LE REPAS :
Des coquelicots parce que j'adore la nature, et observer tous les petits habitants qui visitent mon jardin... Des coquillages parce que j'aime les voyages, partout dans le monde, au-delà des mers... De belles pages parce que vivre sans lire ne serait pas bon vivre... Et puis il y a la musique... Long Live Rock'n'Roll !
samedi 31 octobre 2020
Día de Muertos, a casa
LE REPAS :
lundi 26 octobre 2020
Bienvenue à l'anthidie, tisserande ou belle endormie
C'est justement sur des fleurs d'épiaire laineuse que j'ai aperçu deux ou trois individus le 22 juin 2020.
Anthidium septemspinosum / Anthidie épineuse
Gros dodo... Anthidium septemspinosum endormie (04/07/2012) |
Campanule raiponce goulûment visitée par une abeille |
Campanule raiponce et ail décoratif |
dimanche 25 octobre 2020
Alice Zeniter : "Comme un empire dans l'empire"
***** (2020, Ed. Flammarion)
« « On a dit beaucoup de choses de moi mais jamais
que j’étais banal, le Ciel m’en préserve ! » avait un jour lancé le
député pour qui travaillait Antoine. »
Ca me chagrine de me contenter de mettre une seule étoile à ce roman d'Alice Zeniter, mais il serait malhonnête d'en mettre une de plus dans la mesure où ma lecture n'a tenu que jusqu'à la page 65 (sur 393 pages).
Nulle petite étincelle d'intérêt pour les personnages, ni (le début de) l'histoire.
Le récit ultra-documenté a vite pesé sur mon confort de lecture. Trop de détails, trop d'explications sur tout et en continu, en particulier sur les méandres du dark web et les ressorts du hacking. J'en ressortais noyée.
Antoine, l'assistant parlementaire déçu par le système, et L. la jeune étudiante qui devient hackeuse et ne vit plus que pour ça : je me suis arrêtée de lire avant même leur rencontre.
Une grosse déception, je me faisais toute une fête de lire ce nouveau roman d'Alice Zeniter, après l'euphorie ressentie en lisant "L'art de perdre", ce roman magistral ayant l'Algérie pour toile de fond, qui occupe une place de choix dans mes coups de cœur littéraire.
Numériser des photos papier
Découvert une solution facile pour numériser des photos argentiques... : télécharger Google PhotoScan (gratuit), prendre une photo avec son smartphone du cliché sur tirage papier puis juxtaposer 4 petits cercles là où Photoscan vous guide, et cliquer.
L'appli supprime les reflets, c'est magique.
Voilà, ultra rapide, ultra simple, résultat assez correct : je me suis fait la main sur les photos qui agrémentent l'article "Au Brésil".
samedi 24 octobre 2020
Au Brésil
Itu (Etat de Sao Paulo) : Eglise Bom Jesus - Façade art déco |
ITU - En haut : des oies qui semblent répéter une pièce de théâtre 😄 On a envie de leur ajouter des bulles de dialogue ! En bas : à la fenêtre d'une galerie d'art, ces visages sont si expressifs |
La balade dans cette petite ville fut certes agréable, comparée aux allées poussiéreuses du salon Agrishow : beaux spécimens de l'architecture du 19e siècle, diverses églises, il faisait beau, les jeunes étaient d'humeur joyeuse...
Sympathique, ce reflet coloré dans la rivière, s'il n'y avait ces icebergs moutonneux qui stagnent sur l'eau |
"Et au milieu coule une rivière..." Au milieu d'une banquise de détergents |
Une mégalopole qui fait la part belle aujourd'hui aux gratte-ciels et bâtiments modernes.
dimanche 18 octobre 2020
Idra Novey : "Le jour où Beatriz Yagoda s'assit dans un arbre" (Brésil/EU)
***** "Ways to Disappear" (2016)
Un arbre dans la ville (Porto Alegre, 2003) |
"Entre la plume foncée et l'immense bord blanc du chapeau, Emma avait un peu l'air d'une folle, ou peut-être juste l'air d'une femme ayant le sens de l'humour, qui refusait d'attendre quelque alignement des étoiles impossible pour profiter de la vie."
Sao Paulo, 2003 |
Débarquant au débotté chez les enfants de Beatriz, Marcus (le beau gosse en vogue) et Raquel (qui au travail tient la dragée haute aux syndicats mais en famille est en pleine déroute psychologique), Emma se met en quête d'indices puisés dans les romans de l'écrivaine pour partir sur sa trace. La cohabitation est d'abord pénible, puis une attirance mutuelle rapproche Emma et Marcus au grand dam de Raquel. De toutes façons, Emma avait succombé au virus brasiliensis...
Le pays entier se passionne pour les recherches.
L'histoire se corse quand la famille découvre que Beatriz s'est enfuie pour échapper à de pharamineuses dettes de poker contractées auprès d'un gros bras local.
Or, au Brésil, on ne plaisante pas avec les dettes de jeu, surtout dans un certain milieu : enlèvement, menaces, doigts ou oreilles coupées, rançon...
Bientôt la famille et la traductrice deviennent la cible épouvantée de ce gros bras.
"A cette pensée, Raquel s'obligea à rejoindre le trottoir. Un homme à vélo passa telle une tache floue, et elle poussa un cri de peur. De la colline protubérante d'une favela voisine, on entendit le bégaiement de tirs d'un fusil d'assaut. Pendant une seconde, l'unique couture de lumière qui parcourait la favela brilla avec plus d'intensité. Puis la couture se replia dans l'obscurité."
"Le temps qu'Emma et Raquel se précipitent à l'intérieur, tout ce qu'il restait de Marcus était un grand verre échoué au bar au milieu d'une mare de caïpirinha. Par terre, un fatras de glaçons et de citrons."S'entremêle à la quête de Beatriz des extraits de ses premiers romans et de son tout dernier projet, dans lequel elle révèle certain secret sur le viol qui avait précédé la naissance de Raquel..
Camaïeu architectural (Porto Alegre) |
Et puis, au fil du roman, une certaine fatigue m'est venue, je trouvai compliqués les extraits des romans de Beatriz, je commençai à décrocher. C'est peut-être l'âge, l'agilité intellectuelle nécessaire pour prendre pleinement la mesure du roman jusqu'à sa fin a fini par s'émousser. Des 4 étoiles que j'aurais attribuées à ce livre pendant la première partie de lecture, encore réjouie par le style alerte d'Idra Novey, je suis descendue à 3 * au cours de la seconde partie...
"Et puis midi arriva. Le genre de midi brésilien, éclatant, aveuglant."
En illustration, quelques photos d'un voyage professionnel dans l'Etat de Sao Paulo et le Rio Grande do Sul en 2003.
- Amado, Jorge : Cacao *****, Bahia de tous les Saints, Dona Flor et ses deux maris ****, Gabriela, Girofle et cannelle ****, Tocaia Grande ****, La boutique aux miracles, Les deux morts de Quinquin-la flotte, Le pays du Carnaval,
- Andrade, Mario de : Aimer, verbe intransitif 💚 ***** 1927, Macounaïma
- Angot, Christine (Fr.) : Pourquoi le Brésil ? ***
- Betto, Frei : Hotel Brasil
- Blas de Roblès, Jean-Marie (Fr.) : Là où les tigres sont chez eux
- Carvalho, Bernardo : Le soleil se couche à Sao Paulo
- Coelho, Paolo : L'alchimiste *** 1988,
- Delfino, Jean-Paul (Fr.) : Pour tout l'or du Brésil, Zumbi, Dans l'ombre du condor, Corcovado, Samba triste
- de Pontes Peebles, Frances ( Br./E-U) : La couturière
- Fagundes-Telles, Lygia : L'heure nue, La structure des bulles de savon, Les pensionnaires, Un thé bien fort et trois tasses, La discipline de l'amour, La nuit obscure et moi,
- Fermine, Maxence (Fr.) : Amazone 2004
- Garcia-Roza, Luis Alfredo : Bon anniversaire Gabriel !
- Guimaraes Rosa, Joao : Diadorim *****, Buriti,
- Lapouge, Gilles (Fr.) : Equinoxiales💚 *****
- Lins, Paolo : La cité de Dieu
- Lispector, Clarice : Le bâtisseur de ruines
- Melo, Patricia : Eloge du mensonge, O Matador *** (tellement dur...), Monde perdu
- Rufin, Jean-Christiophe (Fr.) : Rouge Brésil💚 *****, La salamandre
samedi 17 octobre 2020
Sur les traces d'un périple de jeunesse au Maroc
Dans le sillage du confinement lié à la pandémie Covid-19, j'ai comme beaucoup fini par m'attaquer aux années de rangement sempiternellement délaissées, repoussées aux calendes, et découvert de belles trouvailles... (ICI).
Ainsi, un petit carnet de voyage ne payant vraiment pas de mine (offert par la Sté Lafarge à mon père qui travaillait dans le secteur des mines et carrières) datant de l'année post-bac, 1984, avec des notes d'un voyage au Maroc entamé la veille de mes 19 ans en compagnie de mon frère aîné et de deux amis du lycée, Joëlle et Arjen. Grâce à la fabuleuse carte InterRail, le sésame des jeunes on the road...
Hélas je n'avais pas encore "fait la connaissance" de Paul Bowles ; le beau film de Bertolucci tiré de son roman Un thé au Sahara (avec Debra Winger et John Malkovich) ne sortirait que six ans plus tard.
J'ignorais que Kessel, Morand ou Loti, mes futurs dieux écrivains voyageurs, avaient vécu à Tanger, ou que Truman Capote s'y était aussi arrêté...
Cela, je l'ai découvert plus tard, trop tard pour marcher sur leurs traces dans la ville.
Récemment, c'est en découvrant (sur le tard encore... mieux vaut t... que jamais 😉) le SUBLIME film de Jim Jarmusch, Only Lovers Left Alive, que j'ai eu l'impression de m'évader à nouveau dans les rues de Tanger.
Aussi, premières amitiés marocaines au camping, à mots couverts nous découvrons les réticences des Marocains à évoquer le souverain en règne. En revanche, les jeunes nous parlent avec fierté d'un athlète marocain que nous ne connaissons pas, il doit s'agir (au vu des dates) de Saïd Aouita, vainqueur du 5 000 mètres aux Jeux olympiques de l'été 1984 à Los Angeles.
Enfin, les premières discussions politiques sérieuses avec un instituteur berbère, à l'abri des oreilles indiscrètes.
Mohammedia, ville de riches sans âme (nous ne devions pas avoir de guide du routard avec nous sinon nous aurions probablement sauté cette étape).
Imilchil, point de rencontre entre l'Est et l'Ouest du Haut Atlas. 2160 mètres d'altitude. Célèbre pour son "Moussem" des fiançailles, que j'évoque dans mon carnet par le biais d'une légende recopiée en anglais... Etonnant, certainement l'attrait du dépaysement linguistique comme pour les consignes en espagnol de la Renfe.
16-18 août : Marrakech/Ouarzazate Ca alors, "On rigole bien : j'ai marché en sandalettes dans le caca d'un mulet" : c'est tout moi ça ! |
19-20 août : Ouarzazate/Tineghir (dans la vallée du Todgha, au sortir du Haut Atlas et face au djebel Saghro) |
dimanche 11 octobre 2020
Jean Harambat : "Opération Copperhead" (BD)
***** (2018, Ed. Dargaud, 175 p.) - Prix René Goscinny au festival d'Angoulême.
Les dialogues sont parfois drôles, notamment quand David Niven se fait régulièrement voler la vedette par Laurence Olivier. Cependant, les dessins ne m'ont vraiment pas emballée, j'ai trouvé l'ensemble vieillot, à l'instar de ce que j'avais ressenti avec "Le Detection Club".
Mes petits poupons du jardin : les larves de cétoine dorée
En rempotant un yucca au jardin, j'ai découvert dans son pot cinq de ce que l'on appelle communément de gros vers blancs. Il faisait trop sombre pour les identifier, alors, pour ne pas prendre le risque de confondre dans l'obscurité larves de cétoine dorée (auxiliaire du jardin) et larves de hanneton (hélas nuisibles au jardin), je les ai toutes cinq rapportées dans mon bureau.
Evidemment au grand dam de certains humains de la maisonnée...
Le jeu en valait la chandelle car j'ai de suite identifié cinq gentillettes larves de cétoine dorée, ma belle amie à carapace vert mordoré, qui me rend fidèlement visite chaque année sur le même arbre près de la terrasse. Réveillées par la chaleur de ma lampe, elles se sont mises à gigoter et m'ont gratifiée d'une belle démonstration de déplacement sur le dos, ce que la larve de hanneton n'est pas capable de faire. Vite, je m'en suis allée réinstaller mes cinq petits poupons au jardin, très heureuse de les y savoir présentes.
Larves de cétoine dorée (27/09/2020) |
- Hommage à la cétoine dorée, belle comme un bijou (un destin que je trouve tragique 😢)
- Larve de cétoine dorée, petit ange du compost (distinction larves cétoine dorée / hanneton)
- Douceur au jardin le 22 novembre 2014 (une cétoine présumée morte...)
mardi 6 octobre 2020
Jardin et canicule...
Magnolia Grandiflora ...grillé (08/2020) |
Cela étant, il ne s'agit que d'un jardin, si peu de chose au regard des conséquences dramatiques des intempéries partout dans le monde.
Le magnolia en 2013... |
Au rang des disparues (irrémédiablement ou en sursis je ne sais pas... dans l'attente du printemps prochain...) : plusieurs heuchères, toutes les anémones du japon, tous les hortensias, penstemons, phlox, marguerites, asters, chrysanthèmes, coréopsis, gaillardes, le petit pommier d'amour, des potées de houx, moult fleurs achats coup de coeur de jardinerie dont je n'ai même pas trop eu le temps de retenir le nom...Voilà pour les plantes et fleurs.
Pour les arbres et arbustes : des feuillages certes desséchés, un aucuba totalement grillé, ainsi qu'un joli altéa (hibiscus) et un lilas d'Espagne en pot et ma dernière lubie d'anniversaire : un petit saule crevette...
Sur ce sujet, j'ai lu un article inquiétant au sujet de la Forêt de Fontainebleau, ma terre natale : le risque d'embrasement de cette forêt de Seine-et-Marne rejoint presque de nos jours celui de la garrigue méditerranéenne...
A Fontainebleau, "les hêtres roussissent, les fougères se dessèchent", la foudre ou un mégot négligent font le reste. "
Pour 10 hectares brûlés, 100 HECTARES D'ARBRES ONT SÉCHÉ SUR PIED. Sans flammes ni ciel orange (comme en Californie...), la mort subite du pin sylvestre, déshydraté par la sécheresse, est terrifiante mais silencieuse." (Télérama, 23/09/2020)
dimanche 4 octobre 2020
Construction du nouvel enclos de tortues
le nouvel enclos à partir de serres clapet |
Déroulement du chantier avec le contrôleur général teckel en poste |
Dans tout cela me direz-vous : où sont donc installées les deux aînées, Dorée et Morfalou ?
jeudi 1 octobre 2020
Jean Harambat : "Le Detection Club" (BD)
"Promettez-vous que votre détective résoudra les crimes qui lui sont présentés en utilisant l'esprit que vous avez bien voulu lui accorder, et de ne pas utiliser la révélation divine, l'intuition féminine, la tricherie, la coïncidence ou tout acte de Dieu ?"
New York toujours, mais en images
Deux très belles bandes dessinées sur New York... Mon coup de cœur : l'ouvrage absolument magnifique de Sempé 💗💚💛
- SEMPE A NEW YORK, de Jean-Jacques Sempé (Denoël, 2009)
Ce livre grand format est de toute beauté. Un bel objet qui ne coûte que 28 euros. Une fort belle idée de cadeau... La définition parfaite du "beau livre".
Sempé a réalisé plus de cent couvertures du magazine The New Yorker, réunies en pleines pages dans cet ouvrage qui comporte aussi un entretien avec l'ancien directeur de Télérama, Marc Lecarpentier. Sempé y confie son attrait de longue date pour le prestigieux magazine américain, et la chance qui lui fut accordée de collaborer depuis quarante ans à ce monument de la culture américaine. Il put ainsi régulièrement visiter cette ville qui l'impressionne tant, se repaître des petites boites de jazz, aller aux concerts ou voir des spectacles de danse classique, circuler à vélo au milieu d'une foule palpitante, assister au marathon, et, last but not least, occuper dans le vénérable immeuble du journal le petit bureau d'un ami dessinateur aux côtés de la fourmilière de rédacteurs, dessinateurs, employés. L'apothéose.
Son seul mais pesant regret : ne pas parler anglais. Ce qui n'a pas manqué de limiter ses rencontres et son univers.
Pêle-mêle dans cette interview, Sempé rend compte des rouages de la sélection des "unes" du journal, parfois surprenants. Ainsi, un jour, le directeur craqua pour l'un de ses dessins représentant... une grosse poule. La partie texte du livre nous permet de découvrir un artiste attachant, féru de jazz et de musique classique, arpentant, aux anges, trottoirs et parcs de la Grande Pomme. Dans ses dessins, Sempé se campe souvent dans un petit personnage d'allure désuète, nez au vent, souriant, heureux, qu'il contemple une vitrine de bijouterie, chemine au milieu des feuilles mortes ou s'ébroue dans l'eau.
Chaque couverture se doit d'être en phase avec la saison de parution. Aussi défilent les saisons en images. Les lumières de Noël, au loin le manteau neigeux, le printemps avec des bouts de jardin croqués dans des tons pimpants et revigorants, où l'on plante, arrose ou contemple les fleurs. L'été, avec des instantanés fleurant les vacances, les pique-niques. L'automne et ses couleurs chatoyantes, ses envolées de feuilles mortes, une cour où l'on s'attelle à repeindre les chaises de jardin. Et souvent, un petit clin d'œil à l'art, que ce soit une répétition de danse classique ou d'orchestre, un cours de musique pour des enfants, un trompettiste qui répète en solitaire sur le balcon...
Beaucoup de poésie dans ces esquisses. Et de-ci de-là... un chat 😉
Evidemment, l'architecture typique de New York est mise à l'honneur. La ville apparaît gigantesque avec vue de loin une fourmilière de New-Yorkais évoluant à pied ou en auto. Des personnages lilliputiens. Mais sans jamais donner l'impression qu'ils sont écrasés par leur environnement, par les immeubles, par la nature exubérante, au contraire, une harmonie se dégage. J'aime beaucoup la couverture avec vue plongeante sur le petit personnage les pieds dans l'eau au bord d'une immense piscine dans un écrin de verdure luxuriant : il est tout petit tout petit, mais respire le bonheur, un sourire béat aux lèvres.
Les couleurs sont magnifiques, pétantes ou douces selon le thème, qu'il neige ou fasse grand soleil. Du reste, Sempé confie avoir été subjugué par la couleur qui caractérise selon lui New York : "c'est très coloré, il y a des maisons rouges, vertes, jaunes... alors que Paris est gris bleu."
En conclusion, ce livre est une petite œuvre d'art en soi, que tout amoureux de NY prendra plaisir à feuilleter. Certains dessins sont aussi universels et ne se cantonnent pas à l'atmosphère strictement new-yorkaise.
Pour passer un excellent moment à rêver devant les couvertures du New Yorker, je vous conseille de visiter le site des archives de ces couvertures (on y voit certaines Unes dessinées par Folon) : https://condenaststore.com/collections/new+yorker+covers
- NEW YORK TRILOGY, de Will Eisner (Delcourt)
A la différence des dessins "muets" de Sempé à NY, la New York Trilogy d'Eisner est ce que l'on dénomme dorénavant un roman graphique...
Les butins secrets des grilles d'aération et une très belle perspective de la Skyline de NY |
Will Eisner dépeint dans sa trilogie new yorkaise (1933) "la ville", "l’immeuble" et "les gens". A partir de saynètes, la ville nous apparaît dans ses détails si particuliers tels que les bouches à incendies, les grilles d'aération réceptacles fortunés de bagues, clés, sous, couteaux..., les poubelles en fer blanc qui s'envolent au moindre vent, les perrons où s'agglutinent gamins, voisins, amoureux, pauvre hère..., les fenêtres entrouvertes sur les scènes de ménage, l'adultère, la solitude..., le bruit, le métro bondé...
"L'essence même de la ville se trouve dans les crevasses de son sol et les recoins de son architecture, là où le quotidien s'insinue".
"L'immeuble" ressemble au Flat Iron, et au travers de quatre personnages, son apogée puis sa destitution nous sont contées. Trop coûteux à remettre aux normes, il sera donc démoli...
La tonalité de cet opus est assez sombre. Celle des "gens" l'est encore plus. Elle met en scène trois histoires où l'humour noir rivalise avec le tragique. Ce repasseur invisible aux yeux de tous, qui apprend soudain son décès dans le journal, perd son travail ; cette femme qui s'est toujours occupée de son vieux père, enfin délivrée, se marie pour se heurter à une belle-mère retors dont elle finira par s'occuper comme au temps de son vieux père ; ce guérisseur qui gêne la communauté médicale...