Un jour de l’an 1979, les poulets ont évolué en pseudo-humains.
Pseudo sans connotation négative : ils sont doués de raison, ils savent lire, écrire, parler et, comme les hommes, ils habitent dans des maisons…
Physiquement cependant, ils ont toujours l’apparence de volatiles.
Pseudo sans connotation négative : ils sont doués de raison, ils savent lire, écrire, parler et, comme les hommes, ils habitent dans des maisons…
Physiquement cependant, ils ont toujours l’apparence de volatiles.
Dans ce monde nouveau, les hommes et les poulets disposent des mêmes droits et cohabitent. Certains, fort rares, envisagent même le mariage mixte poulet/humain.
Mais ce n’est quand même pas le meilleur des mondes, comme nous le raconte le « personnage » principal, Jake Gallo, qui désespère de trouver un job en raison justement de son état de poulet.
A travers le journal de son père, Elmer, récemment décédé, Jake va nous faire revivre l’avant et l’après :
les conditions d’élevage des poulets de batterie, les atroces séances d’abattage (les dessins sont parfois très durs), le destin des volailles à la rôtisserie… puis les batailles que se livrent poulets et hommes, à la vie à la mort.Et l’après n’est pas tout rose donc, avec une ségrégation d’un côté comme de l’autre.
Cette harmonie vraiment ténue va voler en éclat avec l’annonce de l’épidémie de grippe aviaire en 1987. A nouveau, c’est le règne de la terreur, la communauté de poulets est massacrée, exterminée, tente de se défendre en entamant des actions commandos également meurtrières.
L’auteur Gerry Alanguilan brosse le tableau d’une société éclatée, rongée par l’instinct de supériorité des uns et leur haine vis-à-vis des autres. Passée l’épisode de la grippe aviaire, c’est un apaisement qui se profile, emmené par des personnages aussi tolérants que Ben le fermier.
J’ai de suite pensé à la bande dessinée "MAUS" d’Art Spiegelman, où les personnages revêtent les traits de souris, et qui dépeint la Shoah et l’exil douloureux de survivants à New York et la relation particulière d’un père et de son fils.
Ces deux BD sont dessinées en noir et blanc. Pour en revenir à « Elmer », j’ai trouvé les dessins très bien faits, et les représentations de la maisonnette, du jardin, des paysages magnifiques : cela donnait envie de sortir ses crayons et se mettre à les colorier. (Du reste, la mode est aux coloriages pour se "déstresser"... je pourrais commencer par cette BD).
Une bande dessinée qui n'est pas dénuée d'humour ou d'un brin d'ironie : ainsi, le plat préféré de la famille poulet, c'est le... canard rôti !
Une bande dessinée qui n'est pas dénuée d'humour ou d'un brin d'ironie : ainsi, le plat préféré de la famille poulet, c'est le... canard rôti !
NB : Gerry Alanguilan est un dessinateur philippin, « encreur » qui a participé à plusieurs comics fameux.
Une très bonne découverte.
Et j'ai honteusement repensé aux scènes de OSS 117 dans l'élevage avicole, avec Jean Dujardin s'amusant à éteindre/rallumer la lumière pour entendre/cesser d'entendre les poulets. Voui, j'avoue que ce genre de scènes (et ce genre de films !) me font bien rire !!!
--> Mes "BD"...
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