***** "Ways to Disappear" (2016)
Un arbre dans la ville (Porto Alegre, 2003) |
"Entre la plume foncée et l'immense bord blanc du chapeau, Emma avait un peu l'air d'une folle, ou peut-être juste l'air d'une femme ayant le sens de l'humour, qui refusait d'attendre quelque alignement des étoiles impossible pour profiter de la vie."
Sao Paulo, 2003 |
Débarquant au débotté chez les enfants de Beatriz, Marcus (le beau gosse en vogue) et Raquel (qui au travail tient la dragée haute aux syndicats mais en famille est en pleine déroute psychologique), Emma se met en quête d'indices puisés dans les romans de l'écrivaine pour partir sur sa trace. La cohabitation est d'abord pénible, puis une attirance mutuelle rapproche Emma et Marcus au grand dam de Raquel. De toutes façons, Emma avait succombé au virus brasiliensis...
Le pays entier se passionne pour les recherches.
L'histoire se corse quand la famille découvre que Beatriz s'est enfuie pour échapper à de pharamineuses dettes de poker contractées auprès d'un gros bras local.
Or, au Brésil, on ne plaisante pas avec les dettes de jeu, surtout dans un certain milieu : enlèvement, menaces, doigts ou oreilles coupées, rançon...
Bientôt la famille et la traductrice deviennent la cible épouvantée de ce gros bras.
"A cette pensée, Raquel s'obligea à rejoindre le trottoir. Un homme à vélo passa telle une tache floue, et elle poussa un cri de peur. De la colline protubérante d'une favela voisine, on entendit le bégaiement de tirs d'un fusil d'assaut. Pendant une seconde, l'unique couture de lumière qui parcourait la favela brilla avec plus d'intensité. Puis la couture se replia dans l'obscurité."
"Le temps qu'Emma et Raquel se précipitent à l'intérieur, tout ce qu'il restait de Marcus était un grand verre échoué au bar au milieu d'une mare de caïpirinha. Par terre, un fatras de glaçons et de citrons."S'entremêle à la quête de Beatriz des extraits de ses premiers romans et de son tout dernier projet, dans lequel elle révèle certain secret sur le viol qui avait précédé la naissance de Raquel..
Camaïeu architectural (Porto Alegre) |
Et puis, au fil du roman, une certaine fatigue m'est venue, je trouvai compliqués les extraits des romans de Beatriz, je commençai à décrocher. C'est peut-être l'âge, l'agilité intellectuelle nécessaire pour prendre pleinement la mesure du roman jusqu'à sa fin a fini par s'émousser. Des 4 étoiles que j'aurais attribuées à ce livre pendant la première partie de lecture, encore réjouie par le style alerte d'Idra Novey, je suis descendue à 3 * au cours de la seconde partie...
"Et puis midi arriva. Le genre de midi brésilien, éclatant, aveuglant."
En illustration, quelques photos d'un voyage professionnel dans l'Etat de Sao Paulo et le Rio Grande do Sul en 2003.
- Amado, Jorge : Cacao *****, Bahia de tous les Saints, Dona Flor et ses deux maris ****, Gabriela, Girofle et cannelle ****, Tocaia Grande ****, La boutique aux miracles, Les deux morts de Quinquin-la flotte, Le pays du Carnaval,
- Andrade, Mario de : Aimer, verbe intransitif 💚 ***** 1927, Macounaïma
- Angot, Christine (Fr.) : Pourquoi le Brésil ? ***
- Betto, Frei : Hotel Brasil
- Blas de Roblès, Jean-Marie (Fr.) : Là où les tigres sont chez eux
- Carvalho, Bernardo : Le soleil se couche à Sao Paulo
- Coelho, Paolo : L'alchimiste *** 1988,
- Delfino, Jean-Paul (Fr.) : Pour tout l'or du Brésil, Zumbi, Dans l'ombre du condor, Corcovado, Samba triste
- de Pontes Peebles, Frances ( Br./E-U) : La couturière
- Fagundes-Telles, Lygia : L'heure nue, La structure des bulles de savon, Les pensionnaires, Un thé bien fort et trois tasses, La discipline de l'amour, La nuit obscure et moi,
- Fermine, Maxence (Fr.) : Amazone 2004
- Garcia-Roza, Luis Alfredo : Bon anniversaire Gabriel !
- Guimaraes Rosa, Joao : Diadorim *****, Buriti,
- Lapouge, Gilles (Fr.) : Equinoxiales💚 *****
- Lins, Paolo : La cité de Dieu
- Lispector, Clarice : Le bâtisseur de ruines
- Melo, Patricia : Eloge du mensonge, O Matador *** (tellement dur...), Monde perdu
- Rufin, Jean-Christiophe (Fr.) : Rouge Brésil💚 *****, La salamandre
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