Réf. géographique : France/Québec - Genre : Rescapé d'un ascenseur, sauvé par les chiens, bouffé par sa famille
(Ed. de l'Olivier, 221 p.)
J'ai beaucoup aimé ce livre.
Et pourtant j'étais un peu fâchée avec le JP Dubois d'"Une vie française" que je n'ai jamais pu apprécier (j'ai essayé 2 fois de lire ce livre auréolé de critiques, mais la "farce de la volaille" m'a vraiment semblé trop lourdingue !).
En revanche, comme j'ai apprécié cette histoire de Paul Sneijder !!...
Un homme simple, humain, Français déplacé à Montréal, sur qui le ciel (la cabine d'ascenseur en chute libre) tombe sur la tête (et tue aussi sa fille bien-aimée), et qui se réveille du coma pour réaliser la médiocrité de son épouse, executive woman en réalité harpie détestable... et de ses deux rejetons tout aussi arrivistes, bornés, déshumanisés. Quel réveil.
Un homme simple, humain, Français déplacé à Montréal, sur qui le ciel (la cabine d'ascenseur en chute libre) tombe sur la tête (et tue aussi sa fille bien-aimée), et qui se réveille du coma pour réaliser la médiocrité de son épouse, executive woman en réalité harpie détestable... et de ses deux rejetons tout aussi arrivistes, bornés, déshumanisés. Quel réveil.
Ce quidam Paul Sneijder, qui contrairement à sa femme n'a jamais évolué, n'a jamais "eu d'ambitions", il m'a scotchée.
Il puise une force incroyable dans la compulsion de dossiers techniques sur les ascenseurs, et j'ai trouvé cela puissant et passionnant, absolument pas déroutant.
Cet homme, il va aussi se "réaliser" ou se retrouver dans l'accomplissement d'un "petit job d'étudiant" de promeneur de chiens, qu'il prend vraiment au sérieux : c'est un professionnel qui consacre toute son énergie et son âme à sortir ses toutous (dont un akita hargneux) par tous les temps, et veillant à leur procurer le petit instant de bonheur qu'il estime leur devoir ou plutôt que ces animaux méritent (ils n'ont pas choisi leur propriétaire).
Cet homme, il va aussi se "réaliser" ou se retrouver dans l'accomplissement d'un "petit job d'étudiant" de promeneur de chiens, qu'il prend vraiment au sérieux : c'est un professionnel qui consacre toute son énergie et son âme à sortir ses toutous (dont un akita hargneux) par tous les temps, et veillant à leur procurer le petit instant de bonheur qu'il estime leur devoir ou plutôt que ces animaux méritent (ils n'ont pas choisi leur propriétaire).
Et ça, cette aventure humaine avec les chiens, bien sûr que cela m'a parlé ! j'ai trouvé cela tellement sincère et honnête : bravo Paul pour cette complicité avec les bêtes, si proches de vous dans votre solitude, mais de si bas aloi sur l'échelle sociale surtout aux yeux de cette "mégère arriviste" que vous avez eu le malheur d'épouser.
L'épouse et les jumeaux dans le même panier d'ailleurs : ses jumeaux, Paul les a toujours vus "comme des excroissances de (sa) femme, des pièces génétiquement rapportées" (p.32).
L'épouse et les jumeaux dans le même panier d'ailleurs : ses jumeaux, Paul les a toujours vus "comme des excroissances de (sa) femme, des pièces génétiquement rapportées" (p.32).
Après l'accident d'ascenseur, Paul ira seul récupérer l'urne des cendres de sa fille au funérarium. Et il rentre chez lui avec sa "fille sous le bras".
Il se souvient de leur dernière conversation sur l'implantologie (Marie était dentiste), quand elle lui expliqua la "mise en nourrice" c-à-d l'attente de cicatrisation après la première greffe. Un curieux sujet de conversation quand il y songe... Pourquoi n'a-t-il pas pensé à parler à sa fille d'autre chose à ce moment-là, des mots plus personnels ?...
Que lui reste-t-il à présent ?
Ses centres d'intérêt rendent sa femme folle - Paul s'intéresse aux "carouges à épaulettes, aux tambours ocellés, à la course folle des ascenseurs, au dard des immeubles de 1609 m (la fameuse tour Mile High Illinois que Frank Lloyd Wright n'a pu concrétiser en 1956), et aux chiens, bien sûr", ainsi qu'au jardin botanique de Montréal, à l'espace zen du jardin japonais... (p.98).
Ses centres d'intérêt rendent sa femme folle - Paul s'intéresse aux "carouges à épaulettes, aux tambours ocellés, à la course folle des ascenseurs, au dard des immeubles de 1609 m (la fameuse tour Mile High Illinois que Frank Lloyd Wright n'a pu concrétiser en 1956), et aux chiens, bien sûr", ainsi qu'au jardin botanique de Montréal, à l'espace zen du jardin japonais... (p.98).
Or voilà, Paul a trouvé ce qu'il se doit d'accomplir à présent : monter dans l'ascenseur de la Tour Burj Khalifa de Dubai, la plus haute depuis 2010, 828 m, 160 étages... Ensuite, ça ira mieux...
Malheureusement, la famille détestable veille au grain. Paul sera vite pris au piège de la mise sous tutelle. Mais il reste serein, enfermé dans cet hôpital psychiatrique, il sait qu'il aura le dernier mot, et ces abominables créatures (épouse, jumeaux) ne pourront que crever de la pire manière par le jeu du hasard. Ce sera le juste retour de manivelle de la mort de Marie après tout. "Famille, je vous hais."
Malheureusement, la famille détestable veille au grain. Paul sera vite pris au piège de la mise sous tutelle. Mais il reste serein, enfermé dans cet hôpital psychiatrique, il sait qu'il aura le dernier mot, et ces abominables créatures (épouse, jumeaux) ne pourront que crever de la pire manière par le jeu du hasard. Ce sera le juste retour de manivelle de la mort de Marie après tout. "Famille, je vous hais."
- "J'espère chaque jour la disparition de ma femme et l'anéantissement de ses fils. Je fais confiance au hasard" (p.217)
-"Je n'aurais jamais cru que les chiens me manqueraient à ce point, surtout les marches en leur compagnie. Parfois, lors de la promenade de l'après-midi, je reconstitue notre équipage (...). Maintenant je n'ai plus qu'à attendre en silence ce que j'espère, et à obéir comme un animal domestique. Ils me tiennent en laisse. Me sortent à heures régulières." (p.217)
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