vendredi 19 juin 2020

Un papillon sur l’épaule... non, un Vulcain sur le pied


Vu que je suis dans un trip butterfly ces temps-ci, je continue sur ma lancée...

D'ailleurs, le 1er juin 2020, à 10h36, lundi de Pentecôte, un papillon Vulcain est venu se poser sur mon orteil tandis que je prenais le café au jardin. 
Pas effarouché du tout, j'ai pu l'admirer à satiété, bien qu'un papillon sur le pied ça chatouille énormément !
Voilà, j'aurais dû faire un voeu, my first time with a butterfly on the toe (les Anglais eux ont souvent des butterflies in the belly 😉).

La précédente fois où j'ai admiré de près un Vulcain, c'était le 22 juillet 2012... J'ai une excellente mémoire pour ce genre de rencontres exceptionnelles (merci l'ordi). 
Evidemment, sans surprise... il se régalait sur le buddleia. 

Le Vulcain est un papillon plutôt grand (envergure 60 mm) et très coloré. 
Nom latin : Vanessa atalanta. En anglais : Red Admiral, allemand : Admiral, espagnol : Numerada, au Quebéc : Vanesse amirale.
Je me dois d'emprunter l'explication du nom de ce papillon aux fabuleuses pages entomogiques d'André Lequet :
"Le rougeoyant de la livrée, associé au battu des ailes, évoque en effet les forges de Vulcain, Dieu du feu et des Enfers. Les tendances frugivores de la bête font par ailleurs référence à Atalante, Vierge chasseresse qu'Hippomène conquit lors d'une course à pieds ....en laissant tomber 3 pommes d'or cueillies dans le jardin des Hespérides... tout un programme !"

M. Lequet précise également que le Vulcain a la particularité d'être par ailleurs très attiré par les fruits mûrs, et même plus que mûrs...voire pourrissants. Bon, je regrette un peu d'avoir évoqué mon pied...

A savoir, le Vulcain est un papillon migrateur, et celui qui s'est posé gentiment sur mon pied avait plus de 2000 kms au compteur. C'est incroyable. Il arrive d'Afrique du Nord au printemps, et retourne dans ses terres africaines à la fin de l'été.

Voici un extrait d'un article passionnant sur la migration du Vulcain, de la Belle-Dame et du Souci  (Source : Antoine Lévêque, INRA) :
"La migration primaire s'opère au printemps. Les individus quittent le Maroc en survolant le détroit de Gibraltar. Puis, soit ils longent les côtes atlantiques portugaise puis française pour ensuite se diriger vers les Îles britanniques jusqu'aux îles Shetland ou en comportement de la descendance Islande, soit ils longent la côte méditerranéenne, empruntent la vallée du Rhône puis celle de la Saône, jusqu'aux Pays-Bas. Dans les deux cas, les papillons arrivés dans le Sud de l'Angleterre ou en Belgique peuvent poursuivre vers les côtes danoises puis la Scandinavie, notamment la Norvège, et atteindre le cercle polaire arctique.
Il existe également des départs depuis d'autres pays d'Afrique du Nord, auquel cas les papillons peuvent traverser entièrement la Méditerranée ou longer les côtes de Sardaigne et de Corse.
En France se distinguent deux voies de migrations principales : la voie occidentale (façade Atlantique, côtes de la Manche) et la voie orientale (vallées du Rhône et de la Saône, cols alpins). 
Chaque année, à l'automne, il est possible d'observer sur l'une ou l'autre des voies d'importants passages actifs : des milliers, voire des millions, de Vulcains peuvent survoler une région en quelques jours."

Je connaissais la migration du monarque entre le Canada et le Mexique... Nous avons en France notre vaillant Vulcain. Je suis encore plus touchée de l'avoir connu sur mon pied.

NB : Pour les cinéphiles, "Un papillon sur l'épaule"... le film (pas joyeux joyeux) avec Lino Ventura (1978)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...