Je n'ai pas retrouvé dans ce roman profondément sombre de l'auteur béninois Florent Couao-Zotti la poésie et la magie de son roman "Les fantômes du Brésil" (2006).
La quatrième de couverture évoque pourtant "néologismes, audaces grammaticales, jeux de mots." Le livre est certes bien écrit mais je suis restée sur ma faim quant aux audaces du style.
Enfin, s'agissant de l'histoire... le personnage principal est un jeune Breton fuyant ses responsabilités , débarqué au Bénin pour ne sembler se préoccuper que de la "bagatelle". Il se dit poète et se veut les "semelles au vent", mais il n'est guère attachant, au contraire je l'ai trouvé désagréable et irritant..
En revanche, le personnage de Déborah a beaucoup plus d'épaisseur. Jeune ghanéenne en cavale après avoir fauché l'argent d'un casse, elle est dotée d'un aplomb et d'une vivacité incroyables. C'est à elle que le lecteur s'intéresse finalement.
Le livre fut avalé en un rien de temps, l'intrigue se durcissant soudain autour de la menace de "ravisseurs islamistes venus du Nigéria voisin à la recherche d'otages européens." C'est là que l'on bascule dans l'actualité la plus contemporaine. Et le résumé de l'éditeur frappe très juste en évoquant "un âpre condensé de l'actualité politique en Afrique de l'Ouest." Le Bénin, que je pensais encore calme (aussi parce que l'on en parle peu dans l'actu occidentale), secoué des mêmes soubresauts que le reste de la région.
Une fin de roman inattendue, pour bien marquer qu'il s'agit là d'un sombre roman. Pauvre Déborah. Culot et vivacité font peu le poids face à l'hydre géopolitique. Je m'attendais à un avenir plus optimiste pour elle. Brrr...
--> Autres "lectures d'Afrique"...
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