Voilà, dernier jour du mois de mai 2020.
Drôle d'année, en partie confinée mais en même temps, en ce qui me concerne, ainsi que mes proches, l'occasion de prendre du temps, de savourer le bonheur de se retrouver en famille au complet dans la maisonnée, et de profiter tous ensemble de ce printemps gorgé de soleil.
Les uns en télétravail, les autres en télé-études, partageant les pauses au jardin, dans le calme de la ville silencieuse puisque voitures et avions étaient en pause aussi.
Juste les bruits de la nature, le chant des oiseaux, le bourdonnement des insectes, quelques aboiements de chiens mais bien rares dans cette ville déserte.
Et l'odeur des fleurs.
Tous les sens en éveil, aucun stress, oubliées les galères des transports, des courses, des rendez-vous à droite à gauche, bref la vie souvent résumée à métro boulot dodo. Le boulot est toujours là, mais en télétravail toute la semaine, c'est une redécouverte du plaisir de travailler rien que pour travailler, allégé des contraintes horaires, des incidents de transport, des mille et un tracas de la banlieue. Cette banlieue qui retrouve son sens puisque enfin on y profite quasiment H24 de la nature, de son chez-soi, de sa famille.
Pour moi, la vie a pris un nouveau sens depuis le mois de mars : petit à petit, à l'inquiétude liée à cette pandémie et l'absence de visibilité sur les lendemains, rythmée chaque soir par les points du directeur général de la santé annonçant le nombre de décès et les applaudissements aux soignants, s'est substitué un train-train certes un peu pesant au début puis bénéfique et harmonieux - chacun avait trouvé ses marques. Bien sûr, il y eut quelques sorties dans le périmètre autorisé pour promener toutou, attestation en main, et changement de trottoir, au grand dam de toutou, si d'aventure on croisait un chien promenant son maître : comment ça, on ne peut plus flairer son prochain ? Là je concède que la situation paraissait irréelle, marcher dans la ville déserte, sans aucun bruit, pas de voitures, les routes abandonnées, à ne croiser, rarement, que quelques binômes chien/maître ou automobilistes masque au visage. La science-fiction nous avait rattrapés. Le monde appartenait aux promeneurs de chien.
Nous avons eu la chance que nos employeurs imposent d'emblée le télétravail total, et d'avoir des métiers qui s'y prêtent. Nous avons eu également la chance que notre grand garçon et Pauline puissent in extremis rentrer de Londres juste avant la fermeture des frontières. Le plus jeune étant déjà à la maison. All safe at home.
Et la chance d'habiter une maison avec un jardin. La famille entière en sécurité dans un lieu aimé. "C'était la maison du bonheur". Quasiment aucune sortie depuis le confinement sauf une seule fois par semaine, pour celui chargé du ravitaillement de base (finis, les achats superflus, droit au but).
C'est ce qui explique aussi que j'ai eu le sentiment d'avoir du temps : les repas sont devenus simples mais heureux partagés en famille, pas de cantine ou de boite de maquereaux sur le pouce au bureau, pas de shopping, pas de transports en commun, pas de sorties diverses... Pas d'inquiétude pour les proches car tout le monde restait chez soi sans braver le virus, que ce soit pour la famille française ou au Québec et en Autriche. Nouvelles rassurantes aussi des amis de l'étranger, logés à la même enseigne, à Londres, Calgary, Montréal, Athènes, Barcelone...
Notre plus jeune garçon a fini par accepter des missions d'intérim en supermarché pour faire de la manutention et de la mise en rayon ; il s'est scrupuleusement plié aux consignes sanitaires et nous n'avons rencontré aucun problème.
Alors, le temps, j'en ai profité...
Par exemple, j'ai renoué avec ce blog. J'ai ressorti mon appareil photo qui somnolait dans le tiroir.
J'ai rangé la cave et déterré des souvenirs ensevelis dans des boîtes et des placards, comme la première carte postale que j'avais écrite de chez ma correspondante et future grande amie Maxine à Londres en 1982 ou mes vieux billets de concert. Redécouvert d'anciennes correspondances conservées des années post-lycée : Isabelle depuis Singapour, Philippe depuis l'Irlande, Joëlle depuis Paris, Tunjay depuis Ankara, Janine depuis Calgary... Des écrits qui m'ont fait un pincement au cœur, à présent précieusement rangés.
Du temps pour le grand ménage de printemps (plus d'excuse !) pour la première fois accompli avec enthousiasme et bonne humeur pendant la semaine de vacances que nous aurions dû passer à Londres.
Enfin, du bon temps au jardin, tout le temps, dès le matin et le soir dans les minutes qui suivaient la déconnexion du VPN. Tous les repas pris au jardin : à se croire en vacances dans un super gîte rural. Du jardinage comme jamais sous un soleil magnifique qui dopait mon plaisir, quelques travaux manuels bien agréables : guirlandes de pommes de pin et treillis en branchages pour servir de brise-vue le long de la clôture.... Des heures de liberté à observer les insectes et les fleurs en écoutant mes morceaux préférés. Quand aurais-je eu tout ce temps dans les circonstances habituelles ?
Étonnamment, la grande lectrice que je suis a peu lu ce printemps. A la réflexion, cela se comprend : les soirées en famille passent vite. Beaucoup de films aussi à rattraper avec le fiston cinéphile (au menu de ce ce soir : "La mort en ce jardin" de Luis Buñuel, merci très chère médiathèque).
Les visites de musées et autres sorties culturelles ont été remplacées par le tri à faire dans les photos des expos visitées : c'est une façon de porter un nouveau regard sur une expo. Et puis je me suis repue d'expos en ligne puisque de nombreux musées et galeries ont ouvert virtuellement leurs portes pendant cette période. En papillonnant sur le web, j'ai découvert par exemple les artistes contemporains Josh Smith et Marcel Dzama.
Quant à la musique, nous avons eu la chance de voir Bruce Dickinson en février à Paris, juste avant le confinement. Le rendez-vous suivant était prévu le 2 juin pour des retrouvailles très attendues avec Blue Öyster Cult... reportées à mai 2021. On patientera, on profitera de l'élasticité du temps (clin d'oeil à Anne 📃), enfin.
Voilà, ce mois de mai s'achève.
Pour moi, la vie a pris un nouveau sens depuis le mois de mars : petit à petit, à l'inquiétude liée à cette pandémie et l'absence de visibilité sur les lendemains, rythmée chaque soir par les points du directeur général de la santé annonçant le nombre de décès et les applaudissements aux soignants, s'est substitué un train-train certes un peu pesant au début puis bénéfique et harmonieux - chacun avait trouvé ses marques. Bien sûr, il y eut quelques sorties dans le périmètre autorisé pour promener toutou, attestation en main, et changement de trottoir, au grand dam de toutou, si d'aventure on croisait un chien promenant son maître : comment ça, on ne peut plus flairer son prochain ? Là je concède que la situation paraissait irréelle, marcher dans la ville déserte, sans aucun bruit, pas de voitures, les routes abandonnées, à ne croiser, rarement, que quelques binômes chien/maître ou automobilistes masque au visage. La science-fiction nous avait rattrapés. Le monde appartenait aux promeneurs de chien.
Nous avons eu la chance que nos employeurs imposent d'emblée le télétravail total, et d'avoir des métiers qui s'y prêtent. Nous avons eu également la chance que notre grand garçon et Pauline puissent in extremis rentrer de Londres juste avant la fermeture des frontières. Le plus jeune étant déjà à la maison. All safe at home.
Et la chance d'habiter une maison avec un jardin. La famille entière en sécurité dans un lieu aimé. "C'était la maison du bonheur". Quasiment aucune sortie depuis le confinement sauf une seule fois par semaine, pour celui chargé du ravitaillement de base (finis, les achats superflus, droit au but).
C'est ce qui explique aussi que j'ai eu le sentiment d'avoir du temps : les repas sont devenus simples mais heureux partagés en famille, pas de cantine ou de boite de maquereaux sur le pouce au bureau, pas de shopping, pas de transports en commun, pas de sorties diverses... Pas d'inquiétude pour les proches car tout le monde restait chez soi sans braver le virus, que ce soit pour la famille française ou au Québec et en Autriche. Nouvelles rassurantes aussi des amis de l'étranger, logés à la même enseigne, à Londres, Calgary, Montréal, Athènes, Barcelone...
Notre plus jeune garçon a fini par accepter des missions d'intérim en supermarché pour faire de la manutention et de la mise en rayon ; il s'est scrupuleusement plié aux consignes sanitaires et nous n'avons rencontré aucun problème.
Alors, le temps, j'en ai profité...
Par exemple, j'ai renoué avec ce blog. J'ai ressorti mon appareil photo qui somnolait dans le tiroir.
J'ai rangé la cave et déterré des souvenirs ensevelis dans des boîtes et des placards, comme la première carte postale que j'avais écrite de chez ma correspondante et future grande amie Maxine à Londres en 1982 ou mes vieux billets de concert. Redécouvert d'anciennes correspondances conservées des années post-lycée : Isabelle depuis Singapour, Philippe depuis l'Irlande, Joëlle depuis Paris, Tunjay depuis Ankara, Janine depuis Calgary... Des écrits qui m'ont fait un pincement au cœur, à présent précieusement rangés.
Du temps pour le grand ménage de printemps (plus d'excuse !) pour la première fois accompli avec enthousiasme et bonne humeur pendant la semaine de vacances que nous aurions dû passer à Londres.
Enfin, du bon temps au jardin, tout le temps, dès le matin et le soir dans les minutes qui suivaient la déconnexion du VPN. Tous les repas pris au jardin : à se croire en vacances dans un super gîte rural. Du jardinage comme jamais sous un soleil magnifique qui dopait mon plaisir, quelques travaux manuels bien agréables : guirlandes de pommes de pin et treillis en branchages pour servir de brise-vue le long de la clôture.... Des heures de liberté à observer les insectes et les fleurs en écoutant mes morceaux préférés. Quand aurais-je eu tout ce temps dans les circonstances habituelles ?
Étonnamment, la grande lectrice que je suis a peu lu ce printemps. A la réflexion, cela se comprend : les soirées en famille passent vite. Beaucoup de films aussi à rattraper avec le fiston cinéphile (au menu de ce ce soir : "La mort en ce jardin" de Luis Buñuel, merci très chère médiathèque).
Les visites de musées et autres sorties culturelles ont été remplacées par le tri à faire dans les photos des expos visitées : c'est une façon de porter un nouveau regard sur une expo. Et puis je me suis repue d'expos en ligne puisque de nombreux musées et galeries ont ouvert virtuellement leurs portes pendant cette période. En papillonnant sur le web, j'ai découvert par exemple les artistes contemporains Josh Smith et Marcel Dzama.
Quant à la musique, nous avons eu la chance de voir Bruce Dickinson en février à Paris, juste avant le confinement. Le rendez-vous suivant était prévu le 2 juin pour des retrouvailles très attendues avec Blue Öyster Cult... reportées à mai 2021. On patientera, on profitera de l'élasticité du temps (clin d'oeil à Anne 📃), enfin.
Voilà, ce mois de mai s'achève.
Portez-vous bien.
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