***** "El ruido de las cosas al caer" (2011) - Genre : Cronica de un hombre ordinario en Colombia con Accidente de avión con Narcoterrorism y frente a Él
Que sais-je de la Colombie ? D'un point de vue littéraire, tout commençait et tout s'arrêtait à Gabriel Garcia Marquez. Perdona-me...
Ce roman de Juan Gabriel Vasquez m'a soudain plongée au cœur des années 1970/80 de violence en Colombie, d’explosion du narcotrafic et du terrorisme des cartels.
L’auteur (né à Bogota en 1973) exprime la peur permanente de la population, les assassinats politiques et les tueries en pleine rue. Le point culminant du livre est l’attentat qui blesse grièvement le jeune prof de droit Antonio et tue son ami vieillissant Ricardo.
L’auteur (né à Bogota en 1973) exprime la peur permanente de la population, les assassinats politiques et les tueries en pleine rue. Le point culminant du livre est l’attentat qui blesse grièvement le jeune prof de droit Antonio et tue son ami vieillissant Ricardo.
Nous découvrirons l’impact de ce drame sur la vie personnelle d’Antonio, jeune marié et jeune père, les brisures au sein de son couple au fur et à mesure qu’il se consacre à la quête du passé de Ricardo.
Le déclic, là encore, c’est un enregistrement de boite noire lors du crash de l’avion qui transportait l’épouse de Ricardo.
Cette cassette audio suffira à marquer ce roman dans mes réminiscences de lectures : son écoute - pardon sa transcription... - constitue un moment unique dans la littérature..
Le déclic, là encore, c’est un enregistrement de boite noire lors du crash de l’avion qui transportait l’épouse de Ricardo.
Cette cassette audio suffira à marquer ce roman dans mes réminiscences de lectures : son écoute - pardon sa transcription... - constitue un moment unique dans la littérature..
L’histoire nous transporte alors dans le passé, à la rencontre de la jeunesse de Ricardo et d’Elaine, sa jeune épouse américaine en mission pour les Peace Corps en Colombie. Et la chanson de Franck Zappa "What's there to live for - Who needs the Peace Corps ?" égrène le récit.
Nous suivons Antonio dans ses pérégrinations sur les traces presqu’effacées de Ricardo, sa valse-hésitation au sujet de sa vie personnelle, la façon dont il se distancie de sa femme et les cours magistraux qu’il n’assure plus.
Mais au plus profond de lui-même n’essaie-t-il pas de protéger ses proches de ce danger qu’il sent partout dans la Colombie d’alors ?
Parallèlement, nous nous intéressons au destin de Ricardo Laverde, quand jeune pilote passionné d’aviation, il se maria avec Elaine l’américaine, puis quand il « fit le mauvais choix » qui lui coûtera 20 ans d’emprisonnement, le vol de sa jeunesse et l’interruption soudaine de la vie de famille qu’il entendait construire.
D'une écriture sensible et agréable, Juan Gabriel Vasquez nous place aux côtés d'Antonio et de Ricardo dans ce voyage aux sources du malheur. La description de la vie quotidienne de cette période à Bogota (2600 m d’altitude… semble-t-il toujours plongée dans la grisaille et le froid) et dans la campagne de La Dorada sont enrichissantes pour qui ne connaît pas ce pays.
Extraits choisis :
- "Pull up", dit la voix électronique...
Un cri entrecoupé ou quelque chose qui y ressemble s'élève, puis j'entends un bruit que je n'ai jamais su identifier : il n'est pas humain. C'est le bruit des vies qui s'éteignent, mais aussi celui d'objets qui se brisent. Le bruit des choses qui tombent, un bruit ininterrompu et par là même éternel, un bruit sans fin qui continue de retentir dans ma tête depuis ce soir-là et ne semble pas vouloir en partir. Ce bruit est la dernière chose qu'on entend dans la cabine de pilotage du vol 965." (p94)
- "Un appareil conçu pour être la mémoire électronique des avions a fini par se loger définitivement dans la mienne. Il est là et je n'y peux rien. Il m'est impossible de l'oublier." (p97)
- (...) Ricardo et Mike l'attendaient, le dîner presque prêt. Ensuite, ils observaient toujours la même routine : fenêtres grandes ouvertes, rhum, marijuana, Nixon et Rojas Pinilla, l'influence de l'atterrissage d'Apollo 11 dans la mer de la Tranquillité sur leur vie et celle de la mort de Hô Chi Minh sur la guerre." (p203)
- "La Magadalena. La pluie hérissait le fleuve, qui avait perdu son aspect lisse de peau d'hippopotame et ressemblait aux écailles d'un gigantesque lézard endormi." (p270)
4e de couverture :
" À 40 ans, Antonio Yammara dresse le bilan de sa vie et revient sur sa relation, brève mais lourde de conséquences, avec Ricardo Laverde, un homme laconique et secret qu’il a autrefois fréquenté dans une salle de billard du centre de Bogota. Un soir alors qu’ils marchent dans la rue, deux hommes à moto abattent Laverde et blessent grièvement Antonio. Traumatisé, ce dernier voit son rapport au monde se détériorer chaque jour davantage malgré l’amour qu’il porte aux siens. Deux ans après l’attentat, il reçoit un appel téléphonique d’une femme qui dit s’appeler Maya et être la fille de Laverde. Comprenant alors que pour pouvoir se débarrasser de son angoisse il doit affronter l’énigme de Laverde et de sa mort, il va trouver Maya. Ensemble, ils remontent le fil du passé et de la mémoire, jusqu’aux années 1970 où l’un et l’autre ont grandi dans l’ombre du commerce mortifère de la drogue et la violence des cartels qui ont mené la Colombie au bord de l’abîme.
La prose lumineuse et sereine de Juan Gabriel Vásquez aborde le problème des traces laissées par l’Histoire dans la psyché d’une génération contrainte de payer pour les crimes de celle qui l’a précédée." (Editions du Seuil, Traduction I. Gugnon, 297 p.)
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