(Ed. fr. Actes Sud, 600 p.) - Réf géogr. : Espagne / Russie
"Après la pluie, le tracé du paysage était plus accusé et les couleurs de la forêt plus violentes."
Troisième livre que je lis de Victor del Arbol, et troisième roman noir avec toujours en toile de fond les heures sombres de la guerre d’Espagne et du franquisme. « Toutes les vagues de l’océan » dépasse cependant les frontières de l’Espagne pour se dérouler en partie dans la Russie soviétique.
Le roman est un puzzle de 600 pages, où alternent les chapitres se déroulant dans la Barcelone des années 2000, autour du personnage de Gonzalo Gil, un avocat un peu terne mené à la baguette par sa riche belle-famille, et ceux qui se déroulent dans la Russie des années ‘30 à 50, autour d’Elias Gil, le père de Gonzalo, communiste de la première heure et pourtant victime des arrestations arbitraires et purges staliniennes qui le mèneront au goulag de l’île de Nazino, « l’île aux cannibales ».
La petite vie de Gonzalo bascule quand il est informé que sa sœur Laura aurait assassiné un tueur de la mafia russe avant de se suicider. Il plonge alors dans la vie de Laura et découvre le combat acharné que sa sœur a mené contre les réseaux mafieux de prostitution enfantine et, à leur sommet, la Matriochka russe. Petit à petit, page après page, passé et présent s’imbriquent, l’un aussi chargé de violence que l’autre. Et l’on découvre en même temps que Gonzalo la face intime et cachée du père, Elias, dont l’image de héros du communisme et de la résistance au franquisme se craquelle jusqu’à l’explosion finale de cette famille condamnée par le destin.
--> Du même auteur : "La tristesse du samouraï" **** (2011) - "La maison des chagrins" ** (2014)
--> Le goulag de l'île de Nazino en proie au cannibalisme est également évoqué dans "Le divan de Staline", de Jean-Daniel Baltassat
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