lundi 22 juin 2020

Robert le Diable et Paon du Jour

J'ai l'impression que ce blog est devenu un blog sur les papillons !
Il faut dire que je n'arrive pas souvent à les prendre en photo au jardin car, d'une part, il faudrait que j'aie un appareil photo greffé au poignet, et d'autre part, que ces charmantes créatures soient un peu moins...volages ! 
Aussi, je me rabats sur les archives de photos stockées sur mon ordi, et me voici à déterrer des clichés pris il y a plus ou moins longtemps, mais toujours en ce même jardin. 
J'entends bien aujourd'hui terminer ma première salve de billets sur les papillons de jour, avant de souffler un peu en perspective, un jour, d'une deuxième salve sur les papillons de nuit, beaucoup plus fournie car je trouve ceux-là bien plus faciles à photographier...

J'ai donc choisi pour finir en beauté cette série deux superbes papillons : Robert-le-diable et le Paon-du-jour, que je trouve plutôt grands en ce qui me concerne mais que les vénérables entomologistes qualifient de taille moyenne (50/60 mm d'envergure), et qui tous deux sont parmi les premiers à apparaître au printemps (avec entre autres le Vulcain, un autre copain à moi).
Tous deux font partie des Vanesses, de la famille des nymphales.
Les explications "zoonymiques" proviennent du fort intéressant blog de M. Cordier.

Robert-le-Diable (Polygonia c-album Linné)
Polygonia (Hübner, 1819) vient des racines grecques qui a donné notre nom polygone, " à plusieurs angles" : il renvoie ici à la découpe particulièrement anguleuse des ailes.
c-album (Linné, 1758) : ce nom latin se traduit en "C-blanc" et désigne la marque blanche de la face inférieure de l'aile postérieure, en forme de lettre, lue par Linné comme un C.
"les ailes inférieures ont chacune dans leur milieu en dessous une tache blanche de la forme d'un G. Cette tache a fait donner à ce papillon le nom de gamma, et sa couleur de diable enrhumé, ainsi que la découpure singulière de ses ailes l'ont fait nommer par d'autres, robert-le-diable ". (Étienne-Louis Geoffroy)
Profil, avec marque blanche "C" bien visible 23/07/2013
sur lavande
Vue de dessus, 14/03/2015
sur fleurs de laurier tin

En allemand : der C-Falter, en anglais : the Comma (= virgule)











Les deux  diaboliques Roberts que j'ai photographiés sont issus de deux générations différentes : celui aux ailes dépliées, vue dorsale, est de la première génération (photo prise le 14 mars 2015), tandis que l'autre vu de profil est un individu de la deuxième génération (photo prise le 23 juillet 2013).
En France comme en Angleterre, les Robert-le-diable sont bivoltins : ils forment deux générations par an (la première naissant de chenilles ayant passé l’hiver en diapause, la seconde de la reproduction des individus de la première). Ce n'est par exemple pas le cas en Suède où il n'y en a qu'une génération (je plains les Suédois donc).

On distingue très bien sur la photo (de droite) du papillon avec les ailes repliées la marque blanche en C.
Le Robert-le-diable, en position repliée, ressemble à une feuille morte, ce que je confirme.

Paon-du-jour (Aglais io - Linné, 1758)
— Aglais, du grec ἀγλαΐα, aglaḯa « splendeur » (Aglaé était l'une des trois Grâces dans la mythologie grecque -  chez moi, Aglaé est l'une de mes petites tortues, et c'est aussi le nom d'un personnage de la série TV adorée de mon enfance 🐖...♫ "A tous les enfants... ♫").
Aglais io (Linnaeus, 1758) : "Selon les Métamorphoses d'Ovide, Io (fille d'Inachos, le premier roi d’Argos) a été poursuivie par le regard concupiscent de Zeus, par le regard jaloux de la déesse Héra, puis, transformée en génisse, par les cent yeux panoptiques d'Argos, avant que son surveillant ne soit décapité par Hermes et que ses yeux ne viennent orner le plumage du paon royal de Héra. Comme les ocelles du beau papillon avaient été comparés aux yeux du paon, Linné, après l'avoir nommé oculus pavonis, le baptisa Papilio io ; belle revanche de la femme-génisse sur sa rivale !" 

En anglais : Peacock,
en espagnol : Mariposa pavo real,
en allemand : Tagpfauenauge


La photo de droite date du 14 juillet 2010, j'avais demandé un défilé de papillons pour l'occasion.
La photo de gauche est toute récente : prise le 17 juin 2020, grâce (par hasard !) à une astuce imparable : un vase avec des fleurs de buddleia posé sur la table de la terrasse. Sans m'y attendre le moins du monde, je faisais une pause, assise l'appareil non loin, quand est apparue cette splendeur ailée à quelques dizaines de centimètres de moi 🙏, pour butiner les fleurs du vase.
Je referai l'expérience, c'est quand même plus facile que d'essayer de les prendre en photo quand ils sont perchés tout là-haut dans les branches du buddleia.

Fin de cette série de billets sur les papillons. J'aurais retenu une règle d'or au cours de mes recherches : laisser tranquilles certaines plantes au jardin qui servent d'hôtes pour la reproduction des papillons, comme les eupatoires chanvrines (que j'avais commencé à arracher 😮), mais aussi... les orties, dont je vais décidément me lancer dans la culture car c'est de l'excellente alimentation pour tortues...

--> Page "générique" des habitants de mon jardin...

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