sous ses yeux, il a des vilaines poches comme des petits sacs à soucis") ? cette absence ? ce manque d'intérêt ?... Eh oui, comme l'explique sa petite amie Lily, cela s'appelle la dépression, et c'est grave. D'ailleurs, le papa perdra bientôt goût à tout et tentera une "grosse bêtise".
Un livre sincère sur un sujet délicat, abordé depuis le regard d'un enfant de 9 ans. Ce qui permet de dédramatiser (un tant soit peu) le roman tout en illustrant le thème grave de la dépression : l'enfant raconte parfois naïvement et d'autres fois avec tant de lucidité ses impressions et sentiments, faits de surprise et d'incompréhension face à l'état de son père. C'est une maladie ça ?? Ce regard vide et gris ("Sous ses yeux, il a des vilaines poches comme des petits sacs à soucis") ? cette absence ? ce manque d'intérêt ?... Eh oui, comme l'explique sa petite amie Lily, cela s'appelle la dépression, et c'est grave. D'ailleurs, le papa perdra bientôt goût à tout et tentera une "grosse bêtise".
Le roman magnifie la complicité d'un père avec son fils. Le dimanche, ils "font légume" ensemble à regarder des DVD dans le grand lit, avec un plateau à grignoter. Ils écoutent et dansent ensemble sur les Black Eyed Peas. "Faire légume le dimanche" : quelle expression sympa... et juste !
La mère, quant à elle, se distancie des deux pour se donner pleinement à sa carrière de responsable de la zone Australie chez Danone. Oui, la maman, on la voit à Paris quand elle se gave de yaourts D. à la pêche, quand elle papote au téléphone avec ses copines, mais elle n'est jamais proche de son enfant. Et le reste du temps, elle part en déplacements professionnels en Australie. Une maman à distance qui envoie quelques cartes sommaires du Pays des kangourous...
La mère, quant à elle, se distancie des deux pour se donner pleinement à sa carrière de responsable de la zone Australie chez Danone. Oui, la maman, on la voit à Paris quand elle se gave de yaourts D. à la pêche, quand elle papote au téléphone avec ses copines, mais elle n'est jamais proche de son enfant. Et le reste du temps, elle part en déplacements professionnels en Australie. Une maman à distance qui envoie quelques cartes sommaires du Pays des kangourous...
En effet, ce roman aborde aussi l'effritement d'un couple, que la présence d'un enfant ne parvient même plus à souder. L'enfant, Simon, se sent un peu responsable parfois des disputes ou des états d'âme de ses parents. Mais le livre va plus loin et remonte jusqu'aux enfances solitaires du père et de la mère. Il faut attendre la fin du livre pour mieux aimer la mère, dépeinte jusque-là comme une créature distante, papier glacé et carriériste.
La grand-mère Lola est un personnage éminemment sympathique, comme l'a souhaité l'auteur : on adhère d'office à sa personnalité chaleureuse et fantasque à la fois.
Cette grand-mère si pleine de vie et rigolote est cependant confrontée à un nouveau rôle : menteuse ou cachottière en chef, face à son petit fils de neuf ans qu'elle garde pendant que le Papa est en maison de repos et que la maman... est "retenue" au Pays des kangourous.
De gros mensonges, que Simon découvrira bien sûr rapidement. La question est: faut-il tout dire à un enfant, dès le départ ? Ou chercher à le préserver à coups de non-dits ou de mensonges ? Quelle confiance cet enfant peut-il avoir dans les adultes?
L'épilogue est la victoire individuelle de Paul contre la dépression, une victoire collective aussi (l'amour de son fils et de sa mère, le soutien du corps médical, la rencontre de Marianne, les visions d'une petite fille qui cherchait à l'aider).
Un joli roman sur un thème grave, que l'auteur met en mots avec beaucoup de justesse.
"Ce matin, j'ai trouvé papa dans le lave-vaisselle. En entrant dans la cuisine, j'ai vu le panier en plastique sur le sol, avec le reste de la vaisselle d'hier soir. J'ai ouvert le lave-vaisselle, papa était dedans. Il m'a regardé comme le chien de la voisine du dessous quand il fait pipi dans les escaliers. Il était tout replié sur lui-même. Et je ne sais pas comment il a pu rentrer dedans : il est grand mon papa."
Simon, neuf ans, vit avec son père Paul et sa mère Carole dans un vaste appartement parisien. En fait, le couple n'en est plus un depuis longtemps, la faute au métier de Carole, qui l'accapare. Paul est écrivain, il écrit pour les autres. Carole est une femme d'affaires, elle passe sa vie en Australie, loin d'un mari qu'elle n'admire plus et d'un enfant qu'elle ne sait pas aimer. Le jour où Paul est interné pour dépression, Simon voit son quotidien bouleversé. L'enfant sans mère est recueilli par Lola, grand-mère fantasque et jamais mariée, adepte des séances de spiritisme avec ses amies " les sorcières ", et prête à tout pour le protéger. Mais il rencontre aussi l'évanescente Lily, enfant autiste aux yeux violets, que les couloirs trop blancs de l'hôpital font paraître irréelle et qui semble pourtant résolue à lui offrir son aide. Porté par l'amour de Lily, perdu dans un univers dont le sens lui résiste, Simon va tâcher, au travers des songes qu'il s'invente en fermant les yeux, de mettre des mots sur la maladie de son père, jusqu'à toucher du doigt une vérité que l'on croyait indicible. (Ed. Don Quichotte/Seuil, 252 p.)
Je vais mettre sur ma PAL les deux autres livres de Gilles Paris : "Papa et maman sont morts" (1991)et "Autobiographie d'une courgette" (2002).
Je vais mettre sur ma PAL les deux autres livres de Gilles Paris : "Papa et maman sont morts" (1991)et "Autobiographie d'une courgette" (2002).
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